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Insee Conjoncture Réunion · Juillet 2022 · n° 22
Insee Conjoncture RéunionBilan économique 2021 - La Réunion En 2021, forte reprise de l’activité économique et dynamisme du marché du travail

Depuis plusieurs années, de nombreux événements ont bousculé les équilibres planétaires, avec un impact fort aussi bien sur l’économie nationale, que sur l’économie réunionnaise. Qu’il s’agisse de la pandémie mondiale de la Covid-19, des effets du changement climatique ou plus récemment du déclenchement de la guerre en Ukraine, ces phénomènes ont notamment concouru à modifier les flux de matières premières, interrogeant le cadre mondialisé dans lequel ces économies sont articulées. La présente publication permet de faire le bilan de l’année 2021, marquée par une situation sanitaire toujours instable, et avant l’apparition des tensions inflationnistes déclenchées par la guerre en Ukraine.

En 2021, l’activité économique repart fortement à La Réunion. Malgré les restrictions visant à limiter la propagation de la Covid-19, le produit intérieur brut (PIB) en euros constants progresse de 6,7 %. Cette forte reprise fait suite à la chute de l’activité en 2020 (- 4,2 %), consécutive à la crise sanitaire. En 2021, le PIB est ainsi supérieur de 2,3 % à son niveau moyen de 2019. Il est tiré à la hausse par les différentes composantes de la demande intérieure : consommation des ménages, consommation des administrations publiques et investissement. Cette reprise de la demande intérieure creuse le déficit extérieur. Malgré une inflation plus élevée que les années précédentes, le pouvoir d’achat des ménages progresse de 2,1 % en 2021.

En 2021, l’emploi salarié augmente de 5,0 %, soit une création nette de 13 300 emplois en un an. La croissance de l’emploi salarié est deux fois plus élevée à La Réunion qu’au niveau national (+ 2,8 %), et la plus forte depuis dix ans. Le secteur privé est à l’origine des trois quarts des emplois salariés créés sur l’année. Grâce à un marché du travail bien orienté et à un moindre recours au dispositif d’activité partielle, les salaires perçus par les ménages augmentent de 8,3 % en 2021.

Insee Conjoncture Réunion
No 22
Paru le :Paru le01/07/2022

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2021 publiés par l'Insee.
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Chômage et politiques de l’emploi - Grâce à la dynamique de l’emploi, le chômage baisse Bilan économique 2021

Anne Jonzo (Insee)

La hausse de l’emploi en 2021 à La Réunion est la plus forte depuis dix ans, notamment grâce au développement des micro-entreprises et de l’apprentissage. De fait, le chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) baisse à 18 % de la population active. Il atteint ainsi un niveau historiquement bas. Le halo autour du chômage reste à son niveau d’avant-crise sanitaire. C’est également le cas pour les autres situations d’inactivité au sens du BIT (personnes en études, à la retraite, femmes ou hommes au foyer).

Insee Conjoncture Réunion

No 22

Paru le :01/07/2022

Avertissement

En 2021, l’enquête Emploi a connu une refonte majeure. Son questionnaire a été rénové afin, d’une part, de se conformer au nouveau règlement européen sur les statistiques sociales qui l’encadre et, d’autre part, de mieux répondre aux besoins de ses utilisateurs et aux nouveaux enjeux du marché du travail. Son protocole de collecte a également été modernisé (possibilité de répondre par Internet en réinterrogation) et sa méthode de pondération revue. Cette refonte peut engendrer des ruptures de séries sur certains indicateurs. Pour plus d’informations sur la refonte et son impact sur les principaux indicateurs issus de l’enquête, voir Insee Analyses n°65 (2021).

À La Réunion, en moyenne sur l’année 2021, 49 % des personnes de 15 à 64 ans ont un . Le augmente de 2 points par rapport à 2019, avant le début de la crise sanitaire (figure 1). Au niveau national, il dépasse aussi son niveau d’avant-crise, pour s’établir à un niveau bien supérieur à celui de La Réunion : 67 %.

