Toutes les catégories sociales ne présentent pas le même risque de chômage. En 2022, le taux de chômage est de 6,5 % pour les actifs ayant déjà travaillé (figure 1). Il est plus faible pour les agriculteurs exploitants (0,6 %), pour les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (3,2 %), les cadres (3,4 %) et les professions intermédiaires (4,6 %). En revanche, il est plus élevé pour les employés (8,8 %) et les ouvriers (10,6 %), en particulier lorsqu’ils sont peu qualifiés (11,3 % pour les employés peu qualifiés et 15,3 % pour les ouvriers peu qualifiés). Des différences existent aussi selon le niveau de diplôme : en 2022, le taux de chômage atteint 13,2 % pour les actifs ayant au plus le brevet des collèges, contre 4,7 % pour les diplômés du supérieur.

La crise économique de 2008‑2009 s’est traduite par une hausse du chômage pour toutes les catégories socioprofessionnelles (figure 2). En recul en moyenne à partir de 2015, le chômage a baissé d’abord pour les cadres (en 2015), les professions intermédiaires (en 2016), puis les ouvriers et les employés (en 2017). Après un recul en trompe‑l’œil en 2020, et une légère diminution en 2021, le chômage a nettement baissé en 2022. Entre 2019 et 2022, le taux de chômage a nettement reculé pour les ouvriers (-1,8 point), alors qu’il a reculé plus modérément pour les autres catégories socioprofessionnelles.

En 2022, parmi l’ensemble des chômeurs, 11,9 % n’ont jamais travaillé, 47,0 % sont arrivés au terme d’un emploi à durée limitée, 9,7 % ont été licenciés, dont 4,0 % pour motif économique ; enfin, 8,6 % sont au chômage à la suite d’une rupture conventionnelle et 6,2 % du fait d’une démission (figure 3). La part importante des fins d’emploi à durée limitée dans les entrées dans le chômage est le fait des allers‑retours fréquents entre ces emplois, notamment lorsqu’ils sont de courte durée, et le chômage.

Un nombre important de jeunes chômeurs n’ont jamais travaillé : en 2022, 31,1 % des chômeurs de moins de 25 ans n’ont jamais travaillé, contre 6,6 % des 25-49 ans et 2,2 % des 50 ans ou plus. Parmi les chômeurs ayant déjà travaillé, les 15-24 ans sont plus souvent au chômage au terme d’un emploi à durée limitée (70,2 %, contre 42,6 % des 50 ans ou plus) ou ont basculé à la suite d’une fin de période d’essai (4,5 % contre 2,8 %). Les jeunes chômeurs ayant déjà travaillé ont également plus souvent démissionné de leur emploi (8,8 % contre 4,2 %). Les autres circonstances de perte d’emploi sont en revanche d’autant plus fréquentes que l’âge augmente. En particulier, 18,5 % des chômeurs de 50 ans ou plus ayant déjà travaillé ont été licenciés, contre 2,7 % de ceux de moins de 25 ans. Dans le cas des seniors, il s’agit plus souvent de licenciements économiques. Quand ils ont travaillé, les hommes sont un peu plus souvent que les femmes au chômage à la suite d’un licenciement économique ; les femmes le sont davantage à la suite d’une démission.