Bilan économique 2018 - Guadeloupe
La trajectoire positive de l'économie se confirme
En 2018, l'économie de la Guadeloupe reste sur une trajectoire positive amorcée en 2015. L’emploi salarié augmente, notamment dans le secteur marchand, mais pas suffisamment pour faire refluer le taux de chômage qui reste à un niveau élevé. Les autres indicateurs montrent des signes d'amélioration : la création d'entreprises retrouve le niveau record de 2012, l’investissement est en hausse, la consommation des ménages résiste malgré une légère reprise de l' inflation. La fréquentation hôtelière, la croisière et le trafic aérien profitent de la très forte embellie du tourisme.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
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Tourisme - La hausse de la fréquentation hôtelière se poursuit Bilan économique 2018
Laurence Galli - Morvan, Insee
En 2018, le dynamisme de l’activité hôtelière en Guadeloupe se maintient pour la quatrième année consécutive, la fréquentation des hôtels est à son niveau le plus élevé depuis 2010. La clientèle, majoritairement de provenance française, continue d’augmenter et compense la baisse des arrivées de touristes étrangers. L’offre d’hébergement hôtelier diminue mais s’oriente progressivement vers le haut de gamme. La durée moyenne de séjour demeure stable.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 05
Paru le :06/06/2019
La fréquentation hôtelière augmente pour la quatrième année consécutive, mais dans une moindre mesure par rapport à l’année précédente. C'est 3,4 % de nuitées supplémentaires sur un an .
En Martinique et en Guyane, la fréquentation hôtelière est également en hausse (respectivement + 3,6 % et + 8,8 % en un an). Ce dynamisme suit la tendance nationale (+ 2,4 %).
La meilleure année depuis 2010
Avec 1 280 000 en 2018, le nombre de nuitées en Guadeloupe atteint son plus haut niveau depuis 2010. Entre 2010 et 2018, la croissance annuelle moyenne du nombre de nuitées en Guadeloupe est de 3,1 %. C’est davantage que la Martinique (+ 0,4 %), la Guyane (+ 2,2 %) et la France entière (+ 1,2 %).
Globalement, l’activité hôtelière ne semble pas impactée par le phénomène d’échouage de sargasses.
Une clientèle en hausse
En 2018, plus de 355 000 clients ont séjourné dans les hôtels de Guadeloupe, soit 4,7 % de plus en un an. Bien que la croissance ne soit pas aussi importante que l’année précédente (+ 21,8 % d’arrivées en 2017), l’année 2018 est la meilleure depuis 2010.
Cette hausse de 16 000 touristes est due essentiellement aux clients résidents du territoire français. En revanche, la clientèle arrivant de l’étranger baisse pour la première fois depuis 2014, avec 5 300 personnes de moins par rapport à 2017, soit – 8,1 %.
Aux Antilles-Guyane, la clientèle hôtelière de provenance française reste majoritaire. Elle représente 83 % des arrivées en 2018, deux points de plus qu’en 2017, alors qu’elle était de 88 % en 2010. Cette diminution profite aux arrivées de touristes étrangers.
La clientèle étrangère représente, donc, 17 % des arrivées en 2018, soit cinq points de plus qu’en 2010. Cette proportion est plus importante en Guadeloupe qu’en Martinique où elle est de 12 %, après une baisse en 2016 et 2017. L’écart est moins important avec la Guyane où les arrivées d’étrangers progresse depuis 2015 et représentent 15 % des arrivées en 2018.
Baisse de la capacité d’hébergement hôtelier
En 2018, plus de 1 090 000 chambres sont disponibles dans les hôtels de Guadeloupe sur l'ensemble de l'année. Par rapport à 2017, la capacité hôtelière est en baisse de 1,4 %, soit 15 000 chambres de moins. Malgré cette réduction, le nombre de chambres occupées (690 000 en 2018) croît de 0,6 % sur un an. Le taux d’occupation annuel progresse entre 2017 et 2018, passant de 61,8 % à 63,1 %.
