La Réunion importe en 2021 pour 6,2 milliards d’euros de biens en euros courants, soit une hausse de 16 % par rapport à 2020, après une baisse entre 2019 et 2020 (- 2,3 %) liée à la crise sanitaire (figure 1).

Comme en 2020, l’importation de biens de consommation non durables (denrées alimentaires, produits pharmaceutiques ou habillement) est stimulée par la crise sanitaire, qui modifie quelque peu les besoins et pratiques de consommation de la population et des acteurs économiques. Ces importations augmentent fortement (+ 6 % - figure 1), notamment celles de produits pharmaceutiques, de parfums, d’autres produits de beauté et d’habillement. Les biens de consommation non durables constituent toujours le principal poste des importations réunionnaises (31 % des importations). Dans le même temps, les importations d’énergie augmentent fortement en valeur (+ 61 %). Cette hausse est liée surtout à une forte augmentation des tarifs pétroliers, mais aussi à la reprise de la demande en carburants après le confinement et au regain du trafic aérien.

Après une légère baisse en 2020, les importations de biens d’équipement (30 % des importations) augmentent de 18 % en 2021, en lien avec l’investissement des entreprises qui repart à la hausse. Elles sont tirées par les importations de véhicules : celles-ci progressent bien plus en 2021 (+ 27 %) qu’elles n’avaient diminué en 2020 (- 9 %). En particulier, les importations de voitures pour les particuliers augmentent de 9 %. En outre, les besoins des entreprises et administrations en produits informatiques sont importants cette année encore (+ 6 %).

En hausse de 14 %, les achats de biens intermédiaires représentent 20 % des importations (textile, matières premières, etc.). Les importations de biens de consommation durables (meubles, appareils ménagers – 7 % des importations) restent dynamiques en 2021 (+ 20 %). C’est le cas notamment des importations d’appareils ménagers (+ 25 %), de meubles (+ 22 %) et de produits électroniques (+ 5 %) .

Comme les années précédentes, la France métropolitaine reste le principal fournisseur de La Réunion avec 59 % des importations (figure 2). Les importations en provenance de la métropole augmentent de 9 % entre 2020 et 2021. La Réunion y achète principalement des denrées alimentaires, des automobiles, des produits pharmaceutiques et de l’équipement électrique.

Avec 18 % des importations, l’Asie est le deuxième partenaire de La Réunion, en particulier la Chine et la Malaisie (6 % des importations chacun). Ces importations augmentent de 31 %, sous l’effet d’une multiplication par près de 6 du montant des achats de produits pétroliers provenant de Malaisie.

L’Union européenne et le Royaume-Uni livrent quant à eux 14 % des biens importés par La Réunion. Les importations en provenance de cette zone sont en hausse de 20 %. Il s’agit notamment de produits alimentaires et de textiles, mais aussi de biens d’équipement (voitures, machines, équipement de communication) dont les importations augmentent.

En retrait en 2020 du fait de la crise sanitaire, les importations en provenance des îles voisines et de l’Afrique reprennent en 2021 : elles représentent 245 millions d’euros. Ainsi, les importations d’Afrique augmentent de 37 %, que ce soit de l’énergie ou des véhicules provenant de l’Afrique du Sud. Les importations de produits des îles voisines augmentent de 14 %, notamment ceux en provenance de Maurice (denrées alimentaires, habillement), ainsi que les produits alimentaires venant de Madagascar dans une moindre mesure.

En comptant les produits placés sous le régime d’entrepôt douanier (poissons de la pêche australe), La Réunion exporte en 2021 pour 376 millions d’euros de biens. Les exportations repartent fortement à la hausse en 2021 (+ 28 %), après la baisse de 2020 (- 19 %) et la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Les exportations de biens de consommation non durables (56 % des exportations) et des biens d’équipement (22 %, principalement de la ré-exportation de matériels de transport) augmentent ainsi nettement (+ 27 % et + 32 % respectivement pour ces deux postes). En net retrait en 2020, les exportations des produits agroalimentaires « phares » que sont les poissons issus des mers australes (93 millions d’euros, soit 25 % des exportations) et le sucre (66 millions d’euros) augmentent fortement en 2021. Les exportations de sucre bénéficient d’une forte hausse des cours, qui compense une faible production en 2021. Les exportations de rhum sont stables (21 millions d’euros). Les exportations de produits fruitiers sont stables et restent limitées (2 millions d’euros).

Représentant 33 millions d’euros en 2021, les exportations de déchets augmentent par ailleurs très fortement (+ 71 %). Elles sont entraînées à la hausse par les exportations de déchets dangereux.

La métropole reste le principal client de La Réunion. En hausse de 17 %, les exportations vers la métropole représentent 33 % des exportations totales (figure 2). L’Asie demeure son deuxième client (21 % des exportations) et achète à La Réunion principalement des produits de la pêche. Les exportations vers l’Asie augmentent par rapport à 2020 (+ 16 %).

L’Union européenne (hors France métropolitaine) et le Royaume-Uni sont aussi un partenaire privilégié avec 19 % des exportations. La Réunion y exporte ainsi 70 % du sucre de canne. L’Espagne, le Portugal et l’Italie en sont les principaux clients.

Soutenues par Mayotte et Madagascar, 13 % des exportations sont à destination des îles voisines de l’océan Indien. Elles augmentent en 2021, notamment les ventes de biens d’équipement comme le matériel de transport ou les machines, ainsi que les denrées alimentaires à destination de Mayotte. L’alimentation pour animaux continue d’être principalement exportée à Madagascar.