Emploi, chômage, revenus du travail Édition 2024

L’Insee et la Dares présentent dans cet ouvrage un ensemble d’analyses et d’indicateurs portant sur le marché du travail.

Insee Références
Paru le :Paru le22/08/2024
Emploi, chômage, revenus du travail- Août 2024
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Négociations et grèves dans les entreprises

Insee Références

Paru le :22/07/2024

En 2022, en France hors Mayotte, 16,6 % des entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole ont engagé au moins une négociation collective à leur niveau, au niveau d’un de leurs établissements, de l’unité économique et sociale ou du groupe auquel elles appartiennent (figure 1). Cette part a baissé de 1,2 point sur un an. Cette proportion atteint 9,0 % dans les entreprises de 10 à 49 salariés, soit 1,3 point de moins qu’en 2021.

Figure 1Négociation collective, signature d'accords et grèves dans les entreprises en 2022

en %
Négociation collective, signature d'accords et grèves dans les entreprises en 2022 (en %) - Lecture : En 2022, 9,0 % des entreprises de 10 à 49 salariés ont engagé au moins une négociation collective.
Caractéristiques Négociations engagées¹ Grèves : entreprises ayant connu au moins un arrêt collectif de travail
Entreprises ayant négocié au moins une fois Salariés concernés par ces négociations Entreprises ayant signé au moins un accord parmi celles ayant négocié
Taille des entreprises
10 à 49 salariés 9,0 11,5 78,1 1,1
50 à 99 salariés 36,5 38,2 87,2 3,9
100 à 199 salariés 59,2 60,4 89,7 7,2
200 à 499 salariés 78,3 80,8 92,4 15,7
500 salariés ou plus 95,2 97,6 94,6 35,4
Secteur d’activité
Industrie 24,4 74,4 90,2 1,3
Construction 9,7 40,3 81,9 1,1
Activités tertiaires, dont : 16,2 61,0 83,3 2,3
Transports et entreposage 18,4 72,6 90,7 2,8
Entreprises ayant un délégué syndical 82,7 96,3 92,1 13,7
Ensemble 16,6 62,2 84,7 2,4
  • 1. Au niveau de l'entreprise, de l'un de ses établissements, de l'unité économique et sociale ou du groupe.
  • Lecture : En 2022, 9,0 % des entreprises de 10 à 49 salariés ont engagé au moins une négociation collective.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole.
  • Source : Dares, enquête Acemo « Dialogue social en entreprise ».

En 2022, 84,7 % des entreprises qui ont ouvert des négociations ont conclu au moins un accord, un taux d’aboutissement en hausse de 2,1 points sur un an. Le thème salarial reste le premier thème abordé, par 10,5 % des entreprises, devant celui de l’épargne salariale (5,8 %) et du temps de travail (5,1 %) (figure 2). Le thème du droit syndical (3,2 %) a le plus fortement augmenté (+1,3 point par rapport à 2021), quatre ans après la mise en place des premiers comités sociaux et économiques (CSE) dont le renouvellement se profile.

Figure 2Thèmes abordés dans les négociations et les accords d'entreprise signés en 2022

en %
Thèmes abordés dans les négociations et les accords d'entreprise signés en 2022 (en %) - Lecture : En 2022, les salaires et primes ont fait l’objet de négociations collectives dans 10,5 % des entreprises de 10 salariés ou plus, que ces négociations aient eu lieu dans l’entreprise même, dans un de ses établissements, ou dans l'unité économique et sociale à laquelle elle appartient.
Thèmes des négociations Enquête Acemo DSE (hors négociation de groupe) Enregistrement administratif des accords d'entreprise
Entreprises ayant négocié au moins une fois sur un thème identifié Entreprises ayant conclu un accord parmi celles ayant négocié sur un thème identifié Part des salariés concernés par au moins un accord sur un thème identifié Nombre d’accords enregistrés par le ministère¹ Variation du nombre d'accords 2021-2022 Part d’accords signés par les délégués syndicaux
Salaires et primes 10,5 72,9 38,4 22 550 27,8 86,0
Emploi (gestion des âges, restructuration, PSE², etc.) 2,0 72,4 13,0 3 850 -7,5 85,6
Égalité professionnelle entre femmes et hommes 4,0 73,7 17,3 6 890 1,2 89,2
Épargne salariale (intéressement, participation, PEE, etc.) 5,8 87,1 26,3 41 060 14,0 24,5
Temps de travail (durée, aménagement, etc.) 5,1 75,9 18,7 19 800 2,1 55,9
Conditions de travail (dont pénibilité) 4,8 66,6 19,8 6 990 -5,6 70,8
Protection sociale 2,8 62,0 12,1 3 630 30,3 89,0
Formation professionnelle 1,8 41,0 3,4 890 -0,2 80,3
Droit syndical (élections professionnelles, mise en place d'un CSE, formation des élus, etc.) 3,2 83,7 18,9 6 760 115,5 86,4
Au moins un thème³ 15,1 86,2 55,0 95 520 14,4 52,7
  • 1. Nombre d'accords abordant chaque thème, un même accord pouvant être multi-thèmes.
  • 2. PSE : plan de sauvegarde de l'emploi.
  • 3. Y compris les autres thèmes non mentionnés ci-dessus.
  • Note : Les thèmes de ce tableau correspondent à ceux listés dans le questionnaire de l’enquête Acemo DSE (Dialogue social en entreprise). Il est possible qu'un répondant déclare la tenue de négociation sur un autre thème que ceux proposés, ou ne déclare aucun thème de négociation.
  • Lecture : En 2022, les salaires et primes ont fait l’objet de négociations collectives dans 10,5 % des entreprises de 10 salariés ou plus, que ces négociations aient eu lieu dans l’entreprise même, dans un de ses établissements, ou dans l'unité économique et sociale à laquelle elle appartient.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole pour l’enquête Acemo DSE ; ensemble des accords d’entreprise (toutes tailles d’entreprises et tous secteurs confondus) pour la base des accords.
  • Source : Dares, enquête Acemo « Dialogue social en entreprise » et base statistique des accords d'entreprise (données consolidées).

