Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2014 de Guyane

La Guyane avait connu une année 2013 morose. Son économie commençait à marquer le pas avec une croissance plus faible que les années précédentes. En 2014, le contexte mondial est toujours morose avec des perspectives à moyens termes toujours aussi médiocres. Malgré tout, dans les économies avancées la reprise semble solide même si elle reste encore faible. En France, grâce à la consommation des ménages et des administrations publiques, la croissance revient à petits pas. En revanche, dans l'environnement proche de la Guyane, la zone Amérique latine et Caraïbes, le rythme de croissance (+ 1,3 %) est le plus faible depuis 2002. Il est encore trop tôt pour déterminer le chiffre de croissance de l'économie de la Guyane en 2014. Néanmoins, l'analyse des parties de son économie nous permet d'en dessiner les contours.

Insee Conjoncture Guyane
Paru le :Paru le15/06/2015
Guy Mystille, Insee
Insee Conjoncture Guyane- Juin 2015

Emploi salarié - Une année plutôt porteuse pour l’emploi salarié marchand guyanais

Guy Mystille, Insee

Des trois départements français d’Amérique, la Guyane affiche le niveau d’emploi le plus élevé. Après un repli au second trimestre, l’emploi salarié marchand guyanais progresse au second semestre 2014. Le secteur de la construction reste toutefois en retrait par rapport à celui de l’industrie et du tertiaire marchand.

Insee Conjoncture Guyane

No 1

Paru le :15/06/2015

Un niveau d’emploi plus élevé qu’aux Antilles françaises

En lien avec une démographie dynamique, le niveau d’emploi guyanais reste élevé, malgré les répercussions de la crise liée aux ralentissements de l’économie nationale. L’emploi salarié marchand affiche un profil atypique par rapport à la Guadeloupe et à la Martinique. Malgré quelques replis, il a augmenté de façon marquée entre fin 2009 et 2013. Il se stabilise en 2014. Son évolution positive est principalement le fait du secteur tertiaire marchand. De façon moindre, l’industrie guyanaise contribue à cette valeur ajoutée, en contraste fort avec un secteur de la construction qui s’est fortement dégradé depuis le premier trimestre 2013.

Industrie, commerce et services, soutiens de l’emploi guyanais

Par rapport à ses homologues des Antilles françaises, la Guyane se caractérise par la présence atypique d’une industrie extractive. Elle concentre environ 19 % des postes du secteur industriel, un peu plus que l’industrie agroalimentaire. En 2014, le secteur industriel contribue au maintien du niveau d’emploi guyanais. Il affiche des plafonds qui restent stables depuis trois exercices successifs. Autre contributeur, le secteur tertiaire marchand dont la plupart des postes sont en hausse par rapport à l’année 2013. Ainsi, le commerce affirme sa position de gros employeur du département, tout comme le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques. Ces dernières requièrent un niveau de formation élevé et apportent aux utilisateurs des connaissances et compétences spécialisées. Toutefois, ce secteur se rétracte en 2014, par rapport à l’année 2013.

Déclin de la construction

A l’instar de la Guadeloupe et de la Martinique, l’emploi salarié dans la construction en Guyane est confronté à des difficultés aussi bien conjoncturelles que structurelles. Après une période d’activité accrue liée à la construction de logements sociaux et à la croissance du parc de logements locatifs privés, il accentue en 2014 sa chute débutée à partir du premier trimestre 2013. L’emploi salarié n’atteint toutefois pas le record de baisse observé courant 2010.

L’intérim peu utilisé

Les agences de travail temporaire guyanaises ont conclu 11 200 contrats au cours de l’exercice 2014, soit légèrement moins qu’en 2013 (11 500). En volume de travail, ces contrats représentent 7 300 équivalents temps plein. Comme aux Antilles françaises, les entreprises guyanaises ont davantage sollicité les travailleurs intérimaires au cours du second semestre de l’année qu’au premier.

Figure 1Chiffres clés de l'emploi en 2014

Chiffres clés de l'emploi en 2014
Nombre de salariés (effectif) Évolution 2013/2014 (%)
Industrie 4 319 -1,6
Construction 4 208 -7,2
Tertiaire marchand 19 111 0,7
Total (hors agriculture) 27 638 -0,9
Agriculture 358 5,0
Total 27 996 -0,9
  • Source : Epure.

