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Mars 2023 · n° 292Dans le secteur privé, l’écart de salaire entre femmes et hommes est d’environ 4 %
à temps de travail et à postes comparables en 2021
En 2021, le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 24 % à celui des hommes dans le secteur privé. Cet écart reflète d’abord des différences de volume de travail annuel car les femmes sont à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année et davantage à temps partiel. Cependant, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur de 15 % à celui des hommes. Depuis 1995, les inégalités de temps de travail, tout comme celles de salaire, se sont nettement réduites, respectivement de 4 et 7 points.
Les différences de salaires s’expliquent surtout par la répartition genrée des professions : les femmes n’occupent pas le même type d’emploi et ne travaillent pas dans les mêmes secteurs que les hommes et accèdent moins aux postes les plus rémunérateurs. À poste comparable, c’est-à-dire à même profession exercée pour le même employeur, l’écart de salaire en équivalent temps plein se réduit à 4 % environ.
Les écarts de revenus salariaux entre femmes et hommes salariés sont encore plus marqués entre parents : les mères ont des temps de travail mais aussi des salaires en équivalent temps plein nettement inférieurs aux pères, et les écarts croissent avec le nombre d’enfants.
- Des inégalités de salaire mais aussi de volume de travail entre les femmes et les hommes
- Au cours des 25 dernières années, l’écart de salaire à temps de travail égal s’est régulièrement réduit
- Les inégalités de salaire entre femmes et hommes augmentent avec l’âge
- À poste comparable, la différence de salaire en EQTP entre les femmes et les hommes est de 4,3 %
- La part des femmes diminue le long de l’échelle salariale
- Encadré – Des écarts de salaires accentués entre parents et croissant avec le nombre d’enfants
Des inégalités de salaire mais aussi de volume de travail entre les femmes et les hommes
En 2021, parmi les salariés exerçant leur emploi principal dans le secteur privé, le revenu salarial des femmes, qui mesure la rémunération nette effective qu’elles tirent de l’ensemble de leurs activités salariées, est inférieur en moyenne de 24,4 % à celui des hommes (figure 1) : 18 630 euros annuels pour les premières contre 24 640 euros pour les seconds. Cet écart s’explique en premier lieu par des différences de volume de travail moyen : d’une part, les femmes sont moins souvent en emploi que les hommes au cours de l’année, d’autre part, elles occupent plus fréquemment un emploi à temps partiel, situations pouvant tout aussi bien relever d’un choix qu’être subies. En moyenne, le volume de travail des femmes est inférieur de 10,6 % à celui des hommes en 2021. À temps de travail égal, c’est-à-dire en neutralisant ces différences de volume de travail, l’écart de salaire en équivalent temps plein (EQTP) entre femmes et hommes s’élève à 15,5 %.
tableauFigure 1a – Écarts de rémunération nette et de temps de travail moyens femmes‑hommes dans le secteur privé
Année | Revenu salarial | Salaire en EQTP | Volume de travail annuel |
||
---|---|---|---|---|---|
Ancienne série | Nouvelle série | Ancienne série | Nouvelle série | ||
1995 | 33,7 | 22,1 | 14,9 | ||
1996 | 34,1 | 22,6 | 14,9 | ||
1997 | 34,0 | 22,2 | 15,2 | ||
1998 | 34,0 | 21,9 | 15,3 | ||
1999 | 34,3 | 21,5 | 16,0 | ||
2000 | 34,5 | 22,2 | 15,6 | ||
2001 | 34,1 | 22,2 | 15,0 | ||
2002 | 33,8 | 21,9 | 15,1 | ||
2003 | 33,4 | 21,6 | 14,8 | ||
2004 | 32,9 | 21,4 | 14,6 | ||
2005 | 32,5 | 21,1 | 14,3 | ||
2006 | 32,0 | 20,8 | 14,1 | ||
2007 | 31,7 | 21,0 | 13,5 | ||
2008 | 31,8 | 21,0 | 13,6 | ||
2009 | 30,5 | 20,4 | 12,6 | ||
2010 | 29,8 | 20,0 | 12,2 | ||
2011 | 29,9 | 19,8 | 12,4 | ||
2012 | 29,5 | 29,7 | 19,7 | 19,8 | 11,6 |
2013 | 28,9 | 19,4 | 11,6 | ||
2014 | 28,4 | 19,1 | 11,3 | ||
2015 | 27,8 | 19,1 | 10,6 | ||
2016 | 27,2 | 18,4 | 10,9 | ||
2017 | 27,0 | 17,9 | 11,1 | ||
2018 | 26,5 | 17,5 | 10,9 | ||
2019 | 25,7 | 16,6 | 10,9 | ||
2020 | 24,4 | 15,8 | 10,3 | ||
2021 | 24,4 | 15,5 | 10,6 |
- Note : du fait de la fragilité des données de 2003 à 2005, les évolutions sont lissées entre 2002 et 2006. Les données de salaire intègrent depuis le 1er janvier 2013 les cotisations patronales pour la complémentaire santé obligatoire (CPCSO). Ce changement a un impact sur les niveaux de salaire mais pratiquement pas sur les écarts entre femmes et hommes.
