Insee Conjoncture GuadeloupeBilan économique 2018 - Guadeloupe

La trajectoire positive de l'économie se confirme

En 2018, l'économie de la Guadeloupe reste sur une trajectoire positive amorcée en 2015. L’emploi salarié augmente, notamment dans le secteur marchand, mais pas suffisamment pour faire refluer le taux de chômage qui reste à un niveau élevé. Les autres indicateurs montrent des signes d'amélioration : la création d'entreprises retrouve le niveau record de 2012, l’investissement est en hausse, la consommation des ménages résiste malgré une légère reprise de l' inflation. La fréquentation hôtelière, la croisière et le trafic aérien profitent de la très forte embellie du tourisme.

Insee Conjoncture Guadeloupe
No 05
Paru le :Paru le06/06/2019
Matthieu Cornut, Insee
Insee Conjoncture Guadeloupe No 05- Juin 2019

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par l'Insee.
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Commerce extérieur - Dégradation de la balance commerciale malgré la stabilité des exportations Bilan économique 2018

Matthieu Cornut, Insee

La hausse des importations et la légère baisse des exportations augmentent le déficit de la balance commerciale de la Guadeloupe en 2018.

Insee Conjoncture Guadeloupe

No 05

Paru le :06/06/2019

En 2018, la balance commerciale de la Guadeloupe, structurellement déficitaire, s’établit à – 2,7 milliards d’euros. Les importations, dont le montant est en hausse de 5,9 %, sont les principales responsables de cette augmentation de 6,4 % du déficit commercial. Les exportations, qui baissent de 0,9 %, ne représentent que 10 % des importations. Elles ne jouent qu’un rôle très limité dans l’évolution de la balance commerciale.

Les biens d’équipement, porteurs de la hausse des importations

Le montant des importations est en hausse de 5,9 % et atteint 2,9 milliards d’euros. Cela représente une augmentation de 160 millions d’euros par rapport à 2017. Les principaux facteurs de cette hausse sont les équipements mécaniques, électriques, électroniques et informatiques, les matériels de transport (dont l’industrie automobile) ainsi que les autres produits industriels. Ces trois secteurs représentent les deux tiers des importations sur le territoire.

Malgré la hausse des cours du pétrole, les importations d’hydrocarbures et de produits issus des industries extractives sont en baisse de 2,7 %. Les importations de produits pétroliers raffinés restent stables.

Les produits alimentaires, en hausse de 2,3 %, représentent toujours un sixième des importations de marchandises sur le territoire.

Les produits pétroliers font fléchir les exportations

Le niveau des exportations s’établit en 2018 à 280 millions d’euros, soit une légère baisse de 0,9 %, qui participe à la détérioration de la balance commerciale.

Le commerce de produits pétroliers raffinés fléchit de 29 %, après la forte hausse de 2017, liée à l’exportation temporaire d’hydrocarbures vers la Guyane. Les exportations de denrées alimentaires sont également orientées à la baisse (– 12,7 %) subissant les effets de l’ouragan Maria sur la production de bananes, fin 2017 et début 2018. Les biens d’équipement sont également en fort recul avec un montant des exportations qui diminue d’un tiers.

Les matériels de transport permettent de limiter la baisse générale, leurs exportations ayant augmenté de 70,8 %. En particulier, les exportations de produits issus de l’industrie automobile ont plus que doublé, tout comme les exportations de navires de plaisance qui passent de 19 à 38 millions d’euros.

Deux tiers des importations en provenance de la métropole

Avec une croissance de 5,4 %, les importations en provenance de la France métropolitaine contribuent de moitié à la hausse globale. Avec deux tiers des importations, l’Hexagone reste le premier fournisseur de biens pour la Guadeloupe. Celles en provenance du reste de l’Union Européenne progressent encore plus fortement (+16,3 %).

La Guadeloupe limite la facture de ses importations avec une importante baisse des biens en provenance de la Martinique (– 24,7 %) et des États-Unis (– 18,1 %). En revanche, une hausse des importations est observée depuis la Guyane (+ 4,0 %) et des autres pays de la Caraïbe (+ 40,7 %).

