France, portrait social Édition 2023

Cet ouvrage dresse un panorama des inégalités sociales dans plusieurs domaines. La satisfaction dans la vie et le bien-être, l’état de santé des jeunes et leur consommation de substances psychoactives, la proximité sociale des personnes en couple, les inégalités de niveau de vie et de patrimoine, les inégalités d’orientation à la fin du collège et les inégalités en matière de santé, en France et en Europe sont ainsi abordés en mobilisant les nomenclatures socioéconomiques ou socioprofessionnelles, dont la nouvelle PCS Ménage ou encore les classes d’emploi.

Par ailleurs, deux dossiers analysent le niveau de vie des ménages en 2022, année marquée par une forte inflation.

Insee Références
Paru le :Paru le23/11/2023
France, portrait social- Novembre 2023
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Sommaire

Consommation et épargne des ménages

Insee Références

Paru le :23/11/2023

En 2022, la en volume ralentit et achève son rebond entamé en 2021 (+2,1 %, après +5,1 % en 2021 et -6,6 % en 2020) (figure 1). La , incluant les dépenses individualisables financées par la collectivité, ralentit également : après un fort rebond de 5,9 % en 2021, elle augmente de 2,4 % en volume. Les dépenses des administrations publiques, qui ont fortement augmenté en 2021, décélèrent également (+2,9 %, après +8,5 % en 2021) sous l’effet notamment de la stabilisation des dépenses de santé. Le prix des biens et services consommés par les ménages accélère fortement (+4,8 %, après +1,5 % en 2021), du fait notamment de la nette augmentation des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Figure 1 - Évolution de la consommation finale des ménages par fonction

en %
Figure 1 - Évolution de la consommation finale des ménages par fonction (en %) - Lecture : En 2022, la consommation finale des ménages a augmenté de 9,2 % en matière de loisirs et culture. Ce poste de consommation représente 8,1 % de la consommation finale des ménages en valeur.
Poste de consommation Variation en volume au prix de l’année précédente Coefficient budgétaire1
2017 2018 2019 2020 2021 2022 2022
Alimentation et boissons non alcoolisées 0,4 -0,4 -0,3 4,1 -1,0 -3,3 13,5
Boissons alcoolisées et tabac -0,2 -2,6 -3,3 1,4 -1,6 -3,9 3,8
Articles d’habillement et chaussures 1,3 -2,4 0,5 -16,3 10,2 6,1 3,3
Logement, chauffage, éclairage, dont : 0,7 1,4 1,9 0,4 2,7 -0,7 26,7
loyers (imputés et réels) 1,3 1,9 2,6 1,2 1,5 1,3 19,0
entretien et réparation des logements 0,9 0,9 1,2 -7,1 13,2 1,1 1,7
Équipement du logement 2,3 0,5 2,1 -1,2 6,3 -5,2 4,6
Santé (dépenses à la charge des ménages) 0,6 1,0 1,3 -7,1 15,7 2,0 4,1
Transports 3,7 2,1 1,6 -20,4 10,2 5,1 13,8
Communications 2,8 3,6 4,0 2,0 2,3 3,2 2,4
Loisirs et culture 1,9 1,4 2,6 -11,8 7,8 9,2 8,1
Éducation (dépenses à la charge des ménages) 8,1 -1,1 3,1 -7,4 12,6 1,9 0,5
Hôtels, cafés et restaurants 4,2 4,0 4,5 -32,2 15,5 36,7 8,3
Autres biens et services 2,7 1,3 0,8 -5,0 4,8 2,2 12,6
Dépense de consommation finale des ménages 1,5 1,0 1,8 -6,6 5,1 2,1 100,0
Dépense de consommation financée par la collectivité 1,5 0,7 0,7 -6,0 8,2 3,3 ///
ISBLSM2 1,6 0,2 1,3 -6,7 6,2 6,4 ///
Administrations publiques3, dont : 1,5 0,7 0,6 -5,9 8,5 2,9 ///
santé 2,9 1,9 1,4 -3,2 12,6 0,3 ///
éducation 0,3 0,6 0,0 -6,2 4,5 2,4 ///
Consommation finale effective des ménages 1,5 0,9 1,5 -6,5 5,9 2,4 ///
  • /// : absence de résultat due à la nature des choses.
  • 1. Part de la dépense consacrée à un bien ou un service particulier (ou à une catégorie de biens ou services) dans la dépense de consommation finale des ménages. Pour que la somme des coefficients budgétaires soit égale à 100, le poids de la correction territoriale doit être ajouté (différence entres les achats à l’étranger des résidents et les achats en France des non-résidents), soit -1,8 %.
  • 2. Dépenses des institutions sans but lucratif au service des ménages (organisations caritatives, clubs sportifs, etc.).
  • 3. Dépenses des administrations publiques en biens et services individualisables.
  • Lecture : En 2022, la consommation finale des ménages a augmenté de 9,2 % en matière de loisirs et culture. Ce poste de consommation représente 8,1 % de la consommation finale des ménages en valeur.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

