Insee Conjoncture Martinique ·
Juin 2025 · n° 34
Bilan économique 2024 - Martinique En 2024, dans un contexte social dégradé en Martinique, les signes de ralentissement
de l’économie se confirment
En 2024, l’activité économique en Martinique se dégrade, confirmant le ralentissement amorcé en 2023. Dans un contexte de mouvement social contre la vie chère en fin d’année, l’inflation persiste, à un rythme moins soutenu que l’année précédente. Malgré des conditions climatiques défavorables, la production agricole est stable, mais elle se réduit fortement pour les tubercules et la viande. L’emploi salarié diminue, la demande d’emploi augmente et le chômage s’élève à 12 % de la population active. Les créations d’entreprises sont en forte baisse et l’investissement s’érode. Les échanges commerciaux se contractent et la fréquentation touristique s’amoindrit légèrement.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2024 publiés par l'Insee.
Transport automobile - Les immatriculations de véhicules neufs reculent Bilan économique 2024
Rodrigue Myre (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Martinique)
En 2024, 17 160 véhicules routiers neufs sont immatriculés en Martinique, en baisse de 11,9 % par rapport à l’année précédente. Ce recul résulte principalement d'une forte diminution des immatriculations de cyclomoteurs électriques, associée au repli de celles des voitures particulières et de véhicules utilitaires légers. En Martinique 8 % des véhicules particuliers achetés sont propulsés par des systèmes alternatifs au thermique pur, une part en progression mais qui reste en deça de celui de la Fraance entière. Parallèlement, avec 22 200 unités vendues, le marché de l'occasion continue de se replier.
Les immatriculations de véhicules neufs chutent de 11,9 %
En 2024, les immatriculations de véhicules neufs en Martinique s'établissent à 17 160 unités, toutes catégories confondues, accusant un repli de 11,9 % par rapport à 2023 (figure 1). Cette contraction s'avère nettement plus prononcée qu'à l'échelle nationale, où le marché des véhicules neufs baisse de 2,3 % sur la même période. Le fléchissement observé en Martinique présente des similitudes avec la situation guadeloupéenne (-10,4 %) et pourrait résulter de la conjonction de facteurs démographiques défavorables, d’un contexte économique et social tendu et de l'épuisement du vivier de bénéficiaires potentiels de la prime à l'acquisition de cyclomoteurs électriques. Cette baisse est principalement portée par le repli des immatriculations de voitures particulières et commerciales, qui diminuent de 9,3 %. Elles représentent les trois quarts des ventes de véhicules neufs, aussi leur recul contribue à plus de la moitié du recul des immatriculations totales. Cette tendance baissière se manifeste également pour les véhicules utilitaires légers (-17,7 %) et plus fortement encore dans celui des cyclomoteurs, avec une chute de 21,4 % comparativement à l'année précédente. Seules les immatriculations de bus et d’autocars augmentent (+108,8 %) avec 70 immatriculations en 2024, et peuvent correspondre à un renouvellement de flotte du réseau de transport en commun de l’île (figure 2).
