Insee
Insee Conjoncture Grand Est · Juin 2023 · n° 37
Insee Conjoncture Grand EstBilan économique 2022 - Grand Est La reprise de l’activité freinée par le contexte international

L’économie résiste en 2022, dans le Grand Est comme en France, malgré la guerre en Ukraine, la stratégie « zéro-Covid » en Chine et les tensions inflationnistes. Au niveau national, le produit intérieur brut progresse de 2,5 % en moyenne. Cette hausse s’est concentrée sur les six premiers mois de l’année, la consommation des ménages se repliant fortement en fin d’année.

Dans le Grand Est, l’emploi poursuit sa progression : +0,5 % par rapport à l’année précédente. Dans l’industrie, les entreprises ont davantage recours à l’intérim. Le taux de chômage diminue, pour s’établir à 7,0 % de la population active fin 2022, niveau le plus faible depuis 14 ans. Après une croissance inédite en 2021, les créations d’entreprises se maintiennent toujours à un niveau élevé.

La hausse des prix des produits agricoles est généralisée, dans un contexte mondial de renchérissement de l’énergie et des matières premières. Le nombre de logements autorisés augmente, et les mises en chantier sont proches du niveau de 2021. Dans le secteur du transport, le trafic fluvial est en baisse, mais le trafic aérien de passagers reprend.

Dans les pays voisins de la région, la croissance économique se poursuit en Belgique (+3,1 %), en Suisse (+2,1 %), au Luxembourg et en Allemagne (+1,5 % et +1,8 %). L’emploi, en particulier privé, augmente et les taux de chômage au sens du BIT reculent.

Insee Conjoncture Grand Est
No 37
Paru le :Paru le01/06/2023

Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2022 publiés par l'Insee.

Retrouvez les bilans des autres régions.

Consulter

Emploi salarié - Ralentissement des créations d’emploi Bilan économique 2022

François Couzinié-Devy (Insee)

Après une année 2021 dynamique, l’emploi salarié décélère en 2022, un fléchissement plus marqué dans la région qu’au niveau national. L’emploi reste cependant stable ou en légère hausse dans tous les départements, avec pour chacun des effectifs supérieurs ou égaux au niveau d’avant la crise sanitaire. Dans le secteur de la construction, l’emploi se replie et dans celui des services marchands, il ralentit. L’emploi industriel continue de progresser lentement, mais n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la pandémie.

Insee Conjoncture Grand Est

No 37

Paru le :01/06/2023

Avertissement

Dans cette publication, le concept d'emploi se réfère aux critères du Bureau international du travail (BIT). Sont comprises dans l'emploi à la fois les personnes ayant travaillé au moins une heure rémunérée pendant une période donnée, mais également les personnes en emploi n’ayant pas travaillé pour certaines raisons (en particulier celles en chômage partiel et en arrêt maladie).

L’introduction de la Déclaration sociale nominative (DSN) en remplacement du bordereau récapitulatif de cotisations (BRC) a pu transitoirement affecter les comportements déclaratifs des entreprises. Durant la phase de montée en charge de la DSN, des adaptations ont été réalisées dans la chaîne de traitement statistique des estimations d’emploi afin de tenir compte de ces changements. En particulier, au troisième trimestre 2022, une bascule vers la source DSN a été opérée pour la fonction publique de l’État. Ce changement de source a pu entraîner une rupture de la saisonnalité de la mesure de l’emploi public ; les ruptures les plus nettes ont été neutralisées, mais certaines moins évidentes et plus légères peuvent subsister.

Légère hausse de l'emploi salarié

En 2022, l’emploi salarié augmente de 0,5 % dans le Grand Est (soit 9 300 emplois supplémentaires pour un total de 2 005 000 emplois en fin d’année). Il continue sa progression, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2021 (+2,8 %). La hausse est portée par l’emploi privé qui croît de 0,7 % sur un an, l’emploi public étant en baisse de 0,4 %. Au niveau national (France hors Mayotte), l’emploi progresse plus fortement (+1,3 %) et croît dans toutes les régions. Le Grand Est est, avec les Hauts-de-France (+0,4 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (+0,5 %), une des trois régions où l’emploi salarié augmente le moins.

