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Insee Conjoncture Grand Est · Juin 2023 · n° 37
Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2022 - Grand Est La reprise de l’activité freinée par le contexte international

L’économie résiste en 2022, dans le Grand Est comme en France, malgré la guerre en Ukraine, la stratégie « zéro-Covid » en Chine et les tensions inflationnistes. Au niveau national, le produit intérieur brut progresse de 2,5 % en moyenne. Cette hausse s’est concentrée sur les six premiers mois de l’année, la consommation des ménages se repliant fortement en fin d’année.

Dans le Grand Est, l’emploi poursuit sa progression : +0,5 % par rapport à l’année précédente. Dans l’industrie, les entreprises ont davantage recours à l’intérim. Le taux de chômage diminue, pour s’établir à 7,0 % de la population active fin 2022, niveau le plus faible depuis 14 ans. Après une croissance inédite en 2021, les créations d’entreprises se maintiennent toujours à un niveau élevé.

La hausse des prix des produits agricoles est généralisée, dans un contexte mondial de renchérissement de l’énergie et des matières premières. Le nombre de logements autorisés augmente, et les mises en chantier sont proches du niveau de 2021. Dans le secteur du transport, le trafic fluvial est en baisse, mais le trafic aérien de passagers reprend.

Dans les pays voisins de la région, la croissance économique se poursuit en Belgique (+3,1 %), en Suisse (+2,1 %), au Luxembourg et en Allemagne (+1,5 % et +1,8 %). L’emploi, en particulier privé, augmente et les taux de chômage au sens du BIT reculent.

Insee Conjoncture Grand Est
No 37
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

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Politiques de l'emploi - Le maintien des dispositifs de politiques de l’emploi soutient la baisse du chômage Bilan Économique 2022

Philippe Becquet (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

En dépit d’un nouveau contexte international porteur d’incertitudes pour l’activité économique, l’emploi reste orienté favorablement dans le Grand Est et en Métropole en 2022. Le taux de chômage régional est à son plus bas niveau depuis 14 ans. Le recours des entreprises à l’activité partielle diminue sensiblement et se restreint principalement à certains secteurs de l’industrie. Le nombre des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi est aussi à son plus bas niveau sur une période de plus de dix ans, toutes les tranches d’âge étant concernées, et la demande d’emploi de longue durée se réduit également. Les politiques d’emploi menées depuis le début de la crise sanitaire contribuent à soutenir l’emploi. L’année 2022 est notamment marquée par la poursuite de la montée en puissance du contrat d’apprentissage, la naissance d’un nouveau dispositif, le contrat d’engagement jeune (CEJ), et la poursuite du développement de l’insertion par l’activité économique (IAE) pour les personnes éloignées de l’emploi.

Insee Conjoncture Grand Est

No 37

Paru le :01/06/2023

Avertissement sur les DEFM

La généralisation du nouveau formulaire d’actualisation en fin de mois des demandeurs d’emploi, intervenue par étapes au cours de l’année 2022, a un impact pérenne à la baisse sur le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, en contrepartie d'une hausse des catégories B et C liées à la meilleure déclaration des heures d’activité réduite et d’une légère hausse des sorties de listes.

Pour plus de détails, voir la note de la Dares : « Ouvrir dans un nouvel ongletIncidents et changements de procédure » (pages 4 et 5).

L’emploi continue de progresser comme en 2021

Sur le plan de l’emploi, 2022 succède à deux années contrastées dans le Grand Est. En 2020, l’emploi salarié s’est contracté de 0,6 % du fait des conséquences de la pandémie, puis en 2021, il a bénéficié d’une croissance soutenue de 2,8 %, favorisée par la croissance économique. Si l’année 2022 continue à bénéficier de l’effet de la reprise de 2021, elle est aussi affectée par la progression sensible de l’inflation et des effets directs ou indirects de la guerre en Ukraine. L’emploi salarié continue à progresser dans la région, de 0,5 %, soit moins fortement qu’en 2021, mais de façon similaire à l’avant-crise. Néanmoins, la croissance de l’emploi salarié dans le Grand Est demeure plus faible qu’au niveau national : l’évolution annuelle des effectifs salariés en France métropolitaine s’élève à +1,4 % en 2019 et à +1,2 % en 2022.

