Les entreprises en France Édition 2023
Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif.
L’année 2021 est analysée dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se fondant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Cette synthèse revient aussi sur la reprise d’activité à la suite de la crise sanitaire et sur l‘évolution de l’appareil productif sur moyenne période depuis 2014. L’ouvrage comprend deux dossiers. Le premier étudie l’impact de la hausse des prix de l’énergie en 2022 sur l’activité des entreprises et leur consommation d’énergie. Le second analyse, de manière structurelle, l’effet du diplôme sur la productivité des entreprises.
L’ouvrage rassemble enfin vingt-quatre fiches thématiques, onze fiches sectorielles et quatre fiches européennes présentant les chiffres de référence sur les entreprises.
Créations et suppressions d'emplois par catégories d'entreprises et zone d'emploi
Insee Références
Paru le :06/12/2023
Entre 2010 et 2020, l’emploi des établissements marchands hors agriculture progresse de 663 300 salariés : +1 600 dans les microentreprises, +39 300 dans les PME (hors microentreprises), +429 300 dans les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et +193 100 dans les grandes entreprises. La comparaison des stocks d’emplois par catégorie d’entreprises suggère une faible croissance des microentreprises et des PME et une croissance plus importante des autres entreprises. Cependant, l’interprétation est différente si, pour chaque catégorie d’entreprises, on décompose la variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 grâce à une approche dynamique. Celle-ci répartit en deux effets les gains (et pertes) d’emplois en fonction des seuils d’effectifs salariés définissant les catégories d’entreprises : l’effet des créations et suppressions d’emplois salariés et l’effet des changements de catégorie d’entreprises.
Dans les microentreprises, le nombre de salariés stagne : les 398 000 créations nettes d’emploi sont compensées par la baisse de 399 000 emplois due aux changements de catégorie. De nombreuses microentreprises deviennent des PME, pour l'essentiel à la suite d’une augmentation de leurs effectifs, et de façon marginale des ETI ou des grandes entreprises.
Malgré des échanges déficitaires avec les ETI (-628 600 emplois) et les grandes entreprises (-41 600 emplois), le nombre d’emplois augmente dans les PME. Ceci résulte de la création nette de 302 600 emplois et d’un gain de 385 100 emplois par le jeu des changements de catégorie avec les microentreprises. Les ETI croissent sous l’effet de la création d’emplois (+138 900), avec un solde positif avec les PME (+628 600) qui compense un solde négatif avec les grandes entreprises (-371 300).
Les effectifs des grandes entreprises augmentent surtout grâce à de la croissance externe, avec des destructions nettes de 225 600 emplois et un gain de 411 000 salariés, pour l’essentiel en provenance des ETI. En effet, pour développer de nouvelles activités, les grandes entreprises ont tendance à investir dans des sociétés ayant les compétences attendues, à travers des rachats, fusions‑acquisitions, et intégrations de ces entreprises.
Depuis 2010, chaque catégorie d’entreprises alimente la croissance en emplois des catégories qui lui sont supérieures par les effets de changement de catégorie d’entreprises. En 2020, cet effet est inversé sur toutes les tailles d’entreprises. Par exemple, entre 2019 et 2020, le flux net d’emplois entre les microentreprises devenues PME et les PME devenues microentreprises est de 109 300 salariés au profit des microentreprises. Entre 2018 et 2019, il était de 82 900 au profit des PME. Avec une économie en fort recul en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire, une part plus importante d’entreprises ont perdu des emplois et ont basculé de PME à microentreprises et moins de microentreprises ont embauché suffisamment pour passer le seuil et devenir PME.
Entre 2010 et 2020, toujours dans une approche dynamique, l’emploi salarié dans les grandes entreprises augmente dans 42 zones d’emploi (notamment Toulouse, Lille, Nantes, Bordeaux), et diminue de plus de 1 000 emplois dans 81 zones d’emploi (notamment Paris et Roissy) (figure 1). L’emploi salarié des ETI baisse dans le Grand Est, les Hauts‑de‑France (excepté Lille et ses alentours) et dans l’est de la Normandie (figure 2). A contrario, il augmente sur la façade ouest, dans le sud de la France et aux alentours de Lyon. Les PME, y compris les microentreprises, sont souvent liées aux activités présentielles ou dépendent de l’activité des grandes entreprises et des ETI. Leur emploi augmente plutôt dans les grandes agglomérations et les pôles économiques (figure 3 et figure 4).
tableauFigure 1 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les grandes entreprises
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graphiqueFigure 1 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les grandes entreprises
tableauFigure 2 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les ETI
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graphiqueFigure 2 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les ETI
tableauFigure 3 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les PME (hors MIC)
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graphiqueFigure 3 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les PME (hors MIC)
tableauFigure 4 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les microentreprises
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graphiqueFigure 4 – Variation de l’emploi salarié entre 2010 et 2020 dans les microentreprises
Définitions
Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008-1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :
- les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
- parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
- les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
- les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.
L’approche dynamique consiste à répartir l’évolution de l’emploi en fonction des seuils définissant les catégories d’entreprises. Ainsi, si une microentreprise compte 7 salariés en 2014 et devient une PME de 15 salariés en 2015, le seuil déterminant la limite entre les microentreprises et les PME étant de 9 salariés, 2 emplois sont attribués aux créations d’emplois des microentreprises et 6 emplois aux créations des PME. En revanche, si une microentreprise de 7 salariés est rachetée par une PME, il n’y a ni création ni suppression d’emploi : il y a un flux de 7 salariés des microentreprises vers les PME.
Une zone d’emploi est un espace géographique à l’intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les établissements peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts.
Pour en savoir plus
« Une dynamique d’emploi spécifique dans les grandes entreprises », Insee Première n° 1839, février 2021.
« Décomposition de l’évolution de l’emploi par catégorie d’entreprise - Comparaison des méthodes et application à l’économie française », Documents de travail n° H2021-02, Insee, février 2021.