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Insee Conjoncture Guyane · Juin 2025 · n° 34
Insee Conjoncture GuyaneBilan économique 2024 - Guyane Une économie dynamique mais sous tension

En 2024, l’économie de la Guyane reste soutenue par sa dynamique démographique. Celle-ci constitue le principal moteur de la croissance économique régionale, en stimulant la consommation, l’emploi public et privé, la demande de logements et d’équipements collectifs. Toutefois, ce moteur ralentit et met en lumière des tensions économiques structurelles.

Insee Conjoncture Guyane
No 34
Paru le :Paru le26/06/2025

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.

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Chômage et politiques de l’emploi - Les dynamiques sont contrastées sur le marché du travail guyanais Bilan économique 2024

Geoffray Simon (Insee)

En 2024, le marché du travail guyanais présente des dynamiques contrastées. Le chômage augmente, tandis que le halo du chômage diminue. Le nombre de demandeurs d’emploi atteint un niveau record, suggérant une meilleure mobilisation des publics auparavant éloignés de l’emploi. Dans le même temps, les aides à l’emploi ralentissent, les contrats aidés reculent nettement et l’accompagnement des jeunes se replie. À l’inverse, l’apprentissage continue de progresser.

Insee Conjoncture Guyane

No 34

Paru le :26/06/2025

Avertissement sur les demandeurs d'emploi en fin de mois

Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi pour le plein emploi, les demandeurs et bénéficiaires du RSA, les jeunes en recherche d'emploi accompagnés par les missions locales et les personnes en situation de handicap suivies par Cap emploi sont systématiquement inscrits à France Travail à compter de janvier 2025. Pour tenir compte de ces évolutions, la Dares et France Travail mettent en œuvre les recommandations du groupe de travail du Conseil national de l’information statistique (Cnis) : en particulier des indicateurs complémentaires (hors bénéficiaires du RSA et jeunes en CEJ, Pacea ou AIJ) sont mis à disposition pour appréhender les évolutions conjoncturelles.

Ces séries alternatives sur les inscrits à France Travail sont diffusées pour l’année 2025 dans les tableaux de bord de la conjoncture et notes trimestrielles ; cependant, pour le bilan économique portant sur 2024, les séries alternatives ne sont pas retenues, afin de garder un niveau de détail plus fin des données, et en raison d’un impact limité de la loi pour le plein emploi, à l’échelle de l’année 2024.

Sur le dernier trimestre de 2024, une évolution dans le formulaire d’actualisation a conduit à augmenter le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A d’environ 36 000 au niveau national, et à réduire d’autant le nombre de demandeurs d’emploi en catégories B et C.

Le chômage augmente, le halo du chômage diminue

En Guyane, le chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) concerne 17 % de la population active âgée de 15 ans ou plus en 2024. Après avoir atteint son plus bas niveau jamais mesuré en 2022 (13 %), le taux de chômage augmente nettement sur un an (+3 points sur un an). Il est de 10 points plus élevé qu’en France hors Mayotte (7 %). Cette hausse du chômage en Guyane est liée à la croissance insuffisante de l’emploi salarié pour compenser l’arrivée des jeunes sur le marché du travail.

Figure 1Taux de chômage trimestriel

(en % de la population active)
Taux de chômage trimestriel ((en % de la population active))
Zonage 2024 T1 2024 T2 2024 T3 2024 T4 Évolution 2024 T4 / 2023 T4 (points de %)
Guyane 16,1 18,8 17,5 15,2 -1,3
Taux de chômage « lissé » - Guyane 15,9 16,8 17,3 17,6 2,8
France hors Mayotte 7,5 7,3 7,4 7,3 -0,2
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 2Évolution du taux chômage trimestriel

