Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits
Haute-Vienne : sous l’émail de Limoges un paysage teinté de vert Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits
Julien Faure, Jean-Christophe Olivier (Insee)
Au cœur de vastes zones naturelles protégées, la Haute-Vienne héberge, avec Limoges, la deuxième plus grande métropole de Nouvelle-Aquitaine. L’essentiel de la population et la plupart des grands sites industriels se concentrent autour de la cité limougeaude et tout au long du cours de la Vienne. Les nombreux étudiants limitent le vieillissement de la population départementale, qui reste stable avec 373 000 habitants. Les domaines de la santé et du social occupent une place économique prépondérante aux côtés d’une industrie locale encore marquée par l’histoire de la porcelaine. Au nord et à l'est du département, l'accessibilité aux divers équipements collectifs est réduite et la pauvreté accrue.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur « Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits ».
- Une nature préservée autour d’un cœur dynamique
- Une capitale rayonnante, une périphérie éclipsée
- Une population stable et un vieillissement contenu par la présence étudiante
- Une occupation des logements en baisse
- Le tertiaire marchand gagne des emplois mais reste sous-représenté
- Une industrie encore marquée par l’héritage de la porcelaine
- Un secteur de la santé fort pour un nombre de retraités en expansion
- Une pauvreté monétaire prégnante et de fortes disparités d’accès aux équipements
Une nature préservée autour d’un cœur dynamique
Située dans le quart nord-est du territoire néo-aquitain et proche du centre géographique de la France, la Haute-Vienne s’étend sur 5 520 km². Sa superficie est comparable à la moyenne des départements métropolitains, mais la classe parmi les petits départements en Nouvelle-Aquitaine. Dans sa partie sud, le territoire haut-viennois s’appuie sur les reliefs de deux parcs naturels régionaux : à l’ouest, le parc de Périgord-Limousin, « pays des feuillardiers » avec ses landes et ses châtaigneraies, et du côté est, celui du plateau de Millevaches, « château d’eau » de la façade atlantique avec ses forêts de résineux et ses tourbières. La Haute-Vienne y culmine autour de 800 mètres sur les bords du lac de Vassivière, plus grande retenue d’eau artificielle de la région. Dans sa partie nord, le département est coiffé par le pays de Basse-Marche, terre de bocage marquant la limite septentrionale de la zone d’influence de la culture occitane en France. Enfin, au milieu de ces paysages accidentés, la vallée de la Vienne s’ouvre aux alentours de Limoges, la capitale haut-viennoise, et se déploie en direction de Saint-Junien, deuxième ville du département à l’ouest du territoire. Cet espace héberge l’essentiel de la population et de l’activité départementale.
Une capitale rayonnante, une périphérie éclipsée
La cité limougeaude, au centre du département, est le point de départ de trois axes routiers nationaux, tous tournés vers l’ouest et menant vers Poitiers (RN147), Angoulême (RN141) et Périgueux (RN21) (figure 1). Elle est aussi desservie par une ligne de chemin de fer qui traverse la Haute-Vienne du nord au sud, reliant Paris à Toulouse, en suivant le même axe que l’A20, dont la gratuité sur le segment limousin facilite d’importants échanges de travailleurs entre Limoges et la Corrèze. Au nord du département, la croisée entre la Route Centre Europe Atlantique (Nantes – Genève, via Poitiers, Bellac, Guéret et Montluçon) et l’A20 permet d’irriguer les communications avec l’est du pays en passant par la Creuse. Enfin, bénéficiant de l’implantation d’une forte communauté britannique dans le département, l’aéroport de Limoges Bellegarde assurait un trafic annuel dépassant les 300 000 voyageurs en 2019, essentiellement grâce à ses lignes régulières vers l’Angleterre (Londres et Manchester).