Figure 1Évolution trimestrielle de l'emploi salarié

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016)
Évolution trimestrielle de l'emploi salarié ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016))
Emploi salarié total - Grand Est Emploi salarié total - France hors Mayotte Emploi salarié privé - Grand Est Emploi salarié privé - France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2016 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2017 100,4 100,5 100,4 100,6
2ᵉ trim. 2017 100,7 100,9 100,9 101,1
3ᵉ trim. 2017 100,8 101,0 101,1 101,3
4ᵉ trim. 2017 101,0 101,3 101,4 101,8
1ᵉ trim. 2018 101,0 101,6 101,4 102,2
2ᵉ trim. 2018 100,9 101,6 101,4 102,4
3ᵉ trim. 2018 100,6 101,6 101,1 102,4
4ᵉ trim. 2018 100,6 101,8 101,0 102,6
1ᵉ trim. 2019 101,0 102,5 101,5 103,4
2ᵉ trim. 2019 101,0 102,7 101,6 103,7
3ᵉ trim. 2019 101,1 103,0 101,7 104,1
4ᵉ trim. 2019 101,1 103,3 101,7 104,4
1ᵉ trim. 2020 99,3 101,5 99,3 102,1
2ᵉ trim. 2020 99,0 101,3 99,2 102,1
3ᵉ trim. 2020 100,6 103,2 101,1 104,1
4ᵉ trim. 2020 100,5 103,0 100,9 103,9
1ᵉ trim. 2021 101,2 103,7 101,8 104,8
2ᵉ trim. 2021 102,1 105,0 102,9 106,3
3ᵉ trim. 2021 102,7 105,9 103,7 107,5
4ᵉ trim. 2021 103,3 106,6 104,6 108,5
1ᵉ trim. 2022 103,5 107,1 104,9 109,0
2ᵉ trim. 2022 103,5 107,5 105,0 109,5
3ᵉ trim. 2022 103,7 107,8 105,3 110,0
4ᵉ trim. 2022 103,8 108,0 105,4 110,2
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 1Évolution trimestrielle de l'emploi salarié

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Baisse de l’emploi intérimaire

Après des variations d’ampleur du fait de la crise sanitaire en 2020, suivies d’une forte hausse de 17,2 % en 2021, l’emploi intérimaire diminue de 3,6 % en 2022 dans le Grand Est. Cette tendance à la baisse se retrouve, mais de façon moins marquée, à l’échelle nationale (-1,2 %). Le nombre d’intérimaires diminue fortement dans les services marchands (-10,7 %), les services non marchands (-8,9 %) et la construction (-6,9 %). En revanche, l’emploi intérimaire reste orienté à la hausse cette année dans l’industrie, qui concentre 45,9 % de l’emploi intérimaire régional (+4,6 %).

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016)
Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016))
Grand Est France hors Mayotte
4ᵉ trim. 2016 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2017 104,4 104,1
2ᵉ trim. 2017 110,5 108,9
3ᵉ trim. 2017 115,1 112,7
4ᵉ trim. 2017 121,3 116,8
1ᵉ trim. 2018 119,0 117,7
2ᵉ trim. 2018 118,6 115,7
3ᵉ trim. 2018 116,5 115,7
4ᵉ trim. 2018 111,7 112,8
1ᵉ trim. 2019 116,0 116,9
2ᵉ trim. 2019 112,9 115,7
3ᵉ trim. 2019 111,0 115,0
4ᵉ trim. 2019 105,6 113,0
1ᵉ trim. 2020 61,4 69,6
2ᵉ trim. 2020 77,9 84,7
3ᵉ trim. 2020 95,8 102,9
4ᵉ trim. 2020 101,4 106,7
1ᵉ trim. 2021 105,8 109,6
2ᵉ trim. 2021 106,1 112,7
3ᵉ trim. 2021 108,7 113,7
4ᵉ trim. 2021 118,8 119,7
1ᵉ trim. 2022 115,6 118,0
2ᵉ trim. 2022 112,4 115,3
3ᵉ trim. 2022 113,8 117,0
4ᵉ trim. 2022 114,5 118,3
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi intérimaire.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 2Évolution trimestrielle de l'emploi intérimaire

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi intérimaire.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Grand Est

(indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016)
Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Grand Est ((indice base 100 au 4ᵉ trimestre 2016))
Construction Industrie Tertiaire marchand hors intérim Tertiaire non marchand
4ᵉ trim. 2016 100,0 100,0 100,0 100,0
1ᵉ trim. 2017 101,0 99,7 100,2 100,2
2ᵉ trim. 2017 101,4 99,7 100,6 100,2
3ᵉ trim. 2017 101,5 99,4 100,9 99,9
4ᵉ trim. 2017 101,3 99,3 101,0 99,9
1ᵉ trim. 2018 102,1 99,4 101,2 99,8
2ᵉ trim. 2018 102,3 99,1 101,5 99,4
3ᵉ trim. 2018 102,3 98,8 101,1 99,3
4ᵉ trim. 2018 102,2 98,7 101,2 99,3
1ᵉ trim. 2019 104,0 98,8 101,5 99,4
2ᵉ trim. 2019 104,6 98,7 101,7 99,4
3ᵉ trim. 2019 105,2 98,6 102,1 99,5
4ᵉ trim. 2019 105,7 98,5 102,5 99,4
1ᵉ trim. 2020 106,6 98,1 101,5 99,3
2ᵉ trim. 2020 106,7 97,4 100,6 98,5
3ᵉ trim. 2020 107,8 97,1 102,3 99,6
4ᵉ trim. 2020 108,5 96,6 101,4 99,8
1ᵉ trim. 2021 109,9 96,8 102,3 100,0
2ᵉ trim. 2021 110,2 96,8 103,9 100,3
3ᵉ trim. 2021 111,1 96,9 105,2 100,3
4ᵉ trim. 2021 111,6 97,2 106,2 100,2
1ᵉ trim. 2022 111,9 97,3 106,7 100,0
2ᵉ trim. 2022 111,6 97,4 107,4 100,1
3ᵉ trim. 2022 111,6 97,7 107,6 99,9
4ᵉ trim. 2022 111,4 97,8 107,7 99,9
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 3Évolutions trimestrielles de l'emploi salarié total par grand secteur d'activité - Grand Est

  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Figure 4Emploi salarié total par secteur d'activité - Grand Est

(en %)
Emploi salarié total par secteur d'activité - Grand Est ((en %))
Secteur d'activité Emploi au 31/12/2022 (milliers) Évolution entre fin 2021 et fin 2022 Évolution entre fin 2019 et fin 2022 Évolution annuelle moyenne entre fin 2016 et fin 2021 ¹
Grand Est Grand Est France hors Mayotte Grand Est France hors Mayotte Grand Est France hors Mayotte
Agriculture 30,4 2,9 1,4 5,0 5,8 1,8 2,1
Industrie 311,5 0,6 1,2 -0,7 1,6 -0,6 0,3
Industrie agroalimentaire 58,0 0,7 0,6 2,6 6,0 0,6 1,8
Énergie, eau, déchets, cokéfaction et raffinage 32,1 1,1 1,7 1,3 4,0 0,0 0,6
Biens d'équipement 46,7 2,3 1,9 1,6 0,6 0,1 0,0
Matériels de transport 26,6 -3,3 0,6 -12,0 -3,6 -3,5 -0,8
Autres branches industrielles 148,2 0,7 1,2 -0,8 0,6 -0,7 -0,0
Construction 118,7 -0,2 0,7 5,4 7,8 2,2 3,0
Tertiaire marchand 861,2 1,0 2,0 5,3 6,5 1,4 2,0
Commerce 257,3 0,1 0,7 3,9 5,5 1,0 1,5
Transports 106,8 2,9 0,7 4,6 1,8 1,1 1,0
Hébergement - restauration 85,8 3,8 4,7 6,0 7,3 2,1 2,5
Information - communication 27,3 3,0 5,3 6,7 13,1 1,5 3,5
Services financiers 51,4 0,4 2,1 2,0 4,8 0,4 0,9
Services immobiliers 14,4 0,9 0,0 4,5 3,3 1,1 1,5
Services aux entreprises hors intérim 165,7 1,3 2,8 6,8 8,4 1,9 2,7
Intérim 68,5 -3,6 -1,2 8,4 4,7 3,5 3,7
Services aux ménages 83,9 1,8 2,7 6,5 8,5 0,3 0,9
Tertiaire non marchand 683,0 -0,3 0,3 0,5 2,0 0,0 0,3
Total 2 004,7 0,5 1,3 2,7 4,5 0,7 1,3
  • ¹ : évolution qui aurait été observée pour l'emploi salarié total du secteur pour chaque année de la période considérée, en supposant une évolution identique chaque année.
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.

Le secteur de la construction en léger repli

Alors que depuis 2016 la construction créait chaque année des emplois dans le Grand Est, en 2022 le nombre de salarié de ce secteur baisse de 0,2 % dans la région. Encore en légère augmentation au premier trimestre (+0,3 %), il stagne ou diminue les trois trimestres suivants (respectivement de 0,2 %, 0,0 % et 0,2 %), ce qui met fin à une tendance à la hausse observée pendant près de cinq ans. Ce fléchissement de l’emploi met en évidence le contexte économique délicat que traverse le secteur, du fait notamment de la hausse des prix des matières premières, de l’allongement des délais de livraison des matériaux et des difficultés de recrutement dans le BTP. Au niveau national, le ralentissement est important mais moins prononcé : le nombre d’emplois continue d’augmenter (+0,7 %).