La croissance de 0,5 % de l’emploi salarié dans la région en 2022 correspond à la création nette de 9 300 postes salariés sur un an. L'agriculture affiche la progression annuelle la plus élevée (+2,9 %), suivie par le secteur tertiaire marchand hors intérim (+1,4 %, soit 11 200 salariés supplémentaires) et l'industrie (+0,6 %, soit 1 800 postes supplémentaires). Dans le tertiaire marchand, les plus fortes progressions annuelles sont enregistrées dans l’hébergement-restauration (+3,8 %), l’information-communication (+3,0 %) et le transport-entreposage (+2,9 %). La croissance de l’emploi industriel est tirée par celle de la fabrication d’équipements électriques, électroniques, et de machines (+2,3 %), mais pâtit des pertes nettes d’emplois dans la fabrication de matériels de transports (-3,3 %, soit 900 postes supprimés sur un an). L'intérim, aussi, se contracte de 3,6 %, avec la perte nette de près de 2 600 postes.

Bien que modérée, la progression régionale de l’emploi salarié contribue à faire refluer le taux de chômage dans le Grand Est, qui revient à son plus bas niveau atteint depuis 14 ans (7,0 % de la population active à fin 2022, comme en France métropolitaine). Au 4e trimestre 2022, la région compte 233 510 demandeurs d’emplois de catégorie A (sans activité et tenus de rechercher un emploi), alors qu’ils étaient 250 640 un an auparavant, et 336 250 à la mi-2020. Le repli atteint 10,1 % en évolution annuelle et 14,5 % par rapport à l’avant-crise, au 4e trimestre 2019. Le repli annuel bénéficie un peu plus aux hommes qu’aux femmes (-11,0 % contre -9,1 %), et aussi plus aux jeunes de moins de 25 ans (-10,9 %) qu’aux autres tranches d’âge. En partie en raison du ciblage des politiques publiques de l’emploi sur cette tranche d’âge, ce sont les jeunes qui bénéficient du plus fort recul sur 3 ans (-20,0 %). Les seniors de 50 ans ou plus en bénéficient aussi (-10,4 %). En 2022, la demande d’emploi de longue durée (au moins un an d’inscription à Pôle emploi) a aussi continué de se résorber, avec un repli de 13,2 % sur un an et de 10,8 % sur trois ans.

Figure 1Demandeurs d'emploi en fin de mois

Demandeurs d'emploi en fin de mois
Décomposition Demandeurs d'emploi au quatrième trimestre 2022 Évolution 2022 T4 / 2021 T4
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C (% de l'ensemble) Catégorie A (% de l'ensemble) Catégories A, B, C (%) Catégorie A (%)
Hommes 203 660 120 180 49,1 51,5 -6,5 -11,0
Femmes 210 740 113 290 50,9 48,5 -5,4 -9,1
Moins de 25 ans 52 100 30 950 12,6 13,3 -5,5 -10,9
De 25 à 49 ans 246 180 133 300 59,4 57,1 -6,4 -10,4
50 ans ou plus 116 130 69 220 28,0 29,6 -5,1 -9,1
Inscrits depuis un an ou plus 191 700 nd 46,3 nd -13,2 nd
dont inscrits depuis 2 ans ou plus 115 120 nd 27,8 nd -14,2 nd
Grand Est 414 410 233 470 100,0 100,0 -5,9 -10,1
France entière 5 389 500 3 052 700 100,0 100,0 -5,1 -9,2
  • nd : données non disponibles.
  • Note : données CVS-CJO.
  • Avertissement : le nombre de demandeurs d'emploi au quatrième trimestre est une moyenne des stocks de demandeurs d'emploi à la fin des mois d'octobre, novembre et décembre afin de mieux dégager les évolutions tendancielles.
  • Source : Pôle emploi-Dares, STMT.

