En 2024, l’activité portuaire enregistre une baisse de 4,1 % par rapport à 2023, avec 3,18 millions de tonnes de marchandises chargées et déchargées au Grand Port Maritime de la Martinique (GPMLM).

L’ensemble des vracs atteint 1,44 millions de tonnes en 2024, diminuant de 199 000 tonnes (-12,1 %) par rapport à 2023 (figure 1). Cette baisse est principalement due au recul du transport de vrac liquide (-16,8 %). En effet, l’arrêt programmé pour maintenance de la raffinerie (SARA) entraîne l’absence d’imports de pétrole brut durant les quatre premiers mois, générant une chute de 35,3 % de ce trafic sur l’année (figure 2). Il en résulte une baisse du trafic de produits raffinés (hors importations EDF) de 9,8 %. Cette évolution combine une hausse des importations martiniquaises de produits pétroliers raffinés (+10,6 %), afin de répondre à la demande domestique, et une baisse des exportations de ces produits vers la Guadeloupe et la Guyane (-29,9 %). Ce recul dans le volume d’échange est légèrement atténué par les imports de produits pétroliers raffinés d’EDF qui continuent d’augmenter depuis la mise en service d’un nouveau pipeline en février 2022. Par rapport à 2023, 7 000 tonnes supplémentaires de fuel ont été livrés (+3,0 %) pour alimenter les centrales électriques. Au total, 240 600 tonnes de fuel sont importées par EDF en 2024 : 70 % à destination de la centrale de Bellefontaine (en hausse de 5 %) et le reste pour la centrale de Pointe des Carrières (en baisse de 2 %).

Le vrac de bitume liquide chute de 63 % avec un seul approvisionnement de 1 500 tonnes en 2024, alors qu’il y en avait eu deux pour un total de 4 000 tonnes en 2023.

Malgré le recul des imports d’engrais, de clinker et de céréales, les vracs solides augmentent en 2024 avec un total de 370 500 tonnes de marchandises (+5,2 % par rapport à 2023) (figure 3).

Ils progressent principalement sous l’impulsion des autres vracs solides (+235,6 %), correspondant au nouveau trafic de l’appontement Reynoird au Robert (import de ferraille, export de gravillons et sable) depuis avril 2023 et cumulant près de 61 500 tonnes de marchandises en 2024.

L’import de 11 600 tonnes d’engrais à destination de l’agriculture locale accuse l’une des plus importantes baisses des vracs solides (-22,9 %).

Avec 103 000 tonnes, l’import de clinker (principal composant des ciments) recule de 14,4 %. Cette diminution s’explique par l’absence de grands travaux publics en 2024.

Les céréales reculent de 11,0 %, principalement en raison de la diminution de l’import de nourriture animale (blé, maïs et soja) pour Martinique Nutrition Animale (MNA).

L’import de biomasse pour la centrale thermique de Galion 2 est stable en 2024. La biomasse représente le plus gros volume de vracs solides avec 155 000 tonnes de pellets de bois importés.

Avec un total de 1,73 million de tonnes, le trafic de marchandises diverses croît de 61 000 tonnes par rapport à 2023 (+3,7 %) (figure 4). Les marchandises transportées en conteneurs représentent les deux tiers de ces flux avec 1,15 million de tonnes, soit un tonnage mensuel moyen de 95 000 tonnes. Ainsi, le tonnage des marchandises conteneurisées augmente de 4,6 % en 2024. En revanche, avec 187 700 EVP en 2024, le nombre de conteneurs chargés et déchargés est stable (+0,3 %) par rapport à 2023 (figure 5). En moyenne, 15 600 EVP sont manutentionnés chaque mois sur les infrastructures du GPMLM. Le nombre de conteneurs pleins représente deux tiers (63,6 %) de l’ensemble et progresse de 3,3 % par rapport à 2023, alors que celui des conteneurs vides recule de 4,6 %.

Le trafic domestique reste identique à celui de 2023 avec 159 500 EVP, dont 12 500 consacrés à l’export de bananes. Le transbordement concerne 15 % du trafic de conteneurs, il augmente faiblement (+1,3 %).

Le secteur Est du Port, nommé l’Hydrobase abrite des infrastructures polyvalentes permettant d’accueillir tous type de marchandises : en vrac, en ro-ro ou en conteneurs roulés. Celui-ci accueille en particulier le nouveau navire FERRYMAR, qui a rejoint la flotte commerciale fin 2023 et qui possède une capacité de chargement supérieure à celle du MARIN qu’il remplace. Le nombre de conteneurs roulés traités à l’Hydrobase est en plein essor avec une croissance de 27 % en 2024.

Le trafic roulier augmente de 6 %. Cette croissance est portée par la progression des échanges de marchandises en ro-ro avec la Guadeloupe (+9 %) qui dépassent les 100 000 tonnes.

Cette évolution est également liée à l’arrivée du FERRYMAR qui assure la desserte entre les deux îles françaises.

L’import de véhicules automobiles, quant à lui, chute de 17 % en tonnage et de 16 % en nombre, après une année 2023 où ces importations avaient connu une forte augmentation.

L’année 2024 qui regroupe la fin de la saison croisière 2023-2024 et le début de la saison croisière 2024-2025, totalise 165 escales de paquebots de croisière (-4,6 % par rapport à l’année précédente). Elles ont généré plus de 653 000 mouvements de passagers (entrées et/ou sorties), soit environ 399 000 passagers, un nombre inférieur de 1,5 % par rapport à 2023 (figure 6).

Ce bilan reste satisfaisant compte tenu d’un début de saison 2024-2025 perturbé par les mouvements sociaux de la lutte contre la vie chère, entraînant l’annulation de trois escales de croisière.

Par ailleurs, la venue de paquebots de plus grande capacité pour la croisière basée entraîne une augmentation de 12 % des passagers embarquant et débarquant.

Le nombre de passagers inter-îles atteint un niveau record avec près de 174 000 passagers, en hausse de 8 % par rapport à 2023 (figure 7). La période des grandes vacances scolaires (juillet-août) a contribué à ce succès avec près de 47 000 passagers en 2 mois. En revanche, les mois de novembre et décembre n’ont pas enregistré des performances aussi élevées que l’année précédente, en lien avec le contexte social tendu.

Au total, le trafic inter-îles comptabilise 510 escales (+7 %). Après la chute sévère du nombre d’escales pendant la période Covid, c’est le retour à un niveau plus soutenu pour cet indicateur clé de l’activité portuaire et des services annexes. Tous secteurs confondus (marchandises, passagers, escales techniques) le GPMLM accueille 1 663 escales en 2024, soit 22 de plus que l’année précédente (figure 8). Le nombre d’escales progresse aussi grâce au regain des escales techniques (+59 %) liées au développement de l’activité du bassin de radoub. Les escales de petits navires à marchandises ou « pacotilleurs » transportant du poisson (comptabilisées dans les escales marchandises depuis 2023), quant à elles, chutent de 16 %.