Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits
Deux tiers des Viennois résident dans l’aire de Poitiers Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits
Sabrina Gueddar (Insee)
Au nord de la Nouvelle-Aquitaine, 437 600 habitants résident dans la Vienne, dont les deux tiers dans l’aire de Poitiers. Les nouveaux arrivants contribuent seuls à la faible croissance démographique du département. La Vienne concentre beaucoup d’emplois dans le tertiaire non marchand, héritage de son ancien statut de chef-lieu de région avant la réforme territoriale. Cependant, l’industrie continue de peser avec la centrale nucléaire de Civaux et le bassin industriel de Châtellerault.
Cette étude fait partie d'une série de publications sur « Les départements de Nouvelle-Aquitaine à grands traits ».
- Le seuil septentrional de la région Nouvelle-Aquitaine
- Une forte concentration des emplois autour de Poitiers
- Les nouveaux arrivants soutiennent peu la croissance démographique
- Beaucoup de résidences principales et peu de résidences secondaires
- L’emploi non marchand davantage présent dans la Vienne
- Un fort ancrage industriel
- Une agriculture structurée par de grandes exploitations céréalières
- La pauvreté touche davantage les jeunes
Le seuil septentrional de la région Nouvelle-Aquitaine
Située au nord de la Nouvelle-Aquitaine, la Vienne s’étend sur 6 990 km², soit 8,3 % de la superficie régionale. Département de transition entre le nord et le sud de la France qui matérialise, par le « seuil du Poitou », la séparation entre les bassins aquitain et parisien, il est traversé par l’A10, reliant Paris à Bordeaux. L’autoroute dessert Châtellerault, le Futuroscope à Chasseneuil-du-Poitou, et Poitiers. Le réseau des routes nationales relie Poitiers aux plus grandes villes environnantes : la RN10 à Bordeaux par Angoulême, la RN147 à Limoges par Bellac et la RN149 à Nantes par Parthenay.
Le département dispose de 3 gares TGV : Poitiers, Futuroscope et Châtellerault. Poitiers est ainsi à 1 h 20 de Paris et à 1 heure de Bordeaux. L’aéroport de Poitiers-Biard relie par ailleurs Poitiers à Londres et Lyon, pour un trafic annuel d’un peu plus de 100 000 passagers. Le réseau ferroviaire redouble l’axe autoroutier par Poitiers-Châtellerault, avec de nombreuses gares intermédiaires entre les deux villes, aux dépens de Loudun, enclavée au nord-ouest sans ligne directe en direction de Poitiers et mieux connectée avec Tours.
Une forte concentration des emplois autour de Poitiers
63,6 % des Viennois résident dans l’aire d’attraction de Poitiers, ancienne capitale régionale, préfecture du département, et la quatrième plus peuplée de la région après celles de Bordeaux, Limoges et Pau. Parmi ses 278 200 habitants, 98 700 vivent dans le pôle de l’aire, composé des communes de Poitiers et Buxerolles où sont concentrés les emplois ; 179 500 vivent en couronne, soit dans les 95 communes voisines (figure 1).
graphiqueFigure 1 – Aires d’attraction des villes de la Vienne
Le deuxième pôle d’emplois se situe à Châtellerault. La cité industrielle, située entre Poitiers et Tours, exerce son influence sur les communes du nord-est du département, soit un bassin de population de 79 600 habitants.
Les aires de Loudun (16 800 habitants, au nord) et Montmorillon (14 100 habitants, au sud-est), plus éloignées des grands axes de communication, offrent moins d’emplois et concentrent moins d’habitants. Par ailleurs, quelques communes situées au niveau des frontières départementales comptent de nombreux travailleurs exerçant dans des aires en dehors de la Vienne : l’aire de Thouars dans les Deux-Sèvres, celles de Confolens et Ruffec en Charente, celle de Chinon dans l’Indre-et-Loire et celle du Blanc dans l’Indre. Enfin, 10,7 % de la population vit en dehors de l’influence d’une ville, soit 2 points de moins que la moyenne régionale. Les espaces hors de l’influence des villes se situent dans le Civraisien, au sud-ouest, le Mirebalais, au sud de Loudun, et le Chauvinois, entre Montmorillon et Châtellerault.
Les nouveaux arrivants soutiennent peu la croissance démographique
Au 1er janvier 2018, la Vienne compte 437 600 habitants, soit 7,3 % de la population régionale. Avec 63 habitants par km², elle est moins densément peuplée que la moyenne nationale. Entre 2008 et 2018, le nombre de Viennois a augmenté de 0,3 % en moyenne, soit 1 300 habitants supplémentaires par an. La population croît moins vite que dans la région, en raison d’une attractivité résidentielle moindre. En 2018, 13 900 personnes ont emménagé dans le département, tandis que 12 000 Viennois le quittaient. Ce solde migratoire contribue à augmenter la population départementale, mais de seulement 0,2 % par an (contre 0,6 % par an en Nouvelle-Aquitaine, et plutôt orientée vers les départements littoraux).