Le recours des entreprises à l’activité partielle diminue très nettement en 2022

Le recours à l’activité partielle avait fortement été sollicité par les établissements de la région en 2020 et 2021, en particulier lors des périodes de confinement durant la crise sanitaire. L’année 2022 est marquée à la fois par un sensible assouplissement de ces mesures, et par l’apparition de nouveaux motifs de recours au dispositif justifiés par l’effet direct ou indirect du conflit ukrainien. Si l’activité partielle a largement été utilisée dans les entreprises les deux années précédentes, elle devient progressivement résiduelle en 2022.

En 2022, 410 demandes d’indemnisations au titre de l’activité partielle sont déposées en moyenne chaque mois dans le Grand Est pour indemniser près de 14 850 salariés des établissements de la région (contre 80 600 salariés indemnisés mensuellement en 2021 et 262 800 en 2020). Le nombre de salariés indemnisés a été plus que divisé par deux entre janvier et décembre 2022 (passant de 24 300 salariés à 11 800). En volumes, 463 600 heures de travail sont indemnisées en moyenne chaque mois en 2022, pour un montant mensuel moyen de près de 4,5 millions d’euros. Du début de la crise sanitaire à la fin 2022, près de 2,3 milliards d’euros d’indemnisations au titre de l’activité partielle ont été utilisés dans le Grand Est.

La structure par secteur d’activité du recours à l’activité partielle s’est également modifiée sur les trois dernières années. Si en 2020 et 2021, en raison de la crise sanitaire notamment, les activités les plus touchées sont celles du commerce (avec 18 % du total des salariés indemnisés dans ce secteur en 2020) ou de l’hébergement-restauration (32 % du total en 2021), ces deux secteurs pris ensemble ne représentent plus que 13 % des salariés indemnisés en 2022. En revanche, d’autres secteurs, tels que la fabrication de matériels de transports (4 % des salariés indemnisés en 2020, mais 32 % en 2022) ou la fabrication d’autres produits industriels (12 % des salariés en 2020, contre 27 % en 2022) sont désormais plus représentés. Cela se reflète sur la taille des établissements concernés : plus de trois salariés indemnisés sur quatre travaillent en 2022 dans des établissements de plus de 50 salariés contre 37 % en 2020.

Les établissements commerciaux soumis aux mesures de restriction peuvent à nouveau exercer quasiment sans contraintes leur activité en 2022. Toutefois, la guerre en Ukraine constitue un nouveau motif de recours à l’activité partielle, entraînant des difficultés d’approvisionnement (en énergie notamment, mais aussi en matières premières ou en pièces détachées), et parfois des nécessités de restructuration ou d’adaptation dans certains segments industriels. Ces nouveaux motifs de recours au dispositif génèrent beaucoup moins d’heures chômées que la crise sanitaire. Certains établissements, confrontés à ces difficultés de plus long terme, utilisent l’activité partielle de longue durée (APLD), plus adaptée à leur situation. Parmi les 14 850 salariés indemnisés mensuellement au titre de l’activité partielle dans le Grand Est en 2022, plus de 10 600 sont placés en APLD, soit 71 % d’entre eux. Près des trois quarts des salariés en APLD dans la région travaillent à la fabrication de matériels de transports ou à la fabrication d’autres produits industriels.

Un nouveau dispositif intervient en 2022 : le contrat d’engagement jeune (CEJ)

Le plan France Relance, doté de 100 milliards d’euros à l’échelle de la France, a pour but d’accélérer les transformations écologique, industrielle et sociale, notamment grâce au renforcement des compétences et des qualifications sur l’ensemble du territoire. Dans ce cadre, le dispositif « 1 jeune, 1 solution » a été lancé en 2020 par le Ministère du Travail ; il a pour objectif d’offrir une solution adaptée à chaque jeune de moins de 26 ans (formation, accompagnement renforcé, emploi direct, mentorat…)..