- Lecture : parmi les salariés travaillant principalement dans le secteur privé en 2021, les femmes gagnent en moyenne 24,4 % de moins en revenu salarial et 15,5 % de moins en équivalent temps plein (EQTP) que les hommes. Leur temps de travail annuel est inférieur de 10,6 % à celui des hommes.
- Champ : France métropolitaine de 1995 à 2001, France hors Mayotte à partir de 2002, salariés travaillant principalement dans le secteur privé hors apprentis et stagiaires, hors salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, panel Tous salariés 2019 et bases Tous salariés 2020 et 2021.
graphiqueFigure 1a – Écarts de rémunération nette et de temps de travail moyens femmes‑hommes dans le secteur privé
Au cours des 25 dernières années, l’écart de salaire à temps de travail égal s’est régulièrement réduit
En 1995, les femmes percevaient un salaire net en EQTP inférieur de 22,1 % à celui des hommes. En un quart de siècle, cet écart s’est réduit de 6,6 points. L’évolution de la composition des emplois explique en partie cette diminution : la part des femmes parmi les cadres, en moyenne mieux rémunérés que les autres salariés, a par exemple constamment augmenté sur la période, passant de 23 % en 1995 à 37 % en 2021 dans le secteur privé.
Sur la même période, l’écart de volume de travail moyen s’est aussi réduit, passant de 14,9 % en 1995 à 10,6 % en 2021. En hausse de 1995 au début des années 2000 avec l’essor du temps partiel, majoritairement féminin, il s’est resserré lors des quinze années suivantes, sous l’effet de la hausse du volume de travail des femmes et, à partir de 2009, de la baisse de celui des hommes. Il est stable depuis 2015.
En tenant compte de ces deux composantes, la différence entre le revenu salarial moyen des femmes et celui des hommes s’est stabilisée autour de 34 % entre 1995 et 2000, avant d’amorcer une décrue régulière, de -0,5 point par an en moyenne, soit -10 points sur les vingt dernières années.
Les inégalités de salaire entre femmes et hommes augmentent avec l’âge
Sur un champ légèrement différent, excluant les rémunérations que les salariés du privé multi-actifs tirent de leurs activités secondaires dans le public, la différence de salaire net en EQTP entre les femmes et les hommes est de 14,8 % en 2021 (figure 2). Pour les salariés de moins de 25 ans, l’écart est de 4,6 %. Il croît ensuite avec l’âge pour atteindre 27,5 % parmi les 60 ans ou plus. À l’inverse, les différences de temps de travail sont particulièrement fortes pour les moins de 25 ans (elles dépassent 20 %). Cela s’explique notamment par une insertion un peu plus tardive sur le marché du travail des femmes, en moyenne plus diplômées que les hommes. Puis l’écart se réduit : entre 25 et 59 ans, la différence de temps de travail est stable autour de 10 %.
