Insee Conjoncture Nouvelle-AquitaineBilan économique 2015 - Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes

En 2015, en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC) comme en France métropolitaine, l'économie montre des signes de reprise. Le PIB national progresse de 1,3 % et la plupart des indicateurs économiques régionaux sont dans le vert.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine
Paru le :Paru le31/05/2016
Karim Mouhali (Direccte ALPC), Florence Landau (Pôle emploi ALPC)
Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine- Mai 2016

Chômage - Très légère baisse du chômage en ALPC

Karim Mouhali (Direccte ALPC), Florence Landau (Pôle emploi ALPC)

Au 4e trimestre 2015, le taux de chômage régional s’établit à 9,7 %, soit 0,1 point de moins qu’un an auparavant. Au 31 décembre 2015, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories A, B, C augmente, mais de façon moins prononcée qu’en 2014. Les jeunes demandeurs d’emplois sont moins nombreux, mais il y a davantage de demandeurs d’emplois de longue durée et de seniors. Le nombre d’entrées à Pôle emploi en 2015 reflue après deux années de hausse. Il reste cependant toujours plus élevé que celui des sorties. Les reprises d’emplois progressent dans tous les départements de la région.

Insee Conjoncture Nouvelle-Aquitaine

No 03

Paru le :31/05/2016

Le chômage reste quasiment stable

En 2015, en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (ALPC), le nombre d’emplois créés n’est pas suffisant pour inverser significativement la tendance sur le marché du travail. La part de la population active au chômage atteint 9,7 % au dernier trimestre 2015 (figure 1). Par rapport au quatrième trimestre 2014, elle diminue légèrement (– 0,1 point) mais reste encore bien au-dessus de son niveau d’avant la crise (6,4 % au 1er trimestre 2008) (figure 2).

Figure 1Taux de chômage trimestriel par département

en % de la population active
Taux de chômage trimestriel par département (en % de la population active)
2014 T4 2015 T1 2015 T2 2015 T3 2015T4 (p) Évolution 2015T4/2014T4 (en points de %)
Charente 10,4 10,2 10,1 10,3 10,1 -0,3
Charente-Maritime 11,0 10,8 10,9 11,0 10,9 -0,1
Corrèze 8,2 8,1 8,2 8,4 8,3 0,1
Creuse 9,8 9,7 9,7 9,8 9,7 -0,1
Dordogne 11,1 10,9 10,9 10,9 10,7 -0,4
Gironde 10,3 10,2 10,2 10,3 10,1 -0,2
Landes 9,9 9,7 9,8 9,8 9,7 -0,2
Lot-et-Garonne 10,3 10,2 10,2 10,4 10,4 0,1
Pyrénées-Atlantiques 8,8 8,7 8,6 8,7 8,6 -0,2
Deux-Sèvres 8,0 8,0 7,9 8,0 7,8 -0,2
Vienne 8,6 8,5 8,5 8,5 8,4 -0,2
Haute-Vienne 10,0 9,9 9,9 10,0 10,0 0,0
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes 9,8 9,7 9,7 9,8 9,7 -0,1
France métropolitaine 10,1 10,0 10,0 10,1 10,0 -0,1
  • p : données provisoires.
  • Notes : données CVS.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé

