En 2021, dans le secteur privé, le salaire net en équivalent temps plein (EQTP) s’élève en moyenne à 2 520 euros par mois (figure 1). Il a baissé de 1,3 % en euros constants, après une hausse de 3,2 % en 2020. Les évolutions de 2020 et 2021 sont toutefois en trompe-l’œil car elles résultent pour partie des modifications substantielles de la structure des emplois pendant la crise sanitaire : les périodes de chômage partiel et les destructions d’emploi momentanées pendant la crise sanitaire ont en effet davantage concerné les emplois les moins rémunérateurs, rehaussant ainsi mécaniquement le salaire moyen de façon temporaire. Entre 2016 et 2021, la hausse annuelle moyenne du salaire est de +0,9 % par an en euros constants.

Pour toutes les catégories socioprofessionnelles, le salaire net moyen en EQTP s’est replié en 2021, en euros constants : de -0,7 % pour les employés (1 800 euros) à -1,8 % pour les cadres (4 330 euros). La baisse plus prononcée chez les cadres s’explique en partie par le retour de cadres des secteurs les moins rémunérateurs où l’activité a été suspendue lors de la crise, comme les activités créatives, artistiques et de spectacle. Sur cinq ans, le salaire moyen des cadres est resté pratiquement stable en euros constants alors qu’il a progressé pour les professions intermédiaires (+0,4 % par an), les ouvriers (+0,5 %) et les employés (+0,8 %).

Sur plus longue période, entre 1996 et 2021, le salaire net en EQTP dans le secteur privé a augmenté de 0,6 % par an en moyenne, en euros constants (figure 2). Celui des ouvriers a le plus augmenté : +0,6 % par an, contre +0,4 % pour les employés, +0,2 % pour les cadres et +0,1 % pour les professions intermédiaires.

Le salaire net moyen croît avec l’âge et l’accumulation de l’expérience. Ce lien traduit aussi les effets des entrées en emploi et des sorties d’activité à des âges plus tardifs pour les salariés les plus qualifiés, avec des études plus longues et des départs en retraite plus tardifs. En 2021, un salarié de moins de 25 ans perçoit en moyenne 1 640 euros nets par mois en EQTP, contre 2 990 euros pour un salarié de 55 ans ou plus (figure 3).

En 2021, une femme gagne en moyenne 14,8 % de moins en EQTP qu’un homme, un écart qui se réduit de 0,4 point par rapport à 2020 et de 6,1 points depuis 2008. L’écart de salaire en défaveur des femmes est plus prononcé parmi les cadres (16,1 %) que parmi les ouvriers (14,3 %), les professions intermédiaires (12,2 %) et les employés (4,7 %). Cet écart diffère aussi selon l’âge : en 2021, les femmes salariées de moins de 25 ans gagnent en moyenne 4,6 % de moins que les hommes, alors que celles de 55 ans ou plus gagnent 23,7 % de moins. L’écart salarial entre les femmes et les hommes reflète en premier lieu la répartition genrée des professions : les femmes et les hommes n’exercent pas les mêmes métiers dans les mêmes secteurs d’activité. À poste comparable, c’est-à-dire à profession identique chez le même employeur, l’écart de salaire se réduit à 4,3 %.

En 2021, en EQTP, 10 % des salariés perçoivent au plus 1 370 euros (1^er décile, D1) et 10 % des salariés au moins 4 010 euros (9^e décile, D9) (figure 4). La dispersion des salaires, mesurée par le rapport interdécile (D9/D1), augmente avec la qualification : les salaires des cadres sont plus dispersés (3,2) que ceux des professions intermédiaires (2,2) et ceux des employés (1,9) et des ouvriers (1,9).