Figure 1Taux d’emploi selon le sexe et l’âge à La Réunion en 2019 et 2021

en %
Taux d’emploi selon le sexe et l’âge à La Réunion en 2019 et 2021 (en %)
2019 2021
Ensemble 47 49
Hommes 51 53
Femmes 43 45
15-29 ans 26 27
30-49 ans 63 63
50-64 ans 46 49
  • Champ : personnes de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2019 et 2021.

Figure 1Taux d’emploi selon le sexe et l’âge à La Réunion en 2019 et 2021

  • Champ : personnes de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2019 et 2021.

La plus forte hausse de l’emploi depuis dix ans

Malgré la crise sanitaire qui perdure, la croissance de l’emploi salarié en 2021 à La Réunion, secteurs privé et public confondus, est la plus forte depuis dix ans. L’emploi salarié s’accroît de 13 300 emplois en 2021, après une hausse de 3 000 emplois en 2020.

L’emploi augmente pour les personnes âgées de 50 à 64 ans : leur taux d’emploi passe de 46 % en 2019 à 49 % en 2021. Les jeunes de 15 à 29 ans sont également davantage en emploi : c’est le cas de 27 % d’entre eux, soit 2 points de plus par rapport à 2019. Par ailleurs, l’emploi augmente de manière identique pour les femmes et les hommes.

En moyenne en 2021, 11 % des personnes en emploi sont en situation de à La Réunion, soit deux fois plus qu’au niveau national : ce sont essentiellement des personnes à temps partiel qui souhaitent travailler davantage et qui sont disponibles pour le faire.

La pandémie de la Covid-19 a conduit au développement du . En 2021, un salarié sur dix télétravaille chaque semaine à La Réunion. C’est néanmoins deux fois moins que dans l’Hexagone [Jauneau, 2022]. En effet, le télétravail concerne majoritairement les cadres et les grandes entreprises, moins répandus sur l’île qu’ailleurs.

La hausse de l’emploi portée par les micro-entreprises et l’apprentissage

En 2021, 8 % des personnes âgées de 15 à 64 ans occupent un emploi d’indépendant, quelles soient non-salariées de micro-entreprises, d’entreprises individuelles classiques, de sociétés ou qu’elles soient salariées en tant que cheffes d’entreprise (figure 2). Entre 2019 et 2021, ces emplois indépendants se développent pour atteindre aujourd’hui un niveau proche de la moyenne nationale. En effet, les créations de micro-entreprises sont particulièrement importantes depuis le début de la crise sanitaire, notamment celles spécialisées dans la vente à distance et la livraison à domicile. En 2021, à La Réunion, 6 100 entreprises sont créées sous le régime de micro-entreprise dans l’ensemble du secteur marchand non agricole, soit deux fois plus qu’en 2019 [Jonzo, 2022].

Figure 2Taux d'emploi des 15-64 ans par statut d'emploi en 2021

en %
Taux d'emploi des 15-64 ans par statut d'emploi en 2021 (en %) - Lecture : en 2021, à La Réunion, parmi les 15-64 ans, 8 % sont en emploi et indépendants, 32 % sont en emploi et en CDI et 8 % sont en emploi et en CDD, intérim, alternance, …
Statut d’emploi La Réunion France*
CDI 32 50
Indépendants 8 8,1
Autres : CDD, intérim, alternance,… 9 9,2
Ensemble 49 67,3
  • *hors Mayotte.
  • Lecture : en 2021, à La Réunion, parmi les 15-64 ans, 8 % sont en emploi et indépendants, 32 % sont en emploi et en CDI et 8 % sont en emploi et en CDD, intérim, alternance, …
  • Champ : personnes de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2021.

Figure 2Taux d'emploi des 15-64 ans par statut d'emploi en 2021

  • *hors Mayotte.
  • Lecture : en 2021, à La Réunion, parmi les 15-64 ans, 8 % sont en emploi et indépendants, 32 % sont en emploi et en CDI et 8 % sont en emploi et en CDD, intérim, alternance, …
  • Champ : personnes de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2021.