(en % de la population active)
Évolution du taux chômage trimestriel ((en % de la population active))
Période Guyane Taux de chômage « lissé » - Guyane France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2018 19,1 18,9 8,8
1ᵉ trim. 2019 17,5 19,5 8,8
2ᵉ trim. 2019 20,4 19,7 8,4
3ᵉ trim. 2019 19,9 19,5 8,3
4ᵉ trim. 2019 19,6 18,8 8,2
1ᵉ trim. 2020 16,4 17,6 7,9
2ᵉ trim. 2020 8,8 16,5 7,1
3ᵉ trim. 2020 18,7 15,6 9,0
4ᵉ trim. 2020 20,6 14,9 8,1
1ᵉ trim. 2021 12,3 14,4 8,2
2ᵉ trim. 2021 12,8 13,9 7,9
3ᵉ trim. 2021 16,3 13,6 7,9
4ᵉ trim. 2021 13,6 13,4 7,4
1ᵉ trim. 2022 15,3 13,3 7,4
2ᵉ trim. 2022 13,0 13,2 7,4
3ᵉ trim. 2022 13,4 13,2 7,2
4ᵉ trim. 2022 11,0 13,2 7,1
1ᵉ trim. 2023 13,3 13,1 7,1
2ᵉ trim. 2023 13,5 13,4 7,2
3ᵉ trim. 2023 12,0 14,0 7,4
4ᵉ trim. 2023 16,5 14,8 7,5
1ᵉ trim. 2024 16,1 15,9 7,5
2ᵉ trim. 2024 18,8 16,8 7,3
3ᵉ trim. 2024 17,5 17,3 7,4
4ᵉ trim. 2024 15,2 17,6 7,3
  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

Figure 2Évolution du taux chômage trimestriel

  • Notes : Données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS.
  • Avertissement : Dans les DOM, contrairement aux départements de métropole, les séries de taux de chômage localisés sont directement issues d'une enquête par sondage. En conséquence, une part d'aléa est susceptible d'introduire du bruit à court terme dans les données. Dans les notes de conjoncture régionales, les séries de taux de chômage localisés sont ainsi complétées par des séries lissées représentant la tendance annuelle sous-jacente. Pour étudier les effets structurels et de long terme, les séries de taux de chômage en moyenne annuelle sont à privilégier.
  • Source : Insee, taux de chômage localisés.

La définition du chômage au sens du BIT est restrictive et exclut de nombreuses personnes pourtant proches du chômage. Ainsi, la population inactive, au sens du BIT, comprend les personnes qui ne sont ni en emploi, ni au chômage. Parmi elles, certaines souhaitent travailler mais ne sont pas comptabilisées dans le chômage : soit parce qu’elles ne cherchent pas d’emploi, par découragement notamment, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles pour en prendre un. Ces personnes se trouvent à la frontière du chômage et en constituent le halo.

La part de la population dans le halo autour du chômage diminue, passant de 20,7 % à 18,4 % en 2024. Cependant, le halo autour du chômage est quatre fois supérieur à la France métropolitaine (4,4 %).

Le halo du chômage étant souvent une situation transitoire entre le chômage et l’inactivité hors halo, cette baisse du halo du chômage s’explique par un retour vers la recherche active d’emploi, en cohérence avec la hausse du chômage au sens du BIT. Ces variations conjointes reflètent une fragilité structurelle du marché du travail, en particulier des personnes peu qualifiées dans la région.

En 2024, la part du chômage et du halo du chômage est stable par rapport à 2023 et concerne 27,2 % de la population en âge de travailler (figure 3).

Figure 3Le chômage et son halo en Guyane

(en %)
Le chômage et son halo en Guyane ((en %)) - Lecture : En Guyane, en 2024 , 27,2 % de personnes en âge de travailler sont soit au chômage, soit dans le halo du chômage.
Indicateurs 2023 2024
Taux de chômage au sens du BIT 14,0 17,0
Part du chômage (au sein de la population en âge de travailler) 7,2 8,8
Part du halo du chômage (au sein de la population en âge de travailler) 20,7 18,4
Part du chômage et du halo du chômage (au sein de la population en âge de travailler) 27,9 27,2
  • Lecture : En Guyane, en 2024 , 27,2 % de personnes en âge de travailler sont soit au chômage, soit dans le halo du chômage.
  • Champ : Personnes vivant en logement ordinaire, de 15 ans ou plus, restreint géographiquement pour la Guyane.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2024.

Le nombre des demandeurs d’emplois atteint un niveau record

Au quatrième trimestre 2024, la Guyane comptabilise 28 190 demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B et C à France Travail, dont 23 410 en catégorie A (demandeurs sans activité). Ces chiffres traduisent une hausse importante par rapport au dernier trimestre 2023 (+2 530 demandeurs d’emplois supplémentaire, en hausse de 9,9 %), induisant une pression accrue sur l’ensemble des structures d’accompagnement et de pilotage des politiques de l’emploi qui œuvrent dans la région (figure 4). Fin 2024, les effectifs inscrits à France Travail sont à un niveau jamais atteint, et cela avant même la mise en œuvre de la loi plein emploi qui rendra obligatoire l’inscription des bénéficiaires du RSA à partir de 2025.

