Le salaire net en équivalent temps plein (EQTP) augmente avec la taille de l’entreprise. En 2022, dans le secteur privé, les salariés gagnent en moyenne 2 170 euros nets par mois dans les unités de moins de 10 salariés (19,6 % des effectifs), contre 3 070 euros dans les sociétés de 5 000 salariés ou plus (10,5 % des effectifs en EQTP) (figure 1). La structure des emplois dans les entreprises explique environ la moitié de cet écart : les catégories socioprofessionnelles les mieux rémunérées, cadres (4 490 euros en moyenne) et professions intermédiaires (2 570 euros), sont plus nombreuses dans les grandes entreprises. À cela s’ajoute le fait que, pour une même catégorie socioprofessionnelle, le salaire net moyen augmente aussi avec la taille de l’entreprise. Ainsi, les cadres gagnent en moyenne 28 % de plus dans les sociétés de 5 000 salariés ou plus que dans les unités de moins de 10 salariés. Cet écart est de 23 % pour les professions intermédiaires, de 16 % pour les ouvriers et de 9 % pour les employés.

Les salaires nets sont en moyenne les plus élevés dans l’industrie (2 910 euros), où la main-d’œuvre est plus souvent qualifiée, et les plus bas dans la construction (2 340 euros) et le commerce (2 440 euros), avec davantage de main-d’œuvre peu qualifiée, plus jeune et donc moins expérimentée. Dans les services, le salaire net, de 2 650 euros en moyenne, recouvre de fortes disparités selon l’activité : il atteint 3 750 euros dans les services mixtes, qui regroupent les services financiers et immobiliers et l’information- communication, contre 2 080 euros dans les services aux particuliers. Les services mixtes emploient, en effet, relativement plus de cadres, alors qu’une plus forte proportion d’employés travaille dans les services aux particuliers.

Dans un contexte de fort regain d’inflation, le salaire net moyen dans l’ensemble du secteur privé a baissé de 1,0 % en euros constants en 2022. Ce recul de pouvoir d’achat du salaire net moyen est le plus fort observé sur les vingt-cinq dernières années, hormis les évolutions en trompe-l’œil de 2020 et 2021 (+3,2 % puis -1,3 %), du fait de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19. En 2022, la baisse en euros constants est plus prononcée dans la construction (-1,7 %), et plus modérée dans l’industrie (-0,5 %). La baisse de 1,0 % dans les services est principalement portée par les services aux particuliers (-1,7 %) et, dans une moindre mesure, par les services aux entreprises (-1,0 %) ; le salaire net moyen en euros constants s’est maintenu dans les services mixtes et a légèrement augmenté dans le secteur des transports et de l'entreposage (+0,7 %).

Sur plus longue période, entre 1996 et 2022, le salaire net moyen en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,5 % par an en moyenne, en euros constants (figure 2). L’industrie est le secteur où il a le plus progressé : +0,8 % par an, contre +0,6 % dans le commerce, +0,5 % dans la construction et +0,4 % dans les services.

La dispersion des salaires nets en EQTP, mesurée par le rapport interdécile (D9/D1), est plus importante dans les services (3,0 en 2022) et l’industrie (2,9) (figure 3). En particulier, elle est plus élevée dans les services mixtes (3,4), qui regroupent des activités très variées, et dans les services aux entreprises (3,0). Ainsi, 10 % des salariés travaillant dans les services mixtes perçoivent moins de 1 740 euros nets par mois en EQTP (1^er décile ou D1) et 10 % gagnent plus de 5 960 euros (9^e décile ou D9). Enfin, les salaires sont un peu moins dispersés dans le commerce (2,7) et dans la construction (2,4).