La métropole de Limoges occupe une place prépondérante dans le département. La ville concentre en son sein plus du tiers des habitants du département et, au total, près de neuf Haut-Viennois sur dix vivent dans son aire d’attraction. Cette zone d’influence couvre environ la moitié du territoire et s’étend même sur une petite partie de la Creuse voisine. Ancienne capitale régionale, la cité limougeaude est aussi la deuxième ville la plus peuplée de Nouvelle-Aquitaine après Bordeaux. Seules deux autres agglomérations de moindre taille émergent et partagent 5 % de la population dans leur aire d’attraction : au sud, Saint-Yrieix-la-Perche dont la zone d’attraction enjambe les limites de la Corrèze et la Dordogne, et au nord, Bellac, située sur un important carrefour routier entre Limoges et Poitiers. Enfin, 8,4 % des habitants vivent hors de toute influence urbaine (contre 12,8 % en Nouvelle- Aquitaine), principalement dans le périmètre des parcs naturels et à l’extrême nord du département.
graphiqueFigure 1 – Aires d’attraction des villes de Haute-Vienne
Une population stable et un vieillissement contenu par la présence étudiante
Au 1er janvier 2018, la Haute-Vienne compte 373 200 habitants, soit 6,2 % de la population de Nouvelle-Aquitaine. Avec une densité de 68 habitants par km², le département se classe en quatrième position au sein de la région (derrière la Gironde, la Charente-Maritime et les Pyrénées-Atlantiques), mais reste loin de la moyenne métropolitaine (119 habitants par km²). Entre 2008 et 2018, le nombre de Haut-Viennois est stable, à l’image d’un solde naturel quasi équilibré entre naissances et décès durant cette période (– 0,1 % par an en moyenne). Pourtant, si la Haute-Vienne demeure en deçà d’une dynamique régionale positive, c’est avant tout en raison de son bilan migratoire.
Avec un nombre d’arrivants équivalent à celui des départs (+ 0,1 % par an en moyenne), le département se positionne comme le moins attractif de Nouvelle-Aquitaine durant la dernière décennie. Limoges bénéficie pourtant de son statut de ville universitaire pour attirer sur le territoire de nombreux jeunes majeurs. Pour autant, ces derniers ne s’y implantent pas de façon durable, et les départs sont massifs dans la tranche d’âge 25-35 ans, notamment parmi les actifs diplômés souhaitant accéder à des emplois correspondant à leur niveau de qualification. Le mouvement migratoire ne redevient légèrement favorable que passé l’âge de 35 ans. En 2018, un Haut-Viennois sur cinq n’a pas encore atteint ses 20 ans, tandis qu'un sur quatre a dépassé 65 ans (figure 2). La moitié des habitants a moins de 45 ans, soit exactement l’âge médian régional et classe le département parmi les plus jeunes de Nouvelle-Aquitaine, après la Gironde et la Vienne.
tableauFigure 2 – Pyramide des âges de la Haute-Vienne
Âge | Haute-Vienne – Femmes | Haute-Vienne – Hommes | Nouvelle-Aquitaine – Femmes | Nouvelle-Aquitaine – Hommes | France métropolitaine – Femmes | France métropolitaine – Hommes |
---|---|---|---|---|---|---|
0-4 | 2,32 | 2,38 | 2,33 | 2,41 | 2,73 | 2,85 |
5-9 | 2,61 | 2,70 | 2,70 | 2,82 | 3,00 | 3,13 |
