En moyenne en 2018, 68,6 % des habitants de l’Union européenne (UE) âgés de 15 à 64 ans sont en emploi (figure 1). Ce taux d’emploi augmente de 0,9 point par rapport à 2017, après déjà + 1,0 point l’année précédente. Il dépasse ainsi de presque 3 points le niveau mesuré avant la crise économique de 2008‑2009 (65,7 % en 2008). En 2018, le taux d’emploi varie de 54,9 % en Grèce à 77,5 % en Suède ; il est de 65,4 % en France.

Dans l’ensemble de l’UE, le taux d’emploi des hommes (73,9 %) est supérieur à celui des femmes (63,4 %). Cet écart, qui s’est réduit au fil du temps, s’est stabilisé à 10,5 points depuis 2014. Il varie fortement selon les pays : il est supérieur à la moyenne européenne dans les pays de l’est et du sud de l’Europe et inférieur dans les pays nordiques, en France (7,0 points) et en Allemagne (7,6 points).

En 2018, le taux d’emploi des jeunes (15‑24 ans) de l’UE atteint 35,4 %. Il progresse graduellement : + 0,7 point en 2018, après + 0,8 point en 2017 et + 0,7 point en 2016, tout en restant en deçà de son niveau de 2008 (37,4 %). Le taux d’emploi des jeunes a diminué entre 2008 et 2018 dans la plupart des pays, cette baisse étant particulièrement forte en Irlande (– 16,8 points), en Espagne (– 14,3 points), en Grèce (– 9,5 points) et au Danemark (– 9,1 points). Les disparités entre pays sont fortes : le taux d’emploi des jeunes est inférieur à 20 % en Grèce et en Italie, alors qu’il dépasse 50 % à Malte, au Royaume‑Uni, en Autriche, au Danemark et aux Pays‑Bas. En France, le taux est de 29,9 % en 2018, inférieur à la moyenne européenne. Les écarts entre pays reflètent des différences de durée de scolarité, de cumul emploi‑études (dont l’apprentissage), mais aussi des difficultés d’insertion des jeunes plus ou moins marquées sur le marché du travail. En 2018, le taux d’emploi des 55‑64 ans s’établit à 58,7 % dans l’ensemble de l’UE ; il dépasse 70 % en Suède, en Allemagne et au Danemark, mais il est inférieur à la moyenne européenne en France (52,1 %).

En 2018, le taux d’emploi des personnes de 20 à 64 ans de l’ensemble de l’UE s’établit à 73,2 %, 1,8 point au‑dessous de l’objectif défini par la stratégie « Europe 2020 », visant à atteindre 75 % d’ici 2020. Treize pays ont un taux d’emploi des 20‑64 ans au‑delà de cet objectif en 2018, dont la Suède, l’Allemagne et le Royaume‑Uni. En France, le taux d’emploi des 20‑64 ans est de 71,3 % en 2018.

Au sein de l’UE, près d’une personne sur cinq travaille à temps partiel (19,2 % en 2018). Cette part est stable depuis 2013, après avoir augmenté de 0,4 point par an en moyenne entre 2008 et 2013. Le temps partiel concerne plus fréquemment les femmes (31,3 %) que les hommes (8,7 %). En France, ce taux est de 18,0 % en 2018, légèrement inférieur à la moyenne ; en Allemagne (26,8 %), en Autriche (27,3 %) et surtout aux Pays‑Bas (50,1 %), il est nettement supérieur.

En 2018, 12,1 % des actifs occupés de l’UE sont en emploi à durée limitée. Le recours aux contrats temporaires est peu fréquent en Roumanie ou dans les pays baltes (moins de 3 % des personnes en emploi). En revanche, il est supérieur à la moyenne européenne en France (14,8 %) et en Espagne (22,7 %).

En 2018, le taux de chômage des 15‑74 ans de l’ensemble de l’UE s’établit à 6,8 % (figure 2). Il diminue de 0,8 point en 2018, après avoir déjà baissé de 1,0 point en 2017 et de 0,8 point en 2016. Il est maintenant revenu juste au‑dessous de son niveau de 2008 (7,0 %). Dans quinze pays, dont l’Allemagne et le Royaume‑Uni, le taux de chômage en 2018 est inférieur à son niveau de 2008. En France, il atteint 9,1 % en 2018 : c’est 0,3 point de moins qu’en 2017, mais encore 1,7 point de plus qu’en 2008. Après avoir nettement augmenté entre 2008 et 2013, le taux de chômage diminue depuis cinq ans en Grèce (– 8,2 points à 19,3 %) et en Espagne (– 10,8 points à 15,3 %), mais y demeure plus important qu’en 2008. Le taux de chômage des personnes âgées de 15 à 24 ans est aussi très élevé dans ces deux pays (39,9 % en Grèce et 34,3 % en Espagne), alors qu’il est le plus faible en Allemagne (6,2 %).