Bilan économique 2014 de Guyane
La Guyane avait connu une année 2013 morose. Son économie commençait à marquer le pas avec une croissance plus faible que les années précédentes. En 2014, le contexte mondial est toujours morose avec des perspectives à moyens termes toujours aussi médiocres. Malgré tout, dans les économies avancées la reprise semble solide même si elle reste encore faible. En France, grâce à la consommation des ménages et des administrations publiques, la croissance revient à petits pas. En revanche, dans l'environnement proche de la Guyane, la zone Amérique latine et Caraïbes, le rythme de croissance (+ 1,3 %) est le plus faible depuis 2002. Il est encore trop tôt pour déterminer le chiffre de croissance de l'économie de la Guyane en 2014. Néanmoins, l'analyse des parties de son économie nous permet d'en dessiner les contours.
Transport maritime - Un trafic global en légère baisse
Rémy-Louis Budoc, Sandy Bouchenafa, GPM-Guyane - Émilie Charles-Euphrosine, Insee
Après une année record en 2013, le trafic global du grand port maritime de Guyane (GPMG) affiche un bilan plutôt atone dû principalement à la diminution du trafic sur la ligne Europe (– 6 131 tonnes) et à la baisse du vrac solide (– 11 291 tonnes). Avec 95 % du trafic global de marchandises, les importations priment sur les exportations. Néanmoins, les importations subissent les aléas de la conjoncture régionale.
Insee Conjoncture Guyane
No 1
Paru le :15/06/2015
Avec 629 185 tonnes de marchandises en 2014, le trafic portuaire global est en baisse de 3,5 % par rapport à 2013. La situation géographique de la Région confère au Grand Port Maritime de Guyane un rôle majeur dans l’économie régionale. Il est le principal point d’échanges des marchandises tant à l’entrée qu’à la sortie.
Un trafic maritime atone
Les lignes maritimes Europe et Caraïbes assurent près de la moitié du trafic portuaire. Le GPMG réalise ainsi 33 % de ses échanges commerciaux avec les lignes Europe (ports de France métropolitaine) et 15 % avec les lignes Caraïbes. Par rapport à 2013, le trafic Caraïbe est en hausse de 12 % alors que le trafic Europe diminue (– 7 %).
Tous les types de marchandises sont en baisse : le fret conteneurisé, malgré une baisse de 2,1 %, occupe la première place en termes de tonnage. Viennent ensuite le vrac liquide, en légère diminution
(– 2,8 %) et le vrac solide, qui régresse d’environ 13 %.
Seul le trafic du spatial a le vent en poupe. Sa progression est de 14,2 % par rapport à 2013, mais sa part de trafic est faible et ne représente que 1 % du trafic portuaire total. Le port de Pariacabo à Kourou accueille le fret des différents vecteurs spatiaux.
Le Grand Port Maritime de la Guyane a accueilli 218 escales de navire, soit 16 % de moins qu’en 2013 mais voit son trafic passagers multiplié par quatre en 2014.
Les importations, principale activité du port maritime
Les importations représentent 95 % du trafic global de marchandises destinées à la consommation locale, elles sont en baisse de 3,5 %. Les importations de marchandises sont constituées de produits conteneurisés, de vrac liquide (les hydrocarbures, le bitume, le méthanol), de vrac solide (le clinker et le gypse), et d’autres produits divers destinés aux besoins du spatial et aux autres secteurs d’activité de la région.
Le volume de conteneurs est d’environ 55 109 équivalent vingt pieds (EVP) par an, 55 % d’entre eux transitent pleins et 45 % repartent vides. Le volume des marchandises transportées par conteneur équivaut à 90 % de marchandises importées et à 10 % d’exportations.
Les exportations occupent une place mineure en termes de trafic portuaire. Le tonnage à l’exportation est en légère baisse (– 2,6 %). L’exportation bénéficie principalement de la période dite de déménagement tirée par les mobilités de la fonction publique.
Des importations fluctuantes liées au trafic et à la conjoncture
L’activité portuaire supporte des variations mensuelles de tonnage dues aux fluctuations d’arrivées des navires de clinkers et d’hydrocarbures. En 2014, le port a réceptionné, 73 000 tonnes de clinker et 4 500 tonnes de gypse pour la production de ciment guyanais. Les ventes de ciments reculent de 6 % en 2014, faisant ainsi chuter les importations de clinker de 5,7 %. C’est probablement un effet induit de la crise du secteur de la construction.
Les importations d’hydrocarbures regroupant les produits pétroliers, le bitume, le méthanol, le fuel pour l’approvisionnement d’EDF diminuent également de 2,8 %.
tableauFigure 1 – Baisse de 4 % du tonnage total
Tonnage | Tonnage import | |
---|---|---|
2011 | 641 331 | 618 436 |
2012 | 646 892 | 618 633 |
2013 | 653 960 | 622 433 |
2014 | 629 185 | 598 492 |
- source : GMPG
graphiqueFigure 1 – Baisse de 4 % du tonnage totalTonnage global et tonnage à l'export

- source : GMPG
tableauFigure 2 – Augmentation sur les lignes caraïbes
Tonnage 2013 | Tonnage 2014 | |
---|---|---|
Lignes Europe | 220 850 | 204 719 |
Lignes Caraibes | 82 181 | 91 807 |
Vracs liquides | 241 574 | 234 799 |
Vracs solides | 88 443 | 77 152 |
Fret spatial | 7 894 | 9 208 |
Car carrier | 10 236 | 10 052 |
Spécifiques | 2 782 | 1 448 |
- Source : GPMG.
tableauFigure 3 – Hausse du trafic de véhicule
2014 | 2013 | Évolution (%) | |
---|---|---|---|
Nombre de véhicules | 5 927 | 5 617 | 5,5 |
Nombre total d'EVP* (pleins) | 30 245 | 30 704 | -1,5 |
Escales de navires | 218 | 260 | -16,2 |
Nombre de passagers | 443 | 102 | 334,3 |
- * EVP : équivalent vingt pieds.
- Source : GPMG.
Documentation
Définitions (pdf, 50 Ko )