Au niveau régional, les statistiques sur la pauvreté et les niveaux de vie sont calculées à partir du dispositif Filosofi pour disposer de données suffisamment précises. Cette source diffère de la source ERFS qui fait référence pour le calcul des statistiques nationales (sources).

En 2021, le niveau de vie médian annuel est le plus élevé dans les régions Île‑de‑France, 25 210 euros, et Auvergne‑Rhône‑Alpes, 23 800 euros (figure 1). À l’opposé, les niveaux de vie médians sont les plus faibles en Outre‑mer et, dans une moindre mesure, dans les Hauts-de-France et en Occitanie avec, respectivement 21 420 euros et 22 010 euros. Ces écarts renvoient en partie au profil des populations selon l’activité, la catégorie socioprofessionnelle, le niveau de diplôme ou l’âge : par exemple, en Martinique, il y a en proportion moins d’actifs en emploi, et parmi eux plus d’ouvriers et moins de cadres qu’en Île‑de‑France.

Au sein des régions, les inégalités de niveaux de vie sont les plus fortes en Outre‑mer, en Île‑de‑France et, dans une moindre mesure en Corse et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. En Île‑de‑France, le rapport interdécile D9/D1 est de 4,4 ; les 10 % les plus aisés disposent d’un niveau de vie particulièrement élevé, supérieur ou égal à 50 670 euros (9^e décile), contre 41 180 euros au niveau national (hors Guadeloupe, Guyane et Mayotte). En Provence‑Alpes‑Côte d’Azur, les inégalités tiennent davantage aux faibles niveaux de vie des personnes les plus modestes. En Corse et dans les régions d’outre-mer, les niveaux de vie sont plus faibles qu’au niveau national à la fois parmi les plus pauvres et parmi les plus aisés. Avec un rapport interdécile de 2,8, les Pays de la Loire et la Bretagne sont les régions les moins inégalitaires. Pour les autres régions métropolitaines, le rapport interdécile est compris entre 3,0 et 3,4, soit relativement proche de la moyenne nationale (3,4).

Le taux de pauvreté est variable d’une région à l’autre. Les régions d’outre‑mer sont particulièrement touchées par la pauvreté. En France métropolitaine, la pauvreté est la plus marquée en Corse (18,1 %), dans les Hauts‑de‑France (18,0 %), en Occitanie (17,5 %), en Provence‑Alpes‑Côte d’Azur (17,4 %) et en Île‑de‑France (16,1 %). Dans les Pays de la Loire et en Bretagne, la part des personnes en situation de pauvreté est la plus basse (respectivement 11,0 % et 11,1 %) ; dans ces deux régions, l’intensité de la pauvreté est aussi la plus faible (respectivement 18,5 % et 18,8 %, contre 20,9 % au niveau national).

Les disparités départementales peuvent être fortes au sein d’une région. En Île‑de‑France, les Hauts‑de‑Seine et Paris sont les départements avec les niveaux de vie médians les plus hauts, alors qu’en Seine‑Saint-Denis, le niveau de vie médian (19 020 euros) est le plus bas de France métropolitaine et le taux de pauvreté est le plus élevé (28,4 %) (figure 2). Dans les Pays de la Loire, les disparités départementales sont fortes également : le niveau de vie médian et le 9^e décile de la Loire-Atlantique sont nettement supérieurs à ceux des autres départements de la région.