Insee Focus · Août 2022 · n° 273

3,3 millions d’électeurs ont établi au moins une procuration pour les élections de 2022

Parmi les 48,8 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales en France et à l’étranger (hors Nouvelle‑Calédonie ; source et méthodes), près de 3,3 millions, soit 6,7 %, ont donné une procuration de vote pour au moins l’un des tours de l’élection présidentielle ou des élections législatives (figure 1). Les électeurs inscrits sur une liste communale principale ont eu davantage recours à cette modalité de vote (6,8 %) que les électeurs inscrits sur une liste consulaire à l’étranger (4,0 %).

Le nombre de procurations valides a été plus élevé pour l’élection présidentielle que pour les élections législatives, en particulier pour le second tour pour lequel près de 2 millions d’électeurs ont désigné une autre personne chargée de voter à leur place. La part des électeurs ayant donné procuration varie de 2,1 % au 1^er tour des législatives à 4,1 % au 2^e tour de la présidentielle (figure 2).

Près de 2 millions d’électeurs, soit six mandants sur dix, n’ont donné une procuration que pour un seul des quatre tours des élections de 2022 (présidentielle et législatives). 850 000 autres (26 % des mandants) ont donné des procurations pour deux tours et 440 000 (14 %) ont utilisé ce mode de vote pour davantage de scrutins. L’ensemble des procurations données s’élève à 3,7 millions.

Sur les 3,3 millions de mandants qui ont donné procuration pour au moins l’un des tours de scrutin, 2,2 millions, soit près de 69 %, l’ont établie en ligne sur le site Ouvrir dans un nouvel ongletMa Procuration mis en place par le ministère de l’Intérieur (figure 3). Si l’on considère l’ensemble des 3,7 millions de procurations, y compris lorsque le mandant en a établi plusieurs, cette proportion est également de 69 %. Les électeurs les plus jeunes ont encore plus nettement privilégié l’utilisation du service en ligne : plus de 80 % des électeurs entre 18 et 39 ans ont effectué la démarche sur Internet. À l’inverse, à partir de 70 ans, les électeurs ont préféré remplir un formulaire papier.

La vérification de l’identité des mandants, étape indispensable à la validation de la procuration, a été assurée en majorité par un policier (51 %) ou par un gendarme (45 %). Ce contrôle a été plus rarement réalisé par un agent habilité du ministère des Affaires étrangères (3 %) ou d’un tribunal judiciaire (1 %).

Le recours au vote par procuration est plus fréquent chez les jeunes électeurs : 10 % des électeurs âgés de 18 à 29 ans ont donné mandat à un autre électeur pour voter à leur place, alors que cette proportion varie de 5 % à 7 % entre 40 et 80 ans (figure 4).

Les électeurs qui ont donné une procuration de vote ont souvent désigné un mandataire de la même classe d’âge. Par exemple, 37 % des quadragénaires ont choisi un autre quadragénaire pour mandataire (figure 5). De nombreux électeurs ont aussi désigné un mandataire d’une classe d’âge correspondant à celle de leurs enfants ou de leurs parents. Les mandants âgés de 18 à 29 ans ont majoritairement (61 %) donné procuration à un mandataire âgé de 50 à 69 ans ; quant aux quinquagénaires, 24 % ont donné mandat à des jeunes de 18 à 29 ans. Les mandants âgés de 80 ans ou plus ont eux aussi davantage donné procuration à un mandataire plus jeune : 26 % ont désigné un mandataire âgé de 60 à 69 ans, 23 % un électeur âgé de 70 à 79 ans.

Par ailleurs, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à établir une procuration : 7,2 % des femmes ont choisi cette modalité, contre 6,2 % des hommes. Cet écart est marqué pour les plus jeunes (3,8 points d’écart pour les 18-29 ans) mais se réduit avec l’âge. Entre 70 et 89 ans, les hommes ont même eu légèrement plus souvent recours au vote par procuration que les femmes. Dans six cas sur dix, les femmes ont donné procuration à une autre femme, en revanche, les hommes ont réparti leurs procurations autant vers un autre homme que vers une femme.

En France, hors consulat, le recours au vote par procuration est un peu plus élevé dans les communes de plus de 10 000 habitants que dans celles de moins de 10 000 habitants : 7,2 % contre 6,5 %. Dans les départements métropolitains, le taux de procurations présente d’importantes disparités territoriales. Il varie ainsi de 4,1 % en Moselle à 14,5 % à Paris ; il dépasse 10 % dans quatre autres départements, les Hautes-Alpes, les Hauts-de-Seine et les deux départements de Corse. Dans les départements d’outre-mer et dans les collectivités d’outre-mer hors Nouvelle-Calédonie, il est très variable et oscille entre 2,1 % en Martinique et 23,4 % à Wallis-et-Futuna.

Par ailleurs, une des nouveautés des scrutins de 2022 était la possibilité de donner procuration à un mandataire inscrit dans une autre commune que la sienne. 13,1 % des mandants ont fait ce choix. Il était alors toutefois nécessaire de se déplacer dans le bureau de vote du mandant.