tableauFigure 2 – Écarts de salaire et de temps de travail moyens entre les femmes et les hommes dans le secteur privé en 2021
Salaire mensuel net en EQTP (en euros) |
Volume de travail (en EQTP) |
|||||
---|---|---|---|---|---|---|
Femmes | Hommes | Écart (en %) | Femmes | Hommes | Écart (en %) | |
Catégorie socioprofessionnelle | ||||||
Cadres1 | 3 861 | 4 604 | 16,1 | 0,80 | 0,84 | 4,7 |
Professions intermédiaires | 2 299 | 2 618 | 12,2 | 0,71 | 0,79 | 10,9 |
Employés | 1 773 | 1 861 | 4,7 | 0,58 | 0,58 | -0,5 |
Ouvriers | 1 638 | 1 912 | 14,3 | 0,54 | 0,70 | 23,3 |
Âge | ||||||
Moins de 25 ans | 1 594 | 1 671 | 4,6 | 0,34 | 0,42 | 20,2 |
25-39 ans | 2 160 | 2 368 | 8,8 | 0,67 | 0,75 | 11,0 |
40-49 ans | 2 473 | 2 899 | 14,7 | 0,73 | 0,81 | 9,5 |
50-59 ans | 2 473 | 3 115 | 20,6 | 0,73 | 0,82 | 10,5 |
60 ans ou plus | 2 668 | 3 680 | 27,5 | 0,56 | 0,61 | 9,0 |
Taille de l'entreprise | ||||||
Moins de 10 salariés | 1 979 | 2 166 | 8,6 | 0,53 | 0,58 | 8,4 |
10 à 19 salariés | 2 145 | 2 411 | 11,0 | 0,60 | 0,69 | 13,3 |
20 à 49 salariés | 2 180 | 2 572 | 15,2 | 0,62 | 0,74 | 16,5 |
50 à 249 salariés | 2 290 | 2 804 | 18,3 | 0,66 | 0,78 | 15,1 |
250 à 999 salariés | 2 441 | 2 987 | 18,3 | 0,70 | 0,81 | 13,3 |
1 000 à 4999 salariés | 2 466 | 2 865 | 13,9 | 0,68 | 0,75 | 10,0 |
5 000 salariés ou plus | 2 596 | 3 182 | 18,4 | 0,73 | 0,85 | 14,8 |
Secteur d'activité | ||||||
Industrie | 2 510 | 2 883 | 12,9 | 0,79 | 0,87 | 9,4 |
Construction | 2 289 | 2 266 | -1,0 | 0,77 | 0,80 | 3,7 |
Commerce | 2 102 | 2 548 | 17,5 | 0,65 | 0,76 | 14,9 |
Services | 2 306 | 2 760 | 16,4 | 0,61 | 0,65 | 6,8 |
Services aux entreprises | 2 394 | 2 677 | 10,6 | 0,57 | 0,61 | 6,0 |
Services aux particuliers | 1 851 | 2 145 | 13,7 | 0,45 | 0,47 | 4,2 |
Services mixtes | 3 038 | 4 041 | 24,8 | 0,79 | 0,82 | 3,5 |
Transports | 2 287 | 2 344 | 2,4 | 0,78 | 0,81 | 3,4 |
Ensemble | 2 292 | 2 689 | 14,8 | 0,64 | 0,72 | 12,2 |
- 1. Y compris chefs d'entreprise salariés.
- Lecture : en 2021, les femmes salariées du secteur privé gagnent en moyenne 14,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein (EQTP).
- Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous salariés 2021.
Parmi les ouvriers, les femmes cumulent des écarts marqués, tant pour le salaire net moyen en EQTP (inférieur de 14,3 % à celui des hommes) que pour le volume de travail moyen (plus faible de 23,3 %). Les écarts sont les plus réduits pour les employés pour les deux dimensions : volumes de travail moyen proches et différence de salaire en EQTP de 4,7 %. Au sein des autres catégories socioprofessionnelles, les écarts de salaires en EQTP sont plus marqués parmi les cadres (16,1 %) que parmi les professions intermédiaires (12,2 %), alors que c’est l’inverse pour les écarts de volumes de travail (4,7 % contre 10,9 %).
