Les entreprises en France Édition 2021
Échanges extérieurs et entreprises exportatrices
Insee Références
Paru le :01/12/2021
En 2020, le déficit du solde commercial douanier (CAF‑FAB) de la France s’accroît (– 77,0 milliards d’euros après – 73,0 milliards en 2019) (figure 1). La crise sanitaire a conduit à deux effets opposés qui ont conduit à limiter in fine la dégradation du déficit commercial : d’une part, la mise à l’arrêt forcé d’une partie importante de l’appareil de production industrielle a conduit à réduire fortement les importations d’hydrocarbures naturels et de produits pétroliers raffinés en valeur (la facture énergétique s’est établie à 25,3 milliards d’euros en 2020, après 44,8 milliards d’euros en 2019) ; d’autre part, l’arrêt des échanges internationaux a fortement pesé sur le déficit commercial de biens industriels (hors industrie agro‑alimentaire et produits pétroliers), qui s’est accru pour atteindre en 2020 un plus‑bas historique jamais mesuré depuis 1999 : – 54,2 milliards d’euros (contre – 31,3 milliards d’euros en 2019).
tableauFigure 1 – Solde commercial douanier par produit
Agroalimentaire | Produits pétroliers raffinés et bruts | Industrie (hors IAA et produits pétroliers) | Solde commercial CAF-FAB | |
---|---|---|---|---|
2007 | 8,9 | -49,0 | -16,0 | -56,1 |
2008 | 8,7 | -64,0 | -15,2 | -70,5 |
2009 | 5,1 | -42,0 | -21,0 | -58,0 |
2010 | 7,9 | -52,1 | -22,7 | -66,8 |
2011 | 11,4 | -68,4 | -32,4 | -89,5 |
2012 | 11,4 | -74,4 | -19,1 | -82,1 |
2013 | 11,1 | -70,6 | -16,7 | -76,2 |
2014 | 9,0 | -59,9 | -19,9 | -70,8 |
2015 | 9,1 | -44,4 | -21,8 | -57,1 |
2016 | 5,9 | -34,9 | -28,8 | -57,7 |
2017 | 5,5 | -43,4 | -34,7 | -72,5 |
2018 | 6,8 | -51,3 | -33,1 | -77,6 |
2019 | 7,7 | -49,5 | -31,3 | -73,0 |
2020 | 6,2 | -28,9 | -54,2 | -77,0 |
- Lecture : en 2020, le déficit du solde commercial douanier (CAF-FAB) de la France s’accroît (– 77,0 milliards d’euros après – 73,0 milliards en 2019).
- Champ : France hors Mayotte, ensemble des biens produits jusqu’en 2013 inclus ; France à partir de 2014.
- Source : DGDDI(données estimées CAF-FAB).
graphiqueFigure 1 – Solde commercial douanier par produit
Avec la mise à l’arrêt de l’industrie manufacturière et du transport aérien en 2020, les importations d’hydrocarbures bruts ont chuté, entraînant une nette réduction du déficit commercial dans ce type de produits (– 17,6 milliards d’euros en 2020, après – 33,9 milliards en 2019) (figure 2). Le secteur des produits d’informatique‑électronique est le plus déficitaire en 2020 (– 18,1 milliards d’euros) et ce déficit s'est accru par rapport à 2019. Quant aux autres échanges qui étaient déjà déficitaires en 2019, seuls ceux relatifs aux textiles‑habillement le sont davantage en 2020. A contrario, les déficits des échanges d’équipements électriques et machines industrielles, de véhicules, de produits métallurgiques ou de caoutchouc se sont légèrement réduits ou stabilisés en 2020.
tableauFigure 2 – Principaux excédents ou déficits en 2020
Déficits ou Excédents | |
---|---|
Informatique, électronique | -18,1 |
Hydrocarbures bruts et ind. extractives | -17,6 |
Textile, habillement, cuir | -15,6 |
Véhicules auto. (y c. équip.) | -15,5 |
Équipements électriques et mach. indust. | -14,6 |
Produits pétroliers raffinés | -11,3 |
Meubles, bois, papier, carton | -9,9 |
Produits métallurgiques | -8,5 |
Caoutchouc, plastique | -7,2 |
Électricité | 1,1 |
Chimie, hors parfums | 2,3 |
Déchets | 2,5 |
Pharmacie | 5,0 |
Agroalimentaire | 6,2 |
Parfums, cosmétiques | 10,5 |
Aéronautique | 16,3 |
- Lecture : en 2020, le déficit commercial dans la catégorie « informatique - électronique » s’élève à 18,1 milliards d’euros.
- Champ : France, ensemble des biens produits.
- Source : DGDDI(données estimées CAF-FAB).
graphiqueFigure 2 – Principaux excédents ou déficits en 2020
Les échanges de biens déjà excédentaires en 2019 le sont encore en 2020, mais les excédents commerciaux se sont réduits dans l’aéronautique (+ 16,3 milliards d’euros) du fait de l’effondrement des exportations. En 2019, il avait atteint son niveau le plus élevé depuis une quinzaine d’années (+ 30,9 milliards d’euros). Par ailleurs, les soldes commerciaux des autres produits structurellement excédentaires (cosmétiques, agroalimentaire, pharmacie, chimie) restent positifs. Ils diminuent également, avec toutefois une moindre ampleur.
