Les revenus et le patrimoine des ménages Édition 2024
Cet ouvrage rassemble les principaux indicateurs ainsi que des analyses sur les inégalités monétaires, la pauvreté et le patrimoine des ménages.
Très hauts revenus
Insee Références
Paru le :17/10/2024
En 2021, en France métropolitaine, les personnes faisant partie des 1 % les plus aisées de la population, dites ici « à très hauts revenus », ont un revenu avant redistribution par unité de consommation (UC) supérieur à 121 370 euros par an (figure 1). Ce seuil correspond à un revenu, avant paiement des impôts directs et versement des prestations sociales non contributives (c’est‑à‑dire les prestations sociales hors pension de retraite, allocation chômage, indemnité maladie, pension d’invalidité et indemnités maternité notamment), de 10 110 euros par mois pour une personne seule et de 18 210 euros pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans. Le revenu avant redistribution seuil de ces personnes à très hauts revenus est près de cinq fois plus élevé que le revenu avant redistribution médian (24 800 euros par an en 2021).
tableauFigure 1 – Revenu avant redistribution et niveau de vie en 2021
Indicateur | Revenu par UC | Niveau de vie | Rapport (en %) | |
---|---|---|---|---|
Seuil d'appartenance aux… | ||||
50 % des personnes les plus aisées (médiane) | (D5) | 24 800 | 23 070 | 93 |
10 % les plus aisées | (D9) | 50 140 | 41 220 | 82 |
1 % les plus aisées | (Q99) | 121 370 | 90 140 | 74 |
0,1 % les plus aisées | (Q99,9) | 332 420 | 234 170 | 70 |
0,01 % les plus aisées | (Q99,99) | 1 160 070 | 850 550 | 73 |
- Note : Les indicateurs diffèrent de ceux présentés dans la fiche 1.3. Ici ils sont calculés à partir d’une autre source statistique et sur un autre champ pour disposer d’informations suffisamment précises sur les personnes les plus aisées.
- Lecture : En 2021, les 10 % de personnes les plus aisées en revenu avant redistribution ont un revenu avant redistribution par unité de consommation (UC) supérieur à 50 140 euros par an.
- Champ : France métropolitaine, personnes appartenant à des ménages fiscaux vivant dans un logement ordinaire dont le revenu déclaré du ménage est positif ou nul.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2021.
La structure du niveau de vie diffère selon le niveau de revenu. Pour les ménages dans lesquels vivent les 90 % des personnes les moins aisées, les revenus d’activité représentent en moyenne 66 % du niveau de vie et les pensions et retraites, 36 % (figure 2). La part de leurs revenus du patrimoine est faible (5 %) et les impôts et prestations sociales contribuent à baisser légèrement leur niveau de vie (-6 %). Les 9 % aux revenus initiaux immédiatement supérieurs ont davantage de revenus d’activité (87 %), notamment d’indépendants, et de revenus du patrimoine (14 %) ; les transferts sociaux et fiscaux diminuent leur revenu disponible en moyenne de 28 %. Pour les 1 % les plus aisés, la part des revenus du patrimoine et des revenus d’indépendants est encore plus élevée dans leur niveau de vie (49 % et 20 %). À l’inverse, la part de leurs revenus d’activité est un peu plus faible (80 %).
tableauFigure 2 – Décomposition du niveau de vie des ménages en 2021
Revenus | Les 1 % les plus aisés | dont les 0,1 % les plus aisés | dont les 0,9 % suivants | Les 9 % suivants | Le reste de la population (90 %) |
---|---|---|---|---|---|
Revenus d'activité | 80,2 | 57,3 | 91,4 | 86,9 | 65,6 |
Salaires et chômage¹ | 60,2 | 42,6 | 68,9 | 76,9 | 62,9 |
Revenus d'indépendants¹ | 20,0 | 14,7 | 22,6 | 9,9 | 2,7 |
Pensions et retraites¹ | 11,9 | 6,6 | 14,5 | 27,3 | 36,0 |
Revenus du patrimoine | 49,0 | 76,9 | 35,4 | 14,1 | 4,7 |
Revenus mobiliers déclarés | 34,6 | 68,1 | 18,2 | 3,4 | 0,6 |
Revenus fonciers déclarés | 9,1 | 6,0 | 10,7 | 6,6 | 1,8 |
Revenus financiers imputés | 5,3 | 2,8 | 6,6 | 4,1 | 2,3 |
Impôts² et prestations sociales³ | -41,2 | -40,8 | -41,4 | -28,2 | -6,3 |
Ensemble | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
- 1. Revenus nets avant impôt sur le revenu mais bruts de contribution sociale généralisée (CSG) et de contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).
- 2. Les impôts comprennent ici l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la CSG, la CRDS et les prélèvements libératoires sur valeurs mobilières, ainsi que les autres prélèvements sur les revenus du patrimoine.
- 3. Prestations familiales, prestations logement, minima sociaux et prime d’activité, bruts de CRDS.
- Notes : Les personnes sont classées selon leur revenu initial par unité de consommation (UC). Les indicateurs diffèrent de ceux présentés dans la fiche 1.4. Ici ils sont calculés à partir d’une autre source statistique et sur un autre champ pour disposer d’informations suffisamment précises sur les personnes les plus aisées.
- Lecture : En 2021, les salaires et allocations chômage représentent en moyenne 60,2 % du niveau de vie des 1 % les plus aisés.