Les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes croissent avec la taille des entreprises. L’écart de salaire en EQTP s’échelonne de 8,6 % en moyenne dans les entreprises de moins de 10 salariés à 18,4 % dans celles comptant 5 000 salariés ou plus. L’ampleur des inégalités salariales entre femmes et hommes varie également selon le secteur d’activité. L’écart de salaire moyen en EQTP est le plus élevé (de 24,8 % en 2021) dans les services mixtes (information-communication, services financiers et immobiliers), activités en moyenne les plus rémunératrices. À l’inverse, dans la construction, les salaires moyens des femmes sont légèrement supérieurs à ceux des hommes (de 1,0 %) car les femmes y sont quasi absentes hormis parmi les cadres, mieux rémunérés en moyenne que les autres salariés.
À poste comparable, la différence de salaire en EQTP entre les femmes et les hommes est de 4,3 %
Les femmes et les hommes n’exercent pas les mêmes métiers et ne travaillent pas dans les mêmes entreprises ou les mêmes secteurs : c’est la « ségrégation professionnelle ». Par exemple, parmi les vingt professions les plus courantes pour chacun des genres (figure 3), qui représentent 39 % de l’emploi des femmes (secrétaires, employées de libre-service du commerce, nettoyeuses, etc.) et 30 % de celui des hommes (conducteurs routiers, ingénieurs en informatique, conducteurs livreurs, etc.)., seules quatre leur sont communes. Les femmes sont particulièrement sous-représentées dans certains secteurs d’activité, comme la construction ou les transports. La ségrégation professionnelle est aussi le reflet d’inégalités hiérarchiques. Deux professions de cadre sont parmi les dix professions les plus fréquentes pour les hommes contre toujours aucune parmi les dix professions les plus exercées par les femmes.
tableauFigure 3a – Les vingt professions les plus fréquentes parmi les femmes dans le secteur privé en 2021
Libellé | Part de la profession parmi les femmes salariées (en %) |
Part des femmes dans la profession (en %) |
Salaire mensuel net moyen en EQTP |
---|---|---|---|
Secrétaires | 4,88 | 95,3 | 1 897 |
Employées de libre service du commerce et magasiniers | 2,97 | 55,4 | 1 606 |
Nettoyeuses | 2,96 | 57,4 | 1 515 |
Employées administratives qualifiées des autres services des entreprises | 2,91 | 72,9 | 2 095 |
Aides à domicile, aides ménagères, travailleuses familiales | 2,58 | 94,8 | 1 450 |
Employées qualifiées des services comptables ou financiers | 2,55 | 79,6 | 2 118 |
Aides-soignantes | 1,94 | 90,1 | 1 909 |
Vendeuses en alimentation | 1,78 | 70,4 | 1 598 |
Agentes de service hospitaliers | 1,74 | 80,8 | 1 723 |
Employées qualifiées des services commerciaux des entreprises (hors vente) | 1,72 | 73,5 | 2 154 |
Caissières de magasin | 1,68 | 86,9 | 1 605 |
Infirmières en soins généraux, salariées | 1,65 | 87,7 | 2 450 |
Maîtrise et techniciennes des services financiers ou comptables | 1,33 | 73,5 | 2 483 |
Cadres des autres services administratifs des petites et moyennes entreprises | 1,31 | 55,4 | 4 261 |
Aides de cuisine, apprenties de cuisine et employées polyvalentes de la restauration | 1,27 | 45,4 | 1 534 |
Ingénieures et cadres d'étude, recherche et développement en informatique | 1,18 | 25,1 | 3 745 |
Maîtrise et techniciennes administratives des autres services administratifs | 1,18 | 66,9 | 2 466 |
Vendeuses en habillement et articles de sport | 1,16 | 72,4 | 1 648 |
Employées administratives peu qualifiées | 1,13 | 74,8 | 1 835 |
Secrétaires de direction, assistantes de direction (non cadres) | 1,07 | 91,9 | 2 456 |
- Lecture : en 2021, 4,88 % des femmes salariées dans le secteur privé occupent un emploi de secrétaire. Parmi les secrétaires salariées du privé, 95,3 % sont des femmes. Le salaire net moyen des secrétaires femmes et hommes confondus est de 1 897 euros.
- Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous salariés 2021.
Cette ségrégation professionnelle explique l’essentiel des 14,8 % de différence de salaire en EQTP entre femmes et hommes. À poste comparable, c’est-à-dire la même profession chez le même employeur, l’écart de salaire se réduit à 4,3 % en 2021. Pour autant, cet écart de salaire à poste équivalent ne peut s’interpréter comme une mesure de la discrimination salariale dans les entreprises, car il n’est pas corrigé de différences de caractéristiques comme l’expérience, l’ancienneté dans l’entreprise, le diplôme (non observés ici), qui peuvent l’affecter, à la hausse comme à la baisse.
La part des femmes diminue le long de l’échelle salariale
En 2021, les femmes représentent 41,5 % des emplois dans le secteur privé (en EQTP). Leur part est toutefois nettement plus élevée parmi les salariés à bas salaires (jusqu’à 55,0 % pour des niveaux de salaire autour de 1 300 euros nets mensuels), puis diminue ensuite à mesure que l’on s’élève dans la distribution des salaires (figure 4) : les femmes ne forment plus qu’un tiers des effectifs percevant un salaire au niveau du 9e décile (4 010 euros). Au-dessus du 99e centile (9 602 euros), c’est-à-dire parmi les 1 % de salariés les mieux rémunérés, leur part n’est plus que de 21,9 %.
Une part substantielle de l’écart de salaire moyen en EQTP entre les femmes et les hommes est ainsi directement liée aux inégalités d’accès au haut de la distribution des salaires : en excluant du calcul les 1 % de salariés les mieux rémunérés du secteur privé en 2021, cet écart se réduit de 14,8 % à 10,6 %.
tableauFigure 4 – Part des femmes dans chaque centième de la distribution des salaires du secteur privé en 2021
Centile | Part des femmes |
---|---|
0 | 42,8 |
1 | 50,7 |
2 | 47,9 |
3 | 44,6 |
4 | 52,5 |
5 | 55,0 |
6 | 54,3 |
7 | 54,4 |
8 | 54,1 |
9 | 54,7 |
10 | 54,0 |
11 | 53,1 |
12 | 52,3 |
13 | 51,9 |
14 | 51,4 |
15 | 50,8 |
16 | 50,1 |
17 | 49,8 |
18 | 48,7 |
19 | 48,4 |
20 | 47,9 |
21 | 47,6 |
22 | 47,1 |
23 | 46,7 |
24 | 46,3 |
25 | 46,1 |
26 | 46,0 |
27 | 45,8 |
28 | 45,3 |
29 | 45,1 |
30 | 44,9 |
31 | 44,4 |
32 | 44,4 |
33 | 44,1 |
34 | 43,8 |
35 | 43,6 |
36 | 43,3 |
37 | 43,0 |
38 | 42,8 |
39 | 42,4 |
40 | 42,3 |
41 | 42,2 |
42 | 42,0 |
43 | 41,9 |
44 | 41,3 |
45 | 41,2 |
46 | 41,0 |
47 | 40,8 |
48 | 40,6 |
49 | 40,0 |
50 | 39,8 |
51 | 39,7 |
52 | 39,6 |
53 | 39,6 |
54 | 39,1 |
55 | 39,2 |
56 | 39,1 |
57 | 39,2 |
58 | 38,9 |
59 | 38,9 |
60 | 38,7 |
61 | 38,8 |
62 | 38,7 |
63 | 38,8 |
64 | 38,6 |
65 | 38,3 |
66 | 38,3 |
67 | 38,7 |
68 | 38,4 |
69 | 38,3 |
70 | 38,1 |
71 | 38,2 |
72 | 38,3 |
73 | 38,0 |
74 | 38,0 |
75 | 37,9 |
76 | 37,8 |
77 | 37,8 |
78 | 37,6 |
79 | 37,3 |
80 | 37,3 |
81 | 37,0 |
82 | 36,9 |
83 | 36,6 |
84 | 36,3 |
85 | 35,8 |
86 | 35,3 |
87 | 35,0 |
88 | 34,4 |
89 | 33,8 |
90 | 33,4 |
91 | 32,6 |
92 | 32,2 |
93 | 31,8 |
94 | 30,9 |
95 | 30,2 |
96 | 29,4 |
97 | 28,7 |
98 | 26,4 |
99 | 21,9 |
99,5 | 20,2 |
99,9 | 17,0 |
Moyenne | 41,5 |
- Lecture : si on ordonne les emplois (des femmes et des hommes) sur une même échelle de 0 à 100, du moins (0) au mieux rémunéré (100), il y a 55,0 % de femmes et 45,0 % d’hommes à l'échelon numéro 5 (5e centile), 30,2 % de femmes et 69,8 % d’hommes au 95e centile.
