Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2014 de Guyane

La Guyane avait connu une année 2013 morose. Son économie commençait à marquer le pas avec une croissance plus faible que les années précédentes. En 2014, le contexte mondial est toujours morose avec des perspectives à moyens termes toujours aussi médiocres. Malgré tout, dans les économies avancées la reprise semble solide même si elle reste encore faible. En France, grâce à la consommation des ménages et des administrations publiques, la croissance revient à petits pas. En revanche, dans l'environnement proche de la Guyane, la zone Amérique latine et Caraïbes, le rythme de croissance (+ 1,3 %) est le plus faible depuis 2002. Il est encore trop tôt pour déterminer le chiffre de croissance de l'économie de la Guyane en 2014. Néanmoins, l'analyse des parties de son économie nous permet d'en dessiner les contours.

Insee Conjoncture Guyane
Paru le :Paru le15/06/2015
Benoit Hurpeau, Insee
Insee Conjoncture Guyane- Juin 2015

Prix - Faible inflation en Guyane

Benoit Hurpeau, Insee

L’inflation, mesurée par l’évolution des prix à la consommation, a atteint + 0,5 % en 2014, en moyenne annuelle, soit trois fois moins que l’année précédente. L’année 2014 s’inscrit dans le prolongement d’une période de ralentissement de la progression des prix débutée en 2010. Les prix de l’énergie diminuent dans le sillage de la baisse des cours du pétrole. Ils contribuent négativement à l’indice des prix en 2013 et 2014. Les prix de l’alimentation et des services ont également nettement ralenti.

Insee Conjoncture Guyane

No 1

Paru le :15/06/2015

Depuis 2010, la Guyane a été épargnée par la crise mondiale. Dans ce contexte, l’inflation tournait aux alentours de 1,5 % chaque année. En 2014, les prix n’ont progressé que de 0,5 %, chiffre le plus bas après le recul enregistré en 2010. Cette évolution est la même que celle observée en France métropolitaine.

Énergie : les prix diminuent dans le sillage de la baisse des cours du pétrole

Le marché du pétrole est entré dans une nouvelle ère avec le ralentissement de la croissance chinoise et les choix stratégiques des États-Unis dans l’exploitation des gaz et pétrole de schiste. La conjonction de ces phénomènes fait mécaniquement baisser les prix du baril de pétrole depuis 2010. Si le consommateur guyanais a bénéficié de la baisse des prix à la pompe, l’effet reste limité en raison de l’importance des taxes dans la formation des prix et de la faiblesse de l’euro face au dollar.

En 2010 et 2011, les prix de l’énergie contribuaient fortement à l’inflation observée (0,3 point en 2010, 0,9 point en 2011). Avec la baisse des prix de l’énergie en 2013 et 2014 (respectivement –1,4 % et –2,4 %), ils contribuent négativement à l’indice des prix pour ces deux dernières années (– 0,1 point).

Des prix toujours plus bas dans l’alimentation

En 2014, les prix des produits alimentaires mondiaux sont tombés à leur plus bas niveau depuis 2010. Cette chute reflète les bonnes conditions de l'offre (bonnes récoltes et stocks abondants) et la faiblesse de nombreuses devises face au dollar. En Guyane, le poste alimentation progresse deux fois moins vite qu’en 2013 (+ 1,5 %), en raison d’une moindre progression des prix des produits alimentaires hors produits frais (+ 0,8 %), majoritaires dans le poste de l’alimentation. En 2014, le poste alimentation représente 23 % du budget des ménages et sa contribution à l’inflation (+ 0,4 point) reste la plus forte.

Ralentissement des prix des services

En 2014, le poste des services est le second plus gros contributeur à l’inflation (0,2 point). Il représente 43 % du budget des ménages. Les prix des services de logement (loyers, eau et enlèvement des ordures ménagères) ont de nouveau décéléré (+ 0,3 % après + 1,3 % en 2013), en raison de la hausse limitée de l’inflation servant à la revalorisation aux loyers des résidences principales.

Les prix des services de santé diminuent de 0,2 % tout comme les prix des transports et communications (– 1,3 %). Cependant, plusieurs prix ont assez nettement accéléré en 2014 : ceux des services financiers (0,9 % après 0,1 % en 2013) et ceux de la protection sociale (2,9 % après 2 % en 2013).