Le PACEA a été fortement mobilisé en 2020 et 2021, afin de faire face aux conséquences de la crise sanitaire, avec plus de 31 300 accordés en 2021 dans le Grand Est. En 2022, comme au niveau national, le nombre de PACEA s’est réduit dans la région, passant à près de 18 200 PACEA conclus, baisse principalement due à l’évolution du dispositif.

Entré en vigueur au 1er mars 2022, le Contrat d’Engagement Jeune (CEJ) prend le relais de l’ex-Garantie Jeunes (GJ) qui constituait l’une des modalités possibles du PACEA. Le CEJ s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans révolus qui ne sont pas étudiants, ne suivent pas une formation, et présentent des difficultés d’accès à l’emploi durable. Le CEJ leur apporte un accompagnement individuel et intensif ayant pour but de favoriser leur entrée plus rapide et durable dans l’emploi. Le CEJ peut durer de 6 à 12 mois, selon un programme intensif de 15 à 20 heures par semaine, défini en concertation avec un conseiller dédié. En fonction de ses ressources et du respect de ses engagements, le bénéficiaire peut disposer d’une allocation pouvant aller jusqu’à 520 € par mois. Toutes les possibilités du plan « 1 jeune, 1 solution » (formations qualifiantes, service civique, prépa apprentissage, école de la 2e chance (E2C), Epide, …) peuvent être mobilisées, ainsi que des stages et immersions en entreprise et autres mesures. Le nombre de CEJ s’accroît significativement depuis septembre 2022. Sur l’année, le nombre d’entrées en CEJ cumulé à celui des GJ (encore conclues sur le 1er trimestre) s’élève à plus de 25 100 dans le Grand Est, soit deux fois plus d’entrées qu’en 2021.

Figure 2Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Grand Est

Entrées dans les dispositifs de contrats aidés, d'alternance et d'accompagnement des jeunes - Grand Est
Type d'aide  2021   2022 
Aides à l'emploi 112 304 116 344
dont contrats aidés 53 095 49 808
Parcours emploi compétences (PEC) et contrats d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE) 8 409 6 089
Contrats initiative emploi (CUI-CIE) 7 191 4 373
Insertion par l'activité économique (IAE) ¹ 37 495 39 346
dont contrats en alternance 59 209 66 536
Apprentissage 51 443 58 476
Contrats de professionnalisation 7 766 8 060
Accompagnement des jeunes 31 337 41 409
Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie (PACEA) 31 337 18 190
dont Garantie jeunes 12 266 1 906
Contrat d’engagement jeune nd 23 219
dont premières entrées nd 19 667
Emplois francs 1 981 1 867
  • ¹ : année glissante de décembre N-1 à novembre N.
  • nd : non disponible.
  • Note : les entrées comprennent les conventions initiales et les reconductions de contrats.
  • Source : Dares, extraction du 13/04/2023.

L’apprentissage poursuit son ascension

Après avoir été fortement soutenu en 2020 et 2021, l’apprentissage a continué à se développer en 2022, bénéficiant jusqu’à fin 2022 de l’aide exceptionnelle à l’embauche d’apprentis (AEA : 5 000 € pour le recrutement d’un mineur, et 8 000 € pour un majeur). Le contrat d'apprentissage permet à tout jeune de 16 à 29 ans révolus, de suivre une formation en alternance en entreprise sous la responsabilité d'un maître d'apprentissage, ainsi qu’un enseignement en centre de formation des apprentis (CFA), sur une durée pouvant aller de 6 mois à 3 ans. Si le BTP et l’artisanat continuent d’être surreprésentés parmi les employeurs, d’autres secteurs tels que le sanitaire et social s’y sont récemment convertis. Cette forme d’entrée en emploi bénéficie d’une priorité affirmée clairement, et connaît une croissance exponentielle depuis 2017. Avec près de 58 500 entrées en apprentissage en 2022, le Grand Est enregistre une croissance d’entrées en contrats de 13,7 % sur un an (après +28,2 % en 2020 et +30,2 % en 2021), comparable à celle de la France métropolitaine. Le nombre de contrats conclus dans la région en 2022 a augmenté de 119 % depuis 2018.

