Début mars 2022, à la clôture des inscriptions pour l’élection présidentielle, en France hors Nouvelle-Calédonie, 48,8 millions d’électeurs sont inscrits sur les listes électorales (figure 1). Parmi eux, 6,7 % ont donné une procuration de vote pour au moins l’un des tours de l’élection présidentielle ou des élections législatives. Toujours parmi les 48,8 millions d’inscrits, 47,0 millions sont des électeurs français inscrits sur une liste électorale communale principale ; 1,4 million sont inscrits sur une liste consulaire à l’étranger et 324 000 sont des ressortissants d’un autre État membre de l’Union européenne (UE) inscrits sur au moins une des deux listes électorales communales complémentaires (figure 2).

Les Français résidant hors de France peuvent s’inscrire sur l’une des 210 listes consulaires. Quatre d’entre elles comptent plus de 50 000 électeurs : le poste consulaire de Genève (Suisse) gère la liste la plus importante, suivi par ceux de Londres (Royaume-Uni), Bruxelles (Belgique) et Montréal (Canada).

Depuis le 24 mai 2021, date de fin des inscriptions pour les élections départementales et régionales, le nombre d’inscrits a augmenté de 856 000 personnes (figure 3). Les listes principales gagnent 807 000 électeurs et les listes consulaires 51 000. À l’inverse, les listes complémentaires en perdent 3 000. Cette évolution est en partie due à la démographie : 637 000 jeunes, nés en 2003 et début 2004, ont été inscrits d’office, alors que 435 000 décès ont entraîné des radiations. S’y ajoutent 53 000 inscriptions d’office liées à l’acquisition de la nationalité française. Par ailleurs, près de 4 millions d’électeurs ont engagé une démarche volontaire d’inscription. Elle fait le plus souvent suite à un déménagement ayant entraîné une radiation dans la commune de départ. Les communes ont également radié 227 000 électeurs pour perte d’attache communale.

Avec les électeurs de Nouvelle-Calédonie (233 000), mais sans les ressortissants d’autres États membres de l’UE, qui ne peuvent pas voter à la présidentielle, le corps électoral pour l’élection présidentielle compte 48,7 millions d’électeurs. En 2022, parmi les inscrits sur liste principale et résidant en France, 16 % n’ont voté à aucun des tours des élections présidentielle et législatives cette année-là (abstention systématique) ; 47 % ont voté mais pas à tous les tours (vote intermittent) et 36 % ont voté à tous les tours (vote systématique). Comme en 2017, le vote intermittent reste le comportement le plus fréquent des électeurs, qui se mobilisent davantage pour la présidentielle (83 % ont participé à au moins un des tours de cette élection, contre 58 % pour les législatives).

Les jeunes inscrits sur les listes électorales se sont souvent abstenus à tous les tours des deux élections (24 % des 18-34 ans). Près de 6 jeunes électeurs sur 10 ont voté de façon intermittente, comportement qui décroît avec l’âge (figure 4). Au contraire, le vote systématique augmente avec l’âge, et dépasse le vote intermittent vers 60 ans. Les personnes très âgées, après 85 ans, se distinguent par une abstention systématique élevée, dépassant largement celle des jeunes. En outre, l’abstention systématique s’élève à 30 % chez les non-diplômés inscrits sur les listes électorales, contre 10 % parmi les diplômés du supérieur.