10-14 | 2,70 | 2,76 | 2,81 | 2,95 | 3,01 | 3,16 |
15-19 | 2,85 | 2,96 | 2,85 | 3,03 | 3,00 | 3,17 |
20-24 | 3,15 | 2,85 | 2,55 | 2,66 | 2,79 | 2,90 |
25-29 | 2,44 | 2,42 | 2,44 | 2,45 | 2,85 | 2,82 |
30-34 | 2,63 | 2,44 | 2,72 | 2,62 | 3,09 | 2,96 |
35-39 | 2,80 | 2,71 | 2,98 | 2,85 | 3,20 | 3,07 |
40-44 | 2,95 | 2,87 | 3,04 | 2,95 | 3,14 | 3,08 |
45-49 | 3,27 | 3,15 | 3,42 | 3,32 | 3,40 | 3,34 |
50-54 | 3,37 | 3,31 | 3,46 | 3,32 | 3,39 | 3,29 |
55-59 | 3,44 | 3,26 | 3,47 | 3,26 | 3,34 | 3,17 |
60-64 | 3,58 | 3,26 | 3,55 | 3,23 | 3,23 | 2,96 |
65-69 | 3,70 | 3,34 | 3,62 | 3,28 | 3,15 | 2,83 |
70-74 | 3,25 | 2,78 | 3,11 | 2,73 | 2,68 | 2,34 |
75-79 | 2,20 | 1,81 | 2,17 | 1,78 | 1,88 | 1,52 |
80-84 | 2,15 | 1,51 | 2,04 | 1,48 | 1,75 | 1,22 |
85-89 | 1,89 | 1,07 | 1,73 | 1,01 | 1,43 | 0,80 |
90-94 | 1,16 | 0,48 | 1,05 | 0,45 | 0,83 | 0,35 |
95-99 | 0,39 | 0,13 | 0,37 | 0,11 | 0,28 | 0,08 |
100 | 0,02 | 0,01 | 0,02 | 0,00 | 0,01 | 0,00 |
- Source : Insee, Recensement de la population 2018
graphiqueFigure 2 – Pyramide des âges de la Haute-Vienne
Une occupation des logements en baisse
Au 1er janvier 2018, le département compte 220 800 logements dont 83 % de résidences principales. Entre 2008 et 2018, la répartition du parc de logements suit une tendance identique à la plupart des autres départements de la région : 2 points de moins de résidences principales, et 2 points de plus de logements vacants. Un logement sur dix est désormais inoccupé en Haute-Vienne, tandis que le nombre des résidences secondaires et logements occasionnels reste stable autour de 8 %, à un niveau inférieur à la moyenne régionale (12 %).
La baisse du nombre d’occupants par résidence principale est générale depuis la fin des années 1960. Dans cette tendance, les trois départements de l’ancienne région Limousin (Corrèze, Creuse et Haute-Vienne) sont ceux où ce niveau est tombé au plus bas en Nouvelle-Aquitaine avec deux personnes par foyer en 2018. Enfin, à l’image de la région, 66 % des habitants sont propriétaires de leur domicile.
Le tertiaire marchand gagne des emplois mais reste sous-représenté
Au 31 décembre 2019, on dénombre 143 800 emplois en Haute-Vienne, soit 5,9 % de l’emploi néo-aquitain (figure 3). Parmi eux, 126 900 sont des emplois salariés et 16 900 des non salariés. Entre 2009 et 2019, comme ses voisins de Creuse, Corrèze et Dordogne, le département perd des emplois : 2 100 en moins dans un contexte régional pourtant favorable. Principal pourvoyeur d’emplois du département, le tertiaire marchand est le seul secteur à créer des postes sur la période. Le commerce, les services aux entreprises et de transport et entreposage regroupent 30 000 emplois. Dans le même temps, les effectifs dans le tertiaire non marchand, déjà nettement surreprésenté dans l’économie locale, stagnent en Haute-Vienne, en dépit d’une augmentation à l’échelle de la région. Ce domaine d’activité occupe néanmoins quatre salariés haut-viennois sur dix, proportion dépassée uniquement par la Creuse en Nouvelle-Aquitaine. L’agriculture et la construction, déjà sous-représentées dans le département, continuent à perdre des effectifs.