Autre dispositif d’alternance, le contrat de professionnalisation propose une formation alternant un enseignement théorique dans un organisme de formation, et la formation pratique au métier visé. Ce contrat est destiné soit à des jeunes de 16 à 25 ans révolus, soit à des demandeurs d'emploi âgés de 26 ans ou plus, ou des bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA), de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) ou de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), ou encore des personnes ayant bénéficié d'un CUI. Dans le but de réduire les tensions de recrutement au sein des entreprises et aussi d’agir sur l’ancienneté au chômage de certains demandeurs d’emploi, une aide exceptionnelle (de 8 000 € la première année) est accordée aux employeurs ayant recruté en contrats de professionnalisation, entre le 1er novembre 2021 et le 31 décembre 2022, des demandeurs d’emploi âgés d’au moins 30 ans inscrits depuis au moins un an à Pôle emploi (cette aide disparaît en 2023). Toutefois, en raison de la priorité accordée au contrat d’apprentissage sur les dernières années, le nombre d’entrées en contrats de professionnalisation diminue sur cinq ans, et progresse sur un an ( 8 060 entrées en 2022, soit +3,8 % par rapport à 2021).

Figure 3Cumul annuel des entrées en apprentissage depuis 2014

Cumul annuel des entrées en apprentissage depuis 2014
Année Grand Est France Métropolitaine
2014 24 460 271 802
2015 24 984 277 939
2016 24 768 284 174
2017 24 617 289 439
2018 26 684 311 845
2019 30 827 361 733
2020 39 515 516 550
2021 51 443 717 637
2022 58 476 811 966
  • Source : Dreets.

Figure 3Cumul annuel des entrées en apprentissage depuis 2014

  • Source : Dreets.

Le recours aux emplois aidés se réduit

Les emplois aidés sont des contrats de travail dérogatoires au droit commun, pour lesquels l'employeur bénéficie d'aides (subventions à l’embauche notamment). Ils s’adressent en priorité aux personnes rencontrant des difficultés spécifiques d’accès à l’emploi, telles que les demandeurs d’emploi de longue durée ou seniors ou jeunes sans qualifications, ou les bénéficiaires de minima sociaux, ou les personnes handicapées. Après le regain d’intérêt qu’ils avaient suscité pendant les deux années de crise sanitaire, les contrats aidés ont été soumis à un pilotage un peu plus strict en 2022, motivé par le contexte de la reprise économique de 2021.

Depuis sa création en janvier 2018, le parcours emploi compétences (PEC), pour le secteur non-marchand, a pour objectif l’insertion durable dans l’emploi du bénéficiaire, associant les mises en situations professionnelles, l’accompagnement du bénéficiaire, et l’accès à la formation. Les PEC sont soumis à une prescription par le service public de l’emploi (Pôle Emploi, Mission locale et Cap Emploi). Dans le secteur non marchand, près de 6 100 PEC ont été conclus en 2022 dans le Grand Est, nombre en repli de 27,6 % sur un an, faisant suite à un accroissement de 22,7 % en 2021 (-29,9 % en 2022 en France métropolitaine, après +37,9 % en 2021).

Le Contrat Initiative Emploi (CIE) est destiné au secteur marchand. De nombreux CIE ont été signés en 2021 (près de 7 200 dans le Grand Est) dans le but de réinsérer un maximum de personnes dans l’emploi. Près de 4 400 CIE ont été conclus en 2022 dans la région, soit un repli annuel de 39,2 % (-40,2 % en France métropolitaine). Les CIE sont à nouveau moins utilisés en 2022 en raison du contexte de reprise économique de 2021.

