L'économie et la société à l'ère du numérique Édition 2019
Cet ouvrage inédit rassemble les données de la statistique publique rendant compte des transformations de l’économie et de la société par le numérique.
Données publiques ouvertes
Insee Références
Paru le :04/11/2019
L’ouverture des données publiques (open data) s’inscrit dans la longue tradition du droit d’accès à l’information, en particulier concernant les missions de service public. La loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 portant diverses mesures d'amélioration des relations entre l'administration et le public et diverses dispositions d'ordre administratif, social et fiscal instaure, en France, la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) et pose les bases juridiques de ce droit d’accès. La loi pour une République numérique, promulguée en octobre 2016, marque un tournant dans la politique d’ouverture des données publiques en France. Ce texte entérine plusieurs principes :
- l’ouverture par défaut (ou par principe) : l’ensemble des données produites, collectées ou reçues dans le cadre d’une mission de service public sont concernées, sauf exceptions liées notamment aux secrets protégés par la loi ;
- le principe de gratuité : la possibilité, pour les producteurs, de percevoir des redevances de réutilisation, est très largement limitée et mieux encadrée ;
- l’utilisation de standards ouverts et aisément réutilisables ;
- la création du service public de la donnée, chargé de mettre à disposition des données de référence, première brique d’une infrastructure de données.
Par cette loi, le législateur favorise la réutilisation des données publiques en limitant fortement les obstacles juridiques, techniques et économiques.
La plateforme ouverte des données publiques françaises (Ouvrir dans un nouvel ongletdata.gouv.fr) a été lancée en 2011. Au début de l’année 2019, elle met à disposition 38 000 jeux de données et fait l’objet de 450 000 visites par mois en moyenne (figure 1 et figure 2). 1 900 réutilisations de données y sont référencées.
tableauFigure 1 – Évolution du nombre de visites mensuelles sur la plateforme data.gouv.fr de décembre 2013 à juin 2019
Visites | |
---|---|
déc.-13 | 54 866 |
janv.-14 | 55 398 |
févr.-14 | 53 655 |
mars-14 | 76 979 |
avr.-14 | 70 742 |
mai-14 | 62 138 |
juin-14 | 58 158 |
juil.-14 | 64 474 |
août-14 | 48 925 |
sept.-14 | 69 600 |
oct.-14 | 72 915 |
nov.-14 | 72 598 |
déc.-14 | 65 456 |
janv.-15 | 80 735 |
févr.-15 | 74 865 |
mars-15 | 96 189 |
avr.-15 | 81 306 |
mai-15 | 75 804 |
juin-15 | 78 685 |
juil.-15 | 72 549 |
août-15 | 63 307 |
sept.-15 | 84 401 |
oct.-15 | 101 523 |
nov.-15 | 102 435 |
déc.-15 | 96 523 |
janv.-16 | 121 641 |
févr.-16 | 115 404 |
mars-16 | 133 371 |
avr.-16 | 119 399 |
mai-16 | 124 634 |
juin-16 | 124 640 |
juil.-16 | 105 392 |
août-16 | 100 210 |
sept.-16 | 138 476 |
oct.-16 | 163 426 |
nov.-16 | 167 369 |
déc.-16 | 151 166 |
janv.-17 | 231 963 |
févr.-17 | 190 897 |
mars-17 | 226 272 |
avr.-17 | 224 114 |
mai-17 | 253 546 |
juin-17 | 254 108 |
juil.-17 | 185 116 |
août-17 | 161 541 |
sept.-17 | 225 163 |
oct.-17 | 255 086 |
nov.-17 | 257 477 |
déc.-17 | 223 550 |
janv.-18 | 307 318 |
févr.-18 | 257 147 |
mars-18 | 290 729 |
avr.-18 | 268 114 |
mai-18 | 262 521 |
juin-18 | 267 600 |
juil.-18 | 242 775 |
août-18 | 229 070 |
sept.-18 | 330 220 |
oct.-18 | 396 856 |
nov.-18 | 397 759 |
déc.-18 | 307 061 |
janv.-19 | 404 315 |
févr.-19 | 376 983 |
mars-19 | 419 693 |
avr.-19 | 476 589 |
mai-19 | 601 059 |
juin-19 | 465 346 |
- Champ : ensemble des visites sur la plateforme data.gouv.fr.