tableauFigure 3 – Emploi selon le secteur d’activité en Haute-Vienne
Emploi salarié au 31/12/2019 | Emploi total au 31/12/2019 | |||
---|---|---|---|---|
Haute-Vienne | Nouvelle-Aquitaine | Part du département en Nouvelle-Aquitaine (en %) | ||
Effectifs (en milliers) | 127 | 144 | 2 452 | 5,9 |
dont (en %) | ||||
Agriculture | 1,0 | 3,4 | 4,4 | 4,5 |
Industrie | 13,2 | 12,3 | 11,7 | 6,2 |
Construction | 5,0 | 5,7 | 6,7 | 5,0 |
Tertiaire marchand | 40,7 | 41,0 | 44,8 | 5,4 |
Tertiaire non marchand | 40,1 | 37,5 | 32,3 | 6,8 |
- Source : Estimations d’emploi localisées 2019
Une industrie encore marquée par l’héritage de la porcelaine
Bien qu’en nette déprise depuis 2009 (– 1,1 % par an en moyenne), l’industrie conserve un poids significatif en Haute-Vienne hérité du XIXe siècle. Emblématique du département, l’industrie porcelainière y occupe désormais une place secondaire dans l’emploi. Bénéficiant d’un savoir-faire historique et d’un label « Limoges » internationalement reconnu, l’ensemble des manufactures locales (Bernardaud ou Haviland en tête) concerne encore plus d’un millier de travailleurs, dont la production est aujourd’hui essentiellement tournée vers l’étranger. L’implantation du groupe Legrand, unique entreprise du CAC 40 dont le siège social est localisé en Nouvelle-Aquitaine, est un autre héritage indirect de cette histoire. À l’origine atelier familial de porcelaine, l’entreprise se reconvertit progressivement dans l’appareillage électrique, pour devenir un leader mondial du secteur. Sa présence sur le territoire fait de la « fabrication d’équipements électriques » une spécialité de l’économie haut-viennoise. Legrand est le principal employeur privé du département, grâce à la présence de plusieurs sites industriels, mais aussi avec le versant commercial de l’entreprise.
La Haute-Vienne se distingue encore par l’importance de son industrie consacrée au travail du bois et du papier. Avec 2,6 % des emplois et plus de 3 500 travailleurs, la filière papetière draine de nombreux emplois à l’ouest du département, autour des grands sites de production d’International Paper à Saillat-sur-Vienne (spécialiste des ramettes papier) ou de DS Smith Packaging à Rochechouart (leader de l’emballage d’étui pour spiritueux). La compagnie Madrange, connue pour ses jambons cuits et installée de longue date à Feytiat est, avec ses 360 salariés, le principal représentant du secteur agroalimentaire en Haute-Vienne. Enfin, dans une moindre mesure, le travail du cuir marque aussi le paysage économique local, avec la présence de quelques « grands noms » du luxe français comme le chausseur Weston, originaire de Limoges, ou Hermès et sa ganterie de Saint-Junien.
Un secteur de la santé fort pour un nombre de retraités en expansion
Vestige de l’ancien statut de capitale régionale de Limoges, le département bénéficie encore de la présence de plusieurs anciennes directions ou antennes régionales des différents services publics d’État. Ainsi, la fonction publique (hors enseignements et santé) emploie 14 % des salariés du territoire, un peu plus que dans la région. La mairie de Limoges, deuxième ville la plus peuplée de Nouvelle-Aquitaine, et le département sont également d’importants employeurs publics. 13 500 personnes travaillent dans les activités de santé, soit 10,7 % du total, ce qui classe la Haute-Vienne très au-dessus de la moyenne régionale. On retrouve donc le CHU de Limoges et la clinique Chénieux parmi les principaux employeurs publics et privés du département, ainsi que l’hôpital de la mère et de l’enfant, dépendant du CHU, et le centre hospitalier Esquirol. Enfin, la présence de l’association d’aide pour les personnes à domicile (ADPAD) dans ce classement traduit le besoin accru d’action sociale, notamment en faveur des plus âgés (figure 4).
