Insee Conjoncture BretagneBilan économique 2015 - Bretagne

Les perspectives encourageantes observées début 2015 se sont confirmées. L'emploi redémarre en Bretagne et les indicateurs conjoncturels pour la démographie d'entreprises, la construction et le tourisme sont mieux orientés qu'en moyenne nationale. Toutefois, quelques points noirs subsistent avec des secteurs d'activité toujours en difficulté face à l'emploi, une demande d'emploi qui a continué de croître et une crise agricole qui s'est poursuivie.

Insee Conjoncture Bretagne
Paru le :Paru le31/05/2016
Auteur : Luc Goutard, Direccte
Insee Conjoncture Bretagne- Mai 2016
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Chômage et politiques de l'emploi : hausse modérée du nombre de demandeurs d’emploi

Auteur : Luc Goutard, Direccte

La Bretagne connaît en 2015 une poursuite de la hausse de la demande d’emploi, plus modérée qu’en 2014, mais supérieure à la moyenne nationale. Les seniors et les chômeurs de longue durée sont les plus impactés. Cependant, le taux de chômage breton demeure toujours parmi les plus faibles des régions françaises. Dans ce contexte d’un marché du travail difficile, le nombre de bénéficiaires des mesures d’accompagnement et d’aides à l’emploi reste élevé.

Insee Conjoncture Bretagne

No 10

Paru le :31/05/2016

Quasi-stabilité du taux de chômage

En Bretagne, le taux de chômage s’élève à 8,9 % fin 2015, soit 0,1 point de moins que fin 2014. Ex-aequo avec les Pays de la Loire et la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes et juste derrière l’Île-de-France, la Bretagne figure toujours parmi les régions ayant le plus faible taux de chômage. En France métropolitaine, le taux de chômage a également diminué de 0,1 point dans l’année et s’établit à 10 % de la population active au 4e trimestre 2015 (figure 1).

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Bretagne France métropolitaine
1er trim. 2005 6,8 8,3
2e trim. 2005 6,9 8,4
3e trim. 2005 7,1 8,6
4e trim. 2005 7,3 8,7
1er trim. 2006 7,4 8,7
2e trim. 2006 7,2 8,6
3e trim. 2006 7,2 8,5
4e trim. 2006 6,8 8,0
1er trim. 2007 6,8 8,1
2e trim. 2007 6,6 7,8
3e trim. 2007 6,5 7,6
4e trim. 2007 6,1 7,2
1er trim. 2008 5,7 6,8
2e trim. 2008 5,8 6,9
3e trim. 2008 6,0 7,1
4e trim. 2008 6,3 7,4
1er trim. 2009 7,0 8,2
2e trim. 2009 7,5 8,8
3e trim. 2009 7,5 8,8
4e trim. 2009 7,9 9,2
1er trim. 2010 7,7 9,0
2e trim. 2010 7,6 8,9
3e trim. 2010 7,5 8,8
4e trim. 2010 7,5 8,8
1er trim. 2011 7,4 8,7
2e trim. 2011 7,3 8,7
3e trim. 2011 7,5 8,8
4e trim. 2011 7,7 9,0
1er trim. 2012 7,8 9,1
2e trim. 2012 8,1 9,3
3e trim. 2012 8,2 9,4
4e trim. 2012 8,6 9,7
1er trim. 2013 8,7 9,9
2e trim. 2013 8,8 10,0
3e trim. 2013 8,8 9,9
4e trim. 2013 8,6 9,7
1er trim. 2014 8,6 9,8
2e trim. 2014 8,6 9,7
3e trim. 2014 8,8 10,0
4e trim. 2014 9,0 10,1
1er trim. 2015 8,8 10,0
2e trim. 2015 8,9 10,0
3e trim. 2015 9,0 10,1
4e trim. 2015 8,9 10,0
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Figure 1Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

À l’échelon infrarégional, l’Ille-et-Vilaine connaît la situation la plus favorable avec un taux de chômage de 8 % et une baisse de 0,2 point. Le Morbihan est le département le plus touché (9,5 %), les Côtes-d’Armor et le Finistère étant dans une situation intermédiaire avec un taux égal à 9,2 % (figure 2). Au niveau des zones d’emploi, le taux de chômage le plus faible se situe dans la zone d’emploi de Vitré (5,5 %) et le plus élevé dans celle de Guingamp (10,6 %). La baisse ou la stabilité du taux de chômage concerne l’ensemble des 18 zones d’emploi bretonnes.