En 2019, 191 500 entreprises exportent, soit 5,8 % de l’ensemble des entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers (figure 3). Elles ont déclaré un chiffre d’affaires à l’exportation de biens et services de 760 milliards d’euros, soit 27,0 % du chiffre d’affaires total des entreprises exportatrices.
tableauFigure 3 – Entreprises exportatrices en 2019
Nombre d’entreprises exportatrices | en % de l'ensemble des entreprises | Chiffre d'affaires à l'export (en milliards d'euros) | Taux d'exportation moyen 1 (en %) | |
---|---|---|---|---|
Industrie | 28 467 | 11,4 | 488 | 43,4 |
Commerce | 63 790 | 9,5 | 136 | 14,6 |
Transports et entreposage | 7 849 | 5,4 | 46 | 25,3 |
Services aux entreprises | 41 796 | 5,6 | 48 | 23,8 |
Autres secteurs | 49 549 | 3,3 | 43 | 11,4 |
Ensemble | 191 451 | 5,8 | 760 | 27,0 |
- 1. Taux d'exportation des entreprises exportatrices.
- Lecture : en 2019, les 191 451 entreprises exportatrices présentent un taux d’exportation moyen de 27 %.
- Champ : France, entreprises des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane 2019 (données individuelles).
Le taux d’exportation des entreprises exportatrices est plus élevé dans l’industrie (43,4 %), les transports et l’entreposage (25,3 %) et les services aux entreprises (23,8 %). Il est plus faible dans le commerce (14,6 %), mais le montant total des exportations (136 milliards d’euros) en fait le deuxième secteur exportateur. En particulier, 81 % des exportations du commerce sont portées par le commerce de gros, dont le taux d’exportation atteint 18,7 % ; en revanche, les taux d’exportation sont très faibles dans le commerce de détail (8,0 %) et le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (6,7 %).
Pour l’essentiel, les exportations sont le fait d’un nombre très restreint d’entreprises : en 2019, les 50 premières entreprises dégageant les chiffres d’affaires à l’exportation les plus élevés concentrent à elles seules 44 % du total des exportations et les 500 premières en réalisent 72 % (figure 4).
tableauFigure 4 – Concentration des entreprises exportatrices en 2019
Chiffre d'affaires à l'export | |
---|---|
De la 1re à la 50e | 44 |
De la 51e à la 500e | 28 |
De la 501e à la 5 000e | 20 |
De la 5 001e à la 191 451e | 8 |
- Lecture : les 50 entreprises portant les plus fortes exportations réalisent 44 % du chiffre d’affaires à l’export.
- Champ : France, entreprises exportatrices des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane 2019 (données individuelles).
graphiqueFigure 4 – Concentration des entreprises exportatrices en 2019
Les firmes multinationales (FMN) réalisent 89 % du total des exportations, dont 61 % pour celles sous contrôle français (figure 5). Les groupes franco‑français (41 milliards d’euros d’exportations) et les unités légales indépendantes (42 milliards) ont un poids faible face aux 677 milliards d’euros d’export des firmes multinationales.
tableauFigure 5 – Répartition du chiffre d’affaires à l’export selon le type de groupe en 2019
Type de contrôle | Chiffre d’affaires à l’export |
---|---|
FMN sous contrôle français | 463 |
FMN sous contrôle étranger | 214 |
Unités légales indépendantes françaises | 42 |
Groupes franco-français | 41 |
- Lecture : 463 milliards d’euros du chiffre d’affaires à l’export sont réalisés par des entreprises dépendant d’une firme multinationale (FMN) sous contrôle français.
- Champ : France, entreprises exportatrices des secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers.
- Source : Insee, Ésane 2019 (données individuelles).
graphiqueFigure 5 – Répartition du chiffre d’affaires à l’export selon le type de groupe en 2019
Définitions
Le solde commercial douanier décrit les échanges physiques de marchandises passant la frontière française.
CAF‑FAB désigne la valorisation des échanges lorsque les importations sont mesurées CAF (coût, assurance et fret compris jusqu’à notre frontière nationale), tandis que les exportations sont mesurées FAB (franco à bord à notre frontière).
La facture énergétique est le déficit commercial énergétique des positions DE (hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets) et C2 (produits pétroliers raffinés et coke) de la nomenclature agrégée A17.
Le taux d’exportation est le rapport entre le chiffre d’affaires (CA) à l’export et le chiffre d’affaires (CA).
Une firme multinationale (FMN) est un groupe de sociétés ayant au moins une unité légale à l’étranger et une en France.
Une firme multinationale sous contrôle français (étranger) est une firme multinationale dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française (étrangère).
Un groupe franco-français est un groupe de sociétés dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle‑même contrôlée) est une société française et dont toutes les sociétés sont implantées en France.
Une entreprise indépendante est une entreprise de taille intermédiaire constituée en groupe ayant au moins une société à l’étranger et une en France et dont la tête de groupe est une société française. Sa catégorie d’entreprise est déterminée sur son périmètre observé en France.
Pour en savoir plus
« L’effet hétérogène du commerce international sur l’innovation », Insee Analyses n° 58, novembre 2020.
« Les petites et moyennes entreprises réalisent 17 % des exportations », Insee Première n° 1692, mars 2018.
Site internet de la Direction générale des douanes et droits indirects : Ouvrir dans un nouvel ongletLe kiosque.