Les femmes représentent toujours 60 % des demandeurs d’emploi en catégories ABC. Elles sont néanmoins davantage touchées par la progression des inscriptions à France Travail, avec une évolution annuelle de +11,3 %, contre +7,8 % pour les hommes. Le nombre des 25 à 49 ans, tranche d’âge qui concentre 61 % des demandeurs, s’accroît de 11,9 % sur un an, confirmant les difficultés de maintien en emploi pour les salariés. Le nombre de jeunes inscrits progresse de 8,2 % en un an, mais leur part reste limitée (18 % des demandeurs d’emploi), du fait d’un moindre recours à l’inscription, souvent liée à une absence de droits à indemnisation en raison de carrières encore trop fragmentées ou courtes.

Figure 4Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2024 Évolution 2024 T4 / 2023 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 11 250 9 050 39,9 38,7 7,8 8,0
Femmes 16 940 14 370 60,1 61,4 11,3 13,0
Moins de 25 ans 5 040 4 260 17,9 18,2 8,2 8,1
De 25 à 49 ans 17 070 13 980 60,6 59,7 11,9 13,5
50 ans ou plus 6 080 5 180 21,6 22,1 5,9 7,0
Inscrits depuis un an ou plus 7 240 nd 25,7 nd 14,4 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 2 500 nd 8,9 nd 2,9 nd
Guyane 28 190 23 410 100,0 100,0 9,9 10,9
France hors Mayotte 5 491 700 3 135 000 100,0 100,0 1,8 3,5
  • nd : Données non disponibles.
  • Note : Données CVS-CJO.
  • Avertissement : Le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : France Travail-Dares, STMT.

La hausse de la demande d’emploi est davantage marquée dans la CACL

Contrairement à l’année passée, la hausse du nombre de demandeurs d’emploi est principalement portée par la Communauté d'Agglomération du Centre Littoral, qui concentre à elle seule plus de la moitié des inscrits à France Travail et enregistre une hausse de +12,3 % sur un an. Cette croissance s’explique en partie par l’attractivité de la CACL qui regroupe les trois quarts des entreprises et la majorité des emplois, donc des opportunités d’insertion. L’Ouest guyanais connaît également une hausse marquée avec une progression de +8 %, reflet d’une pression continue sur le marché du travail dans cette zone en forte croissance démographique. Les Savanes affichent une progression plus contenue (+4,6 %).

La hausse du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail ne traduit pas nécessairement une dégradation du marché du travail. Elle peut refléter une meilleure identification des publics dits "invisibles", c’est-à-dire des personnes auparavant éloignées des dispositifs d’accompagnement. Leur inscription marque une intégration progressive dans le marché du travail, via le service public de l’emploi. C’est la première étape d’un suivi personnalisé et d’une montée en compétences. Cette évolution peut traduire ainsi un élargissement du champ des bénéficiaires, plutôt qu’une seule dégradation conjoncturelle du marché du travail.

Les aides à l’emploi ralentissent

Les aides publiques à l’embauche prennent la forme de subventions ou d’exonérations diverses et visent certains publics ou territoires. En 2024, bien que les aides à l’emploi continuent de cibler l’apprentissage, l’Insertion par l’Activité Économique (IAE) et les Parcours Emploi Compétences (PEC), seules les entrées en apprentissage progressent, les autres dispositifs ralentissent. Ces aides concernent 5 030 contrats d’alternance ou de contrats aidés, en baisse de 3,5 % sur un an (figure 5).

Figure 5Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Guyane

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Guyane
Type d'aide  2023   2024 
Aides à l'emploi (p) 5 211 5 027
dont contrats aidés (p) 3 646 3 395
Parcours emploi compétences (PEC) 1 955 1 892
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) (p) 267 217
Insertion par l'activité économique (IAE) (p) 1 424 1 286
dont contrats en alternance 1 565 1 632
Apprentissage 1 271 1 353
Contrats de professionnalisation 294 279
Accompagnement des jeunes 4 878 4 521
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 1 136 1 220
Contrat d’engagement jeune 3 742 3 301
dont premières entrées 3 027 2 504
Emplois francs (p) 252 218
  • (p) : Année 2024 provisoire.
  • Note : Extraction du 31/03/2025. Les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares.

