Transformations de l'agriculture et des consommations alimentaires Édition 2024
L’Insee et le Service de la Statistique et de la Prospective (SSP) du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dressent dans cet inédit « Transformations de l’agriculture et des consommations alimentaires » de la collection Insee Références un panorama des principales transformations de l’agriculture française sur les 50 dernières années : concentration et spécialisation des exploitations agricoles depuis 1970, comparaison des performances économiques de l’agriculture biologique avec celles de l’agriculture conventionnelle, évolution de la consommation alimentaire sur la dernière décennie et enfin, enjeux environnementaux auxquels l’agriculture contribue et doit faire face.
Diversification des activités des exploitations agricoles
Insee Références
Paru le :27/02/2024
En 2020, 36,4 % des exploitations de France métropolitaine complètent leur activité de production par une ou plusieurs activités de diversification. Ces dernières peuvent s’inscrire en prolongement direct de la production agricole, comme la transformation ou la vente en circuits courts de produits de la ferme, ou en être plus éloignées comme la production d’énergie renouvelable ou une activité touristique (figure 1).
tableauFigure 1 – Activités de diversification des exploitations en 2020
Activité de diversification | Exploitations | |
---|---|---|
Nombre | en % | |
Au moins une activité de diversification | 141 739 | 36,4 |
Vente en circuits courts | 90 024 | 23,1 |
Transformation de produits à la ferme (y compris vins) | 56 459 | 14,5 |
Réalisation de travail à façon, dont : | 33 795 | 8,7 |
agricole | 28 080 | 7,2 |
non agricole | 8 690 | 2,2 |
Production d'énergie renouvelable pour la vente, dont : | 13 457 | 3,5 |
solaire | 11 792 | 3,0 |
biogaz | 1 366 | 0,4 |
éolien | 687 | 0,2 |
biomasse | 409 | 0,1 |
énergie hydraulique | 30 | 0,0 |
Accueil des touristes à la ferme, dont : | 9 705 | 2,5 |
pour l'hébergement | 8 942 | 2,3 |
pour la restauration | 1 745 | 0,4 |
Autres activités de diversification, dont : | 13 683 | 3,5 |
négoce | 4 628 | 1,2 |
activités de loisirs | 3 489 | 0,9 |
transformation de bois pour la vente et/ou exploitation forestière | 2 602 | 0,7 |
services médico-sociaux ou éducatifs (ferme pédagogique, médiation animale, etc.) | 1 413 | 0,4 |
sylviculture (production de bois sur pied) | 1 154 | 0,3 |
artisanat (vannerie, tannerie, etc.) | 557 | 0,1 |
aquaculture | 345 | 0,1 |
autre (gardiennage de caravane ou camping cars, etc.) | 795 | 0,2 |
Ensemble des exploitations | 389 779 | 100,0 |
- Note : Une exploitation peut avoir plusieurs activités de diversification.
- Lecture : En 2020, 141 739 exploitations ont au moins une activité de diversification, soit 36,4 % du total des exploitations.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Agreste, recensement agricole 2020.
La vente en circuits courts est l’activité de diversification la plus répandue. Elle concerne 23,1 % des exploitations agricoles en 2020. Les apiculteurs, horticulteurs et maraîchers plébiscitent ce type de vente, les autres élevages et les exploitations spécialisées en grandes cultures beaucoup moins (figure 2). Dans tous les cas, la vente directe à la ferme est le mode de circuits courts privilégié.
tableauFigure 2 – Part d'exploitations vendant en circuits courts selon leur spécialisation en 2020
Spécialisation | Part d'exploitations vendant en circuits courts |
---|---|
Apiculture | 86,6 |
Fleurs, horticulture diverse | 79,3 |
Légumes, champignons | 70,2 |
Cultures fruitières | 45,8 |
Polyculture, polyélevage (hors apiculture) | 32,0 |
Viticulture | 29,6 |
Ovins, caprins, autres herbivores | 28,5 |
Combinaisons de granivores (porcins, volailles) | 24,7 |
Volailles | 23,8 |
Porcins | 20,4 |
Bovins viande | 17,3 |
Bovins mixte | 16,7 |
Bovins lait | 11,9 |
Grandes cultures | 9,4 |
Ensemble | 23,1 |
- Lecture : En 2020, 86,6 % des exploitations spécialisées en apiculture vendent en circuits courts.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Agreste, recensement agricole 2020.
graphiqueFigure 2 – Part d'exploitations vendant en circuits courts selon leur spécialisation en 2020
L’activité de transformation de produits à la ferme est un peu moins fréquente (14,5 % des exploitations) et concerne essentiellement le vin et la viande. Dans huit cas sur dix, elle se prolonge par une commercialisation des produits en circuits courts.
