France, portrait social Édition 2019

Une édition avec des éclairages consacrés à l’évolution de la société française depuis 40 ans : démographie, évolution du temps de travail, mobilité sociale, inégalités de niveau de vie et redistribution, opinions et préoccupations des Français.

Insee Références
Paru le :Paru le19/11/2019
France, portrait social- Novembre 2019
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Logement

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Paru le :19/11/2019

En 2013, 57,9 % des ménages métropolitains sont propriétaires de leur . Les ménages les plus jeunes sont rarement propriétaires : moins de 5 % parmi ceux dont la personne de référence est âgée de moins de 25 ans. La part de ménages propriétaires progresse ensuite rapidement avec l’âge, lorsque leur situation professionnelle se stabilise ou lorsque la famille s’agrandit avec l’arrivée des enfants. Elle passe ainsi de 20,3 % pour les ménages où la personne de référence a entre 25 et 29 ans à 46,2 % pour ceux où elle est âgée de 30 à 39 ans. À partir de 60 ans, cette part dépasse 70 %.

Une partie des ménages propriétaires sont des accédants : ils ont acheté leur logement à crédit et ont encore des emprunts à rembourser. Les ménages propriétaires non accédants sont en majorité d’anciens accédants, mais peuvent aussi avoir acquis leur logement par héritage, donation ou au comptant. Les accédants sont plus jeunes que les non‑accé­dants et vivent le plus souvent en couple avec enfants. Les ménages non accédants sont plus âgés et composés plus souvent de personnes seules ou de couples sans enfant dans le foyer. Ainsi, en 2015, 74,0 % des couples sans enfant sont propriétaires de leur logement (figure 1).

Figure 1Répartition des ménages par statut d’occupation et selon la composition familiale au 1ᵉʳ janvier 2015

en %
Répartition des ménages par statut d’occupation et selon la composition familiale au 1ᵉʳ janvier 2015 (en %)
Personne seule Couple sans enfant Couple avec enfants Famille monoparentale Autre type de ménage
Propriétaire 45,1 74,0 67,3 37,0 38,0
Locataire ou sous-locataire 51,9 24,5 30,7 61,0 58,7
Logé gratuitement 3,0 1,5 2,0 2,0 3,3
Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, recensement de la population 2015 (exploitation complémentaire).

En 2013, 37,1 % des ménages sont locataires d’un logement loué vide ; 21,3 % dans le secteur libre et 15,9 % dans le secteur social (figure 2). La part des locataires du secteur libre diminue avec l’âge : elle passe de 52,3 % chez les ménages de 25‑29 ans à seulement 13,1 % chez les 60‑69 ans. L’entrée des jeunes sur le marché locatif passe essentiellement par le secteur libre, le secteur social offrant peu de places aux nouveaux arrivants. En 2013, 28,0 % des logements du secteur libre sont occupés par des ménages de moins de 30 ans, contre 9,5 % des logements du secteur social. Enfin, les ménages logés gratuitement, les autres locataires (meublé, hôtel, garni) et les sous‑locataires représentent 5,0 % des ménages.

Figure 2Répartition des ménages par statut d’occupation et selon l’âge de la personne de référence en 2013

en %
Répartition des ménages par statut d’occupation et selon l’âge de la personne de référence en 2013 (en %)
Propriétaire non accédant Propriétaire accédant Locataire du secteur social Locataire du secteur libre Autre statut 1
Moins de 25 ans 0,9 3,6 10,9 56,7 27,9
De 25 à 29 ans 2,2 18,1 14,9 52,3 12,5
De 30 à 39 ans 5,0 41,1 18,5 30,2 5,2
De 40 à 49 ans 16,7 39,6 19,5 20,4 3,8
De 50 à 59 ans 42,0 20,5 16,9 17,0 3,6
De 60 à 69 ans 62,6 7,9 14,2 13,1 2,2
De 70 à 79 ans 73,9 1,6 12,8 9,6 2,1
80 ans ou plus 72,7 0,2 12,3 11,6 3,2
Ensemble 37,8 20,0 15,9 21,3 5,0
  • 1. Personne logée gratuitement, en meublé, en hôtel ou garni ou sous-locataire.
  • Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.
  • Source : Insee, enquête Logement 2013.

Figure 2Répartition des ménages par statut d’occupation et selon l’âge de la personne de référence en 2013

  • 1. Personne logée gratuitement, en meublé, en hôtel ou garni ou sous-locataire.
  • Champ : France métropolitaine, ensemble des ménages.
  • Source : Insee, enquête Logement 2013.

En 2017, selon l’, la quasi‑totalité des logements métropolitains (98,9 %) disposent de l’eau chaude, de WC intérieurs et d’une installation sanitaire (douche ou baignoire) (figure 3). En 1984, selon l’, 15 % des logements ne disposaient pas du confort sanitaire de base. Cependant, d’autres formes d’inconfort subsistent : en 2017, 4,4 % des logements ne disposent pas d’un chauffage central ou électrique et 20,8 % sont considérés par leurs occupants comme difficiles ou trop coûteux à chauffer. 16,8 % des logements sont jugés trop bruyants, tandis que 10,5 % présentent des fuites dans la toiture, des problèmes d’humidité des murs ou des sols ou bien encore des moisissures dans les cadres de fenêtre ou au sol.

