En 2021, la fréquentation touristique continue d’être impactée par la crise sanitaire à La Réunion comme en métropole. Les hôtels et les hébergements collectifs touristiques réunionnais totalisent 1 277 900 nuitées (figure 1), soit une baisse de 17 % par rapport à 2019. La fréquentation est néanmoins supérieure de 30 % à celle de l’année 2020 (hors mois de mars). Le taux d’occupation des chambres s’établit à 57 % en moyenne en 2021, contre 65 % en 2019.

La fréquentation hôtelière recule pour toutes les catégories d’hébergement par rapport à 2019. Le regain de l’activité touristique au 4ᵉ trimestre permet néanmoins aux établissements haut de gamme de 3 à 5 étoiles de mieux résister, avec une baisse nettement moindre du nombre de nuitées entre 2019 et 2021 (- 9 %) que pour les établissements de 1 à 2 étoiles et non classés (- 30 %).

Par ailleurs, les hôtels de l’Ouest et du Sud s’en sortent un peu mieux que ceux du Nord-Est de l’île, qui pâtissent davantage d’un tourisme d’affaires plus limité que d’habitude : les nuitées y baissent de 13 % par rapport à 2019, contre - 21 % au Nord-Est.

En raison des restrictions aux frontières, la part de la clientèle étrangère dans la fréquentation touristique de La Réunion reste très faible : 3 % des nuitées en 2021 contre 14 % en 2019. Comme en 2020, l’activité touristique est ainsi essentiellement portée en 2021 par une clientèle française résidant à La Réunion et en France métropolitaine.

La fréquentation hôtelière fluctue au cours de l’année 2021, en fonction des restrictions sanitaires qui ont tour à tour été renforcées ou allégées. Après un mois de janvier très dynamique - le nombre de nuitées augmente de 5 % par rapport à 2019 -, la fréquentation touristique se replie fortement entre février et juin, à une période où les motifs impérieux pour voyager restreignent l’arrivée de touristes extérieurs. Un point bas est atteint en avril, au plus fort du durcissement des restrictions sanitaires, avec seulement 37 % des chambres occupées.

En juillet, l’activité touristique rebondit avec la levée d’une grande partie des mesures sanitaires en vigueur. Le nombre de nuitées est même légèrement supérieur à celui de 2019 (+ 4 %). L’embellie est néanmoins de courte durée, du fait d’un nouveau durcissement en août des mesures de restrictions lié à la dégradation de la situation sanitaire : seules 42 % des chambres sont occupées en août (66 % en 2019) et 47 % en septembre (63 % en 2019).

Au 4ᵉ trimestre, les restrictions sanitaires sont progressivement allégées, favorisant le retour de la fréquentation hôtelière à son niveau d’avant-crise. Le nombre de nuitées est ainsi supérieur de 3 % par rapport à 2019. Le taux d’occupation des chambres s’élève à 78 % (+ 5 points par rapport à 2019). Cette embellie profite surtout aux hébergements haut de gamme de 3 à 5 étoiles, dont la fréquentation augmente de 9 % par rapport à 2019, alors que celle des établissements de 1 à 2 étoiles et non classés se replie de 9 % par rapport à 2019 (figure 2).

Le regain d’activité concerne plus particulièrement les hébergements du Sud de l’île (+ 8 % par rapport à la même période de 2019) et dans une moindre mesure, ceux de l’Ouest (+3 %). Au Nord-Est de l’île, la fréquentation recule en revanche de 5 %.

Après un mois de janvier 2021 en forte hausse par rapport à 2019, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie et de la restauration pâtit fortement du recul de l’activité touristique sur la majeure partie de l’année 2021. Dès le mois de février, avec la remise en place des restrictions sanitaires et leur renforcement progressif (couvre-feu à 18 heures), le chiffre d’affaires commence à chuter. Excepté l’allègement passager des restrictions sanitaires en juillet, qui a permis une embellie éphémère de l’activité touristique, le chiffre d’affaires des restaurants comme des hôtels reste nettement inférieur à son niveau habituel jusqu’à la fin du 3ᵉ trimestre. La restauration résiste un peu mieux à la crise sanitaire car elle est moins dépendante que l’hôtellerie de la clientèle extérieure à l’île et peut avoir recours à la vente à emporter. Les chiffres d’affaires de l’hôtellerie et de la restauration retrouvent leur niveau de 2019 dès le début du 4ᵉ trimestre (figure 3).