Lancé en avril 2018, le dispositif des emplois francs a pour objectif de réduire le chômage dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Une entreprise, quel que soit son lieu d’implantation, peut en effet bénéficier d’une prime pour l’embauche d’un emploi franc en CDI ou en CDD d’au moins six mois. En 2022, le montant de l’aide pour un emploi franc est de 15 000 € sur trois ans (5 000 €/an) pour une embauche en CDI, et de 5 000 € sur deux ans (2500 €/an) pour une embauche en CDD. Ce dispositif devait prendre fin au 31 décembre 2022, mais il est prolongé d’une année supplémentaire et restera en vigueur au moins jusqu’à fin 2023. Dans le Grand Est, près de 1 870 emplois francs ont été signés en 2022, à peine moins qu’en 2021. Le nombre d’entrées en emplois francs croît toutefois moins fortement dans le Grand Est qu’en France métropolitaine (+5,1 % contre +15 %).

L’insertion par l’activité économique (IAE) continue d’augmenter

L’insertion par l’activité économique (IAE) s’adresse à des personnes un peu plus éloignées de l’emploi que celles pouvant bénéficier d’un contrat aidé. L’IAE permet à ceux qui ne bénéficient pas spontanément de la reprise économique de renforcer leur employabilité et de bénéficier d’un accompagnement adapté et personnalisé vers l’emploi. L’IAE rassemble quatre types de structures adaptées au type de public : les entreprises d’insertion (EI), les associations intermédiaires (AI), les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) et les ateliers et chantiers d’insertion (ACI). Élaboré en 2019, le Pacte d’ambition pour l’insertion par l’activité économique avait fixé pour objectif un accroissement significatif du nombre des personnes accompagnées en 2022 par les structures de l'IAE par rapport à 2017. De ce fait, l’IAE bénéficie d’un budget prioritaire en 2022, en hausse par rapport à 2020 (plus d’un milliard d’euros au niveau national). Près de 39 350 personnes sont entrées dans une structure de l’IAE dans le Grand Est en 2022, ce qui correspond à un accroissement annuel de 4,9 % des entrées en 2022 (contre +1,6 % en France métropolitaine), après déjà une hausse de 16,5 % en 2021 dans la région. Au total, le nombre de personnes entrées en IAE s’accroît de 30,5 % dans le Grand Est entre 2017 et 2022, contre 20,2 % en France métropolitaine.

Publication rédigée par :Philippe Becquet (Direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur ces listes est soumise à certaines conditions. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, les demandeurs d'emploi sont regroupés en cinq catégories.

Chômeur (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Personne au chômage (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Un chômeur au sens du BIT est une personne âgée de 15 ans ou plus qui répond simultanément à trois conditions :

  • être sans emploi durant une semaine donnée
  • être disponible pour prendre un emploi dans les deux semaines
  • avoir cherché activement un emploi au cours des quatre dernières semaines ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Contrat d'apprentissage :

Le contrat d'apprentissage est un contrat de travail conclu entre un employeur et un jeune de 16 à 29 ans ayant satisfait à l'obligation scolaire, des dérogations étant possibles.

Contrat d’engagement jeune :

le contrat d’engagement jeune (CEJ) s’adresse à tous les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus (ou 29 ans révolus lorsqu’ils disposent de la reconnaissance de travailleur handicapé), qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable. Mis en œuvre à la fois par Pôle emploi et les missions locales depuis le 1er mars 2022, il propose à ces jeunes éloignés de l’emploi un programme d’accompagnement intensif (avec un objectif de 15 à 20 heures d’accompagnement par semaine), et une mise en activité régulière. Le parcours est prévu pour durer de 6 à 12 mois. Le bénéficiaire peut toutefois quitter le dispositif de façon anticipée ou au contraire le prolonger jusqu’à 18 mois maximum. Les jeunes peuvent percevoir une allocation mensuelle pouvant aller jusqu’à 520 euros, en fonction de ses ressources et sous condition de respecter ses engagements. Contrairement à la Garantie jeunes qui s’inscrivait nécessairement dans un Pacea, le CEJ ne peut pas être concomitant avec un Pacea.

