En 2020, en France hors Mayotte, 6,2 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP) travaillent dans des firmes multinationales des secteurs marchands non agricoles, au sein de 213 400 établissements employeurs. Un nombre en baisse par rapport à 2019 (6,6 millions) en raison de la crise sanitaire.

Les multinationales sont le plus souvent des entreprises de grande taille constituées de plusieurs établissements qui peuvent être dispersés sur le territoire. Ainsi, des petits établissements peuvent être rattachés à des multinationales dans des zones éloignées des principaux pôles économiques. Néanmoins, les emplois des firmes multinationales sont très concentrés dans les zones d’emploi des grands pôles économiques. Ainsi, Paris rassemble 1,3 million de salariés de multinationales, soit 21 % de l’emploi des multinationales, alors que la capitale n’accueille que 17 % de l’emploi total. Huit autres zones d’emploi comptabilisant chacune plus de 110 000 salariés cumulent plus de 1,2 million de salariés : Lyon, Toulouse, Lille, Versailles‑Saint‑Quentin, Bordeaux, Nantes, Roissy et Marseille.

Globalement, près d’un emploi salarié sur deux en France relève d’une multinationale dans les secteurs marchands. Dans les zones d’emploi de Versailles‑Saint‑Quentin, Saclay ou Roissy, cette part dépasse 60 % (figure 1). Les firmes multinationales jouent aussi un rôle important dans l’économie locale de certaines zones d’emploi plus petites. Les multinationales concentrent ainsi de 55 % à 65 % de l’emploi salarié marchand local de Bollène‑Pierrelatte, Quimperlé, Sablé‑sur‑Sarthe, Bagnols‑sur‑Cèze, Gien, Châtellerault ou Savanes en Guyane.

Un quart de l’emploi des multinationales est porté par des firmes sous contrôle étranger (figure 2). Celles‑ci sont fortement implantées en Île‑de‑France, où les zones d’emploi de Paris, Roissy, Marne‑la‑Vallée, Versailles‑Saint‑Quentin et Saclay rassemblent 28 % des emplois salariés des multinationales sous contrôle étranger. Elles sont aussi présentes dans les Hauts‑de‑France, le Grand Est et en Auvergne‑Rhône‑Alpes mais plus rares dans l’ouest et le sud de la France, dans les DOM et en Corse. Dans le Grand Est, la zone d’emploi de Strasbourg, frontalière de l’Allemagne, compte 34 700 emplois dépendant de multinationales sous contrôle étranger, principalement allemandes. Dans cette région, les zones d’emploi plus petites de Saint‑Louis, Haguenau, Sarrebourg, Forbach, Saint‑Avold et Sarreguemines comptent plus de 28 % d’emplois dans des multinationales étrangères. Ce sont les 6 zones en France où l’emploi dans les firmes étrangères est le plus fort.

Les firmes américaines sont celles qui contrôlent le plus d’emplois (357 100 salariés). Elles sont très implantées à Paris, Marne‑la‑Vallée, Lyon, Versailles‑Saint‑Quentin et Grenoble mais aussi dans toutes les grandes agglomérations françaises. Les multinationales allemandes arrivent en seconde position avec 283 200 salariés. Elles sont bien implantées en région parisienne et à Toulouse. L’influence de l’Allemagne est également importante dans l’Est à Strasbourg et Haguenau, dans le Nord à Lille aux côtés des firmes belges ou britanniques. À Lyon et Grenoble, les multinationales suisses emploient au total 14 200 salariés. Si les effets frontaliers sont importants au Nord et à l’Est, l’Italie et l’Espagne pèsent en revanche peu dans les zones d’emploi proches de leurs frontières.

Les multinationales sous contrôle étranger sont peu présentes dans les activités présentielles (28 % de leurs emplois) (figure 3). Elles sont néanmoins assez actives dans le commerce de détail (178 000 salariés). Les multinationales sous contrôle français sont davantage présentes dans ces activités présentielles (41 % de leurs emplois), surtout dans le commerce de détail, les travaux de construction, la restauration et l’hébergement ainsi que dans la santé. Dans les activités productives, les multinationales ont souvent une activité industrielle, et sont donc plus présentes dans le nord de la France où ces activités sont historiquement implantées (figure 4).