Néanmoins, entre 2008 et 2018, la Vienne a un solde naturel positif, soit davantage de naissances que de décès, une caractéristique qu’elle ne partage dans la région qu’avec la Gironde. Cependant, cette tendance s’inverse récemment avec, en 2019, 4 080 naissances pour 4 480 décès.
En 2018, la moitié des Viennois ont plus de 43 ans, un âge médian inférieur de 2 ans à la Nouvelle-Aquitaine mais supérieur d’autant à la France métropolitaine. Le département se situe entre la Gironde, le plus jeune de la région au profil proche de la moyenne nationale, et le reste des départements de Nouvelle-Aquitaine, avec des moins de 50 ans moins présents, et donc une population plus âgée en moyenne.
Avec 21,8 % de la population âgée de 65 ans et plus, la Vienne est au-dessus de la moyenne métropolitaine (20 %) mais, dans la région, le seul département avec la Gironde, à compter moins de personnes de 65 ans et plus que de jeunes de moins de 20 ans (23,5 %) (figure 2). La Vienne dispose d’ailleurs d’un atout, avec la présence du campus universitaire de Poitiers, qui permet de retenir la population des jeunes adultes après leurs études secondaires. Mais, contrairement à la Gironde, cette population âgée de 20 à 30 ans n’est pas pour autant surreprésentée dans la région. En effet, les opportunités professionnelles provoquent, dans ces tranches d’âge, des migrations résidentielles vers Bordeaux, La Rochelle et Nantes.
tableauFigure 2 – Pyramide des âges de la Vienne
Âge | Vienne – Femmes | Vienne – Hommes | Nouvelle-Aquitaine – Femmes | Nouvelle-Aquitaine – Hommes | France métropolitaine – Femmes | France métropolitaine – Hommes |
---|---|---|---|---|---|---|
0-4 | 2,33 | 2,41 | 2,33 | 2,41 | 2,73 | 2,85 |
5-9 | 2,70 | 2,82 | 2,70 | 2,82 | 3,00 | 3,13 |
10-14 | 2,81 | 2,95 | 2,81 | 2,95 | 3,01 | 3,16 |
15-19 | 2,85 | 3,03 | 2,85 | 3,03 | 3,00 | 3,17 |
20-24 | 2,55 | 2,66 | 2,55 | 2,66 | 2,79 | 2,90 |
25-29 | 2,44 | 2,45 | 2,44 | 2,45 | 2,85 | 2,82 |
30-34 | 2,72 | 2,62 | 2,72 | 2,62 | 3,09 | 2,96 |
35-39 | 2,98 | 2,85 | 2,98 | 2,85 | 3,20 | 3,07 |
40-44 | 3,04 | 2,95 | 3,04 | 2,95 | 3,14 | 3,08 |
45-49 | 3,42 | 3,32 | 3,42 | 3,32 | 3,40 | 3,34 |
50-54 | 3,46 | 3,32 | 3,46 | 3,32 | 3,39 | 3,29 |
55-59 | 3,47 | 3,26 | 3,47 | 3,26 | 3,34 | 3,17 |
60-64 | 3,55 | 3,23 | 3,55 | 3,23 | 3,23 | 2,96 |
65-69 | 3,62 | 3,28 | 3,62 | 3,28 | 3,15 | 2,83 |
70-74 | 3,11 | 2,73 | 3,11 | 2,73 | 2,68 | 2,34 |
75-79 | 2,17 | 1,78 | 2,17 | 1,78 | 1,88 | 1,52 |
80-84 | 2,04 | 1,48 | 2,04 | 1,48 | 1,75 | 1,22 |
85-89 | 1,73 | 1,01 | 1,73 | 1,01 | 1,43 | 0,80 |
90-94 | 1,05 | 0,45 | 1,05 | 0,45 | 0,83 | 0,35 |
95-99 | 0,37 | 0,11 | 0,37 | 0,11 | 0,28 | 0,08 |
100 | 0,02 | 0,00 | 0,02 | 0,00 | 0,01 | 0,00 |
- Source : Insee, recensement de la population 2018
graphiqueFigure 2 – Pyramide des âges de la Vienne
Beaucoup de résidences principales et peu de résidences secondaires
En 2018, la Vienne dispose de 242 000 logements, dont 84,5 % sont des résidences principales, soit 5 points de plus que la moyenne régionale. Cette proportion atteint neuf logements sur dix dans l’intercommunalité du Grand Poitiers, et ses voisines des Vallées du Clain et du Haut-Poitou. À l’inverse, le parc de logements n’est composé que de 6 % de résidences secondaires ou logements occasionnels, soit 2 fois moins que la moyenne régionale. Celles-ci sont néanmoins plus fréquentes à l’extrême nord du département, à proximité des sites touristiques de la vallée de la Loire, ainsi qu’au sud, particulièrement au bord de la Gartempe et de la Creuse, comme l’illustre une commune comme La Roche-Posay.
