Bilan économique 2018 - Guadeloupe
La trajectoire positive de l'économie se confirme
En 2018, l'économie de la Guadeloupe reste sur une trajectoire positive amorcée en 2015. L’emploi salarié augmente, notamment dans le secteur marchand, mais pas suffisamment pour faire refluer le taux de chômage qui reste à un niveau élevé. Les autres indicateurs montrent des signes d'amélioration : la création d'entreprises retrouve le niveau record de 2012, l’investissement est en hausse, la consommation des ménages résiste malgré une légère reprise de l' inflation. La fréquentation hôtelière, la croisière et le trafic aérien profitent de la très forte embellie du tourisme.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
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Cadrage macro-économique - En 2017, accélération de la croissance Bilan économique 2018
Matthieu Cornut, Insee
En 2017, la croissance du PIB s’établit à + 3,4 % et dépasse à nouveau la dynamique nationale. L’investissement progresse tandis que la consommation des ménages ralentit légèrement pour une population qui diminue lentement entre 2012 et 2017. Les exportations comme les importations restent dynamiques.
Insee Conjoncture Guadeloupe
No 05
Paru le :06/06/2019
En 2017, le produit intérieur brut (PIB) de la Guadeloupe progresse de 3,4 % en volume. La population, estimée à 393 640 habitants au 1er janvier 2017, est en légère diminution depuis 2012. Par effet mécanique, le PIB par habitant de 23 152 euros en 2017, est en hausse de 4,1 % en euros constants par rapport à 2016. En Martinique, il est de 23 188 euros, 15 339 euros en Guyane et 34 151 euros sur la France entière.
La consommation des ménages augmente
La consommation des ménages progresse en volume de 1,0 % pour une population en baisse de 0,7 % et contribue pour + 0,6 point à la croissance. En lien avec la demande, les importations de biens de consommation courante et de biens d’équipement du foyer continuent de croître (respectivement + 4,4 % et + 8,5 % sur l’année). Les immatriculations de voitures neuves, en hausse de 13,7 %, confirment le regain de forme du secteur automobile. Les importations de produits agroalimentaires augmentent à nouveau (+ 5,5 %). L’encours des crédits à la consommation octroyés progresse toujours à un rythme soutenu, + 6,6 % après + 5,1 % en 2016 et + 7,8 % en 2015.
Le taux de chômage (22 %) diminue de deux points mais reste structurellement élevé. Il est supérieur à celui de la Martinique (18 %) et identique à celui de la Guyane (22 %).
Les créations d’entreprises en Guadeloupe atteignent leur plus haut niveau depuis 2013 : en 2017, 4 400 entreprises sont créées, soit + 7,4 % en un an.
L’inflation repart à la hausse
L’indice des prix à la consommation est en légère hausse (+ 0,7 %), après une inflation moyenne annuelle contenue entre 0,0 % et + 1,0 % au cours de la période 2013-2015 et un recul à – 0,2 % en 2016. En Martinique, l’inflation est également faible (+ 0,7 %). En Guyane et en France métropolitaine, l’inflation est légèrement plus forte (+ 1,0 %).
Les services, hors communication et les produits pétroliers, sont les plus gros contributeurs à cette hausse : le prix des services croît de 1,0 % et celui des produits pétroliers de 6,6 %.
L’investissement : une évolution contrastée
L’investissement se redresse légèrement à + 1,0 % en volume, après – 4,5 % en 2016. Il contribue pour + 0,2 point à la croissance. Il est pénalisé par la poursuite de la contraction de l’investissement public, observée depuis 2015 (– 8,2 %, après – 21,0 % en 2016 et – 5,1 % en 2015). Fortement dépendante de la commande publique, l’activité dans le secteur du bâtiment et des travaux publics se réduit encore en dépit du nombre de permis de construire délivrés qui continuent à croître. Toutefois, la baisse de l’investissement public est compensée par les prêts accordés aux entreprises dont l’encours des crédits augmente de 11,6 %. Les ménages participent également à la croissance de l’investissement : l’encours des crédits à l’habitat croît de 6,5 % après + 3,5 % en 2016.
Le commerce extérieur est dynamique
Les importations sont en hausse de 9,3 % en valeur et de 6,1 % en volume après + 1,3 % en 2016. Elles contribuent ainsi pour – 1,9 point à la croissance.
Le cours du Brent augmente de 21 %. Cette hausse renchérit mécaniquement la facture des importations de ces produits, d’autant plus que le volume importé augmente fortement de 23,9 %. La demande en carburants étant stable cette année, une partie de ces importations est stockée et contribue significativement à la croissance (+ 1,4 point).
Les importations de denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac sont en hausse (+ 5,5 % en valeur). La demande intérieure des entreprises en biens d’investissement augmente en 2017 : les importations de biens d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique sont en hausse (+ 5,5 %).