tableauFigure 1 – Nombre et évolution des immatriculations par type de véhicule
Catégories de véhicules | Martinique | France entière | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Nombre d’immatriculations en 2024 | Évolution 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 * | Nombre d’immatriculations en 2024 | Évolution 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 * | |
Voitures particulières | 12 874 | -9,3 | -2,3 | 1 755 167 | -3,4 | -4,0 |
Véhicules utilitaires légers ¹ | 2 019 | -17,7 | 0,9 | 391 515 | 0,3 | -3,7 |
Véhicules industriels à moteur ² | 112 | -12,5 | 1,1 | 50 741 | 0,5 | -2,2 |
Bus et autocars | 71 | 108,8 | -12,4 | 6 625 | 7,9 | -1,0 |
2-3 roues et quadricycles à moteur | 2 079 | -21,4 | 30,1 | 330 584 | 0,5 | 3,5 |
Ensemble | 17 155 | -11,9 | 0,3 | 2 534 632 | -2,3 | -3,1 |
- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : Évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : Données brutes.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
tableauFigure 2 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs
Période | Martinique | France entière |
---|---|---|
2018 | 100,0 | 100,0 |
2019 | 101,5 | 101,6 |
2020 | 72,5 | 76,2 |
2021 | 83,2 | 76,8 |
2022 | 85,0 | 70,9 |
2023 | 88,9 | 81,7 |
2024 | 80,6 | 78,9 |
- Note : Données brutes.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
graphiqueFigure 2 – Évolution du nombre d'immatriculations de véhicules particuliers neufs

- Note : Données brutes.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
Les immatriculations de cyclomoteurs s’essoufflent
En 2024, les immatriculations de véhicules 2-3 roues et quadricycles à moteur chutent de 21,4 % pour s'établir à 2 080 unités. Ce repli entamé en 2023 (-8,7 % par rapport à 2022), intervient après une période d'essor exceptionnel où les ventes avaient triplé entre 2020 et 2022, portées notamment par les cyclomoteurs électriques qui ont bénéficié jusqu’en décembre 2024 d'offres commerciales attractives, de primes et de bonus environnementaux . Ce moyen de locomotion, relativement peu coûteux, constitue une alternative adaptée dans un contexte économique local où plus d’un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. Alors que la catégorie des 2-3 roues et quadricycles à moteur représentait 15,1 % de l'ensemble des immatriculations neuves en 2022, elle compte 12,1% des immatriculations en 2024 (figure 3).
tableauFigure 3 – Immatriculation de véhicules neufs par type de véhicule
Zonage | Nombre d’immatriculations en 2024 | Évolution des immatriculations de voitures particulières (%) | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Voitures particulières | Véhicules utilitaires légers ¹ | Véhicules industriels à moteur ² | Bus et autocars | 2-3 roues et quadricycles à moteur | 2023 - 2024 | Évolution annuelle moyenne 2018 - 2023 * | |
Martinique | 12 874 | 2 019 | 112 | 71 | 2 079 | -9,3 | -2,3 |
France entière | 1 755 167 | 391 515 | 50 741 | 6 625 | 330 584 | -3,4 | -4,0 |
- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- * : Évolution qui aurait été observée pour les immatriculations de véhicules neufs, pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
- Note : Données brutes.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
8 % des véhicules particuliers achetés sont propulsés par des systèmes alternatifs au thermique pur
Sous l’impulsion des normes écologiques et des politiques publiques de transition énergétique, les immatriculations de véhicules propulsés par des systèmes alternatifs au thermique pur ont fortement progressé ces dernières années. Cependant, en 2024, leur part reste assez faible par rapport au marché national (8 % contre 25 %). Parmi eux, les véhicules électriques représentent 4,9 % des immatriculations sur le marché des véhicules particuliers en Martinique, contre 16,8 % en France. Cela s’explique par une offre des modèles proposés limitées en Martinique, au regard d’un réseau routier très exigeant en matière d’énergie (forts dénivelés, usage intense de la climatisation). Toutefois, a part des immatriculations de véhicules électriques utilitaires augmentent : 5,8 % en 2024 contre 2,8 % en 2023 (figure 4).
tableauFigure 4 – Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2024
Type de Véhicule | Martinique | France entière |
---|---|---|
Voitures particulières | 4,9 | 16,8 |
Véhicules utilitaires légers ¹ | 5,8 | 6,9 |
Véhicules industriels à moteur ² | 0,0 | 1,5 |
Bus et autocars | 0,0 | 9,9 |
2-3 roues et quadricycles à moteur | 42,8 | 14,6 |
- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
graphiqueFigure 4 – Part des véhicules électriques dans les immatriculations en 2024

- ¹ : Camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : Camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- Champ : Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire français (départements d’outre-mer compris), hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
- Source : SDES, Rsvero.