Figure 2Légère baisse dans les DFA en 2014 par rapport à 2013

Indice base 100 en 2009T2
Légère baisse dans les DFA en 2014 par rapport à 2013 (Indice base 100 en 2009T2)
Guadeloupe Guyane Martinique
2009 T2 100 100 100
2009 T3 101,5 103,2 97,9
2009 T4 102,7 104,4 97,9
2010 T1 107,4 104,9 98,0
2010 T2 106,5 103,7 99,5
2010 T3 104,9 104,5 99,2
2010 T4 107,8 106,2 100,1
2011 T1 107,9 107,9 96,6
2011 T2 107,9 106,7 96,6
2011 T3 107,4 112,6 97,4
2011 T4 106,4 111,2 95,1
2012 T1 107,8 113,6 95,1
2012 T2 108,3 115,4 95,8
2012 T3 104,8 114,3 95,1
2012 T4 105,1 116,1 95,6
2013 T1 107,8 116,8 97,3
2013 T2 106,0 115,2 95,6
2013 T3 101,1 114,6 93,7
2013 T4 102,3 117,6 94,3
2014 T1 103,2 116,6 94,7
2014 T2 101,5 116,1 94,3
2014 T3 99,5 116,9 94,9
2014 T4 100,1 117,1 94,4
  • Source : Epure.

Figure 2Légère baisse dans les DFA en 2014 par rapport à 2013Évolution de l'emploi salarié dans les secteurs concurrentiels

  • Source : Epure.

Figure 32014, un exercice stable par rapport à 2013, sauf pour la Guadeloupe - Évolution de l'emploi salarié dans les secteurs concurrentiels (en %)

2014, un exercice stable par rapport à 2013, sauf pour la Guadeloupe - Évolution de l'emploi salarié dans les secteurs concurrentiels (en %)
poste d'activité du tertiaire marchand GUADELOUPE MARTINIQUE GUYANE
évolution 2014T4 / 2014T3 évolution 2014T4 / 2013T4 évolution 2014T4 / 2014T3 évolution 2014T4 / 2013T4 évolution 2014T4 / 2014T3 évolution 2014T4 / 2013T4
Commerce 0,1 -0,8 0,3 -0,5 1,8 5,4
Autres activités de services -7,4 1,6 -4,4 8,1 -12,5 -1,0
Transport et entreposage 2,3 -1,3 2,0 4,0 0,4 5,1
Hébergement et restauration 14,1 2,9 4,8 1,2 0,1 4,2
Information et communication -0,4 -0,6 0,8 -1,8 8,4 7,2
Activités financières et d'assurance -0,3 -0,2 -0,8 -0,6 -0,7 1,9
Activites immobilères 1,2 -7,2 0,4 1,6 -2,0 1,8
Activités Scientifiques et techniques - Services administratifs et de soutien 2,0 -6,6 -2,4 -2,4 2,9 -6,6
Ensemble tertiaire marchand 1,2 -1,8 -0,4 0,6 0,3 0,7
  • Note : l'évolution en glissement annuel rapporte les effectifs du 31 décembre 2014 aux effectifs du 31 décembre 2013.
  • Source : Epure.

Figure 4Une année contrastée selon les secteurs

Indice base 100 en 2009
Une année contrastée selon les secteurs (Indice base 100 en 2009)
Industrie Construction Tertiaire marchand Ensemble
2009 T2 100 100 100 100
2009 T3 100 99 104 102
2009 T4 101 97 105 103
2010 T1 102 97 105 103
2010 T2 101 94 105 102
2010 T3 102 96 105 103
2010 T4 102 96 108 105
2011 T1 105 101 108 106
2011 T2 105 100 107 106
2011 T3 106 105 113 110
2011 T4 107 105 113 111
2012 T1 109 109 113 112
2012 T2 113 111 114 114
2012 T3 115 110 113 113
2012 T4 115 113 115 114
2013 T1 117 115 115 115
2013 T2 117 113 112 113
2013 T3 115 110 113 113
2013 T4 117 105 118 116
2014 T1 115 108 117 115
2014 T2 113 105 117 114
2014 T3 115 101 119 115
2014 T4 116 100 119 115
  • Source : Epure

