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Insee Conjoncture Guyane · Juin 2025 · n° 34
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2024 - Guyane Une économie dynamique mais sous tension

En 2024, l’économie de la Guyane reste soutenue par sa dynamique démographique. Celle-ci constitue le principal moteur de la croissance économique régionale, en stimulant la consommation, l’emploi public et privé, la demande de logements et d’équipements collectifs. Toutefois, ce moteur ralentit et met en lumière des tensions économiques structurelles.

Insee Conjoncture Guyane
No 34
Paru le :Paru le26/06/2025

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.

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Démographie d’entreprises - Le rythme des créations d’entreprises se maintient en Guyane Bilan économique 2024

Valérie Prosper (Insee)

En Guyane, 3 540 entreprises sont créées en 2024, en hausse de 5,9 % par rapport à 2023. La moitié des nouvelles immatriculations sont enregistrées sous le statut juridique de la micro-entreprise. En revanche, celles sous le régime d’entreprises individuelles classiques continuent à baisser. La création d’entreprise est en hausse dans tous les secteurs d’activité. Près de la moitié des fondateurs d’entreprises individuelles classiques et sous le statut de micro-entreprises, sont des femmes. Trois nouvelles entreprises sur quatre s’installent dans la Communauté d’Agglomérations du Centre Littoral. Enfin, le nombre de défaillances d’entreprises est en baisse.

Insee Conjoncture Guyane

No 34

Paru le :26/06/2025

Avertissement sur les créations d'entreprises

En 2023, le suivi des créations d’entreprises a été perturbé par la mise en place du guichet unique de formalités des entreprises, fragilisant les résultats sur cette année. L’impact sur le volume annuel total est toutefois limité.

Le rythme de créations d’entreprises reste soutenu

En Guyane, avec 3 540 nouvelles entreprises en 2024, soit +5,9 % en un an après +8,3 % en 2023, les créations d’entreprises continuent d’augmenter, et ce depuis 2018 (figure 1).

Les créations d’entreprises progressent légèrement en Guadeloupe (+1,5 %) et régressent en Martinique (-18,3 %). En France, les créations repartent à la hausse (+5,7 %) après un net ralentissement observé depuis 2021.

Figure 1Évolution des créations d'entreprises - Guyane

Évolution des créations d'entreprises - Guyane
Période Sociétés Entreprises individuelles classiques Micro-entrepreneurs Ensemble
2018 871 363 684 1 918
2019 806 451 703 1 960
2020 744 371 895 2 010
2021 1 164 409 1 379 2 952
2022 1 132 408 1 547 3 087
2023 1 254 374 1 715 3 343
2024 1 395 347 1 798 3 540
  • Note : Nombre de créations brutes.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 1Évolution des créations d'entreprises - Guyane

  • Note : Nombre de créations brutes.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, SIDE.

La hausse des créations de micro-entreprises et de sociétés se poursuit

En 2024, les créations d’entreprises se font principalement sous les formes juridiques de la micro-entreprise et sociétés avec respectivement 50,8 % et 39,4 % des immatriculations. Ces deux catégories juridiques atteignent un nombre de créations annuelles inégalé par le passé. En 2024, les nouvelles sociétés progressent de 11,2 % avec 1 400 immatriculations alors que les nouvelles micro-entreprises augmentent de 4,8 %, soit 1 800 créations (figure 2).

Depuis 2020, les créations d’entreprises individuelles classiques baissent continuellement. Avec 30 immatriculations de moins qu’en 2023, elles représentent moins de 10 % de l’ensemble des créations.

Figure 2Nombre et évolution des créations d’entreprises par type

(en %)
Nombre et évolution des créations d’entreprises par type ((en %))
Zonage Nombre de créations en 2024 Évolution de l’ensemble (%)
Sociétés Entreprises individuelles classiques Micro-entrepreneur Ensemble 2023 - 2024 Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 ¹
Guyane 1 395 347 1 798 3 540 5,9 11,8
France entière 284 564 110 480 716 194 1 111 238 5,7 7,0
  • ¹ : Évolution qui aurait été observée pour les créations d'entreprises pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Note : Données brutes.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, SIDE.

Les créations progressent dans tous les secteurs

Le premier secteur de création d’entreprises en Guyane reste celui des services aux entreprises, avec 32,1 % de l’ensemble des créations en 2024. Dans ce secteur, le régime du micro-entrepreneur marque un net ralentissement, avec une croissance de +6,1 % après +29,1 % en 2023. À l’inverse, les sociétés progressent plus fortement (+11,2 % contre +1,8 %). Pour l’ensemble des nouvelles entreprises du secteur, les créations augmentent de +8,6 % après +14,4 % l’année précédente (figure 3).