Parmi les entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole, 2,4 % déclarent avoir connu un ou plusieurs arrêts collectifs de travail en 2022 (figure 1), soit 0,8 point de plus qu’en 2021. Ces entreprises emploient 25 % de l’ensemble des salariés du champ. Le nombre de journées individuelles non travaillées pour 1 000 salariés a augmenté, passant de 58 en 2021 à 99 en 2022 (figure 3).

Figure 3Nombre de jours de grève pour 1 000 salariés et motifs de grève(s) les plus fréquents en 2022

en %
Nombre de jours de grève pour 1 000 salariés et motifs de grève(s) les plus fréquents en 2022 (en %) - Lecture : En 2022, dans l'industrie, le nombre de journées individuelles non travaillées pour fait de grève rapporté aux effectifs salariés de ce secteur équivaut à 189 jours pour 1 000 salariés. 78 % des entreprises de l'industrie indiquent que les rémunérations figurent parmi les motifs de grève(s) survenue(s) en 2022.
Secteur d'activité Nombre de jours (pour 1 000 salariés) Rémunérations Réforme des retraites Emploi Conditions de travail Temps de travail
Industrie 189 78 16 4 8 10
Construction 12 ns ns ns ns ns
Activités tertiaires, dont : 83 78 8 4 22 9
Transports et entreposage 414 91 3 5 44 13
Ensemble 99 79 9 4 18 8
  • ns : résultat non significatif.
  • Note : Le total des motifs est supérieur à 100 %, car un même arrêt de travail peut porter sur plusieurs revendications.
  • Lecture : En 2022, dans l'industrie, le nombre de journées individuelles non travaillées pour fait de grève rapporté aux effectifs salariés de ce secteur équivaut à 189 jours pour 1 000 salariés. 78 % des entreprises de l'industrie indiquent que les rémunérations figurent parmi les motifs de grève(s) survenue(s) en 2022.
  • Champ : France hors Mayotte, entreprises de 10 salariés ou plus du secteur marchand non agricole ayant déclaré un arrêt collectif de travail.
  • Source : Dares, enquête Acemo « Dialogue social en entreprise ».

En 2022, parmi les entreprises concernées par des grèves, 80 % l’ont été au moins en partie dans le cadre de conflits nationaux, sectoriels ou interprofessionnels. Seulement 20 % d’entre elles signalent exclusivement des motifs internes de mobilisation. Cité par 79 % des entreprises ayant connu une grève (+6 points en un an), le motif des rémunérations est de loin le plus fréquent ; viennent ensuite les conditions de travail (18 %) et la réforme des retraites (9 %).

Parmi les entreprises ayant un délégué syndical, 13,7 % déclarent avoir connu au moins un arrêt collectif de travail en 2022 ; dans la plupart des cas, elles déclarent également l’existence d’une négociation collective au cours de l’année. Ces deux actions supposent la présence d’interlocuteurs, tels que les syndicats, en mesure de mener des négociations et à même d’organiser collectivement les salariés. Le processus englobant conflits, négociations et accords suit des chronologies diverses : soit qu’un conflit ait pour objectif de revendiquer des négociations ou de peser sur l’issue de ces dernières, soit que la négociation collective constitue un moyen de mettre fin à un conflit.

Pour en savoir plus

« La négociation collective d’entreprise en 2022 », Dares Résultats, à paraître, 2024.

« Ouvrir dans un nouvel ongletLes grèves en 2022 – Des revendications salariales qui s’amplifient  », Dares Résultats no 24, avril 2024.

« Ouvrir dans un nouvel ongletLa négociation collective en 2022 », coll. « Bilan & Rapports », ministère du Travail, édition 2023.