La part des dans le repart à la baisse après une stabilisation en 2021 (27,9 %, après 28,5 % en 2020 et 2021) (figure 2). En 2022, les dépenses liées au logement, qui constituent plus des trois quarts des dépenses pré-engagées, diminuent de 0,7 % en volume (après +2,7 % en 2021) du fait d’une moindre consommation d’électricité et de gaz. Les loyers (réels et ), qui représentent 19,0 % de la dépense de consommation finale, augmentent de 1,3 % (après +1,5 % en 2021). Les dépenses en entretien et réparation du logement ralentissent fortement (+1,1 %, après +13,2 % en 2021).

Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

en %
Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut (en %) - Lecture : En 2022, les dépenses pré-engagées représentent 27,9 % du revenu disponible brut des ménages ; parmi elles, les dépenses liées au logement en représentent 22,1 %.
Année Dépenses  pré-engagées Dépenses liées au logement Assurances (hors assurance-vie) et services financiers Services de télévision et de télécommunications
1960 12,6  9,5  1,9  0,5 
1961 13,1  10,0  1,8  0,5 
1962 13,2  10,2  1,8  0,5 
1963 13,9  10,7  1,9  0,5 
1964 14,2  10,9  2,1  0,5 
1965 15,0  11,5  2,2  0,5 
1966 15,5  12,0  2,2  0,5 
1967 16,4  12,7  2,3  0,5 
1968 17,2  13,4  2,5  0,5 
1969 18,3  14,1  2,9  0,6 
1970 18,5  14,2  3,0  0,6 
1971 18,7  14,4  3,0  0,6 
1972 18,6  14,2  3,0  0,6 
1973 18,9  14,0  3,5  0,6 
1974 19,6  13,8  4,4  0,6 
1975 19,0  13,8  3,6  0,8 
1976 19,8  14,3  3,8  1,0 
1977 20,0  14,5  3,6  1,1 
1978 20,0  14,4  3,6  1,2 
1979 20,9  14,9  4,0  1,3 
1980 22,1  15,9  4,0  1,4 
1981 22,6  16,0  4,5  1,4 
1982 22,7  15,9  4,7  1,4 
1983 23,7  16,5  4,9  1,5 
1984 25,0  17,3  5,3  1,6 
1985 25,9  17,8  5,6  1,7 
1986 25,7  17,5  5,7  1,7 
1987 26,0  17,6  5,9  1,8 
1988 26,0  17,5  6,0  1,7 
1989 26,2  17,5  6,2  1,7 
1990 26,1  17,6  6,1  1,7 
1991 26,4  18,4  5,5  1,7 
1992 26,6  18,7  5,5  1,7 
1993 27,0  19,3  5,2  1,8 
1994 26,9  19,7  4,7  1,9 
1995 26,5  20,0  4,0  1,9 
1996 27,1  20,4  4,1  1,9 
1997 26,8  20,3  3,9  1,9 
1998 26,8  20,4  3,7  2,0 
1999 26,4  20,4  3,1  2,2 
2000 26,8  19,9  3,7  2,4 
2001 27,0  19,8  4,0  2,6 
2002 26,6  19,6  3,4  2,8 
2003 27,2  20,2  3,3  2,9 
2004 27,4  20,3  3,4  2,9 
2005 28,0  20,9  3,4  3,0 
2006 28,3  21,1  3,6  2,9 
2007 28,4  20,9  4,0  2,8 
2008 29,0  21,2  4,2  2,9 
2009 28,9  21,5  3,7  2,9 
2010 28,7  21,7  3,4  2,8 
2011 28,6  21,8  3,3  2,7 
2012 29,0  22,5  3,2  2,5 
2013 29,8  23,2  3,3  2,4 
2014 29,4  23,0  3,3  2,3 
2015 29,6  23,1  3,4  2,2 
2016 29,4  23,0  3,3  2,2 
2017 29,2  22,8  3,4  2,1 
2018 29,1  22,7  3,4  2,1 
2019 28,8  22,6  3,4  2,1 
2020 28,5  22,5  3,3  2,1 
2021 28,5  22,5  3,3  2,1 
2022 27,9  22,1  3,3  2,0 
  • Lecture : En 2022, les dépenses pré-engagées représentent 27,9 % du revenu disponible brut des ménages ; parmi elles, les dépenses liées au logement en représentent 22,1 %.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 2 - Part des dépenses pré-engagées dans le revenu disponible brut

