France, portrait social Édition 2023
Cet ouvrage dresse un panorama des inégalités sociales dans plusieurs domaines. La satisfaction dans la vie et le bien-être, l’état de santé des jeunes et leur consommation de substances psychoactives, la proximité sociale des personnes en couple, les inégalités de niveau de vie et de patrimoine, les inégalités d’orientation à la fin du collège et les inégalités en matière de santé, en France et en Europe sont ainsi abordés en mobilisant les nomenclatures socioéconomiques ou socioprofessionnelles, dont la nouvelle PCS Ménage ou encore les classes d’emploi.
Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2022, année marquée par une forte inflation.
Dépenses d'éducation
Insee Références
Paru le :23/11/2023
En 2022, la dépense intérieure d’éducation (DIE) est estimée à 180,1 milliards d’euros, après 171,7 milliards en 2021, soit une hausse de 4,9 % en euros courants (figure 1). Son poids dans le produit intérieur brut (PIB) s’élève à 6,8 % (figure 2).
tableauFigure 1 - Dépense intérieure d’éducation
Dépenses d'éducation et structure du financement | 1980 | 1990 | 2000 | 2010 | 2020 | 2021 | 2022p |
---|---|---|---|---|---|---|---|
Dépense intérieure d’éducation (DIE) | |||||||
DIE en valeur (en milliards d’euros courants) | 29,4 | 70,2 | 108,2 | 139,3 | 160,5 | 171,7 | 180,1 |
DIE en euros constants1 (en milliards d’euros 2022) | 84,8 | 110,7 | 149,8 | 161,9 | 167,6 | 176,8 | 180,1 |
Dépense moyenne par élève ou étudiant | |||||||
Dépense moyenne par élève ou étudiant (en euros courants) |
1 810 | 4 130 | 6 250 | 8 070 | 8 980 | 9 450 | 9 860 |
Dépense moyenne par élève ou étudiant (en euros 2022) |
5 200 | 6 510 | 8 650 | 9 370 | 9 380 | 9 730 | 9 860 |
Structure du financement initial de la DIE (en %) | |||||||
État, dont : | 67,9 | 62,4 | 64,0 | 57,9 | 58,6 | 56,4 | 55,7 |
MENJ-MESR2 | 60,3 | 55,8 | 56,7 | 52,9 | 55,0 | 52,7 | 51,9 |
Collectivités territoriales | 14,3 | 18,6 | 19,9 | 23,9 | 22,6 | 22,7 | 22,7 |
Autres administrations publiques et caisses d’allocations familiales | 0,4 | 0,8 | 2,1 | 2,3 | 3,5 | 3,9 | 3,8 |
Entreprises | 6,7 | 7,2 | 6,6 | 8,3 | 8,7 | 9,4 | 9,9 |
Ménages | 10,7 | 11,0 | 7,3 | 7,6 | 6,6 | 7,5 | 7,8 |
- p : données provisoires.
- 1. Pour passer des euros courants, observés à une date donnée, aux euros constants, corrigés de la variation des prix, le déflateur utilisé est le prix du PIB. Celui-ci s'obtient à partir des évolutions du PIB en valeur et en volume (en euros courants et constants).
- 2. MENJ-MESR : ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse ; ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
- Lecture : En 2022, la dépense moyenne par élève ou étudiant s’élève à 9 860 euros.
- Champ : France.
- Source : MENJ-Depp, compte de l’éducation.
tableauFigure 2 - Dépense intérieure d’éducation (DIE) et part dans le produit intérieur brut
Année | Part de la DIE dans le PIB (en %) |
DIE (en milliards d’euros 2022) |
---|---|---|
1980 | 6,5 | 84,8 |
1981 | 6,7 | 87,7 |
1982 | 6,8 | 92,3 |
1983 | 6,8 | 93,1 |
1984 | 6,9 | 94,9 |
1985 | 6,9 | 97,2 |
1986 | 6,8 | 97,4 |
1987 | 6,7 | 98,6 |
1988 | 6,6 | 101,6 |
1989 | 6,5 | 105,6 |
1990 | 6,7 | 110,7 |
1991 | 7,0 | 117,0 |
1992 | 7,4 | 125,6 |
1993 | 7,6 | 129,5 |
1994 | 7,7 | 133,0 |
1995 | 7,7 | 136,9 |
1996 | 7,7 | 138,7 |
1997 | 7,7 | 141,1 |
1998 | 7,6 | 144,3 |
1999 | 7,5 | 147,8 |
2000 | 7,3 | 149,8 |
2001 | 7,2 | 150,3 |
2002 | 7,2 | 152,0 |
2003 | 7,1 | 152,2 |
2004 | 7,0 | 153,1 |
2005 | 6,9 | 152,8 |
2006 | 6,8 | 154,6 |
2007 | 6,6 | 155,1 |
2008 | 6,7 | 156,5 |
2009 | 7,1 | 161,0 |
2010 | 7,0 | 161,9 |
2011 | 6,8 | 161,2 |
2012 | 6,7 | 160,2 |
2013 | 6,8 | 162,6 |
2014 | 6,8 | 163,9 |
2015 | 6,7 | 163,8 |
2016 | 6,7 | 165,7 |
2017 | 6,7 | 169,4 |
2018 | 6,7 | 171,6 |
2019 | 6,6 | 172,8 |
2020 | 6,9 | 167,6 |
2021 | 6,9 | 176,8 |
2022 | 6,8 | 180,1 |
- Note : Les données 2022 sont provisoires.