Le marché de l’occasion poursuit son ralentissement
En 2024, avec 22 140 véhicules particuliers d’occasion vendus en Martinique, le marché de l’occasion diminue (-3,6 %) pour la troisième année consécutive (figure 5). Le ratio des ventes de voitures particulières indique 1,7 véhicule d’occasion vendu pour 1 véhicule neuf en 2024, en légère hausse par rapport à l’année précédente (1,6).
tableauFigure 5 – Immatriculations des véhicules routiers neufs et d'occasion
Type de véhicule | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | 2021 | 2022 | 2023 | 2024 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Véhicules d'occasion | 26 855 | 26 073 | 25 597 | 23 869 | 24 276 | 25 576 | 24 936 | 22 958 | 22 137 |
Véhicules neufs | 14 791 | 15 105 | 15 971 | 16 212 | 11 586 | 13 293 | 13 581 | 14 201 | 12 874 |
- Source : SdeS, répertoire statistique des véhicules routiers.
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.
Pour comprendre
Les données d’immatriculations sont recalculées sur un champ homogène depuis janvier 2011 avec les données de parcs publiées par le SDES. Le champ géographique est la France dans son ensemble et non plus la France métropolitaine. Toutes les données d’immatriculations sont prises en compte, à l’exception des immatriculations provisoires et transit temporaire, et portent sur l’ensemble des véhicules connus dans le répertoire.
Les deux marchés des véhicules routiers, celui des nouvelles immatriculations de véhicules neufs, ainsi que celui des opérations de changement de titulaire et les premières immatriculations en France de véhicules d’occasion importés sont pris en compte. Les changements de domicile, d’état civil ou de raison sociale des propriétaires, les changements de locataire de longue durée, les déclarations de cession ou les déclarations d’achat des professionnels de l’automobile non suivies d’un changement de propriétaire ne sont pas pris en compte. La localisation géographique prise en compte est celle de l’utilisateur du véhicule : le titulaire du certificat d’immatriculation ou le locataire d’une location longue durée ou avec option d’achat.
Au niveau des motorisations, les regroupements ont été revus pour une meilleure adéquation avec les politiques publiques d’aide à la conversion du parc automobile. Ainsi, compte tenu de leur classement dans le système Crit’Air, les hybrides « non rechargeables » sont dorénavant regroupées avec leur carburation associée, entre essence et diesel. Les motorisations essence ou diesel sont donc ainsi présentées, y compris les hybrides non rechargeables ; cependant au sein de chaque catégorie, les parts respectives des véhicules thermiques et hybrides « non rechargeables » sont détaillées.
Définitions
Les immatriculations de véhicules neufs sont issues du répertoire statistique des véhicules routiers (Rsvero) qui recense les véhicules routiers immatriculés sur le territoire national. Les immatriculations provisoires de véhicules neufs (plaques commençant par WW) ne sont pas comptabilisées.
Poids lourd (camions, tracteurs routiers,VASP>3,5 t de PTAC), transport en commun, remorques, tracteurs agricoles, véhicules utilitaires légers, motocycles, tricycles, quadricycles à moteur, voitures particulières et commerciales, cyclomoteurs (<50cm3).
Véhicule routier automobile, autre qu’un deux-roues à moteur ou une voiturette, destiné au transport de voyageurs et conçu pour un nombre de places assises égal au maximum à neuf (y compris celle du conducteur).
Véhicule à moteur, muni de deux ou trois roues, de cylindrée inférieure à 50 cm3 et dont la vitesse ne peut excéder 45 km/h.
Un véhicule est considéré dans le parc en circulation, s’il vérifie les conditions suivantes :
- le véhicule a été immatriculé au système d’immatriculation des véhicules (SIV) avant le 1er janvier de l’année ;
- aucune opération de sortie de parc n’a été déclarée à l’Agence nationale des titres sécurisées (ANTS);
- le véhicule est à jour de son contrôle technique : compte tenu du fait qu’un grand nombre de véhicules passent leur contrôle technique en retard, un véhicule qui n’est pas à jour de son contrôle technique au 31 décembre de l’année N, mais qui finalement passe son contrôle technique avec moins d’un an de retard, sera considéré dans le parc au 31 décembre. Pour l’année 2020, pour les véhicules en retard de leur contrôle technique au 31 décembre 2020, on applique une probabilité que le véhicule passe un contrôle technique avec moins d’un an de retard.
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