Cette diminution de l’offre d’hébergement s’inscrit dans une démarche de modernisation et de montée en gamme des établissements hôteliers. Des investissements sont réalisés par les professionnels du secteur pour faire face à la concurrence des autres destinations touristiques du bassin caribéen. Ainsi, le nombre de chambres est en baisse pour les catégories d’entrée et de moyenne gamme, et augmente dans le haut de gamme.
Une occupation maximale en février
En Guadeloupe, la saison touristique s’étale d’octobre à mars, avec des taux d’occupation qui augmentent en continu durant cette période pour atteindre un pic généralement au mois de février. En 2018, le pic de février (86 %) est le meilleur taux mensuel d’occupation depuis 2010. Le reste de l’année, les taux varient entre 44 % (en septembre) et 64 % (en avril), fluctuant en fonction du calendrier des vacances scolaires.
Par ailleurs, la fréquentation se renforce en novembre et décembre 2018 par rapport à la même période en 2017 (respectivement + 2,1 % et + 6,4 % de nuitées) probablement liée à l’effet route du Rhum.
Une évolution marquée vers le haut de gamme
La hausse de la fréquentation hôtelière est portée principalement par les établissements haut de gamme: la fréquentation des hôtels de 4 ou 5 étoiles bondit en un an (+ 61,2 % de nuitées entre 2017 et 2018). Les hôtels de 3 étoiles affichent également une augmentation, mais dans une moindre mesure (+ 23,7 %).
Ces évolutions suivent l’offre en chambres qui a augmenté dans les hôtels haut de gamme et diminué dans les hôtels bas de gamme : – 13 % dans les hôtels de 1 ou 2 étoiles, – 45 % dans les hôtels non classés.
Stabilité de la durée moyenne de séjour
En 2018, la durée moyenne de séjour dans les hôtels guadeloupéens stagne : elle s’élève à 3,6 jours depuis 2016. Ce sont les touristes étrangers qui restent le plus longtemps. La durée moyenne de leur séjour augmente sur un an, passant de 4,0 jours à 4,2 jours. A contrario, la clientèle de provenance française raccourcit légèrement son séjour (3,5 jours en 2018 contre 3,6 jours en 2017). La durée moyenne de séjour varie fortement selon la période : entre 4,3 jours (en février) et 2,4 jours (en septembre).
tableauFigure 1 – Chiffres clés de la fréquentation hôtelière
Nuitées en 2018 (en millier) | Évolution2018/2017 (en %) | Évolution annuelle moyenne 2017/2012 (en %)* | |
---|---|---|---|
Guadeloupe | 1 278 | 3,4 | 2,7 |
France entière | 219 468 | 2,4 | 0,8 |
- * Taux d'évolution annuel qu'aurait connu le nombre de nuitées si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme.
tableauFigure 2 – L’augmentation du nombre de nuitées en Guadeloupe est plus importante qu’en Martinique et GuyaneÉvolution des nuitées dans les hôtels (en indice, base 100 en 2010)
Guadeloupe | Martinique | Guyane | France entière | |
---|---|---|---|---|
2010 | 100,0 | 100,0 | 100,0 | 100,0 |
2011 | 109,7 | 101,9 | 102,6 | 103,3 |
2012 | 108,1 | 97,1 | 103,6 | 103,3 |
2013 | 107,2 | 100,4 | 97,2 | 102,9 |
2014 | 95,1 | 91,1 | 95,3 | 101,3 |
2015 | 97,2 | 93,8 | 104,7 | 103,3 |
2016 | 100,1 | 91,6 | 105,9 | 102,3 |
2017 | 123,7 | 99,4 | 109,7 | 107,5 |
2018 | 127,9 | 103,0 | 119,4 | 110,1 |
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme.
