Transformations de l'agriculture et des consommations alimentaires Édition 2024
L’Insee et le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dressent dans cet inédit « Transformations de l’agriculture et des consommations alimentaires » de la collection Insee Références un panorama des principales transformations de l’agriculture française sur les 50 dernières années : concentration et spécialisation des exploitations agricoles depuis 1970, comparaison des performances économiques de l’agriculture biologique avec celles de l’agriculture conventionnelle, évolution de la consommation alimentaire sur la dernière décennie et enfin, enjeux environnementaux auxquels l’agriculture contribue et doit faire face.
Nombre d’exploitations
Insee Références
Paru le :27/02/2024
En 2020, la France métropolitaine compte près de 390 000 exploitations agricoles, soit 100 000 de moins qu'en 2010 (figure 1). Si la baisse du nombre d’exploitations est continue depuis cinquante ans, elle a été plus marquée entre 1988 et 2000 avec une diminution de 3,5 % par an. Depuis 2000, la baisse s’atténue progressivement pour atteindre en moyenne -2,3 % par an entre 2010 et 2020.
tableauFigure 1 - Nombre d'exploitations agricoles de 1970 à 2020
Année | Ensemble des exploitations |
---|---|
1970 | 1 587,6 |
1979 | 1 262,7 |
1988 | 1 016,8 |
2000 | 663,8 |
2010 | 490,0 |
2020 | 390,0 |
- Lecture : En 1988, la France métropolitaine comptait 1 016,8 milliers d'exploitations agricoles.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Agreste, recensements agricoles.
graphiqueFigure 1 - Nombre d'exploitations agricoles de 1970 à 2020
Le nombre d’exploitations diminue également dans les départements d’outre-mer ; il s’élève à 27 000 en 2020. La Guyane fait exception avec une augmentation de 800 exploitations en vingt ans.
La baisse du nombre d’exploitations reflète surtout une poursuite de leur agrandissement. Les exploitations se regroupent, s’agrandissent et la surface agricole utilisée (SAU) moyenne augmente. En 2020, la SAU d’une exploitation en France est de 69 hectares en moyenne, contre 55 en 2010. Entre 2010 et 2020, la surface agricole utilisée totale recule légèrement (-1 %) ; elle occupe désormais près de la moitié du territoire métropolitain.
L’évolution du nombre d’exploitations varie selon la taille économique. Entre 2010 et 2020, le nombre de microexploitations diminue de 4,0 % par an en moyenne, tandis que celui des grandes exploitations augmente de 0,4 % par an. En 2020, ces dernières représentent 20 % des exploitations, contre 28 % pour les plus petites.
Entre 2010 et 2020, la baisse du nombre d’exploitations est plus marquée dans les spécialisations d’élevage (-3,6 % par an) et représente les deux tiers de la diminution totale. Les exploitations en spécialisations végétales résistent mieux (-1,2 %). La spécialisation « Horticulture, maraîchage » est la seule pour laquelle le nombre d’exploitations augmente au cours de la dernière décennie. En 2020, le premier rang revient à la spécialisation « Grandes cultures », occupé en 2010 par l'élevage bovins (figure 2). Les fermes en polyculture et/ou polyélevage sont, comme celles spécialisées en élevage bovins, de moins en moins nombreuses (-3,4 % par an).
tableauFigure 2 - Nombre d'exploitations selon la spécialisation en 2010 et 2020
Spécialisation | 2010 | 2020 |
---|---|---|
Grandes cultures | 115 344 | 111 825 |
Bovins | 124 622 | 91 756 |
Viticulture | 70 019 | 59 032 |
Polyculture, polyélevage | 57 984 | 40 594 |
Ovins, autres herbivores | 55 669 | 35 460 |
Porcins, volailles | 29 080 | 18 658 |
Horticulture, maraîchage | 14 063 | 15 347 |
Fruits | 21 374 | 15 285 |
- Lecture : Les exploitations viticoles sont au nombre de 59 032 en 2020, contre 70 019 en 2010.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Agreste, recensements agricoles 2010 et 2020.
graphiqueFigure 2 - Nombre d'exploitations selon la spécialisation en 2010 et 2020
En 2020, l’Union européenne regroupe 9 millions d’exploitations (figure 3). La Roumanie en concentre 32 %, suivie par la Pologne (14 %), l’Italie (12 %), puis l’Espagne (10 %). La France se classe au 6e rang, avec 4 % des exploitations européennes. En dix ans, 3 millions d’exploitations ont disparu en Europe, principalement dans les pays de l’Est (dont 1 million en Roumanie) et ceux du bassin méditerranéen (Italie, Grèce, Croatie). Moins nombreuses, mais de plus grande taille, les exploitations d’Europe occidentale génèrent plus de la moitié du potentiel de production agricole européen mesuré par la production brute standard (PBS) et donc un chiffre d’affaires moyen (approché par la PBS moyenne) plus élevé (figure 4). La France réalise 18 % de la PBS, l’Italie 16 %, l’Allemagne 13 % et l’Espagne 12 %.