  • Lecture : En 2022, les dépenses pré-engagées représentent 27,9 % du revenu disponible brut des ménages ; parmi elles, les dépenses liées au logement en représentent 22,1 %.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

En 2022, la dépense de consommation des ménages en produits alimentaires et boissons non alcoolisées diminue de nouveau mais de façon plus marquée qu’en 2021 (-3,3 % en volume, après -1,0 %). Cette forte baisse intervient dans un contexte d’une très forte accélération des prix de l’alimentation (+6,8 % après +0,6 %).

À l’inverse, la dépense de consommation des ménages augmente de nouveau en volume sur d’autres postes malgré la hausse générale de l’inflation. Certains de ces postes ont connu une chute sans précédent de la consommation en 2020, en lien avec les restrictions consécutives à l’épidémie de Covid-19, puis un rebond en 2021. C’est notamment le cas des dépenses en hôtels, cafés et restaurants qui augmentent de 36,7 % en 2022 (après +15,5 % en 2021). Les dépenses en habillement et chaussures sont, elles aussi, de nouveau en hausse (+6,1 % après +10,2 %), tout comme les dépenses en transports (+5,1 % après +10,2 %) ou en loisirs et culture (+9,2 % après +7,8 %).

Les dépenses à la charge des ménages en matière de santé (+2,0 %) et d’éducation (+1,9 %) augmentent bien plus modérément qu’en 2021 (respectivement +15,7 % et +12,6 %).

En 2022, le revenu disponible brut de l’ensemble des ménages est en forte hausse (+5,1 %, après +4,2 % en 2021). Cependant, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut n’augmente que de 0,2 % (après +2,6 % en 2021) du fait de la hausse des prix des biens et services consommés par les ménages (+4,8 %). En 2022, le des ménages baisse de façon nette et perd 1,6 point après avoir déjà perdu 1,9 point en 2021 ; il s’établit en 2022 à 17,4 % du revenu disponible brut (figure 3). Il reste néanmoins à un niveau nettement plus élevé qu’avant-crise (15,1 % en 2019).