Figure 2Évolution trimestrielle du taux de chômage

en % de la population active
Évolution trimestrielle du taux de chômage (en % de la population active)
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes France métropolitaine
1er trim. 2005 7,9 8,3
2e trim. 2005 8,0 8,4
3e trim. 2005 8,2 8,6
4e trim. 2005 8,3 8,7
1er trim. 2006 8,3 8,7
2e trim. 2006 8,1 8,6
3e trim. 2006 8,0 8,5
4e trim. 2006 7,5 8,0
1er trim. 2007 7,6 8,1
2e trim. 2007 7,3 7,8
3e trim. 2007 7,2 7,6
4e trim. 2007 6,7 7,2
1er trim. 2008 6,4 6,8
2e trim. 2008 6,6 6,9
3e trim. 2008 6,8 7,1
4e trim. 2008 7,1 7,4
1er trim. 2009 7,8 8,2
2e trim. 2009 8,3 8,8
3e trim. 2009 8,4 8,8
4e trim. 2009 8,7 9,2
1er trim. 2010 8,5 9,0
2e trim. 2010 8,5 8,9
3e trim. 2010 8,5 8,8
4e trim. 2010 8,5 8,8
1er trim. 2011 8,5 8,7
2e trim. 2011 8,4 8,7
3e trim. 2011 8,6 8,8
4e trim. 2011 8,8 9,0
1er trim. 2012 8,9 9,1
2e trim. 2012 9,1 9,3
3e trim. 2012 9,1 9,4
4e trim. 2012 9,5 9,7
1er trim. 2013 9,6 9,9
2e trim. 2013 9,6 10,0
3e trim. 2013 9,5 9,9
4e trim. 2013 9,4 9,7
1er trim. 2014 9,4 9,8
2e trim. 2014 9,4 9,7
3e trim. 2014 9,6 10,0
4e trim. 2014 9,8 10,1
1er trim. 2015 9,7 10,0
2e trim. 2015 9,7 10,0
3e trim. 2015 9,8 10,1
4e trim. 2015 9,7 10,0
  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé

Figure 2Évolution trimestrielle du taux de chômage

  • Notes : données CVS. Les données du dernier trimestre affiché sont provisoires.
  • Source : Insee, taux de chômage au sens du BIT et taux de chômage localisé

Le taux de chômage en ALPC se situe en deçà de celui enregistré en France métropolitaine (10,0 %). Au 4e trimestre 2015, les zones d’emploi de Rochefort, Villeneuve-sur-Lot, Royan, Bergerac, Libourne ou encore La Teste-de-Buch ont les taux de chômage les plus élevés (supérieurs à 11 %) (figure 3).

Figure_3Taux de chômage localisé par zone d’emploi fin 2015

  • Source : Insee

En ALPC, fin 2015, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en catégories A, B et C augmente, mais à un rythme moins élevé qu’en 2014 (figure 4). Fin décembre 2015, 505 700 personnes disponibles pour un emploi sont inscrites, soit 23 600 demandeurs de plus qu’un an auparavant (+ 4,9 %). Parmi eux, 317 300 sont sans aucune activité (catégorie A), soit 2,2 % de plus que l’année précédente.

Figure 4Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) Évolution 2015/2014 (en %) (1)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 241,9 163,9 4,4 1,9
Femmes 263,8 153,3 5,3 2,4
Moins de 25 ans 77,1 49,0 -0,8 -5,6
25 à 49 ans 309,4 189,0 4,8 2,0
50 ans ou plus 119,2 79,3 9,3 8,3
Inscrits depuis un an ou plus 224,8 nd 12,2 nd
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes 505,7 317,3 4,9 2,2
France métropolitaine 5 551,7 3 638,5 4,9 2,4
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015
  • Note : données brutes.
  • Sources : Pôle emploi ; Dares

Un signe encourageant : la demande d’emploi des jeunes en baisse

Pour la première fois depuis 2007, la demande d’emploi des jeunes diminue sur un an pour les catégories A, B et C (– 0,8 %). Elle recule plus fortement pour la seule catégorie A (– 5,6 %). La dernière baisse annuelle pour cette catégorie remonte à 2010.

En revanche, la demande d’emploi des seniors (50 ans ou plus) se poursuit à un rythme élevé : + 9,3 % sur un an pour les catégories A, B et C. Avec 119 200 demandeurs d’emploi à la fin 2015, le niveau de la demande d’emploi des seniors a presque doublé en cinq ans.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus augmente aussi fortement : + 12,2 % pour ceux de catégories A, B et C en 2015. Le chômage de longue durée touche particulièrement les seniors : un tiers des inscrits à Pôle emploi depuis un an ou plus ont au moins 50 ans.