tableauFigure 3 - Nombre d'exploitations dans l'Union européenne en 2010 et 2020
Pays | 2010 | 2020 |
---|---|---|
Roumanie | 3 859 040 | 2 887 070 |
Pologne | 1 506 620 | 1 301 490 |
Italie | 1 620 880 | 1 130 530 |
Espagne | 989 800 | 914 870 |
Grèce | 723 060 | 530 680 |
France | 516 100 | 393 030 |
Portugal | 305 270 | 290 230 |
Allemagne | 299 130 | 262 560 |
Hongrie | 571 660 | 232 060 |
Croatie | 233 280 | 143 920 |
Bulgarie | 370 490 | 132 740 |
Lituanie | 199 910 | 132 080 |
Irlande | 139 890 | 130 190 |
Autriche | 150 170 | 110 780 |
Slovénie | 74 650 | 72 470 |
Lettonie | 83 390 | 68 980 |
Suède | 71 090 | 58 790 |
Pays-Bas | 72 320 | 52 640 |
Finlande | 63 870 | 45 630 |
Danemark | 41 360 | 37 090 |
Belgique | 42 850 | 36 000 |
Chypre | 38 860 | 34 050 |
Tchéquie | 22 860 | 28 910 |
Slovaquie | 24 460 | 19 630 |
Estonie | 19 610 | 11 370 |
Malte | 12 530 | 7 650 |
Luxembourg | 2 200 | 1 880 |
Ensemble | 12 055 350 | 9 067 320 |
- Lecture : En 2020, la Roumanie compte 3 859 040 exploitations.
- Champ : Union européenne.
- Sources : Agreste ; Eurostat.
graphiqueFigure 3 - Nombre d'exploitations dans l'Union européenne en 2010 et 2020
tableauFigure 4 - Production brute standard (PBS) moyenne par exploitation dans l'Union européenne en 2020
Les données sont disponibles dans le fichier à télécharger. |
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graphiqueFigure 4 - Production brute standard (PBS) moyenne par exploitation dans l'Union européenne en 2020
Définitions
La surface agricole utilisée (SAU) comprend les terres arables (y compris pâturages temporaires, jachères, cultures sous abri, jardins familiaux, etc.), les surfaces toujours en herbe (STH) et les cultures permanentes (vignes, vergers, etc.).
La production brute standard (PBS) d’une exploitation représente la valeur de sa production potentielle exprimée en
euros. Elle est calculée en multipliant les surfaces agricoles et les cheptels
présents sur l’exploitation par des coefficients représentant la valeur de
la production potentielle par hectare de culture ou par tête d’animal, hors
aides. Ces coefficients, exprimés en euros, sont calculés en moyenne sur cinq
années en fonction des valeurs moyennes des rendements et des prix observés
sur cette période (pour le recensement agricole 2020, les coefficients utilisés
pour le calcul de la PBS résultent des valeurs moyennes des rendements et des
prix observés de 2015 à 2019). Leur valeur est régionalisée lorsque c’est
possible.
La contribution de chaque culture et cheptel à la PBS permet de classer les
exploitations selon leur spécialisation ou
orientation technico-économique (Otex). Une exploitation est considérée comme spécialisée dans une production quand
au moins deux tiers de sa PBS est générée par cette production.
La PBS d’une exploitation permet aussi de classer les exploitations selon leur
taille économique. Quatre catégories de
taille économique ont été définies en 2020 : micro/petite/moyenne/grande. Les
microexploitations sont les exploitations dont la PBS est inférieure à
25 000 euros, les petites exploitations celles dont la PBS est comprise entre
25 000 et 100 000 euros, les exploitations moyennes celles
avec une PBS comprise entre 100 000 et 250 000 euros et les grandes exploitations
celles de plus de 250 000 euros de PBS.
Pour en savoir plus
« Ouvrir dans un nouvel ongletRecensement agricole 2020 – Âge des exploitants et devenir des exploitations : les exploitations fruitières ou de grandes cultures plus souvent dirigées par au moins un exploitant senior », Agreste Primeur n° 10, juillet 2022.
« Ouvrir dans un nouvel ongletLa transmission des exploitations agricoles », Agreste Les Dossiers n° 29, septembre 2015.
« Ouvrir dans un nouvel ongletRecensement agricole 2010 – Les jeunes agriculteurs : un agriculteur sur cinq a moins de 40 ans », Agreste Primeur n° 293, novembre 2012.