En 2021, la France compte 6 200 entreprises de taille intermédiaire (ETI) dans les secteurs principalement marchands non agricoles et non financiers. Elles emploient 3,5 millions de salariés en équivalent temps plein (ETP), réalisent 30 % du chiffre d’affaires, 24 % des investissements et 26 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des entreprises (figure 1). En moyenne, elles emploient 556 salariés et comptent 10 unités légales. La quasi‑totalité des ETI appartient à un groupe : seules 5 % des ETI sont indépendantes.

Les ETI se distinguent des autres catégories d’entreprises par leur orientation industrielle, en particulier manufacturière, et par le poids de leurs implantations étrangères. 31 % des salariés en ETP des ETI travaillent dans l’industrie manufacturière (32 % dans l’industrie) (figure 2), contre seulement 17 % dans les autres catégories d’entreprises (21 % dans l’industrie). Parmi les 2,8 millions de salariés en ETP travaillant dans l’industrie manufacturière, 37 % sont employés par des ETI.

Compte tenu de leur orientation industrielle, les ETI jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur, réalisant 32 % du chiffre d’affaires à l’export (ce taux est supérieur pour les GE : 55 %) (figure 3). Sur les 6 200 ETI non agricoles et non financières présentes en France, 24 % sont des ETI multinationales sous contrôle étranger (30 % des grandes entreprises et 5 % des PME hors microentreprises). Celles‑ci emploient 893 000 salariés en ETP, soit 26 % des salariés des ETI, et représentent 44 % de l’emploi des implantations étrangères en France. À titre de comparaison, les ETI multinationales sous contrôle français emploient 1,4 million de salariés en ETP, soit 40 % des salariés des ETI. La moitié des salariés des ETI multinationales sous contrôle étranger travaillent dans l’industrie, contre 37 % pour les ETI multinationales sous contrôle français. Les ETI non multinationales n’emploient que 13 % de leurs salariés dans l’industrie.

Non seulement les ETI multinationales sous contrôle étranger sont surreprésentées dans l’industrie, mais au sein de celle‑ci, elles n’ont pas les mêmes activités que celles sous contrôle français. Elles sont particulièrement présentes dans la fabrication de machines et d’équipements (13 % de leurs effectifs ETP) ainsi que dans l’automobile (10 %). Dans les industries de la chimie et de la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, les effectifs des ETI multinationales sous contrôle étranger sont proches des effectifs de celles sous contrôle français. Les ETI multinationales sous contrôle français sont quant à elles très présentes dans les secteurs industriels de l’agroalimentaire (17 % de leurs effectifs ETP), mais aussi dans la pharmacie, la réparation et l’installation de machines d’équipements, et dans la fabrication de produits métalliques et d’autres produits minéraux non métalliques.

Les ETI multinationales, en excluant le secteur de l’immobilier, sont plus grandes et plus capitalistiques que les non multinationales. Les ETI multinationales sous contrôle français emploient en moyenne 756 salariés en ETP sur le territoire national, et celles sous contrôle étranger 593, alors que les ETI non multinationales en emploient 419 en moyenne (figure 4). Les ETI multinationales sous contrôle étranger ont davantage d’immobilisations corporelles par salarié que celles sous contrôle français (les entreprises de l’immobilier sont exclues car elles sont atypiques par la nature de leurs actifs). Elles dégagent également une plus forte valeur ajoutée par salarié et versent aussi des salaires plus élevés, avec un écart de 20 % par rapport à ceux des ETI multinationales sous contrôle français et de 51 % par rapport à ceux des ETI non multinationales.