tableauFigure 4 – Les principaux établissements publics et privés employeurs de Haute-Vienne
Raison sociale | Tranche d’effectifs salariés | Activité | Commune |
---|---|---|---|
Public | |||
CHU Dupuytren | + de 5 000 | Activités hospitalières | Limoges |
Mairie de Limoges | 2 000 à 2 999 | Administration publique générale | Limoges |
Département de la Haute-Vienne | 1 500 à 1 999 | Administration publique générale | Limoges |
CHS Esquirol | 1 500 à 1 999 | Activités hospitalières | Limoges |
Hôpital Mère-Enfant | 750 à 999 | Activités hospitalières | Limoges |
Privé | |||
Legrand France | 1 500 à 1 999 | Fabrication de matériel d'installation électrique | Limoges |
La Poste | 1 000 à 1 499 | Activités de poste dans le cadre d'une obligation de service universel | Limoges |
Legrand SNC | 750 à 999 | Commerce de gros (commerce interentreprises) de matériel électrique | Limoges |
Clinique Chénieux | 750 à 999 | Activités hospitalières | Limoges |
ADPAD | 500 à 749 | Aide à domicile | Limoges |
- Source : Insee, Flores 2018
En effet, parmi la population âgée de plus de 15 ans, on compte aujourd’hui un Haut-Viennois sur trois à la retraite. C’est la catégorie socioprofessionnelle dont les effectifs progressent le plus rapidement. Dans la population active, la main-d’œuvre monte en qualification en Haute-Vienne comme dans l’ensemble du pays. On dénombre chaque année davantage de cadres et de professions intermédiaires (40 % des actifs), et un peu moins d’ouvriers et d’employés (un actif sur deux). Le nombre d’artisans et commerçants haut-viennois reste stable, à un niveau relativement plus bas que la moyenne régionale. Enfin, la population des exploitants agricoles continue de s’éroder régulièrement dans un département principalement orienté vers l’élevage de bovins à viande. Le territoire se distingue aussi par la culture de la châtaigne, fruit emblématique du Limousin, ainsi que par une forte tradition d’élevage ovin, essentiellement concentrée au nord dans les reliefs de Basse-Marche. Quant au sud du département, on y cultive autour de Saint-Yrieix-la-Perche, la seule pomme AOP française : la golden d’altitude du Limousin.
Une pauvreté monétaire prégnante et de fortes disparités d’accès aux équipements
En 2018, la moitié des Haut-Viennois disposent d’un niveau de vie supérieur à 20 860 euros. Le département se situe ainsi 400 euros en dessous du revenu médian néo-aquitain. Ce revenu provient pour l’essentiel des revenus d’activité, et de plus en plus des pensions et retraites. Singularité locale, le département est, dans la région, celui où la part des revenus du patrimoine est la plus faible. Au total, 15,5 % des habitants de Haute-Vienne vivent sous le seuil de pauvreté. Les taux de pauvreté dans le département sont légèrement supérieurs à la moyenne régionale dans toutes les catégories, avec notamment le plus fort taux de pauvreté (28,7 %) chez les moins de 30 ans. Cet écart avec le reste de la région tend à se réduire avec l’âge, jusqu’à s’estomper complètement dans la catégorie des plus de 75 ans.
Sur le territoire, la pauvreté se répartit très inégalement. Les habitants de la couronne limougeaude en sont plutôt préservés par rapport à ceux de la métropole, dans laquelle les jeunes sont largement surreprésentés, et qui concentre par ailleurs sept quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) représentant plus de 25 000 habitants. Les intercommunalités les plus excentrées (Portes de Vassivière, dans la continuité du sud de la Creuse et Haut Limousin en Marche, au nord-ouest), au fort caractère rural, font partie des territoires les plus touchés par la précarité en Nouvelle-Aquitaine, avec plus d’un ménage sur cinq vivant sous le seuil de pauvreté monétaire (figure 5).