À La Réunion, le taux d’emploi est très inférieur au niveau national car le salariat y est bien moins développé : 41 % des personnes âgées de 15 à 64 ans sont salariées contre 59 % au niveau national. Cela est essentiellement dû à des contrats à durée indéterminée (CDI) nettement moins nombreux dans l’île : 32 % des Réunionnais et Réunionnaises ont un emploi en CDI contre 50 % dans l’Hexagone.

Les emplois en alternance augmentent également en 2021, conséquence de la mise en place d’une aide exceptionnelle pour l’embauche en contrat d’apprentissage. Les entrées en contrat d’apprentissage passent ainsi de 3 600 en 2019 à 12 400 en 2021 (figure 3).

Figure 3Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - La Réunion

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - La Réunion
Type d'aide   2019 2020 2021
Aides à l'emploi 25 232 26 883 35 092
- Contrats aidés 17 291 16 645 21 727
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 11 105 10 931 13 386
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 2 089 857 2 531
Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 4 097 4 857 5 810
- Contrats en alternance 7 941 10 238 13 365
Apprentissage 3 555 8 631 12 360
Contrats de professionnalisation 4 386 1 607 1 005
Accompagnement des jeunes 7 493 7 118 10 713
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 7 493 7 118 10 713
dont Garantie jeunes 2 806 2 882 5 171
Emplois francs nd 1 284 1 519
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares, extraction du 01/04/2022.

Au-delà de cette prime pour l’apprentissage introduite à l’été 2020 dans le cadre du dispositif « 1 jeune, 1 solution » du plan de relance, d’autres politiques de l’emploi contribuent à la création d’emplois : augmentation des contrats aidés « Parcours emploi compétences » (PEC) et des « Contrats initiative emploi » (CIE), ainsi que de l’insertion par l’activité économique (IAE). Les jeunes bénéficient aussi plus souvent qu’auparavant des dispositifs d’accompagnement vers l’emploi tels que la garantie jeune.

Un taux de chômage historiquement bas

Le fort dynamisme de l’emploi en 2021 induit une baisse du chômage. En 2021, en moyenne, le s’établit à 18 % de la population active, soit 3 points de moins qu’en 2019 (figure 4). Entre 2018 et 2019, le chômage avait déjà baissé de 24 % à 21 % mais pour des raisons différentes : les chômeurs s’étaient éloignés du marché du travail en étant de plus en plus nombreux à être personnes au foyer ou retraitées.

Le chômage au sens du BIT reste néanmoins largement supérieur à la moyenne française (7,9 %), et concerne 59 000 personnes.

Figure 4Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
La Réunion Taux de chômage « lissé » - La Réunion France hors Mayotte
1ᵉ trim. 2014 25,6 26,8 10,1
2ᵉ trim. 2014 27,0 26,6 10,2
3ᵉ trim. 2014 27,4 26,2 10,3
4ᵉ trim. 2014 25,2 25,5 10,5
1ᵉ trim. 2015 23,5 24,7 10,3
2ᵉ trim. 2015 23,9 24,0 10,5
3ᵉ trim. 2015 24,3 23,4 10,3
4ᵉ trim. 2015 23,2 22,8 10,2
1ᵉ trim. 2016 23,3 22,4 10,2
2ᵉ trim. 2016 21,6 22,1 10,0
3ᵉ trim. 2016 21,8 22,0 9,9
4ᵉ trim. 2016 21,9 22,1 10,0
1ᵉ trim. 2017 21,4 22,3 9,6
2ᵉ trim. 2017 24,1 22,6 9,5
3ᵉ trim. 2017 22,6 23,0 9,5
4ᵉ trim. 2017 23,2 23,5 9,0
1ᵉ trim. 2018 24,0 24,1 9,3
2ᵉ trim. 2018 24,6 24,4 9,1
3ᵉ trim. 2018 24,4 24,3 9,0
4ᵉ trim. 2018 23,7 23,9 8,7
1ᵉ trim. 2019 22,6 23,1 8,7
2ᵉ trim. 2019 22,5 22,1 8,4
3ᵉ trim. 2019 20,6 21,0 8,4
4ᵉ trim. 2019 20,3 19,8 8,2
1ᵉ trim. 2020 19,0 18,4 7,8
2ᵉ trim. 2020 13,5 17,4 7,2
3ᵉ trim. 2020 19,7 17,0 9,1
4ᵉ trim. 2020 17,3 17,0 8,1
1ᵉ trim. 2021 17,7 17,5 8,1
2ᵉ trim. 2021 16,6 17,9 8,0
3ᵉ trim. 2021 18,5 18,1 8,0
4ᵉ trim. 2021 18,9 18,2 7,4
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

Figure 4Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, Enquête Emploi et Taux de chômage localisés.