Contrat de professionnalisation :

Le contrat de professionnalisation est un contrat de travail destiné à permettre aux jeunes de 16 à 25 ans, aux demandeurs d’emploi et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats, d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale au moyen d’une formation en alternance.

Contrat unique d'insertion / CUI :

Le contrat unique d'insertion a pour objet de faciliter l'insertion professionnelle des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et professionnelles d'accès à l'emploi.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Demande d'indemnisation pour activité partielle :

le dispositif de l’activité partielle (ou chômage partiel) permet aux établissements confrontés à des difficultés temporaires de diminuer ou suspendre leur activité tout en assurant aux salariés une indemnisation pour compenser leur perte de salaire. L’activité partielle fait l’objet de demandes d’autorisation préalables (DAP) déposées par les établissements souhaitant recourir à l’activité partielle en raison de la crise sanitaire, ainsi que les demandes d’indemnisation (DI). Lors de la phase d’indemnisation, il est possible que le nombre d’heures effectivement consommé soit inférieur à celui qui avait été demandé. L’ensemble des données présentées sur l’activité partielle sont susceptibles d’être révisées.

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Demandeurs d'emploi de très longue durée / DETLD :

les demandeurs d'emploi de très longue durée (DETLD) sont ceux inscrits à Pôle emploi depuis deux ans ou plus.

Emplois francs :

expérimenté à partir du 1er avril 2018 puis généralisé à la France entière au 1er janvier 2020, le dispositif d’emploi franc est un dispositif qui permet à un employeur de bénéficier d’une aide financière lorsqu’il embauche un habitant résidant dans un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV), en CDI ou en CDD d’au moins six mois.

Garantie jeunes :

expérimentée à partir d'octobre 2013 puis généralisée en janvier 2017, la Garantie jeunes est un dispositif à destination des jeunes de 16 à 25 ans révolus, ni en études, ni en emploi, ni en formation (NEET) et en situation de précarité. Elle mêle d’une part un accompagnement vers l’emploi et la formation, assuré par les missions locales, et d’autre part le versement d’une allocation mensuelle selon les revenus du jeune. Sa durée initiale est de 9 ou 12 mois, pouvant atteindre 18 mois après renouvellement. La Garantie jeunes est une modalité et une phase d’accompagnement spécifique du Pacea. Au 1er mars 2022, la Garantie jeunes est remplacée par le Contrat d’engagement jeune.

Insertion par l’Activité Économique (IAE) :

l’insertion par l’activité économique (IAE) consiste en un accompagnement dans l’emploi destiné à aider les personnes très éloignées de l’emploi et rencontrant des difficultés sociales et professionnelles afin de faciliter leur insertion sur le marché du travail. La spécificité du parcours d’insertion consiste à proposer un contrat de travail, doublé d’un accompagnement social et professionnel personnalisé, de façon à lever les principaux freins d’accès à l’emploi. En complément de l’accompagnement dispensé, les salariés peuvent bénéficier de formations adaptées à leurs besoins.

Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) :

mis en place à partir de 2017, le PACEA est le cadre contractuel de l’accompagnement des jeunes par les missions locales. Il concerne tous les jeunes de 16 à 25 ans révolus. Le PACEA est constitué de phases d’accompagnement successives qui peuvent s’enchaîner pour une durée maximale de 24 mois consécutifs.

En fonction de la situation et des besoins de l’intéressé, le bénéfice d’une allocation peut être accordé à un jeune en PACEA, destinée à soutenir ponctuellement la démarche d’insertion du jeune vers et dans l’emploi et l’autonomie.

Parcours emploi compétences (PEC) :

depuis janvier 2018, les contrats aidés du secteur non-marchand (CUI-CAE) sont transformés en parcours emploi compétences.

Dans le cadre du parcours emploi compétences, le montant de l’aide accordée aux employeurs, exprimé en pourcentage du Smic brut, est modulé selon le type de public (PEC « tout public », PEC QPV-ZRR, PEC Jeunes).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).