En 2022, 6,9 millions d’immigrés vivent en France hors Mayotte, soit 10,2 % de la population (figure 1). 36 % des immigrés possèdent la nationalité française.

L’immigration en France est un phénomène ancien : en 1911, les immigrés sont 1,1 million en France métropolitaine, puis 2,3 millions en 1954 et 3,9 millions en 1975. La part des immigrés dans la population, de 7,4 % en 1975, reste stable jusqu’à la fin des années 1990. Le nombre d’immigrés croît ensuite plus rapidement que la population totale. Entre 2012 et 2022, le nombre d’immigrés en France a augmenté de 1,9 % par an en moyenne, contre 0,3 % pour l’ensemble de la population.

En 2022, 51 % des immigrés sont des femmes, contre 44 % en 1968 (figure 2). Entre le milieu des années 1940 et le milieu des années 1970, les nouveaux immigrés étaient majoritairement des hommes, dans un contexte de besoin de main-d’œuvre. Puis l’immigration de travail a été ralentie. Depuis, la part des femmes a crû, en raison notamment de migrations familiales. Les femmes migrent toutefois de plus en plus souvent pour d’autres raisons (suivre des études, trouver un emploi en adéquation avec leur diplôme, etc.). Bien que les femmes demeurent majoritaires parmi les nouveaux immigrés, leur part diminue ces dernières années. Ainsi, 51 % des immigrés entrés en France en 2021 sont des femmes, en baisse de 3 points par rapport à la période 2006-2014.

En 2022, 47 % des immigrés vivant en France hors Mayotte sont nés en Afrique, dont 30 % sont originaires du Maghreb, cette dernière proportion étant stable depuis les années 1980. Un tiers des immigrés sont nés en Europe, une part deux fois plus faible qu’en 1975, et la diminution de la part des immigrés européens est particulièrement marquée pour ceux originaires d’Europe du Sud. Enfin, 14 % des immigrés sont originaires d’Asie. La migration en provenance des pays du Moyen-Orient et d’Asie du Sud s’est particulièrement accrue au cours des dix dernières années.

Nés en France, les 7,6 millions de descendants d’immigrés (soit 11,6 % de la population vivant en logement ordinaire en France hors Mayotte), n’ont pas connu eux-mêmes la migration, mais au moins un de leurs parents est lui-même immigré (figure 3). 58 % des descendants d’immigrés n’ont qu’un seul parent immigré. Lorsque les deux parents sont immigrés, ils sont nés dans le même pays dans 9 cas sur 10.

L’origine et l’âge des descendants d’immigrés sont liés à l’ancienneté des mouvements migratoires. La moitié des descendants d’immigrés ont moins de 26 ans, mais un peu plus de la moitié des descendants d’immigrés originaires d’Afrique ou d’Asie sont mineurs. Compte tenu de l’ancienneté de l’immigration en provenance d’Espagne et d’Italie, les descendants d’immigrés nés dans ces deux pays sont les plus âgés : seul un quart a moins de 46 ans.