Figure 2Taux de chômage

en % de la population active
Taux de chômage (en % de la population active)
2014 T4 2015 T1 2015 T2 2015 T3 2015T4 (p) Évolution 2015T4/2014T4 (en points de %)
Côtes-d'Armor 9,2 9,1 9,2 9,2 9,2 0,0
Finistère 9,3 9,1 9,2 9,4 9,2 -0,1
Ille-et-Vilaine 8,2 8,1 8,0 8,1 8,0 -0,2
Morbihan 9,6 9,4 9,5 9,6 9,5 -0,1
Bretagne 9,0 8,8 8,9 9,0 8,9 -0,1
France métropolitaine 10,1 10,0 10,0 10,1 10,0 -0,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé.

Poursuite de la hausse de la demande d’emploi

Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015, le nombre de demandeurs d’emploi n’ayant exercé aucune activité dans le mois (catégorie A) a augmenté de 2,9 % en Bretagne pour atteindre 159 700 personnes (figure 3). Cette hausse s’est infléchie par rapport à la croissance de l’année 2014 (+ 6,1 %). En France métropolitaine, l’augmentation est légèrement moindre (+ 2,4 %). Les quatre départements bretons enregistrent des hausses de la demande d’emploi de catégorie A. Avec une progression de 1,5 %, l’Ille-et-Vilaine est le seul département de la région à se situer en dessous des moyennes régionale et nationale. Dans les autres départements, les hausses varient de 3,1 % dans le Finistère à 3,8 % dans le Morbihan.

Figure 3Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) Évolution 2015/2014 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 129,7 84,5 5,3 2,0
Femmes 138,2 75,2 7,3 4,0
Moins de 25 ans 43,0 25,4 2,4 -1,8
25 à 49 ans 165,4 95,4 6,0 2,0
50 ans ou plus 59,5 38,9 10,5 8,8
Inscrits depuis un an ou plus 118,1 nd 13,1 nd
Bretagne 267,9 159,7 6,4 2,9
France métropolitaine 5 551,7 3 638,5 4,9 2,4
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015
  • Note : données brutes.
  • Source : Pôle emploi ; DARES.

Le nombre d’inscrits en catégories A, B ou C, c’est-à-dire y compris les demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite dans le mois de référence, s’élève à 267 900 personnes, soit environ 16 000 de plus qu’en fin d’année 2014. La demande d’emploi globale a ainsi connu une hausse de 6,4 % sur un an, supérieure de 1,5 point au niveau national (+ 4,9 %). La hausse est plus importante pour les femmes (+ 7,3 %) que pour les hommes (+ 5,3 %). Au niveau départemental, les augmentations se situent entre 6,0 % dans les Côtes-d’Armor et le Finistère et 6,7 % en Ille-et-Vilaine. La progression est très légèrement inférieure à celle de l’année 2014 (+ 7,2 %), elle a notamment été plus modérée au cours du troisième trimestre.

Forte hausse du nombre de demandeurs d’emploi de longue durée

Les difficultés persistantes sur le marché du travail rendent difficile le retour à l’emploi, impactant fortement la demande d’emploi de longue durée. Ainsi, 118 100 demandeurs d’emploi sont inscrits en catégories A, B ou C depuis plus d’un an. Leur nombre a augmenté de 13,1 % sur un an. En fin d’année 2015, les demandeurs d’emploi de longue durée représentent 44,1 % du total des demandeurs d’emploi, soit 2,6 points de plus qu’en 2014.

Comme ces dernières années, la dégradation affecte particulièrement les seniors. Fin 2015, la Bretagne compte 59 500 demandeurs d’emploi âgés de 50 ans ou plus inscrits en catégories A, B ou C. Leur effectif a ainsi augmenté de 10,5 % en un an (+ 9,1 % en 2014). Ils représentent ainsi 22,2 % de l’ensemble des demandeurs, soit 0,8 point de plus en un an.