tableauFigure 5 – Taux de pauvreté par EPCI dans la Haute-Vienne
Département | Code de l’EPCI | EPCI | Taux de pauvreté en 2018 (en %) |
---|---|---|---|
Haute-Vienne | 200040814 | CC Briance Sud Haute Vienne | 14,6 |
Haute-Vienne | 200059400 | CC Porte Océane du Limousin | 12,9 |
Haute-Vienne | 200066512 | CC Élan Limousin Avenir Nature | 10,1 |
Haute-Vienne | 200066520 | CC Ouest Limousin | 17,7 |
Haute-Vienne | 200070506 | CC Pays de Nexon Monts de Chalus | 13,4 |
Haute-Vienne | 200071942 | CC Haut Limousin en Marche | 20,6 |
Haute-Vienne | 248700189 | CC du Pays de Saint-Yrieix | 16,1 |
Haute-Vienne | 248719262 | CC Gartempe - Saint-Pardoux | 17,5 |
Haute-Vienne | 248719288 | CC du Val de Vienne | 8,0 |
Haute-Vienne | 248719312 | CU Limoges Métropole | 16,7 |
Haute-Vienne | 248719338 | CC Briance-Combade | 16,5 |
Haute-Vienne | 248719353 | CC des Portes de Vassivière | 21,0 |
Haute-Vienne | 248719361 | CC de Noblat | 12,3 |
Charente | 200029734 | CC des 4B Sud Charente | 15,2 |
Charente | 200043016 | CC Val de Charente | 19,5 |
Charente | 200068914 | CC La Rochefoucauld - Porte du Périgord | 13,4 |
Charente | 200070282 | CC Lavalette Tude Dronne | 18,9 |
Charente | 200070514 | CA du Grand Cognac | 11,9 |
Charente | 200071827 | CA du Grand Angoulême | 15,0 |
Charente | 200072023 | CC Cœur de Charente | 14,5 |
Charente | 200072049 | CC de Charente Limousine | 19,1 |
Charente | 241600303 | CC du Rouillacais | 13,4 |
Corrèze | 200043172 | CA du Bassin de Brive | 12,5 |
Corrèze | 200066603 | CC du Pays de Lubersac-Pompadour | 15,0 |
Corrèze | 200066645 | CC Vézère-Monédières-Millesources | 16,6 |
Corrèze | 200066744 | CC Haute-Corrèze Communauté | 13,8 |
Corrèze | 200066751 | CC Xaintrie Val'Dordogne | 15,0 |
Corrèze | 200066769 | CC Midi Corrézien | 13,3 |
Corrèze | 241900133 | CC de Ventadour - Egletons - Monédières | 15,6 |
Corrèze | 241927201 | CA Tulle Agglo | 12,2 |
Corrèze | 241927243 | CC du Pays d'Uzerche | 13,9 |
Creuse | 200034825 | CA du Grand Guéret | 14,8 |
Creuse | 200041556 | CC Portes de la Creuse en Marche | 18,2 |
Creuse | 200044014 | CC Creuse Grand Sud | 20,4 |
Creuse | 200067189 | CC Creuse Sud Ouest | 21,1 |
Creuse | 200067544 | CC Creuse Confluence | 19,4 |
Creuse | 200067593 | CC Marche et Combraille en Aquitaine | 22,2 |
Creuse | 242300135 | CC du Pays Sostranien | 18,3 |
Creuse | 242320000 | CC de Bénévent Grand Bourg | 18,7 |
Creuse | 242320109 | CC du Pays Dunois | 19,6 |
Dordogne | 200027217 | CC Sarlat-Périgord Noir | 14,9 |
Dordogne | 200034197 | CC de Montaigne Montravel et Gurson | 17,9 |
Dordogne | 200034833 | CC des Bastides Dordogne-Périgord | 16,0 |
Dordogne | 200040095 | CC Isle Vern Salembre en Périgord | 14,5 |
Dordogne | 200040384 | CC Isle Double Landais | 17,0 |
Dordogne | 200040392 | CA Le Grand Périgueux | 13,8 |
Dordogne | 200040400 | CC du Périgord Ribéracois | 18,2 |
Dordogne | 200040830 | CC du Pays de Fénelon | 14,4 |
Dordogne | 200040889 | CC de Portes Sud Périgord | 18,2 |