- Lecture : En 2022, la DIE s’élève à 180,1 milliards d’euros, ce qui représente 6,8 % du PIB.
- Champ : France.
- Source : MENJ-Depp, compte de l’éducation.
graphiqueFigure 2 - Dépense intérieure d’éducation (DIE) et part dans le produit intérieur brut
Le financement initial de la DIE est majoritairement assuré par l’État (55,7 %) du fait de sa prépondérance dans la rémunération des enseignants et du versement des bourses d’études. En 2022, les crédits de l’État pour l’enseignement scolaire progressent de 3,7 % en euros courants, à la suite principalement de mesures de revalorisation salariale et de moyens supplémentaires alloués à l’inclusion scolaire. La hausse est plus nette dans le premier degré (+4,0 %) compte tenu de la priorité donnée à ce niveau depuis 2017, notamment par le biais de mesures de réduction des effectifs par classe. Dans l’enseignement supérieur, les crédits alloués par l’État s’accroissent de 3,1 % en euros courants, du fait notamment de l’augmentation du nombre de places dans les filières en tension, de mesures de revalorisation des carrières ou encore de la rénovation du bâti des établissements.
En 2022, les collectivités territoriales participent à hauteur de 22,7 % à la DIE dont elles restent le second contributeur, malgré le transfert en 2020 du financement de l’apprentissage des régions vers les organismes professionnels. Cette réforme se traduit par un essor du nombre d’apprentis et une participation accrue des entreprises à la DIE (9,9 % en 2022, après 9,4 % en 2021). La contribution des ménages rejoint presque son niveau d’avant-crise (7,8 %, contre 7,9 % en 2019). Leur participation aux dépenses avait diminué en 2020, en raison des fermetures des écoles et des établissements ainsi que de la suspension de la plupart des sorties scolaires.
La dépense moyenne par élève ou étudiant atteint 9 860 euros en 2022. Elle croît avec le niveau de formation, de 7 910 euros dans le premier degré à 12 250 euros pour un étudiant dans le supérieur (figure 3). Le préélémentaire affiche un léger surcoût par rapport à l’élémentaire, principalement dû à un taux d’encadrement renforcé par la présence des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (ATSEM). En 2022, le coût moyen par élève ou étudiant progresse pour tous les niveaux en euros courants (+6,4 % dans le premier degré, +3,7 % dans le second degré et +1,4 % dans le supérieur).
tableauFigure 3 - Dépense moyenne par élève ou étudiant selon le niveau de formation en 2022
Niveau de formation | Dépense moyenne |
---|---|
Premier degré | |
Préélémentaire | 8 050 |
Élémentaire | 7 840 |
Ensemble | 7 910 |
Second degré1 | |
Collège | 9 520 |
Lycée général et technologique | 11 940 |
Lycée professionnel | 13 760 |
Ensemble | 10 770 |
Supérieur1 | |
STS | 15 630 |
CPGE | 17 260 |
Université | 11 190 |
Ensemble | 12 250 |
- 1. Y compris apprentissage.
- Note : Les données 2022 sont provisoires.
- Lecture : En 2022, au collège, la dépense moyenne par élève s’élève à 9 520 euros.
- Champ : France.
- Source : MENJ-Depp, compte de l’éducation.
graphiqueFigure 3 - Dépense moyenne par élève ou étudiant selon le niveau de formation en 2022
Depuis 1980, en euros constants, la dépense moyenne par élève ou étudiant augmente de 1,5 % en moyenne par an. Dans le premier degré, la progression est régulière et est en moyenne de 1,9 % par an sur cette période, en raison notamment de la hausse du taux d’encadrement et de la création du corps des professeurs des écoles. Dans le supérieur, la dépense par étudiant croît de 1,3 % par an en moyenne de 1980 à 2009, puis baisse de 0,7 % par an en moyenne depuis 2009, les effectifs augmentant plus vite que les moyens alloués sur cette dernière période.
Définitions
La dépense intérieure d'éducation (DIE) rassemble toutes les dépenses effectuées, sur le territoire national, par l'ensemble des agents économiques, administrations publiques centrales et locales, entreprises et ménages, pour les activités d'éducation.
Le financement initial de la DIE représente le financement avant prise en compte des transferts entre les différents agents économiques. C’est donc ce qui est à la charge effective de chacun des agents. Par exemple, les bourses versées par l’État aux ménages sont comptées comme dépenses de l’État, financeur initial, tandis que les dépenses réalisées par les ménages avec les bourses reçues ne sont pas comptées.
Pour en savoir plus
Ouvrir dans un nouvel ongletRepères et références statistiques, Depp, édition 2023.
Ouvrir dans un nouvel ongletL’état de l’École, Depp, édition 2023.
Ouvrir dans un nouvel onglet« En 2019, le coût moyen par étudiant est de 11 530 euros », Note d’information n° 21.21, Depp, mai 2021.
Ouvrir dans un nouvel onglet« 180 milliards d’euros consacrés à l’éducation en 2022, soit 6,8 % du PIB », Note d’information n° 23.43, Depp, octobre 2023.