En 2021, le niveau de vie moyen annuel des personnes de 18 ans ou plus en France métropolitaine s’élève à 29 140 euros pour les actifs (en emploi ou chômeurs), contre 24 800 euros pour les inactifs, en grande partie des retraités (figure 1). La situation vis‑à‑vis de l’emploi est déterminante : les chômeurs ont le niveau de vie moyen le plus faible (19 990 euros par an), inférieur de 33 % à celui des personnes en emploi (29 870 euros). Le niveau de vie moyen des retraités vivant à domicile s’élève à 26 090 euros annuels, soit 10 % de moins que les actifs. Les pensions de retraite sont généralement moins élevées que les salaires, mais des revenus du patrimoine plus élevés associés à des charges familiales réduites contribuent en partie à compenser cette différence. Le niveau de vie moyen des autres inactifs, notamment des étudiants vivant chez leurs parents, des femmes inactives ou des personnes ne pouvant pas travailler, est de 21 680 euros.

Les personnes en emploi sont surreprésentées parmi la moitié de la population la plus aisée : 61,1 % d’entre elles ont un niveau de vie supérieur à la médiane, contre 44,4 % des inactifs (figure 2). Les chômeurs sont plus nombreux parmi les plus modestes : 43,6 % des chômeurs appartiennent aux 20 % des personnes au niveau de vie le plus faible (inférieur au 2^e décile de niveau de vie), et seuls 27,6 % d’entre eux disposent d’un niveau de vie supérieur à la médiane.

6,1 % des retraités vivant à domicile ont un niveau de vie inférieur au 1^er décile. L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), accordée aux retraités ayant de faibles ressources (revenus et patrimoine), assure un plancher minimum de revenu. Au 1^er avril 2021, elle s’élève à 907 euros par mois pour une personne seule et 1 408 euros par mois pour un couple. Les retraités se répartissent ensuite presque équitablement entre les 2^e et 9^e déciles : des revenus du patrimoine substantiels compensent le fait que le système de retraite induit des taux de remplacement moins élevés pour les hauts salaires.

La pauvreté monétaire touche moins les actifs que les inactifs : 9,4 % des actifs ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, contre 17,4 % des inactifs (figure 3). Parmi les actifs, le risque d’être en situation de pauvreté est 4,7 fois moins élevé pour les personnes en emploi que pour les chômeurs, 35,1 % de ces derniers étant confrontés à la pauvreté monétaire. Toutefois, un emploi ne met pas toujours à l’abri de la pauvreté, surtout s’il n’est occupé qu’une partie de l’année ou à temps partiel : 1,9 million de personnes ayant un emploi vivent au‑dessous du seuil de pauvreté (7,4 %). Au sein des retraités, 10,9 % ont un niveau de vie inférieur à ce seuil.