En 2022, dans le secteur privé, le salaire net en équivalent temps plein (EQTP) s’élève en moyenne à 2 630 euros par mois (figure 1). Sur un an, il a nettement augmenté en euros courants (+4,2 %). Ce dynamisme nominal s’explique par un fort regain d’inflation (+5,2 %, après +1,6 %) : la hausse des prix à la consommation a conduit à trois hausses successives du Smic et à des renégociations salariales en cours d’année 2022. En corrigeant de l’inflation, le salaire net moyen en euros constants a baissé de 1,0 %. De 2017 à 2022, le salaire net moyen a progressé de 2,5 % en euros constants, soit un rythme moyen de +0,5 % par an.

Pour toutes les catégories socioprofessionnelles, le salaire net moyen en EQTP s’est replié en 2022, en euros constants : de -0,9 % pour les employés (1 880 euros), les ouvriers (1 940 euros) et les professions intermédiaires (2 570 euros) à -1,2 % pour les cadres (4 490 euros). Sur la période 2017-2022, le salaire moyen des cadres a reculé en euros constants (-0,4 % en moyenne par an), alors qu’il a progressé pour les professions intermédiaires (+0,1 %), les ouvriers (+0,2 %) et les employés (+0,5 %).

Sur plus longue période, entre 1996 et 2022, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,5 % par an en moyenne, en euros constants (figure 2). Celui des ouvriers a le plus augmenté : +0,6 % par an, contre +0,4 % pour les employés et +0,1 % pour les professions intermédiaires et les cadres.

Le salaire net moyen croît avec l’âge et l’accumulation de l’expérience. Ce lien traduit aussi les effets des entrées en emploi et des sorties d’activité à des âges plus tardifs pour les salariés les plus qualifiés, avec des études plus longues et des départs en retraite plus tardifs. En 2022, un salarié de moins de 25 ans perçoit en moyenne 1 730 euros nets par mois en EQTP, contre 3 090 euros pour un salarié de 55 ans ou plus (figure 3).

En 2022, une femme gagne en moyenne 14,0 % de moins en EQTP qu’un homme, un écart qui s’est réduit de 0,7 point par rapport à 2021 et de 6,8 points depuis 2008. L’écart de salaire en défaveur des femmes est plus prononcé parmi les cadres (15,7 %) que parmi les ouvriers (13,5 %), les professions intermédiaires (11,9 %) et les employés (3,9 %). Cet écart diffère aussi selon l’âge : en 2022, les femmes salariées de moins de 25 ans gagnent en moyenne 4,7 % de moins que les hommes, alors que celles de 55 ans ou plus gagnent 22,7 % de moins. L’écart salarial entre les femmes et les hommes reflète en premier lieu la répartition genrée des professions : les femmes et les hommes n’exercent pas les mêmes métiers dans les mêmes secteurs d’activité. À poste comparable, c’est-à-dire à profession identique chez le même employeur, l’écart de salaire se réduit à 4,0 % (après 4,3 % en 2021).

En 2022, en EQTP, 10 % des salariés perçoivent au plus 1 440 euros nets (1^er décile, D1) et 10 % des salariés au moins 4 160 euros nets (9^e décile, D9) (figure 4). Du fait des revalorisations du Smic à hauteur de l’inflation, le pouvoir d’achat du 1^er décile s’est quasi stabilisé en 2022, alors que celui des autres niveaux a baissé (-1,3 % pour le salaire médian et -1,4 % pour le 9^e décile). La dispersion des salaires, mesurée par le rapport interdécile (D9/D1), augmente avec la qualification : les salaires des cadres sont plus dispersés (3,2) que ceux des professions intermédiaires (2,2), des ouvriers (1,9) et des employés (1,8).