L’inactivité est stable

Les personnes souhaitant un emploi sans être considérées au chômage constituent le . Elles sont inactives au sens du BIT. En moyenne, 11 % des 15-64 ans, soit 67 000 personnes âgées sont dans cette situation en 2021 (figure 5). Le halo autour du chômage est stable par rapport à la situation d’avant-crise. Au final, en cumulant chômage et halo autour du chômage, les personnes sans emploi qui souhaitent travailler constituent 21 % des 15-64 ans en moyenne sur l’année 2021, soit 2 points de moins qu’en 2019.

Figure 5Situation vis-à-vis du marché du travail par âge et sexe à La Réunion en 2021

en %
Situation vis-à-vis du marché du travail par âge et sexe à La Réunion en 2021 (en %) - Lecture : parmi les personnes en emploi au sens du BIT, au chômage ou dans son halo, certaines peuvent poursuivre des études ou être en formation. Seules les personnes en études ou en formation qui sont inactives hors halo apparaissent ici.
Situation vis-à-vis du marché du travail 15-29 ans 30-49 ans 50-64 ans Femmes Hommes Ensemble
Chômage BIT 14 11 8 9 12 11
Personnes en emploi hors sous-emploi 10 53 41 31 45 38
Personnes en emploi en situation de sous-emploi 17 11 8 14 8 11
Halo autour du chômage 11 12 9 11 10 11
Personnes en études ou en formation formelle 41 0 0 12 11 12
Femmes et hommes au foyer, retraités… 7 13 34 22 14 18
  • Note : les personnes en études ou en formation qui ont un emploi ou au chômage au sens du BIT ne sont pas distinguées ici.
  • Lecture : parmi les personnes en emploi au sens du BIT, au chômage ou dans son halo, certaines peuvent poursuivre des études ou être en formation. Seules les personnes en études ou en formation qui sont inactives hors halo apparaissent ici.
  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2021.

Figure 5Situation vis-à-vis du marché du travail par âge et sexe à La Réunion en 2021

en %
  • Note : les personnes en études ou en formation qui ont un emploi ou au chômage au sens du BIT ne sont pas distinguées ici.
  • Lecture : parmi les personnes en emploi au sens du BIT, au chômage ou dans son halo, certaines peuvent poursuivre des études ou être en formation. Seules les personnes en études ou en formation qui sont inactives hors halo apparaissent ici.
  • Champ : personnes âgées de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2021.

Hors halo, l’inactivité reste elle aussi stable par rapport à 2019 : en 2021, 12 % des personnes en âge de travailler sont en études ou en formation, et 18 % sont majoritairement des femmes ou hommes au foyer ou des retraités.

Le se stabilise donc en 2021 : en moyenne sur l’année, 59 % des personnes de 15 à 64 ans sont en emploi ou au chômage, comme en 2019. Il se stabilise pour les femmes et les hommes, après une baisse ces dernières années. Le taux d’activité des hommes avait ainsi baissé de 69 % en 2015 à 65 % en 2019, notamment celui des jeunes hommes. Quant aux femmes, leur taux d’activité avait baissé pour la première fois en 2019, passant de 57 % en 2018 à 55 % en 2019.

Publication rédigée par :Anne Jonzo (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Sources

L’enquête Emploi est la seule source permettant de mesurer le chômage et l’activité au sens du Bureau international du travail (BIT). Elle est menée en continu, sur l’ensemble des semaines de l’année, en France hors Mayotte. L’enquête Emploi à La Réunion a été rénovée en profondeur depuis 2014. La collecte a lieu en continu, 8 000 interrogations de logements ordinaires (hors foyers, hôpitaux, prisons, etc.) étant réparties tout au long de l’année.