La voie de l’apprentissage progresse

L’alternance permet à une entreprise de recruter et former un jeune à moindre coût. En 2024, l’alternance progresse encore (+4,3 %), mais plus modérément qu’en 2023, représentant 1 630 alternants. Cette dynamique est toujours portée par l’apprentissage avec 1 350 contrats signés (+6,5 %), dont 96 % dans le secteur privé. Six apprentis sur dix sont inscrits dans le supérieur [Pour en savoir plus(2)]. Si le contrat d’apprentissage vise une formation diplômante permettant l'obtention d’un diplôme d’État ou un titre reconnu, le contrat de professionnalisation propose une formation qualifiante, aboutissant à l'acquisition d'une qualification professionnelle. Moins valorisés toutefois, ces contrats de professionnalisation ne représentent que deux alternants sur dix. Leur nombre recule pour la deuxième année consécutive (- 5,1 % sur un an).

Les contrats aidés sont en net repli

En Guyane, les entrées dans les dispositifs de contrats aidés poursuivent leur recul en 2024, avec 3 400 entrées recensées contre 3 650 en 2023. Ces dispositifs enregistrent une baisse de 6,9 %.

Représentant toujours plus de la moité des contrats aidés, les signatures de PEC ralentissent en 2024 (-3,2 %) en raison de baisses de dotations sur ce dispositif. Bien adapté à une frange de la population en grandes difficultés sociale et professionnelle en Guyane, 1 290 contrats dans l’insertion par l’activité économique (IAE) sont prescrits, en baisse de 9,7 % sur un an (après une croissance de 20 % en 2023). Ce ralentissement est également lié un une baisse des dotations budgétaires, mais il s’explique aussi par une fragilisation des structures porteuses de l’IAE en Guyane. Avec quatre contrats aidés sur dix, la proportion de l’IAE est quasi stable. Destinés au secteur marchand de l’économie, les contrats initiative emploi (CUI-CIE) poursuivent leur baisse en 2024 (-18,7 % après -44,6 % en 2023).

Les dispositifs d’accompagnement des jeunes affichent des bilans contrastés

En 2024, 4 520 jeunes bénéficient d’un accompagnement dans leurs démarches d’insertion professionnelle, soit une baisse de 7,3 % par rapport à l’année précédente tout en restant au-dessus des 4 000 accompagnements financés en 2022.

Le contrat d’engagement jeune (CEJ), ciblant les 16-25 ans les plus éloignés de l’emploi, s’adresse prioritairement aux personnes en situation de précarité, sans qualification ou exposée au risque d’exclusion professionnelle. Ce dispositif intensif repose sur un engagement réciproque : le jeune perçoit une allocation sous condition d’assiduité, en contrepartie de sa participation à un parcours vers l’emploi.

En 2024, 3 300 entrées sont enregistrées dans ce cadre, soit une baisse de 11,8 %, après une hausse de 46,8 % en 2023. Trois jeunes sur quatre sont suivis par la mission locale, dont le nombre d’entrées recule fortement (-13,5 %), en lien avec un dépassement des objectifs 2023 et une légère baisse des financements pour l’année 2024 ]Pour en savoir plus(2)]. L’autre quart des bénéficiaires est pris en charge par France Travail, en diminution de 6 %, conséquence d’un redéploiement des ressources vers des accompagnements intensifs de demandeurs d’emploi dans le cadre de la loi plein emploi.

En parallèle, 1 220 parcours contractualisés d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) sont signés en 2024 entre des jeunes en difficultés et les missions locales, en hausse de 7,4 % sur un an. Cette progression s’inscrit en partie comme un effet de substitution, dans un contexte de baisse des entrées en CEJ des missions locales.

Publication rédigée par :Geoffray Simon (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Catégories des inscrits à France Travail :

Les inscrits à France Travail regroupent l’ensemble des personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les inscrits à France Travail sont regroupés en cinq catégories.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à
29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d’engagement jeune :

Le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par France Travail et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

Le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

Les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

Expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.

Insertion par l’Activité Économique (IAE) :

L’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

Mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.

En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.

Parcours emploi compétences (PEC) :

Depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.

Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Pour en savoir plus

(1) Retrouvez davantage de données associées à cette publication en téléchargement.

(2) Plus de données disponibles sur le site POEM (Politiques de l’emploi, géré par la Ouvrir dans un nouvel ongletDares