Figure 3Défauts de confort du parc de résidences principales

en %
Défauts de confort du parc de résidences principales (en %)
2006 2009 2012 2015 2016 2017
Logement sans confort sanitaire1 1,9 1,5 1,2 1,0 1,1 1,1
Pas d’eau chaude courante 0,8 0,6 0,5 0,5 0,5 0,6
Ni baignoire ni douche 1,2 0,9 0,7 0,6 0,7 0,7
Pas de toilettes 1,3 1,0 0,7 0,6 0,7 0,8
Pas de chauffage central ou électrique 6,4 5,7 4,9 4,6 4,4 4,4
Fuites dans la toiture, murs/sols/fondations humides, moisissure dans les cadres de fenêtre ou le sol 11,7 12,2 12,1 11,7 12,6 10,5
Logement trop bruyant 20,2 19,1 17,3 17,1 17,8 16,8
Logement difficile ou trop coûteux à bien chauffer 27,9 25,0 24,3 21,6 22,3 20,8
  • 1. Absence d’au moins un élément suivant : eau chaude, installation sanitaire, WC.
  • Champ : France métropolitaine.
  • Source : Insee, enquêtes Statistiques sur les ressources et les conditions de vie (SRCV).

En 2013, un ménage sur douze connaît une situation de , une proportion relativement stable depuis 2006. Cette stabilité fait suite à une forte réduction du phénomène entre 1984 et 2006, qui s’explique en partie par l’augmentation de la surface moyenne des logements. Celle‑ci dépasse 90 m² depuis le début des années 2000, contre 82 m² en 1984. La surface moyenne a progressé essentiellement dans les maisons individuelles, alors qu’elle est restée quasiment stable pour les appartements. Dans le même temps, le nombre d’occupants par logement a baissé : en moyenne 2,7 personnes par logement en 1984, 2,3 en 2006, 2,2 en 2017. Les situations de surpeuplement sont souvent persistantes : ainsi, la moitié des personnes concernées en 2014 ou en 2017 les subissent les deux années. Le surpeuplement touche davantage les individus les plus modestes : les personnes qui appartiennent au premier quartile de niveau de vie sont sept fois plus nombreuses à les subir au moins une de ces deux années que celles qui appartiennent au dernier .

Définitions

Une résidence principale est un logement occupé de façon habituelle et à titre principal par au moins une personne du ménage.

Enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie : l’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) est la source de référence sur les conditions de vie, la pauvreté en conditions de vie, la situation financière ou le niveau de bien‑être subjectif en France. Elle est la partie française du système communautaire EU‑SILC (European union‑Statistics on income and living conditions). Elle sert ainsi de référence pour les comparaisons de taux de pauvreté et de distributions des revenus entre États membres de l’Union européenne et pour les actions communautaires de lutte contre l’exclusion.

Enquête Logement : réalisée par l’Insee depuis 1955, l’enquête Logement a pour objet de décrire les conditions de logement des ménages et leurs dépenses en logement. Elle vient compléter l’information donnée par les recensements, qui ne contiennent pas de données financières : les loyers, les charges, les plans de financement, les revenus. Elle comporte également une description plus détaillée de la qualité de l’habitat des ménages. L’enquête concerne toutes les résidences principales de France, y compris les départements d’outre‑mer depuis 2006 (2013 pour Mayotte).

Surpeuplement : un logement est en situation de surpeuplement s’il manque au moins une pièce par rapport à une norme définie selon la composition familiale du ménage qui l’occupe. La norme française attribue une pièce de séjour pour le ménage, une pièce pour chaque couple, une pièce pour les autres personnes mariées ou remariées mais ne vivant pas en couple, veuves ou divorcées, ainsi que pour les célibataires de 19 ans ou plus. Pour les célibataires de moins de 19 ans, on compte une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou s’ils ont moins de sept ans, sinon, une pièce par enfant. Le nombre de pièces inclut la cuisine si cette dernière fait plus de 12 m². Les logements offrant moins de 18 m² par personne sont considérés comme surpeuplés ; 280 France, portrait social, édition 2019 - Insee Références une personne seule dans un studio n’est pas en situation de surpeuplement si elle dispose de plus de 25 m². Pour les comparaisons européennes, Eurostat utilise une définition différente. Un logement est surpeuplé s’il ne dispose pas d’un nombre minimal de pièces au regard du nombre de ses occupants, à savoir : une pièce par ménage, une pièce par couple composant le ménage, une pièce pour chaque personne célibataire âgée de 18 ans ou plus, une pièce pour chaque paire de personnes célibataires de même sexe âgées de 12 à 17 ans, une pièce pour chaque personne célibataire âgée de 12 à 17 ans non incluse dans la catégorie précédente, une pièce par paire d’enfants âgés de moins de 12 ans.

Quartile : si l’on ordonne une distribution de niveaux de vie (ou de salaires, de revenus, etc.), les quartiles (au nombre de 3 : Q1 à Q3) sont les valeurs qui partagent cette distribution en quatre sous-populations d’effectifs égaux. Les 25 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur ou égal au 1er quartile (Q1), le niveau de vie des 25 % les plus aisés est supérieur au 3e quartile (Q3). La médiane (Q2) partage la population en deux parts égales. Par extension, le terme de quartile peut être utilisé pour désigner les ménages entre ces seuils : les 25 % les plus modestes appartiennent au 1er quartile et les 25 % les plus aisés au 4e quartile.

Pour en savoir plus

« Une personne sur dix connaît des difficultés de logement durables », Insee Première n° 1743, mars 2019.

Les conditions de logement en France, coll. « Insee Références », édition 2017.

Pour en savoir plus