Figure 3 - Taux d’épargne des ménages

en %
Figure 3 - Taux d’épargne des ménages (en %) - Lecture : En 2022, les ménages épargnent 17,4 % de leur revenu disponible dont 6,1 % pour la seule épargne financière.
Année Taux d'épargne Taux d'épargne financière1
1960 17,0 4,8
1961 16,2 4,4
1962 18,3 6,4
1963 17,8 5,4
1964 17,6 4,0
1965 18,3 4,0
1966 18,4 3,4
1967 18,8 4,3
1968 19,0 4,1
1969 17,7 2,7
1970 19,8 5,1
1971 19,7 5,0
1972 20,0 4,6
1973 20,2 4,4
1974 20,5 4,4
1975 21,3 7,0
1976 18,9 4,7
1977 19,0 5,1
1978 20,5 6,4
1979 18,3 4,2
1980 17,6 3,2
1981 17,2 4,3
1982 16,4 4,6
1983 15,7 4,4
1984 14,3 3,4
1985 13,3 3,2
1986 12,5 2,1
1987 11,1 0,1
1988 11,1 0,3
1989 11,4 0,0
1990 12,6 1,9
1991 13,1 2,9
1992 14,2 5,0
1993 14,6 5,8
1994 13,7 4,4
1995 14,2 5,1
1996 13,5 4,3
1997 14,4 5,4
1998 13,9 4,5
1999 13,6 4,9
2000 13,5 4,5
2001 14,2 4,7
2002 15,2 5,6
2003 14,5 4,6
2004 14,6 4,0
2005 13,7 3,2
2006 14,4 3,6
2007 14,8 4,0
2008 14,8 3,9
2009 16,1 6,8
2010 16,0 6,6
2011 15,6 5,9
2012 15,6 6,2
2013 14,2 4,7
2014 14,6 5,2
2015 14,1 4,8
2016 13,9 4,5
2017 14,1 4,2
2018 14,4 4,3
2019 15,1 4,6
2020 20,9 11,2
2021 19,0 7,8
2022 17,4 6,1
  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée pour l’investissement, pour des placements financiers ou pour des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Lecture : En 2022, les ménages épargnent 17,4 % de leur revenu disponible dont 6,1 % pour la seule épargne financière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Figure 3 - Taux d’épargne des ménages

  • 1. L’épargne des ménages peut être utilisée pour l’investissement, pour des placements financiers ou pour des remboursements d’emprunt. La capacité de financement des ménages correspond au solde de l’épargne et de l’investissement. Le taux d’épargne financière est le rapport de la capacité de financement au revenu disponible.
  • Lecture : En 2022, les ménages épargnent 17,4 % de leur revenu disponible dont 6,1 % pour la seule épargne financière.
  • Source : Insee, comptes nationaux, base 2014.

Définitions

La dépense de consommation finale des ménages comprend les dépenses effectivement réalisées par les ménages résidents pour acquérir des biens et des services destinés à la satisfaction de leurs besoins.

La consommation finale effective des ménages inclut tous les biens et les services acquis par les ménages, qu’ils aient fait l’objet d’une dépense directe des ménages ou aient été financés par la collectivité (par exemple, dépenses remboursées par la Sécurité sociale ou allocation logement).

Les dépenses pré‑engagées désignent l’ensemble des dépenses des ménages réalisées dans le cadre d’un contrat difficilement renégociable à court terme. Ces dépenses comprennent : •  les dépenses liées au logement (y compris, dans le cas de la comptabilité nationale, les loyers imputés), ainsi que celles relatives à l’eau, au gaz, à l’électricité et aux autres combustibles utilisés dans les habitations ; •  les services de télécommunications ; •  les frais de cantine ; •  les services de télévision (redevance télévisuelle, abonnements à des chaînes payantes) ; •  les assurances (hors assurance‑vie) ; •  les services financiers (y compris les services d’intermédiation financière indirectement mesurés).

Le revenu disponible brut des ménages est le revenu dont disposent les ménages pour consommer ou investir, après opérations de redistribution. Il correspond donc aux revenus primaires (revenus d’activité et revenus de la propriété) majorés des prestations sociales en espèces et diminués des cotisations et des impôts versés.

Un loyer imputé est l’estimation de l’équivalent monétaire de l’avantage que procure au ménage la propriété de sa résidence principale : à savoir, le loyer qu’il aurait à payer s’il était locataire du logement qu’il habite.

Le taux d’épargne mesure la part du revenu disponible brut qui n’est pas utilisée par les ménages en dépense de consommation finale. Il est égal au rapport entre l'épargne des ménages et le revenu disponible brut.