En 2022, la durée habituelle hebdomadaire du travail des salariés à temps complet est de 38,9 heures (figure 1). Alors qu’elle était stable entre 2014 et 2020, elle augmente pour la deuxième année consécutive (14 minutes par rapport à 2020). La durée effectivement travaillée au cours d’une année tient compte, en outre, de facteurs individuels (heures supplémentaires, jours de congé, congés maladie, etc.) ou collectifs (jours fériés, chômage partiel, etc.), qui contribuent à ses variations. En 2022, cette durée annuelle effective de travail des salariés à temps complet est de 1 664 heures en moyenne. Après une forte baisse en 2020, due aux mesures prises pour faire face à la crise sanitaire (recours massif au chômage partiel en particulier), puis un net redressement en 2021, elle a de nouveau augmenté en 2022.

Les cadres à temps complet déclarent, en moyenne, les durées les plus longues, tant annuelle (1 806 heures effectives en 2022) qu’hebdomadaire (42,4 heures habituelles) et quotidienne (8,4 heures habituelles, contre 7,9 heures pour l’ensemble des salariés à temps complet) (figure 2). Les durées annuelles effectives de travail des autres catégories de salariés sont nettement plus faibles (entre 1 603 et 1 634 heures). Toutes les catégories socioprofessionnelles ont à peu près retrouvé leur durée d’avant-crise.

Les femmes salariées à temps complet travaillent en moyenne 1 590 heures par an, soit moins que les hommes (1 724 heures). L’écart résulte en partie de ce que leurs métiers ou leurs secteurs d’activité diffèrent. Par ailleurs, la durée du travail est liée à la situation familiale : entre 25 et 49 ans, les femmes vivant seules travaillent nettement plus que celles vivant en couple avec enfants (104 heures de plus en moyenne) (figure 3), quelle que soit leur catégorie socioprofessionnelle. Pour les hommes, l’écart est nettement moindre (13 heures). Il est même inversé parmi les cadres (-53 heures) et quasi nul parmi les employés (-1 heure).

En 2022, les indépendants déclarent travailler en moyenne 1 971 heures effectives. Malgré une hausse en 2021 et 2022, cette durée reste en-dessous de celle d’avant-crise (-132 heures par rapport à 2019, soit -7 %).

Certains salariés, qu’ils soient à temps complet ou à temps partiel, sont soumis à des horaires de travail atypiques. Le travail le samedi est la modalité la plus fréquente : 37 % des salariés travaillent le samedi au moins une fois sur une période d’observation de quatre semaines (figure 4). Suivent le travail le soir (27 %) et le dimanche (21 %). Les horaires atypiques concernent principalement les professions qui assurent la continuité de la vie sociale, mais aussi celles qui assurent la permanence des services de soins et la sécurité des personnes. La pratique du télétravail, à laquelle la crise sanitaire a donné un essor significatif, est en léger recul par rapport à 2021. Elle concerne sur une période d’observation de quatre semaines, 21 % des salariés (contre 23 % en 2021). En 2022, 57 % des cadres télétravaillent au moins une fois sur une période de quatre semaines, dont 52 % au moins un jour par semaine.
Les indépendants déclarent plus souvent des horaires atypiques que les salariés, ils travaillent davantage le soir et le week end.