Le secteur du commerce, des transports, de l’hébergement et de la restauration arrive en deuxième position, avec 30,7 % des créations. La progression y est plus modérée, à +4,7 % sur un an. Cette dynamique s’appuie principalement sur le rebond des entreprises individuelles (+17,8 %) et des sociétés (+12,2 %), tandis que les micro-entreprises enregistrent un léger recul (-1,1 %).

Avec 550 nouvelles entreprises, la construction regroupe, comme en 2023, 15 % de l’ensemble des créations, en progression de 4,9 % sur un an. Les entreprises individuelles reculent fortement, avec 47,1 % d’immatriculations en moins en 2024. La création d’entreprises continue en revanche d’augmenter, de 27,7 % pour les micro-entreprises et de 7 % pour les sociétés, malgré un ralentissement pour ces dernières qui enregistraient une croissance de 25,7 % en 2023.

Les services aux particuliers enregistrent également 550 nouvelles entreprises, en hausse de 1,5 % sur un an. Cette progression est portée par les sociétés (+17,9 %) et les micro-entreprises (+4,9 %), tandis que les entreprises individuelles accusent un fort repli (-21,0 %).

Le secteur industriel est marginal en volume de création : il ne représente que 6,0 % des nouvelles entreprises. Sur les 210 nouvelles entités de ce secteur, la moitié relève du régime des micro-entreprises. Tous les régimes sont en hausse : +38,5 % pour les entreprises individuelles et +17,8 % pour les sociétés.

Figure 3Évolution entre 2023 et 2024 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Guyane

(en %)
Évolution entre 2023 et 2024 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Guyane ((en %))
Secteur Sociétés Entreprises individuelles classiques Micro-entrepreneurs Ensemble
Ensemble 11,2 -7,2 4,8 5,9
Industrie 17,8 38,5 5,9 12,8
Construction 7,0 -47,1 27,7 4,9
Commerce, transport, hébergement, restauration 12,2 17,8 -1,1 4,7
Services aux entreprises 11,2 10,8 6,1 8,6
Services aux particuliers 17,9 -21,0 4,9 1,5
  • Note : Données brutes.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, SIDE.

Figure 3Évolution entre 2023 et 2024 du nombre de créations d'entreprises par secteur - Guyane

  • Note : Données brutes.
  • Champ : Ensemble des activités marchandes non agricoles.
  • Source : Insee, SIDE.

Une entreprise individuelle sur deux est créée par une femme

En 2024, 1 010 entreprises individuelles, classiques et micro-entreprises regroupées, sont créées par des femmes, soit 1,8 % de plus qu’en 2023 [figure complémentaire 2 ; pour en savoir plus (1)]. Ainsi, les femmes sont à l’origine de 47 % des créations d’entreprises individuelles [figure complémentaire 1 ; pour en savoir plus (1)]. Cette proportion est stable par rapport à 2023 alors qu’elle était de 41 % en 2019. Le régime de micro-entreprise est largement préféré (82 % en 2024) au régime classique d’entreprise individuelle, par l’entreprenariat féminin, quel que soit le secteur d’activité. Sur dix entreprises individuelles créées par des femmes, huit le sont dans le secteur du commerce, transports et services divers, qui englobe notamment les activités de services administratifs ainsi que l’hébergement et la restauration. Près de la moitié des entreprises créées dans l’industrie ont une femme à leur tête.

Les créations d’entreprises restent concentrées sur la CACL

La Communauté d’Agglomération du Centre Littoral (CACL) concentre les trois quarts des nouvelles immatriculations, alors qu’elle regroupe 54 % de la population guyanaise en âge de travailler (15-64 ans) (figure 4). La dynamique y demeure soutenue, avec une progression de 5,5 % des créations par rapport à 2023. La Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais (CCOG) représente 14 % des nouvelles entreprises alors qu’elle concentre près d’un tiers de la population en âge de travailler. Si le territoire enregistre le rythme de créations d’entreprises le plus soutenu des intercommunalités de la région (+9,9 % de créations sur un an), la dynamique reste insuffisante au regard du déséquilibre entre structure démographique et nombre de créations d’entreprises dans l’Ouest. La Communauté de Communes des Savanes (CCDS) compte 10 % des créations en 2024, une part similaire à l’année précédente et en rapport avec la population en âge de travailler (11 %). Enfin, la Communauté de Communes de l’Est Guyanais (CCEG) reste en retrait, avec moins de 1 % des nouvelles entreprises, pour une population en âge de travailler représentant 3 % de l’ensemble régional. Ce déséquilibre est inchangé par rapport à 2023.