Le travail à façon concerne en 2020 près de 34 000 exploitations, soit 8,7 % du total, une pratique en hausse comparée à 2010 (3,4 %) (figure 3). L’essentiel des prestations réalisées sont des travaux liés à la production agricole (labour, récolte, etc.), peu concernent d'autres domaines (déblayage de neige, entretien de haies ou chemins communaux, etc.). Le travail à façon est plus fréquent dans les exploitations spécialisées en grandes cultures (14,0 %).
tableauFigure 3 – Part d'exploitations pratiquant certaines activités de diversification en 2010 et 2020
Activité de diversification | 2010 | 2020 |
---|---|---|
Réalisation de travail à façon | 3,4 | 8,7 |
Production d'énergie renouvelable pour la vente | 0,4 | 3,5 |
Hébergement et/ou restauration | 2,1 | 2,5 |
- Lecture : En 2010, 3,4 % des exploitations réalisent des travaux à façon, contre 8,7 % en 2020.
- Champ : France métropolitaine.
- Source : Agreste, recensements agricoles 2010 et 2020.
graphiqueFigure 3 – Part d'exploitations pratiquant certaines activités de diversification en 2010 et 2020
La production d'énergie renouvelable destinée à la vente augmente fortement, mais reste encore peu développée. En 2020, 13 500 exploitations (3,5 % du total) sont équipées, contre 1 900 exploitations en 2010. La vente d'énergie solaire est de loin la plus répandue (11 800 exploitations) devant le biogaz (1 400) et l'éolien (700). Les ventes d’énergie issue de biomasse (bois, plaquettes, etc.) ou d’énergie hydraulique sont peu fréquentes. C’est parmi les éleveurs de porcins et/ou de volailles que la vente d’'énergie renouvelable est la plus courante (7,9 %).
Le tourisme reste peu pratiqué dans les exploitations agricoles. En 2020, seules 9 700 d’entre elles proposent un hébergement et/ou une restauration à la ferme, soit 2,5 % des exploitations, guère plus qu’en 2010. Cette pratique est la plus fréquente parmi les éleveurs équins (7,0 %).
D’autres activités de diversification existent mais restent marginales. Parmi elles, le négoce concerne moins de 5 000 exploitations et les activités de loisirs moins de 4 000 exploitations. L'artisanat ou l’aquaculture ne sont présents que dans quelques centaines de fermes.
Définitions
Les circuits courts sont des circuits de vente directe au consommateur final ou avec un seul intermédiaire entre l’exploitation agricole et le consommateur final. La distance géographique n’entre pas en considération.
Le travail à façon comprend l'ensemble des travaux réalisés avec les moyens de l'exploitation pour le compte d’autres entités (exploitations agricoles, particuliers, collectivités territoriales, etc.). Il peut être agricole ou non. Le travail à façon agricole concerne les travaux liés à la production agricole : le labour, la moisson, la fenaison, les vendanges, l’entretien/réparation de clôtures, de fossés et de systèmes de drainage, la récolte de la canne à sucre, etc. Le travail à façon non agricole comprend le déblayage de la neige, les travaux de roulage, la maçonnerie, les travaux pour des collectivités territoriales (entretien de haies communales, entretien de chemins, etc.), pour des particuliers (entretien d'une résidence secondaire par exemple).
Le négoce désigne l'achat pour revente de produits agricoles provenant de l'exploitation ou d'autres exploitations, sans transformation intermédiaire.
Pour en savoir plus
«Ouvrir dans un nouvel onglet Recensement agricole 2020 – Commercialisation : près d'une exploitation sur quatre vend en circuit court », Agreste Primeur n° 5, mars 2023.
«Ouvrir dans un nouvel onglet Recensement agricole 2010 – Diversification des activités : 12 % des exploitations développent une activité para-agricole », Agreste Primeur n° 302, juin 2013.