- Champ : France hors Mayotte, salariés du privé, y compris bénéficiaires de contrats aidés et de contrats de professionnalisation ; hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, base Tous salariés 2021.
graphiqueFigure 4 – Part des femmes dans chaque centième de la distribution des salaires du secteur privé en 2021
Encadré – Des écarts de salaires accentués entre parents et croissant avec le nombre d’enfants
Les différences de volumes de travail entre les femmes et les hommes sont plus particulièrement marquées pour les parents que pour les autres salariés du privé. Elles le sont encore davantage parmi les parents d’enfants de moins de 3 ans et ceux ayant trois enfants ou plus (figure). En outre, l‘écart de salaire entre femmes et hommes en équivalent temps plein croît avec le nombre d’enfants : en 2019 ; il est en moyenne de 7,3 % parmi les salariés du privé n’ayant pas d’enfant, mais atteint 30,9 % entre les mères et les pères de 3 enfants ou plus. Ces différences proviennent à la fois de la baisse de salaire observée après la naissance pour les femmes mais aussi des carrières durablement ralenties des mères par la suite [Coudin et al., 2019].
tableau Écarts de rémunération nette moyenne femmes‑hommes en fonction de la situation familiale en 2019
Revenu salarial net (en euros) |
Salaire net en EQTP (en euros) |
Volume de travail (en EQTP) |
|||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Femmes | Hommes | Écart (en %) | Femmes | Hommes | Écart (en %) | Femmes | Hommes | Écart (en %) | |
Nombre d'enfants | |||||||||
Aucun enfant | 15 340 | 18 280 | 16,0 | 24 520 | 26 450 | 7,3 | 0,63 | 0,69 | 9,5 |
Un enfant | 19 600 | 25 430 | 22,9 | 26 900 | 30 890 | 12,9 | 0,73 | 0,82 | 11,5 |
Deux enfants | 21 800 | 31 340 | 30,4 | 28 550 | 36 430 | 21,6 | 0,76 | 0,86 | 11,3 |
Trois enfants ou plus | 17 150 | 30 970 | 44,6 | 26 220 | 37 940 | 30,9 | 0,65 | 0,82 | 19,9 |
Âge du plus jeune enfant (parents uniquement) | |||||||||
Moins de 3 ans | 16 430 | 24 950 | 34,2 | 25 990 | 30 220 | 14,0 | 0,63 | 0,83 | 23,4 |
3 à 16 ans | 20 900 | 30 230 | 30,9 | 27 480 | 35 230 | 22,0 | 0,76 | 0,86 | 11,4 |
Plus de 16 ans | 21 010 | 31 870 | 34,1 | 28 350 | 39 010 | 27,3 | 0,74 | 0,82 | 9,3 |
Ensemble | 18 000 | 24 220 | 25,7 | 26 310 | 31 550 | 16,6 | 0,68 | 0,77 | 10,9 |
- Lecture : en 2019, les femmes salariées principalement dans le secteur privé gagnent en moyenne 16,6 % de moins que les hommes en équivalent temps plein (EQTP).
- Champ : France hors Mayotte, salariés travaillant principalement dans le secteur privé hors apprentis et stagiaires, hors salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs.