Compte tenu du plan d’échantillonnage et de la taille de l’échantillon, le taux de chômage à La Réunion est mesuré avec un intervalle de confiance à 95 % de ± 2 points.

Les données de l’enquête Emploi en continu font chaque année l’objet de révision des pondérations afin de mieux tenir compte des dernières estimations de population.

Le niveau et la structure de l’emploi fournis par l’enquête Emploi peuvent différer de ceux obtenus à partir des estimations d’emploi provenant des sources administratives. L’enquête Emploi fournit des informations détaillées sur les caractéristiques des personnes et de l’emploi. Les estimations trimestrielles d’emploi constituent quant à elles la référence pour le suivi du nombre d’emplois salariés. Pour une présentation comparée des deux sources, se référer au document méthodologique « Quelle source pour quel usage ».

Définitions

L’emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) inclut les personnes ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours de la semaine de référence, ou absentes de leur emploi sous certaines conditions de motif (chômage partiel ou technique, congés annuels, maladie, maternité…) et de durée.

Le taux d’emploi est le rapport entre le nombre de personnes en emploi et la population en âge de travailler (15-64 ans).

Le sous-emploi comprend les personnes ayant un emploi à temps partiel qui souhaitent travailler plus d’heures sur une semaine donnée et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un emploi. Le sous-emploi comprend également les personnes en situation de chômage partiel.

Le télétravail consiste à travailler hors des locaux de son employeur, pendant ses horaires habituels de travail. Il suppose de pouvoir se connecter au système informatique de son établissement. Le télétravail est mesuré au cours de la semaine de référence, sur l’emploi principal occupé par le salarié. Le télétravail ne concerne que les salariés. Il diffère du travail à domicile qui peut concerner plus largement les travailleurs indépendants ou des salariés pas formellement en télétravail (par exemple un professeur corrigeant des copies à son domicile).

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Le halo autour du chômage comprend les personnes sans emploi qui, soit ont recherché un emploi mais ne sont pas disponibles pour travailler, soit n’ont pas recherché d’emploi mais souhaitent travailler et sont disponibles pour travailler, soit souhaitent travailler mais n’ont pas recherché d’emploi et ne sont pas disponibles pour travailler.

Le taux d’activité est le rapport entre le nombre de personnes actives (en emploi ou au chômage) et la population en âge de travailler (15-64 ans).

Taux de chômage

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme…

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus.
Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.
En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA. Elle est destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie. Le montant mensuel de l’allocation ne peut pas excéder le montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA) hors forfait logement. Au 1er avril 2021, cela correspond à un montant de 497,50 €.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.
La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des bénéficiaires.
L’objectif de durée d’un parcours est de 11 mois et les conventions initiales ne peuvent être inférieures à 9 mois.
Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Le dispositif est valable jusqu’au 31 décembre 2021. Le montant de l’aide est de 5 000 € par an pendant trois ans pour un CDI et de 2 500 € par an pendant deux ans pour un CDD d’au moins 6 mois, proratisé au temps de travail effectué.
Dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution » le dispositif est renforcé temporairement pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 15 octobre 2020. L’aide passe ainsi à 7 000 € la première année, puis 5 000 € les années suivantes, dans la limite de trois ans, pour un recrutement en CDI ; 5 500 € la première année, puis 2 500 € l’année suivante, dans la limite de deux ans, pour un recrutement en CDD d’au moins six mois.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Pour en savoir plus

Insee, « Principaux indicateurs sur l’emploi, le chômage et l’activité par DOM en 2021 », Chiffres détaillés, mai 2021.

Pénicaud É., « Une photographie du marché du travail en 2021 - L’emploi augmente fortement, notamment celui des jeunes », Insee Première n° 1896, mars 2022.

Insee, « Emploi, chômage, revenus du travail - Édition 2021 », coll. Insee Références, juin 2021.

Jonzo A., « Enquête Emploi 2020 à La Réunion - Malgré la crise sanitaire, l’emploi progresse », Insee Flash La Réunion n° 199, avril 2021.