La demande d’emploi des jeunes tend à se stabiliser. Au total, fin décembre, 43 000 personnes âgées de moins de 25 ans sont inscrites en catégories A, B ou C. En un an, leur effectif a augmenté de 2,4 %, soit 4 points de moins que pour l’ensemble des publics. Le nombre de jeunes inscrits en catégorie A diminue même sensiblement (– 1,8 %), grâce à un troisième trimestre plus favorable.

Hausse des bénéficiaires des mesures d’accompagnement et d’aides à l’emploi

Dans la continuité des deux dernières années, le nombre de bénéficiaires de contrats aidés (figure 4) est en augmentation en 2015 en Bretagne, même si les entrées dans certains dispositifs se réduisent.

Figure 4Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi

Nombre d'entrées dans les principales mesures d'accompagnement et d'aide à l'emploi
2014 2015 (p) Évolution 2015/2014 (en %)
Contrats en alternance
Contrats de professionnalisation nd nd nd
Contrats d'apprentissage du secteur privé 11 208 12 351 10,2
Emplois aidés du secteur marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat initiative emploi (CUI-CIE) 1 841 4 283 132,6
Emplois d'avenir 461 419 -9,1
Emplois aidés du secteur non marchand
Contrat unique d'insertion - Contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 12 355 10 596 -14,2
Emplois d'avenir 2 631 2 120 -19,4
Mesures d'accompagnement des jeunes
Contrat d'insertion dans la vie sociale (CIVIS) 7 525 5 433 ///
  • p : données provisoires.
  • /// : absence de donnée due à la nature des choses.
  • Note : extraction en avril 2016.
  • Source : DARES.

L’emploi d’avenir est un contrat d’insertion destiné aux jeunes particulièrement éloignés de l’emploi, en raison de leur défaut de formation ou de leur origine géographique. En 2015, les entrées dans cette mesure, au nombre de 2 540, sont en baisse par rapport à 2013 et 2014 (années de déploiement). Mais du fait de la durée de ce type de contrat, pouvant aller jusqu’à 36 mois, le nombre de bénéficiaires continue de croître. Ainsi, 4 050 jeunes bénéficient de ce dispositif fin décembre 2015, ils étaient 3 770 un an auparavant.

Le contrat unique d’insertion (CUI) est un contrat qui associe formation et aide financière pour faciliter l’embauche de personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles d’accès à l’emploi. Dans le secteur marchand, le nombre d’embauches de contrats initiative emploi (CUI-CIE) a fortement augmenté, 4 280 recrutements, contre environ 1 800 entrées annuelles les deux années précédentes, sous l’effet du nouveau dispositif CIE-starter consistant en une hausse de l’aide financière allouée pour l’embauche de jeunes de moins de 30 ans. Dans le secteur non marchand, malgré un recrutement en baisse (10 600 nouvelles entrées dans l’année en contrat d’accompagnement à l’emploi (CUI-CAE) faisant suite à 12 360 entrées en 2014), les bénéficiaires sont plus nombreux. Ils sont passés de 8 670 à 9 600 entre décembre 2014 et décembre 2015.

En ce qui concerne l’apprentissage, contrat de travail dont la spécificité est l’alternance de périodes en organisme de formation et de périodes de travail en entreprise, les recrutements sont en hausse en 2015 dans le secteur privé. Le nombre total d’entrées atteint 12 350, soit une hausse de 10,2 %. Dans le cadre du plan de relance de l'apprentissage pour former 500 000 apprentis d'ici à 2017, le gouvernement a mis en place différentes mesures pour favoriser les embauches. Ainsi, la création au 1er juin 2015 d'une aide, complétant les dispositifs existants, en faveur des très petites entreprises embauchant de jeunes apprentis et la simplification de la procédure d’embauche d’apprentis pour les travaux dits dangereux ont sans doute contribué à cette amélioration.

Sources

Avertissement 

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).