Les services marchands moins dynamiques

L’emploi dans les services marchands hors intérim augmente de 1,4 % en 2022 dans la région. Le secteur gagne 11 200 postes sur l’année. Il regroupe 793 000 salariés fin 2022, soit 39,5 % de l’emploi salarié de la région. Cette hausse reste cependant inférieure à celle de l’année 2021 (+4,7 %) du fait notamment d’un fort ralentissement des créations d’emploi aux 3e et 4e trimestres (+0,1 %, à comparer aux hausses plus conséquentes de 0,5 % et 0,7 % des 1er et 2e trimestres). En France, les créations d’emploi dans les services marchands baissent également fortement en fin d’année (+0,1 % seulement au 4e trimestre), tout en restant, en 2022, supérieures à celles mesurées dans la région (+2,2 %).

Le tertiaire non marchand (administration, enseignement, santé et action sociale) emploie 683 000 personnes et représente 34 % de l’emploi salarié du Grand Est fin 2022. L’emploi dans ce secteur décroît un peu dans la région en 2022 (-0,3 %) alors qu’il est en légère hausse sur l’ensemble du territoire national (+0,3 %). Ce secteur, majoritairement constitué d’emplois publics et dans une moindre part, d’emplois privés complémentaires du public (cliniques privées, Ehpad privés, établissements d’enseignement privés, etc.) est structurellement stable : dans la région, le nombre de salariés fin 2022 dans les services non marchands est comparable à celui de la fin 2016.

L’emploi industriel progresse mais n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise sanitaire

L’emploi industriel augmente de 0,6 % en 2022, dans le Grand Est après une hausse similaire en 2021 (+0,6 %). Il reste cependant en recul de 2 200 postes (-0,7 %) par rapport à son niveau d’avant la crise sanitaire. Au niveau national, l’emploi industriel croît deux fois plus rapidement sur l’année 2022 (+1,2 %) et dépasse son niveau d’avant-crise de plus de 50 000 emplois. Le Grand Est, avec Centre-Val de Loire et Bourgogne-Franche-Comté, est l’une des trois régions où l’emploi industriel n’a pas retrouvé son niveau d’avant-crise.

La fabrication de matériel de transport est le seul secteur industriel où l’emploi baisse en 2022, de manière significative (-3,3 %, soit 900 postes en moins), alors qu’il augmente au plan national (+0,6 %). À l’inverse, l’emploi croît dans les autres grands secteurs industriels, notamment dans l’énergie, la fabrication d’équipements et de machines (+2,3 % soit plus de 1 000 postes créés).

Au niveau départemental, l’emploi dans l’industrie augmente dans tous les départements de la région, à l’exception des Ardennes et de la Moselle où il recule légèrement (respectivement de -0,2 % et -0,6 %). La hausse est notamment marquée dans la Marne (+2,3 % soit près de 700 emplois supplémentaires). Seule la moitié des départements de la région ont retrouvé ou dépassé leur niveau d’emploi industriel d’avant la crise sanitaire. La Haute-Marne, la Moselle et le Haut-Rhin sont particulièrement touchés avec des reculs de plus de 2 % par rapport à la fin 2019.

L’emploi est stable ou en hausse dans tous les départements

En 2022, l’emploi augmente dans sept départements de la région sur dix, il est stable ou quasi stable dans les trois autres (Aube, Meuse et Moselle). Les hausses les plus fortes se situent dans les départements de la Marne, du Haut-Rhin et des Ardennes (respectivement +0,8 %, +0,7 % et +0,7 %). L’ensemble des départements de la région ont retrouvé, voire largement dépassé leur niveau d’emploi d’avant la crise sanitaire (de +0,0 % pour la Meuse à +3,7 % pour le Bas-Rhin depuis la fin 2019).