Les importations liées à l’industrie automobile augmentent également (+ 9,4 %), ainsi que celles des services de transports (+ 8,2 %) qui pèsent pour environ 12 % du total des importations.
Les exportations se portent très bien. Elles progressent de 12,0 % en volume malgré la hausse des prix du pétrole, d’où une hausse de 17,2 % en valeur.
Les ouragans Irma et Maria ont lourdement entravé la production agricole. La production de banane a été nulle au dernier trimestre 2017. Les exportations de produits de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche chutent fortement de 36,6 %. Les exportations de rhum baissent également de 5,1 % malgré une production en hausse de 9,9 % qui a bénéficié d’une très bonne campagne sucrière. La production de sucre croît par ailleurs de 41 %.
Les exportations de services de transport aérien sont particulièrement coûteuses en 2017 du fait de la forte augmentation du prix des billets d’avion. Elles augmentent de 15,3 % en valeur, mais uniquement de + 2,6 % en volume.
Les dépenses publiques de nouveau en hausse
Les dépenses des administrations publiques hors investissement augmentent de + 4,1 % en volume et contribuent pour + 1,9 point à la croissance. Cette progression s’explique par la hausse des charges de personnel, + 4,3 % dans les administrations publiques, la sécurité sociale et l’enseignement (+ 2,5 % en 2016), pour un point d’indice de la fonction publique qui évolue de + 0,9 %. Cette hausse de la rémunération s’ajoute à l’augmentation des charges de fonctionnement qui progressent de + 3,1 % dans les administrations publiques, la sécurité sociale et l’enseignement mais régressent de - 11,7 % dans le secteur de la santé.
Le tourisme est au beau fixe
L’année 2017 est un bon cru pour le tourisme. Le nombre de passagers progresse de 4,4 % soit 2 255 000 départs et arrivées à l’aéroport Pôle Caraïbe, hors transit. Les dépenses des touristes pèsent pour 4,8 % du PIB en Guadeloupe, hors effets induits.
tableauFigure 1 – La croissance accélèreTaux de croissance du PIB en volume (en %)
Guadeloupe | France entière | |
---|---|---|
2013 | 0,5 | 0,6 |
2014 | 0,7 | 1,0 |
2015 | 2,7 | 1,1 |
2016 | 0,1 | 1,2 |
2017 | 3,4 | 2,2 |
- Source : Insee, Cerom, Comptes rapides.
graphiqueFigure 1 – La croissance accélèreTaux de croissance du PIB en volume (en %)
tableauFigure 2 – L’inflation repart à la hausseÉvolution de l’indice des prix (moyenne annuelle en %)
Guadeloupe | France | |
---|---|---|
2009 | -0,1 | 0,1 |
2010 | 2,6 | 1,5 |
2011 | 2,6 | 2,1 |
2012 | 1,8 | 2,0 |
2013 | 0,9 | 0,9 |
2014 | 0,4 | 0,5 |
2015 | 0,3 | 0,0 |
2016 | -0,1 | 0,2 |
2017 | 0,8 | 1 |
- Source : Insee, CEROM, Comptes rapides.
graphiqueFigure 2 – L’inflation repart à la hausseÉvolution de l’indice des prix (moyenne annuelle en %)
tableauFigure 3 – Les dépenses publiques augmententTaux de croissance des dépenses en volume (en %)
Guadeloupe | France entière | |
---|---|---|
2013 | -0,1 | 1,5 |
2014 | 1,6 | 1,3 |
2015 | 2,1 | 1,0 |
2016 | 1,7 | 1,4 |
2017 | 4,1 | 1,3 |
- Source : Insee, Cerom, Comptes rapides
graphiqueFigure 3 – Les dépenses publiques augmententTaux de croissance des dépenses en volume (en %)
tableauFigure 4 – L’investissement repart timidementÉvolution de l’investissement en volume (en %)
Guadeloupe | France entière | |
---|---|---|
2013 | 2,2 | -0,8 |
2014 | -7,1 | -0,3 |
2015 | 2,6 | 1,0 |
2016 | -4,5 | 2,8 |
2017 | 1,0 | 4,5 |
- Source : Insee, Cerom, Comptes rapides
graphiqueFigure 4 – L’investissement repart timidementÉvolution de l’investissement en volume (en %)
tableauFigure 5 – Les échanges extérieurs sont dynamiquesTaux de croissance des échanges extérieurs en volume (en %)
Imports | Exports | |
---|---|---|
2013 | 4,2 | 11,6 |
2014 | -3,6 | -7,1 |
2015 | 1,6 | 3,0 |
2016 | 1,3 | 7,7 |
2017 | 6,1 | 12,0 |
- Source : Insee, CEROM, Comptes rapides.