graphiqueFigure 2 – L’augmentation du nombre de nuitées en Guadeloupe est plus importante qu’en Martinique et GuyaneÉvolution des nuitées dans les hôtels (en indice, base 100 en 2010)
tableauFigure 3 – Une clientèle majoritairement de provenance françaiseFréquentation des hôtels de Guadeloupe selon la provenance des clients
2018 | 2017 | Évolution 2018/2017 (en %) | Évolution 2017/2016 (en %) | |
---|---|---|---|---|
Nuitées (en millier) | 1 278 | 1 237 | 3,4 | 23,6 |
France | 1 027 | 973 | 5,6 | 20,6 |
Étranger | 251 | 264 | –4,8 | 36,2 |
Part des nuitées étrangères (en %) | 19,6 | 21,3 | –1,7 point | +2,0 points |
Arrivées (en millier) | 355 | 339 | 4,7 | 21,8 |
France | 295 | 274 | 7,8 | 19,2 |
Étranger | 60 | 65 | –8,1 | 34,2 |
Part des arrivées étrangères (en %) | 16,9 | 19,2 | –2,4 points | +1,8 point |
Taux d’occupation (en %) | 63,1 | 61,8 | +1,3 point | +5,5 points |
Nombre de chambres offertes (en millier) | 1 094 | 1 109 | –1,4 | 8,7 |
Nombre de chambres occupées (en millier) | 690 | 686 | 0,6 | 19,3 |
Durée moyenne de séjour (en jour) | 3,6 | 3,6 | /// | /// |
France | 3,5 | 3,6 | /// | /// |
Étranger | 4,2 | 4,0 | /// | /// |
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme.
tableauFigure 4 – Une occupation maximale des hôtels en début d’année en GuadeloupeÉvolution du taux d’occupation dans les hôtels de Guadeloupe en 2017 et 2018 (en %)
Guadeloupe | France entière | |
---|---|---|
janv. 17 | 75,8 | 50,2 |
févr. 17 | 79,0 | 52,8 |
mars 17 | 81,4 | 57,0 |
avr. 17 | 66,8 | 60,3 |
mai 17 | 51,0 | 61,2 |
juin 17 | 46,1 | 68,5 |
juil. 17 | 52,2 | 68,6 |
août 17 | 51,5 | 67,7 |
sept. 17 | 46,3 | 69,5 |
oct. 17 | 55,0 | 63,1 |
nov. 17 | 61,5 | 58,0 |
déc. 17 | 67,4 | 53,3 |
janv. 18 | 80,9 | 51,8 |
févr. 18 | 86,2 | 55,1 |
mars 18 | 81,9 | 59,8 |
avr. 18 | 64,4 | 60,5 |
mai 18 | 57,6 | 62,7 |
juin 18 | 46,4 | 70,5 |
juil. 18 | 52,7 | 69,7 |
août 18 | 58,8 | 69,4 |
sept. 18 | 43,9 | 70,9 |
oct. 18 | 45,5 | 64,5 |
nov. 18 | 60,6 | 58,8 |
déc. 18 | 66,6 | 52,6 |
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme.
graphiqueFigure 4 – Une occupation maximale des hôtels en début d’année en GuadeloupeÉvolution du taux d’occupation dans les hôtels de Guadeloupe en 2017 et 2018 (en %)
tableauFigure 5 – La durée moyenne de séjour en hausse pour la clientèle étrangèreÉvolution des durées moyennes de séjour selon la provenance de la clientèle hôtelière en Guadeloupe (en jour)
France | Étranger | Ensemble | |
---|---|---|---|
2010 | 3,2 | 3,5 | 3,3 |
2011 | 3,3 | 3,8 | 3,4 |
2012 | 3,3 | 4,5 | 3,4 |
2013 | 3,2 | 3,4 | 3,2 |
2014 | 3,3 | 3,8 | 3,3 |
2015 | 3,4 | 4,2 | 3,5 |
2016 | 3,5 | 4,0 | 3,6 |
2017 | 3,6 | 4,0 | 3,6 |
2018 | 3,5 | 4,2 | 3,6 |
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme.