Les importations de marchandises en provenance du reste du monde sont en hausse de 26 %.

Les exportations vers la Métropole et la Caraïbe limitent la baisse de la balance commerciale

Les exportations à destination de la Guyane et de l’Union Européenne (hors France) baissent respectivement de 37 % et 39 %. À l’inverse, les exportations à destination de la France métropolitaine et de la Martinique se portent bien (respectivement + 20 % et 22 %). Les exportations vers les pays de la Caraïbe sont également orientés à la hausse (+ 46,8 %).

Le principal débouché de la Guadeloupe demeure la France. Trois quarts des marchandises exportées sont à destination du reste de la France, dont la moitié pour la France métropolitaine.

Figure 1La balance commerciale se dégradeÉvolution des importations et exportations (en millions d'euros)

La balance commerciale se dégrade
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Importations 2 731 2 590 2 590 2 528 2 775 2 933
Exportations 263 205 209 223 283 280
Solde des échanges -2 468 -2 385 -2 381 -2 305 -2 492 -2 653
  • Source : Douanes, calculs Insee.

Figure 2La France métropolitaine reste la principale destination des exportationsRépartition des exportations selon leur destination de 2013 à 2018 (en million d'euros)

La France métropolitaine reste la principale destination des exportations
France métropolitaine Guyane Martinique Union européenne (hors France) États-Unis Caraïbe hors ACP Caraïbe ACP Autres
2013 114 33 72 10 11 1 2 19
2014 115 9 47 16 3 1 1 13
2015 99 9 47 28 5 2 2 16
2016 113 10 40 27 9 2 4 18
2017 102 76 36 31 7 6 5 20
2018 122 48 44 19 6 8 9 24
  • Source : Douanes, calculs Insee.

Figure 2La France métropolitaine reste la principale destination des exportationsRépartition des exportations selon leur destination de 2013 à 2018 (en million d'euros)

  • Source : Douanes, calculs Insee.

Figure 3La France métropolitaine, principal fournisseur de la GuadeloupeRépartition des importations selon leur provenance de 2013 à 2018 (en million d'euros)

La France métropolitaine, principal fournisseur de la Guadeloupe
France métropolitaine Union européenne hors France Etats-Unis Martinique Chine Caraïbe ACP Caraïbe hors ACP Guyane Autres
2013 1 476 389 307 73 95 78 138 6 169
2014 1 454 284 244 175 115 47 50 7 215
2015 1 463 308 194 140 120 108 57 7 194
2016 1 523 321 137 111 108 77 65 8 180
2017 1 622 328 262 121 109 50 51 7 226
2018 1 710 381 215 91 110 80 62 7 283
  • Source : Douanes, calculs Insee.

Figure 3La France métropolitaine, principal fournisseur de la GuadeloupeRépartition des importations selon leur provenance de 2013 à 2018 (en million d'euros)

  • Source : Douanes, calculs Insee.

Figure 4Les importations sont en hausseMontants et évolutions des importations et des exportations par activité (en million d'euros et %)

Les importations sont en hausse
Importations Exportations
Valeur Évolution en 2018 Valeur Évolution en 2018
AZ - Agriculture, sylviculture et pêche 65,4 1,7 18,9 -17,7
DE - Hydrocarbures naturels, autres produits des industries extractives, électricité, déchets 30,2 -2,7 14,8 36,0
C1 - Denrées alimentaires, boissons et produits à base de tabac 470,2 2,3 62,2 -12,7
C2 - Produits pétroliers raffinés et coke 431,5 0,3 52,0 -28,7
C3 – Équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique 508,6 14,9 16,1 -29,3
C4 - Matériels de transport 389,8 9,8 67,5 70,8
dont industrie automobile 294,3 12,7 9,3 122,1
C5 - Autres produits industriels 1 024,6 5,4 47,4 13,5
dont pharmacie 163,9 -1,5 1,5 -16,7
Autres 19,1 -6,9 1,2 75,7
Total 2 939,3 5,9 280,1 -0,9
  • Source : Douanes, calculs Insee.