Figure 1Chiffres clés des prix - Indice des pris à la consommation en Guyane en 2014 (en indice et en %)

Chiffres clés des prix - Indice des pris à la consommation en Guyane en 2014 (en indice et en %)
Regroupements Pondérations 2014 Indices 2013 moyens Indices 2014 moyens Variation 2013/2014 Contributions à la hausse des prix en 2014
Alimentation 2 297 134,4 136,4 1,5 0,4
Produits Frais 371 152,1 160,1 5,3 0,2
Alimentation hors produits frais 1 926 130,8 131,8 0,8 0,2
Tabac 47 360,2 361,2 0,3 0,0
Produits manufacturés 2 663 94,9 94,6 -0,3 -0,1
Habillement et chaussures 691 69,1 68,5 -0,8 -0,1
Produits de santé 231 89,2 88,6 -0,7 0,0
Autres produits manufacturés 1 741 106,8 106,8 0,0 0,0
Energie 669 163,8 164,3 0,3 0,0
Produits pétroliers 441 179,8 175,4 -2,5 -0,1
Services 4 324 133,9 134,6 0,5 0,2
Loyers et services rattachés (1) 1 776 137 137,4 0,3 0,1
Services de santé 168 133,5 133,1 -0,3 0,0
Transports et communications 795 112,3 110,8 -1,3 -0,1
Autres services (2) 1 585 136,7 138,7 1,4 0,2
Ensemble 10 000 127,1 127,8 0,5 0,6
  • (1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
  • (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.

Figure 2Les prix évoluent lentement

Les prix évoluent lentement
Guadeloupe Martinique Guyane France hexagonale
2001 103,0 103,5 103,2 103,9
2002 105,4 105,7 104,8 105,9
2003 107,5 107,9 106,9 108,1
2004 109,0 110,1 108,1 110,5
2005 112,5 112,8 109,9 112,4
2006 114,8 115,5 112,2 114,2
2007 116,3 118,3 116,0 115,9
2008 118,9 121,6 120,1 119,2
2009 120,4 122,0 121,3 119,3
2010 122,5 123,1 121,1 121,1
2011 125,6 126,2 123,6 123,7
2012 128,0 128,1 125,4 126,1
2013 129,2 129,7 127,1 127,2
2014 129,6 130,7 127,8 127,8
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation

Figure 2Les prix évoluent lentement Évolution des prix entre 2001 et 2014 dans les DFA et en France hexagonale

  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation

Figure 3Alimentation et services : pricipaux contributeurs

en %
Alimentation et services : pricipaux contributeurs (en %)
2014 2013
Autres services 0,3 0,3
Alimentation : Produits frais 0,2 0,2
Alimentation : Autres produits alimentaires 0,2 0,5
Produits manufacturés : Habillement et Chaussures -0,1 -0,1
Énergie : Produits pétroliers -0,1 -0,1
Services : Transports et communications -0,1 0,1
  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation

Figure 3Alimentation et services : pricipaux contributeurs Principales contributions à l’inflation (en %)

  • Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation

Encadré : La baisse des prix bénéfique aux ménages ?

Si une inflation faible soutient le pouvoir d'achat des ménages, et donc leurs niveaux de dépenses, c'est aussi le reflet de l'équilibre offre-demande et donc du contexte économique.

Ainsi, des prix en moindre hausse puis en baisse peuvent signifier une baisse des coûts de productions comme une baisse de la demande. Aujourd'hui, cette baisse de l'inflation découle plutôt d'une baisse de la demande, dans un contexte socio-économique tendu. Dans un scénario noir, 'une phase de désinflation peut progressivement aboutir à une phase de déflation, à laquelle on associe des risques économiques rémanents. En effet, les risques associés à une spirale déflationniste, traduisent des baisses de demande en cascade, liées à une diminution des revenus d'activité des agents (via des baisses salariales et/ou une hausse du chômage) qui eux sont liés à une moindre activité des entreprises. Cette situation engendre successivement de nouvelles baisses de la demande et donc de l'activité des entreprises.

Documentation

Définitions (pdf, 50 Ko )