graphiqueFigure 5 – La durée moyenne de séjour en hausse pour la clientèle étrangèreÉvolution des durées moyennes de séjour selon la provenance de la clientèle hôtelière en Guadeloupe (en jour)
tableauFigure 6 – Le haut de gamme en plein essorNombre de nuitées dans les hôtels selon la catégorie
Nuitées en 2018 (en millier) | Évolution 2018/2017 (en %) | |||
---|---|---|---|---|
Guadeloupe | France entière | Guadeloupe | France entière | |
1 ou 2 étoiles | 78 | 51 073 | -13,3 | -9,8 |
3 étoiles | 684 | 82 093 | 23,7 | 2,3 |
4 ou 5 étoiles | 287 | 57 464 | 61,2 | 6,3 |
Non classés | 229 | 28 839 | -45,0 | 23,7 |
Total | 1 278 | 219 468 | 3,4 | 2,4 |
- Source : Insee en partenariat avec la DGE et les comités régionaux du tourisme.
Les structures non-hôtelières attirent davantage les touristesvisiteurs
En Guadeloupe, les meublés de tourisme et les logements en location sont les modes d’hébergements marchands les plus sollicités : ils sont choisis par trois visiteurs sur dix. C’est davantage que les structures hôtelières (deux visiteurs sur dix). Ce sont les communes du sud de la Grande-Terre, Le Gosier, Sainte-Anne et Saint-François, qui attirent le plus de touristes. Elles comptent respectivement 40, 75 et 110 lits touristiques pour 100 habitants. La commune de Deshaies, second pôle touristique, offre 160 lits pour 100 habitants. L’accueil chez les amis ou la famille reste par ailleurs, le mode d’hébergement plébiscité par la majorité des visiteurs séjournant sur le territoire.
Source : Observatoire régional du Tourisme et Insee
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Définitions
Hôtellerie de plein-air (camping)
Les campings sont destinés à l’accueil de tentes, de caravanes, de résidences mobiles de loisirs et d’habitations légères de loisirs. Ils sont constitués d’emplacements nus ou équipés de l’une de ces installations, ainsi que d’équipements communs.
Les hébergements classés sont évalués selon trois grands axes : la qualité de confort, la qualité des services, les bonnes pratiques en matière de respect de l’environnement et d’accueil des clientèles en situation de handicap.
Nuitée
Le nombre de nuitées correspond au nombre total de nuits passées par les clients dans un établissement ; deux personnes séjournant trois nuits dans un hôtel comptent ainsi pour six nuitées de même que six personnes ne séjournant qu'une nuit.
Arrivées
Les arrivées sont le nombre total de personnes arrivées dans un établissement durant la période considérée. Elles ne sont comptées qu'une fois, au 1er jour de leur séjour, quelle que soit la durée du séjour.
Séjours
Les voyages se décomposent en « séjours » définis par le fait d'avoir passé au moins une nuit en lieu fixe. La durée des séjours est comptabilisée en nuitées.
Durée moyenne de séjour (hôtellerie, hôtellerie de plein air)
Rapport du nombre de nuitées au nombre d'arrivées de clients hébergés.
Taux d'occupation (hôtellerie, hôtellerie de plein air)
Le taux d'occupation est le rapport entre le nombre de chambres (emplacements) occupés et le nombre de chambres (emplacements) offerts par les hôtels et campings ouverts. Il diffère du taux d'utilisation qui rapporte le nombre de chambres (emplacements) occupés au nombre de chambres (emplacements) total des hôtels et campings, qu'ils soient ouverts ou fermés.
Résident (au sens du tourisme) : personne résidant en France et réalisant un séjour touristique en France.
Non-résident (au sens du tourisme) : personne résidant à l'étranger et réalisant un séjour touristique en France.