Dordogne | 200041051 | CC Vallée de la Dordogne et Forêt Bessède | 19,3 |
Dordogne | 200041150 | CC du Terrassonnais en Périgord Noir Thenon Hautefort | 17,0 |
Dordogne | 200041168 | CC de la Vallée de l'Homme | 18,5 |
Dordogne | 200041440 | CC de Domme-Villefranche du Périgord | 19,4 |
Dordogne | 200041572 | CC Dronne et Belle | 15,3 |
Dordogne | 200069094 | CC Isle et Crempse-en-Périgord | 17,0 |
Dordogne | 200070647 | CA Bergeracoise | 17,2 |
Dordogne | 200071819 | CC du Périgord Nontronnais | 19,1 |
Dordogne | 242400752 | CC Périgord-Limousin | 17,8 |
Dordogne | 242400935 | CC du Pays de Saint-Aulaye | 21,3 |
Dordogne | 242401024 | CC Isle-Loue-Auvézère en Périgord | 16,6 |
Indre | 200007052 | CC de la Marche Berrichonne | 19,4 |
Indre | 200018521 | CC du Val de Bouzanne | 14,4 |
Indre | 200035137 | CC Marche Occitane - Val d'Anglin | 18,3 |
Indre | 200035848 | CC du Châtillonnais en Berry | 14,2 |
Indre | 200040558 | CC Écueillé-Valençay | 15,3 |
Indre | 200068872 | CC Éguzon - Argenton - Vallée de la Creuse | 14,9 |
Indre | 200068880 | CC Champagne Boischauts | 10,9 |
Indre | 243600202 | CC Chabris - Pays de Bazelle | 12,9 |
Indre | 243600236 | CC du Pays d'Issoudun | 12,7 |
Indre | 243600293 | CC de la Région de Levroux | 10,6 |
Indre | 243600301 | CC Val de l'Indre - Brenne | 11,5 |
Indre | 243600319 | CC Brenne - Val de Creuse | 15,2 |
Indre | 243600327 | CA Châteauroux Métropole | 15,1 |
Indre | 243600343 | CC Cœur de Brenne | 16,1 |
Indre | 243600350 | CC de la Châtre et Sainte-Sévère | 15,1 |
Vienne | 200043628 | CC des Vallées du Clain | 7,1 |
Vienne | 200069763 | CC du Haut-Poitou | 9,4 |
Vienne | 200069854 | CU du Grand Poitiers | 15,4 |
Vienne | 200070035 | CC du Civraisien en Poitou | 16,4 |
Vienne | 200070043 | CC Vienne et Gartempe | 15,8 |
Vienne | 248600413 | CA Grand Châtellerault | 14,9 |
Vienne | 248600447 | CC du Pays Loudunais | 15,4 |
- Source : Insee, Filosofi 2018
graphiqueFigure 5 – Taux de pauvreté par EPCI dans la Haute-Vienne
Compte tenu de la concentration de la population locale autour de la capitale départementale, la Haute-Vienne bénéficie de temps d’accès réduits aux différents équipements. En moyenne, l’accessibilité aux services de « vie courante » (commerce alimentaire, médecine générale, services de nécessité...) est comparable au reste de la région, avec cependant des disparités importantes. Les communes plus éloignées de ces équipements se concentrent sur la frange est du territoire. Des abords du plateau de Millevaches à la Basse-Marche, on observe pour plus d’un habitant sur cinq – soit trois fois plus que la moyenne des Néo-Aquitains – des temps d’accès aux équipements de proximité qui s’écartent des standards habituels. Souvent peu peuplées et à l’écart des grands axes de communication, certaines de ces collectivités ont même des temps d’accès 2 fois plus longs que la moyenne pour les gammes d’équipements « supérieurs » (médecine spécialisée, enseignement secondaire, installation culturelle).