Baisse des inscriptions à Pôle emploi en 2015

Après deux années de hausse, le nombre d’entrées à Pôle emploi diminue en 2015 en ALPC : – 1,1 % sur un an (+ 0,2 % en France métropolitaine). C’est la quatrième plus forte baisse des régions métropolitaines après Centre Val de Loire, Pays de la Loire et Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. Toutefois, le nombre d’entrées reste supérieur à celui des sorties des listes de Pôle emploi (en moyenne 2 200 entrées de plus que de sorties chaque mois), ce qui, combiné à l’allongement de la durée d’inscription, ne permet pas de faire baisser le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en fin de mois.

La répartition des entrées par motif d’inscription est semblable à celle observée au niveau national. Les fins de contrats (contrat à durée déterminée et mission d’intérim) représentent trois entrées sur dix dans la région et sont en diminution par rapport à 2014. Cinq domaines professionnels concentrent deux tiers des inscriptions (figure 5). Parmi eux, celui de l’hôtellerie-restauration-tourisme enregistre une hausse entre 2014 et 2015. Par département, seules la Haute-Vienne et la Corrèze sont concernées par une augmentation annuelle.

Figure 5Évolution annuelle de la demande d'emploi enregistrée (DEE) selon la part du secteur dans la DEE en 2015 en ALPC

Évolution annuelle de la demande d'emploi enregistrée (DEE) selon la part du secteur dans la DEE en 2015 en ALPC
Évolution annuelle des inscriptions entre 2014 et 2015 (en %) Part du domaine professionnel dans les inscriptions en 2015 (en %)
Agriculture 0,9 6,3
Arts -1,3 0,5
Banque, assurance,| immobilier -4,6 1,3
Commerce, vente,| grande distribution -1,8 17,2
Communication -0,2 1,7
Construction, BTP -5,9 10,2
Hôtellerie,| restauration,| tourisme 1,5 11,4
Industrie -1,4 6,4
Installation,| maintenance -1,8 4,0
Santé 2,4 4,6
Services à la| personne et à la| collectivité 0,0 17,8
Spectacle 0,4 1,1
Support à l'entreprise -0,1 9,5
Transport,| logistique -2,8 7,7
  • Note : données brutes
  • Source : Pôle emploi, STMT

Figure 5Évolution annuelle de la demande d'emploi enregistrée (DEE) selon la part du secteur dans la DEE en 2015 en ALPC

  • Note : données brutes
  • Source : Pôle emploi, STMT

Près de 342 000 reprises d’emploi en ALPC

Entre décembre 2014 et novembre 2015, près de 342 000 reprises d’emploi d’une durée d’au moins un mois ont été comptabilisées en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Ce nombre est en hausse de 4,5 % par rapport à la même période de l’année précédente (+ 5,4 % au niveau national). Tous les départements de la région suivent cette tendance haussière (figure 6). Cette progression vers l’emploi concerne des demandeurs d’emploi qui n’avaient pas ou peu exercé d’activité avant de retrouver un emploi. Près d’un tiers de ces reprises d’emploi correspond à un emploi dit « durable » (contrat à durée indéterminée ou contrat à durée déterminée d’au moins 6 mois).

Figure_6Évolution annuelle du nombre de reprises d’emploi par département

  • Sources : Pôle emploi, Fichier historique des demandeurs d’emploi ; Acoss et CCMSA, DPAE

Les demandeurs d’emploi âgés de moins de 26 ans, ceux ayant moins d’un an d’ancienneté d’inscription à Pôle emploi et les qualifiés sont surreprésentés dans les retours à l’emploi par rapport à leur part dans la demande d’emploi. La hausse sur un an du nombre de reprises d’emploi chez les publics les plus en difficulté (seniors, chômeurs de longue durée) est plus marquée que la hausse globale, tous publics confondus.

Sources

Avertissement 

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Documentation

Définitions (pdf, 72 Ko )