Figure 5Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Grand Est

(en %)
Emploi salarié total par département et par grand secteur d'activité - Grand Est ((en %))
Zonage Emploi au 31/12/2022 (milliers) Évolution entre fin 2021 et fin 2022 Évolution entre fin 2019 et fin 2022
Agriculture Industrie Construction Tertiaire marchand dont Intérim Tertiaire non marchand Total
Ardennes 83,0 1,4 -0,2 1,0 1,1 -3,7 0,9 0,7 2,1
Aube 104,3 -5,4 1,5 -2,8 -0,4 -9,2 0,7 -0,0 1,4
Marne 226,3 -3,5 2,3 -0,1 1,4 -0,8 0,1 0,8 2,9
Haute-Marne 62,2 11,1 0,4 -3,3 -0,0 0,7 0,2 0,2 0,5
Meurthe-et-Moselle 251,4 1,4 0,4 0,5 -0,0 -6,4 0,9 0,4 2,7
Meuse 56,1 0,8 0,3 2,2 0,5 -12,3 -0,6 0,1 -0,0
Moselle 342,5 -2,7 -0,6 -1,6 0,9 -12,8 -0,2 0,1 3,0
Bas-Rhin 482,6 14,5 1,0 1,0 1,5 -2,0 -1,5 0,6 3,7
Haut-Rhin 271,2 17,2 0,3 -0,4 2,0 10,0 -1,2 0,7 2,0
Vosges 125,0 2,2 0,3 0,2 0,3 -1,9 0,3 0,3 2,6
Grand Est 2 004,7 2,9 0,6 -0,2 1,0 -3,6 -0,3 0,5 2,7
  • Notes : données provisoires pour le dernier trimestre et révisées pour les trimestres précédents ; données CVS en fin de trimestre.
  • Champ : emploi salarié total.
  • Sources : Insee, estimations d'emploi ; estimations trimestrielles Urssaf, Dares, Insee.
Publication rédigée par :François Couzinié-Devy (Insee)

Avertissement

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Pour comprendre

Emploi salarié

Par rapport aux bilans économique publiés en 2022, les Estimations trimestrielles d’emploi (ETE) sont révisées sur le passé à partir de l’année 2020 : elles ont été calées sur les Estimations annuelles d’emploi de fin 2020, elles-mêmes révisées en janvier 2023, avec pour principal impact de réhausser le niveau de l’emploi salarié en 2020 (voir l’Insee Focus no 288 « En 2021, l’emploi augmente de façon inédite » et la note méthodologique des ETE). Par ailleurs les séries sur l’alternance dans le secteur privé ont été révisées, en raison notamment d’une nouvelle correction des variations saisonnières, avec pour conséquence une légère révision de la dynamique infra-annuelle de l’emploi salarié privé depuis 2020.

Nomenclature

Définitions

Emploi salarié :

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d’un contrat, pour une autre entité résidente en échange d’un salaire ou d’une rétribution équivalente, avec un lien de subordination.

Estimations d'emploi localisées / ESTEL / Estel :

Le concept central d'Estel est une synthèse ascendante des sources administratives utilisées avec prise en compte de la multi-activité. Estel mesure l'emploi selon un concept « BIT répertorié ».

Intérim / Travail temporaire / Travail intérimaire :

L' intérim (ou travail intérimaire ou travail temporaire) consiste à mettre à disposition provisoire d’entreprises clientes, des salariés qui, en fonction d'une rémunération convenue, sont embauchés et rémunérés à cet effet par l'entreprise de travail temporaire.

Correction des variations saisonnières / CVS / Désaisonnalisation :

La correction des variations saisonnières permet d’éliminer l’effet de fluctuations périodiques infra-annuelles dues au calendrier et aux saisons, de manière à faire ressortir les évolutions les plus significatives de la série. Celles-ci sont contenues dans la tendance et la composante irrégulière.

Nomenclature d'activités française / NAF :

La nomenclature des activités économiques en vigueur en France depuis le 1er janvier 2008 est la nomenclature d'activités française (NAF rév. 2). La NAF a la même structure que de la nomenclature d'activités de la Communauté européenne (NACE rév. 2) mais elle comporte un niveau supplémentaire, spécifique à la France, celui des sous-classes.

La NAF rév. 2 comporte cinq niveaux comprenant respectivement : 21, 88, 272, 615 et 732 postes.

La NAF rév. 2 s'est substituée à la NAF rév. 1 datant de 2003 (entrée en vigueur au 1er janvier 2003). La NAF rév. 1 comporte cinq niveaux ayant respectivement 17, 31, 62, 224, et 712 postes .

La NAF rév. 1 avait succédé à la NAF qui était en vigueur depuis le 1er janvier 1993.

Emploi (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

Une personne en emploi au sens du Bureau International du Travail (BIT) est une personne de 15 ans ou plus ayant effectué au moins une heure de travail rémunéré au cours d’une semaine donnée ou absente de son emploi sous certaines conditions de motif (congés annuels, maladie, maternité,etc.) et de durée.

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.