Définitions
L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Elle désigne l’ensemble des communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ce zonage succède au zonage en aires urbaines de 2010. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
Le niveau de vie représente le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Par exemple un ménage composé d’un couple avec un enfant de moins de 14 ans et un de plus de 14 ans équivaut à 2,3 UC. Le revenu disponible de l’ensemble du ménage est alors divisé par 2,3.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.
Une personne est considérée comme pauvre au sens de la pauvreté monétaire lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee, comme Eurostat, privilégie le seuil à 60 % de la médiane, soit 1 063 euros par mois en 2018. Le taux de pauvreté mesure la part de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre désignent les formes de coopération existant entre communes caractérisées par une fiscalité directe locale et par l’existence de compétences obligatoires. Ces intercommunalités sont composées en 2019 des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles.
L’accessibilité est calculée pour des trajets en minutes en heures de pointe en voiture, grâce au distancier Metric. Elle prend en compte l’équipement le plus proche du domicile et est pondérée par la population de chaque commune. La possibilité de recourir à ces services près du lieu de travail ou sur le trajet entre domicile et travail n’est pas prise en compte. Pour un panier d’équipements, on calcule la moyenne des temps d’accès à chacun des équipements. La gamme de proximité regroupe les équipements les plus fréquents en matière de services aux particuliers (banque, poste, garage automobile, métiers du bâtiment, coiffeur, restaurant et agence immobilière), de commerces (épicerie-supérette, boulangerie, boucherie-charcuterie, fleuriste), d’enseignement (école maternelle et élémentaire), de santé (médecin, dentiste, infirmier, kiné, pharmacie), de transport (taxi) et de sports-loisirs et culture (boulodrome, tennis, terrain et salle de sport).
Pour en savoir plus
L’essentiel sur … la Nouvelle-Aquitaine.
Geindre C., « La Haute-Vienne à grands traits », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n° 17, mars 2016.
Beaudemoulin C., Châtel F., « Regard sur la pauvreté en Haute-Vienne », Insee Flash Limousin n° 20, décembre 2015.
Définitions
L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Elle désigne l’ensemble des communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ce zonage succède au zonage en aires urbaines de 2010. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.
Le niveau de vie représente le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Par exemple un ménage composé d’un couple avec un enfant de moins de 14 ans et un de plus de 14 ans équivaut à 2,3 UC. Le revenu disponible de l’ensemble du ménage est alors divisé par 2,3.
Une personne est considérée comme pauvre au sens de la pauvreté monétaire lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee, comme Eurostat, privilégie le seuil à 60 % de la médiane, soit 1 063 euros par mois en 2018. Le taux de pauvreté mesure la part de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre désignent les formes de coopération existant entre communes caractérisées par une fiscalité directe locale et par l’existence de compétences obligatoires. Ces intercommunalités sont composées en 2019 des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles.
L’accessibilité est calculée pour des trajets en minutes en heures de pointe en voiture, grâce au distancier Metric. Elle prend en compte l’équipement le plus proche du domicile et est pondérée par la population de chaque commune. La possibilité de recourir à ces services près du lieu de travail ou sur le trajet entre domicile et travail n’est pas prise en compte. Pour un panier d’équipements, on calcule la moyenne des temps d’accès à chacun des équipements. La gamme de proximité regroupe les équipements les plus fréquents en matière de services aux particuliers (banque, poste, garage automobile, métiers du bâtiment, coiffeur, restaurant et agence immobilière), de commerces (épicerie-supérette, boulangerie, boucherie-charcuterie, fleuriste), d’enseignement (école maternelle et élémentaire), de santé (médecin, dentiste, infirmier, kiné, pharmacie), de transport (taxi) et de sports-loisirs et culture (boulodrome, tennis, terrain et salle de sport).
Pour en savoir plus
L’essentiel sur … la Nouvelle-Aquitaine.
Dans la collection Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine, les portraits à grands traits de la région et des départements de la région parus en 2016.