- Champ : France métropolitaine, personnes appartenant à des ménages fiscaux vivant dans un logement ordinaire dont le revenu déclaré du ménage est positif ou nul.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2021.
graphiqueFigure 2 – Décomposition du niveau de vie des ménages en 2021
Les ménages à très hauts revenus sont très fréquemment propriétaires de leur résidence principale : 86 %, contre 57 % des 90 % les moins aisés (figure 3). La configuration familiale de ces ménages diffère également : 35 % des ménages à très hauts revenus sont des couples sans enfant, contre 22 % des 90 % des ménages aux revenus les moins élevés. À l’inverse, moins d’un tiers des ménages à très hauts revenus comptent un seul adulte (avec ou sans enfant), contre la moitié des 90 % des ménages les moins aisés. Les ménages les plus aisés habitent plus souvent à Paris et dans les Hauts‑de‑Seine : ces deux départements hébergent 38 % des ménages du millième des personnes les plus aisées (les 0,1 % les plus aisés), 28 % des 9 millièmes suivants, 17 % des 9 % suivants et seulement 5 % des 90 % restants de la population.
tableauFigure 3 – Profil des ménages à très hauts revenus en 2021
Profil des ménages | Les 1 % les plus aisés | dont les 0,1 % les plus aisés | dont les 0,9 % suivants | Les 9 % suivants | Le reste de la population (90 %) |
---|---|---|---|---|---|
Propriétaire de son logement | 86 | 85 | 86 | 83 | 57 |
Configuration familiale | |||||
Homme seul | 15 | 17 | 15 | 14 | 17 |
Femme seule | 10 | 9 | 10 | 12 | 22 |
Couple sans enfant | 35 | 35 | 35 | 36 | 22 |
Couple avec enfants | 31 | 30 | 32 | 29 | 23 |
Famille monoparentale | 5 | 5 | 4 | 5 | 11 |
Ménage complexe | 4 | 4 | 4 | 4 | 5 |
Département de résidence | |||||
Paris | 20 | 29 | 19 | 10 | 3 |
Hauts-de-Seine | 9 | 9 | 9 | 7 | 2 |
Âge moyen du référent fiscal du ménage (en années) | 57,4 | 58,5 | 57,3 | 56,1 | 54,8 |
- Notes : Les personnes sont classées selon leur revenu avant redistribution par unité de consommation (UC). Les indicateurs diffèrent de ceux présentés dans les fiches 1.11, 1.12, 2.3 et 2.8. Ici ils sont calculés à partir d’une autre source statistique et sur un autre champ pour disposer d’informations suffisamment précises sur les personnes les plus aisées.
- Lecture : En 2021, 86 % des ménages dans lesquels vivent les 1 % des personnes les plus aisées sont propriétaires du logement dans lequel ils résident.
- Champ : France métropolitaine, personnes appartenant à des ménages fiscaux vivant dans un logement ordinaire dont le revenu déclaré du ménage est positif ou nul.
- Sources : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2021.
En 2021, les revenus déclarés par les très hauts revenus (les 1 % les plus aisés) représentent 7,7 % de l’ensemble des revenus. Cette part a fortement augmenté depuis 2013, année où elle atteignait 6,4 %, l’augmentation étant essentiellement due aux 0,1 % les plus aisés. Cette augmentation est liée à la forte hausse des revenus du patrimoine, et en particulier des revenus mobiliers.
Définitions
Le revenu avant redistribution d’un ménage correspond ici à l’ensemble de ses revenus avant paiement des impôts directs (mais nets de cotisations sociales) et perception des prestations sociales non contributives. Il comprend ainsi les revenus d’activité, les revenus de remplacement (indemnités de chômage, les pensions et retraites et dʼinvalidité) et les revenus du patrimoine.
Pour comparer les niveaux de vie de personnes vivant dans des ménages de taille ou de composition différentes, on divise le revenu par le nombre d’unités de consommation (UC). Celles-ci sont ici calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage, 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus, 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.
Les impôts directs sont des impôts dont la charge pèse directement sur les agents économiques. Les impôts directs regroupent ici lʼimpôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée (CSG), la contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS), et les prélèvements sur les revenus du patrimoine.
Les prestations sociales regroupent :
- les prestations sociales contributives accordées en contrepartie de cotisations et qui correspondent à un revenu de remplacement (pensions de retraites et d’invalidité, indemnités chômage, indemnités maladie) ;
- et les prestations sociales non contributives : prestations familiales, prestations logement, minima sociaux (revenu de solidarité active, allocation aux adultes handicapés, allocations permettant d’atteindre le minimum vieillesse), prime d’activité, prestations exceptionnelles comme l’indemnité inflation.
Si on ordonne une distribution de revenus, de niveaux de vie, de patrimoine, etc., la médiane (D5, C50 ou Q2) est la valeur qui partage cette distribution en 2 parties d’effectifs égaux.
Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d’un même ménage.
Le revenu disponible comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs (impôt sur le revenu, taxe d’habitation, contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine). Il comprend de façon plus ou moins large selon les sources le solde des transferts interménages. Il ne tient pas compte de l’équivalent monétaire de l’avantage économique que procure au ménage la propriété de sa résidence principale.
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« Les très hauts revenus en 2015 : 1 % de la population perçoit 7 % des revenus et 30 % des revenus du patrimoine déclarés », in Les revenus et le patrimoine des ménages, coll. « Insee Références », édition 2018.