- Source : statistiques de consultation de la plateforme data.gouv.fr.
graphiqueFigure 1 – Évolution du nombre de visites mensuelles sur la plateforme data.gouv.fr de décembre 2013 à juin 2019
tableauFigure 2 – Jeux de données les plus vus sur data.gouv.fr de janvier à juillet 2019
en nombre de vues | |
---|---|
Demandes de valeurs foncières (ministère de l'Économie et des Finances) | 233 715 |
Répertoire national des associations (ministère de l’Intérieur) | 151 558 |
Base Sirene des entreprises et des établissements (Insee) | 92 551 |
Répertoire national des élus (ministère de l’Intérieur) | 86 803 |
Liste publique des organismes de formation (ministère du Travail) | 68 978 |
Base officielle des codes postaux (La Poste) | 53 841 |
Cadastre (Etalab) | 42 291 |
Demandes de valeurs foncières géolocalisées (Etalab) | 38 416 |
Guide « vos droits et démarches » Professionnels-Entreprises (Premier ministre) | 32 481 |
Population (Insee) | 31 641 |
- Source : statistiques de consultation de la plateforme data.gouv.fr.
graphiqueFigure 2 – Jeux de données les plus vus sur data.gouv.fr de janvier à juillet 2019
Les principaux bénéfices attendus sont une plus grande transparence de l’action publique (vie électorale, budgets et commande publique, etc.), des gains d’efficience pour les administrations et la dynamisation du secteur privé (amélioration de la compétitivité, nouveaux services basés sur les données, etc.). La base DVF (demandes de valeurs foncières) produite par la Direction générale des finances publiques (DGFiP) et diffusée sur la plateforme data.gouv.fr en est un bon exemple. Elle contient toutes les informations – prix ou descriptif des biens, etc. – déclarées à l’occasion des mutations immobilières à titre onéreux (ventes ou adjudications notamment). Son ouverture participe de la transparence du marché immobilier, chacun pouvant maintenant connaître les prix réels des transactions. Elle permet à des tiers, comme la société française MeilleursAgents de proposer à ses utilisateurs des outils pour évaluer un bien immobilier à acheter ou à vendre. Mais cette ouverture amène aussi des gains d’efficience pour les administrations qui n’ont plus besoin maintenant de solliciter la DGFiP pour obtenir ces données.
Plusieurs classements internationaux viennent conforter la place de la France parmi les pays leaders de l’ouverture des données publiques. Ils tiennent compte de la disponibilité, de l’accessibilité, de la qualité des données et du soutien public à leur réutilisation. La France est à la deuxième place (derrière la Corée du Sud) parmi les pays de l’OCDE (figure 3), à la troisième parmi les pays de l’Union européenne selon l’étude réalisée pour la Commission européenne et à la quatrième place parmi les 30 pays leaders de l’open data selon l’étude de la World Wide WebFoundation.
Certaines données jouent un rôle central dans le fonctionnement des administrations et des entreprises. Il s’agit des données de référence, dont le statut a été reconnu par la loi pour une République numérique. Elles servent à identifier ou à nommer des produits, des services, des personnes ou des lieux. Elles sont souvent utilisées par d’autres acteurs (publics ou privés) que l’administration qui les produit. Enfin, la qualité de leur mise à disposition est jugée cruciale par ces utilisateurs. La mise à disposition des données de référence en vue de faciliter leur réutilisation est une mission de service public à laquelle l’ensemble des administrations contribuent. Neuf bases de données sont aujourd’hui concernées, dont la base d’identification des entreprises et des établissements (Sirene) et le code officiel géographique (COG) de l’Insee, le plan cadastral informatisé ou encore la base adresse nationale (BAN).
tableauFigure 3 – Indice sur les données publiques ouvertes, utiles et réutilisables (OURdata) de l'OCDE en 2017
Indice | |
---|---|
Corée du Sud | 0,94 |
France | 0,85 |
Japon | 0,80 |
Colombie | 0,80 |
Royaume-Uni | 0,78 |
Mexique | 0,78 |
Espagne | 0,76 |
Canada | 0,70 |
Autriche | 0,68 |
Finlande | 0,67 |
Australie | 0,66 |
Pays-Bas | 0,66 |
États-Unis | 0,63 |
Nouvelle-Zélande | 0,59 |
Norvège | 0,55 |
Grèce | 0,54 |
Irlande | 0,53 |
Israël | 0,53 |
Italie | 0,52 |
Slovénie | 0,48 |
Pologne | 0,48 |
Belgique | 0,46 |
Estonie | 0,45 |
République tchèque | 0,45 |
Suisse | 0,43 |
Allemagne | 0,41 |
Slovaquie | 0,40 |
Portugal | 0,38 |
Suède | 0,31 |
Chili | 0,31 |
Lettonie | 0,21 |
Turquie | 0,13 |
- Note : l'indice OURdata évalue la disponibilité et l'accessibilité des données ouvertes, ainsi que le soutien du gouvernement à leur réutilisation.
- Champ : pays de l’OCDE.
- Source : OCDE, rapport sur les données ouvertes publiques, 2019.
graphiqueFigure 3 – Indice sur les données publiques ouvertes, utiles et réutilisables (OURdata) de l'OCDE en 2017
Pour en savoir plus
Rapport sur les données ouvertes publiques, Ouvrir dans un nouvel ongletEncourager la maturité des politiques de données ouvertes pour un impact durable, OCDE, juillet 2019.
Ouvrir dans un nouvel ongletLa donnée comme infrastructure essentielle, Rapport au Premier ministre 2016-2017 de l’Administrateur général des données, La Documentation française, avril 2018.