Figure 4Les créations d’entreprises par intercommunalité en Guyane

(en %)
Les créations d’entreprises par intercommunalité en Guyane ((en %))
Intercommunalités Créations en 2024 (en nombre) Evolution entre 2023 et 2024 Créations en 2024 Répartition de la population des 15-64 ans
Communauté d’Agglomération du Centre Littoral 2 665 6 75 54
Communauté de Communes de l’Ouest Guyanais 499 10 14 32
Communauté de Communes des Savanes 356 4 10 11
Communauté de Communes de l’Est Guyanais 20 -5 1 3
Ensemble 3 540 6 100 100
  • Sources : Insee, SIDE et Recensement de population 2021.

Les défaillances d’entreprises sont en baisse

En 2024, 60 entreprises font l’objet d’une liquidation en Guyane (figure 5). En France, la croissance du nombre de défaillances ralentit avec une hausse de 17,4 % en 2024 (66 000 entreprises de moins sur l’année) qui fait suite à une augmentation de 36,5 % en 2023.

Figure 5Nombre et évolution des défaillances d'entreprises

Nombre et évolution des défaillances d'entreprises
Zonage Défaillances en 2024 (nombre) Évolution entre 2023 et 2024 (%)
Guyane 55 -12,7
France entière 66 088 17,4
  • Note : Données brutes, en date de jugement.
  • Source : Fiben, Banque de France.
Publication rédigée par :Valérie Prosper (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Création d'entreprise / Réactivation d'entreprise :

Une création d'entreprise correspond à la mise en œuvre d'une nouvelle combinaison de facteurs de production avec pour restriction qu'aucune autre entreprise ne soit impliquée dans cet évènement.

Cessation d'entreprise :

Il s'agit de l'arrêt total de l'activité économique de l'entreprise.

Il ne faut pas confondre la notion de défaillance avec la notion plus large de cessation. Les liquidations qui font suite à une défaillance ne représentent qu'une partie, variable avec le temps et le secteur d'activité, de l'ensemble des cessations.

Défaillance d'entreprise :

Une unité légale est en situation de défaillance ou de dépôt de bilan à partir du moment où une procédure de redressement judiciaire est ouverte à son encontre.

Micro-entrepreneur :

Un micro-entrepreneur bénéficie du régime de même nom (appelé auto-entrepreneur jusque 2014), qui offre des formalités de création d'entreprise allégées et un mode de calcul et de paiement simplifié des cotisations sociales et de l'impôt sur le revenu. Il s’applique aux entrepreneurs individuels qui en font la demande, sous certaines conditions.

Services rendus aux entreprises :

Les services rendus aux entreprises regroupent globalement les activités scientifiques et techniques et les services administratifs et de soutien.

Services rendus aux particuliers :

Les services aux particuliers se caractérisent par la mise à disposition d'une prestation technique ou intellectuelle principalement à destination des particuliers (ou ménages), même si certains d’entre eux concernent également les entreprises.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Nomenclature agrégée 2008 / NA 2008 :

Avec le passage à la NAF rév. 2 (nomenclature d'activités française révisée au 1er janvier 2008), la nomenclature économique de synthèse (NES) associée à la NAF rév. 1 disparaît en tant que telle. En effet, cette nomenclature strictement française ne permettait pas de comparaisons internationales car elle ne s'emboîtait pas dans l'arborescence de la CITI et de la NACE.

La NAF rév. 2 contient deux niveaux agrégés « standard » : les sections et divisions en, respectivement, 21 et 88 postes. Ces niveaux sont communs à la nomenclature internationale d'activités CITI rév. 4, à la nomenclature européenne d'activités NACE rév. 2 et à la NAF rév. 2.

Il était toutefois nécessaire de disposer de niveaux de regroupements supplémentaires pour répondre aux besoins de l'analyse économique et de la diffusion en matière de données de synthèse.

Sept niveaux d'agrégation sont ainsi associés à la NAF rév. 2, dénommés « A xx » où xx représente le nombre de postes du niveau. Ils constituent la nomenclature agrégée (NA) :

· A 10 : niveau international, regroupement de sections ;

· A 17 : niveau français intermédiaire entre les niveaux A 10 et A 38.

Au niveau des sections (A 21), l'industrie manufacturière est détaillée en cinq postes et, inversement, certaines activités de services sont regroupées.

· A 21 : sections, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 38 : niveau international, intermédiaire entre sections et divisions ;

· A 64 : niveau européen, intermédiaire entre les niveaux A 38 et divisions (A 88), provisoire ;

· A 88 : divisions, niveau standard de l'arborescence de la NAF rév. 2 ;

· A 129 : niveau français intermédiaire entre les niveaux divisions (A 88) et groupes.

Entreprise :

L'entreprise est la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes.

Établissement / Siret :

L'établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services : ce peut être une usine, une boulangerie, un magasin de vêtements, un des hôtels d'une chaîne hôtelière, la « boutique » d'un réparateur de matériel informatique...

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