- Source : Insee, panel Tous salariés 2019 apparié à l'échantillon démographique permanent.
Sources et champ
Les bases Tous salariés sont des fichiers statistiques annuels de données individuelles sur l'ensemble des salariés, produites à partir de déclarations administratives de leurs employeurs. Sur le champ privé, les salaires annuels et les effectifs sont principalement issus des déclarations sociales nominatives (DSN) que les entreprises adressent à l’administration et que l’Insee traite ensuite. Une observation de salaire correspond à un poste salarié, soit un individu dans un établissement une année donnée (un individu présent dans deux établissements est donc comptabilisé dans deux postes distincts). Ces bases sont notamment mobilisées chaque année pour établir le niveau et l’évolution des salaires dans le secteur privé en EQTP (Sanchez Gonzalez J., Sokhna N., 2023).
Construit à partir de ces bases annuelles, le panel Tous salariés est une base statistique permettant de suivre un échantillon de salariés depuis 1976. Chaque observation correspond à l'emploi d'un individu dans une entreprise au cours d'une année (ou bien à une période de chômage indemnisé d'un individu une année donnée). Le champ de diffusion inclut les salariés du secteur privé et des entreprises publiques, ceux des trois fonctions publiques, ceux des particuliers employeurs ainsi que les personnes indemnisées au titre du chômage. Ce panel permet notamment de mesurer et d’analyser le revenu salarial.
Le champ de cette étude porte sur le secteur privé, hors apprentis, stagiaires, salariés agricoles et salariés des particuliers employeurs. Pour les analyses portant sur le revenu salarial – qui inclut d’éventuelles rémunérations d’activités salariées secondaires exercées hors du secteur privé – le champ est toutefois restreint aux seuls individus dont l’activité salariée principale est exercée dans le privé.
Définitions
Le revenu salarial correspond à la somme de tous les salaires perçus par un individu au cours d'une année donnée, nets de toutes cotisations sociales, y compris contribution sociale généralisée (CSG) et contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).
Le salaire net (de prélèvements sociaux) est le salaire que perçoit effectivement le salarié avant prélèvement de l’impôt sur le revenu. Il s’obtient en retranchant du salaire brut les cotisations sociales salariales, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Calculé à partir du salaire net fiscal (qui sert d’assiette à l’impôt sur le revenu), il ne comprend pas la participation et l’intéressement placés sur un plan d’épargne entreprise, car ceux-ci ne sont principalement pas imposables, mais comprend les cotisations patronales pour complémentaires santé obligatoires.
Le salaire en équivalent temps plein (EQTP) est un salaire converti à un temps plein pendant toute l'année, quel que soit le volume de travail effectivement rémunéré. Par exemple, pour un agent ayant occupé un poste de travail pendant six mois à 80 % et ayant perçu un total de 10 000 euros, le salaire en EQTP est de 10 000/(0,5×0,8) = 25 000 euros par an. Pour calculer le salaire moyen en EQTP ou sa distribution, tous les postes y compris les postes à temps partiel sont pris en compte au prorata de leur volume de travail effectivement rémunéré (soit 0,5×0,8=0,4 EQTP dans l'exemple précédent).
La ségrégation professionnelle désigne la répartition de fait des salariés entre les professions, basée sur des caractéristiques démographiques (qui peuvent être le sexe, la tranche d’âge, le statut d'immigration, etc.).
Pour en savoir plus
Insee, Outil de datavisualisation sur les salaires.
Sanchez Gonzalez J., Sokhna N., « Les salaires dans le secteur privé en 2021 – Des évolutions encore affectées par la crise sanitaire », Insee Première n° 1938, février 2023.
« Séries longues sur les salaires dans le secteur privé », Insee Résultats, novembre 2022.
Georges-Kot S., « Écarts de rémunération femmes-hommes : surtout l’effet du temps de travail et de l’emploi occupé », Insee Première n° 1803, juin 2020.
Coudin É., Maillard S., Tô M., « Entreprises, enfants : quels rôles dans les inégalités salariales entre femmes et hommes ? », Insee Analyses n° 44, février 2019.