Figure 4Une année contrastée selon les secteursÉvolution de l'emploi salarié marchand en Guyane

  • Source : Epure

Figure 5Un secteur peu usité dans les DFA

en nombre
Un secteur peu usité dans les DFA (en nombre)
Guadeloupe Martinique Guyane
Janvier 2 484 1 888 1 076
Février 1 452 2 342 759
Mars 1 734 1 811 826
Avril 1 141 1 919 804
Mai 1 226 2 149 690
Juin 1 182 1 536 759
Juillet 1 273 1 954 1 108
Août 1 666 2 038 1 078
Septembre 1 712 3 220 1 040
Octobre 999 2 526 867
Novembre 1 884 2 033 1 166
Décembre 1 760 2 000 1 055
  • Source: Dares.

Figure 5Un secteur peu usité dans les DFANombre de contrats d'intérim conclus en 2014 selon le département

  • Source: Dares.

Sources

Les emplois salariés font l’objet de déclarations sous forme de Bordereaux de Recouvrement des Cotisations (BRC).Ces Bordereaux sont adressés par les employeurs aux Unions de Recouvrement de Sécurité Sociale et des Allocations Familiales (Urssaf), puis transmis trimestriellement à l’Insee. Ils concernent les salariés soumis au régime général de sécurité sociale, à l’exception des apprentis dont les cotisations sont prises en charge par l’État, des emplois domestiques et des fonctionnaires de l’État. Sur les données issues des BRC, une chaîne de traitement dite Epure (Extension du Projet Urssaf sur les Revenus et l’Emploi) est utilisée pour les départements français d’Amérique depuis 2006. Le champ est restreint aux activités les mieux représentées. Sont exclus du champ Epure, les caisses de congés payés, les établissements de vente à domicile et les administrateurs d’immeubles à l’AFPA.(source Dares).

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

A partir de 2009, les estimations d'emploi annuelles sont calculées à partir du dispositif Estel (Estimations d'emploi localisées), qui se fondent sur l'utilisation des sources administratives en niveau.

Pour les salariés, il s'agit des Déclarations Annuelles de Données Sociales (DADS « grand format ») contenant, en plus des DADS stricto sensu, les données du fichier de paye des agents de l'État et celles des particuliers employeurs).

Pour les non salariés agricoles, les sources mobilisées sont les fichiers de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et pour les non salariés non agricoles, les fichiers de l'Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS) qui est la Caisse Nationale des Unions de Recouvrement des Cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales (URSSAF).

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié » : l'emploi est mesuré sur la dernière semaine de l'année et tout emploi déclaré est comptabilisé.

Le passage à Estel permet la production des estimations d'emploi annuelles à un niveau géographique et sectoriel plus fin que l'ancien système (celui de la zone d'emploi croisée avec le niveau A38 de la nouvelle nomenclature d'activités au lieu du niveau départemental) ; de plus on disposera chaque année de la double localisation au lieu de résidence et au lieu de travail pour les salariés et d'informations sur le sexe et la tranche d'âge quinquennale des travailleurs salariés et non salariés.

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

L'intérim se caractérise donc par une relation triangulaire entre l’entreprise de travail temporaire, l’entreprise cliente et le salarié, et implique la conclusion de deux contrats : un contrat de mise à disposition (entre l’entreprise de travail temporaire et l’entreprise cliente) et un contrat de mission (entre l’entreprise de travail temporaire et le salarié).

Le contrat ne peut être conclu que pour l’exécution d’une tâche précise et temporaire, dénommée mission, et seulement dans les cas énumérés par la loi. Quel que soit le motif pour lequel il est conclu, un tel contrat ne peut avoir ni pour objet ni pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise utilisatrice.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l'effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Par exemple, les ventes de jouets augmentent toujours fortement entre novembre et décembre, en raison de Noël. Sur les données brutes, cet effet périodique masque l’évolution conjoncturelle sous-jacente pour une année donnée. Une fois la série désaisonnalisée, c’est-à-dire l’effet Noël retiré, les ventes peuvent s’avérer en baisse, signe d’une moins bonne année.

Documentation

Définitions (pdf, 50 Ko )