Entre 2008 et 2018, la part de résidences principales régresse toutefois de 1,7 point, tandis que celle des logements vacants augmente de 1,3 point pour s’établir à 9,6 % du parc en 2018, un niveau légèrement supérieur à celui de la région. Ces logements inoccupés sont plus souvent présents en zone rurale, particulièrement dans la Communauté de communes du Pays Loudunais, et autour des intercommunalités du Civraisien et de Montmorillon où elle atteint 14 % ; certaines communes y comptent un logement vacant sur cinq.
Ces caractéristiques – forte représentation des résidences principales et faible présence de résidences secondaires – sont similaires à celles des départements voisins des Deux-Sèvres, du Maine-et-Loire et de l’Indre-et-Loire. La vacance des logements est plus importante hors de l’aire d’attraction des villes, et dans les aires dont les pôles sont de taille modeste.
L’emploi non marchand davantage présent dans la Vienne
Au 31 décembre 2019, la Vienne compte 177 900 emplois, dont 159 000 salariés (figure 3). Comme en Nouvelle-Aquitaine, près de huit salariés sur dix travaillent dans le commerce et les services. Le tertiaire est, par ailleurs, le seul secteur à gagner des emplois entre 2009 et 2019, avec une hausse de 0,4 % dans le non-marchand et 0,6 % dans le marchand.
tableauFigure 3 – Emploi selon le secteur d’activité dans la Vienne
Emploi salarié au 31/12/2019 | Emploi total au 31/12/2019 | |||
---|---|---|---|---|
Vienne | Nouvelle-Aquitaine | Part du département en Nouvelle-Aquitaine (en %) | ||
Effectifs (en milliers) | 159 | 178 | 2 452 | 7,3 |
dont (en %) | ||||
Agriculture | 0,9 | 3,0 | 4,4 | 4,9 |
Industrie | 13,8 | 13,0 | 11,7 | 8,0 |
Construction | 5,4 | 6,1 | 6,7 | 6,5 |
Tertiaire marchand | 41,4 | 41,9 | 44,8 | 6,8 |
Tertiaire non marchand | 38,4 | 36,0 | 32,3 | 8,1 |
- Source : Estimations d’emploi localisées 2019
La présence d’employeurs de grande taille dans le département relevant de la sphère publique, probablement favorisée par le statut de capitale de l’ancienne région du Poitou-Charentes, explique le poids relativement important de secteurs comme l’administration publique et la santé. Avec 90 fonctionnaires pour 1 000 habitants, le taux d’administration de la Vienne est très supérieur à celui de la région (74 ‰). Le taux d’administration dépasse les moyennes régionale et nationale dans les trois versants de la fonction publique, compte tenu de la présence d’employeurs importants parmi lesquels le CHU de Poitiers, premier employeur public de la région, le centre hospitalier Henri Laborit à Poitiers et le Groupe hospitalier Nord-Vienne à Châtellerault pour les activités de santé humaine, ou encore la Région Nouvelle-Aquitaine et le Grand Poitiers Communauté Urbaine dans l’administration publique (figure 4).
tableauFigure 4 – Les principaux établissements publics et privés employeurs de la Vienne
Raison sociale | Tranche d’effectifs salariés | Activité | Commune |
---|---|---|---|
Public | |||
CHU de Poitiers | + de 5 000 | Activités hospitalières | Poitiers |
Centre hospitalier Henri Laborit | 1 000 à 1 499 | Activités hospitalières | Poitiers |
Grand Poitiers Communauté Urbaine | 1 000 à 1 499 | Administration publique générale | Poitiers |
Région Nouvelle-Aquitaine | 1 000 à 1 499 | Administration publique générale | Poitiers |
Groupe hospitalier Nord Vienne | 1 000 à 1 499 | Activités hospitalières | Chatellerault |
Privé | |||
Centre nucléaire de production d’électricité de Civaux | 750 à 999 | Production d'électricité | Civaux |
Safran Aircraft Engines | 750 à 999 | Réparation et maintenance d'aéronefs et d'engins spatiaux | Châtellerault |
ISS propreté | 500 à 749 | Autres activités de nettoyage des bâtiments et nettoyage industriel | Chasseneuil-du-Poitou |
SAFT | 500 à 749 | Fabrication de piles et d'accumulateurs électriques | Poitiers |
Fenwick-Linde Operations | 500 à 749 | Fabrication de matériel de levage et de manutention | Cenon-sur-Vienne |
- Source : Insee, Flores 2018
Toutefois, c’est dans la fonction publique d’État que le département se singularise, avec un taux d’administration de 36 ‰, supérieur de 8 points à la moyenne régionale et supérieur à celui de la Gironde. L’université et d’autres établissements de la technopole du Futuroscope tels que l’École nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique (Ensma), l’École supérieure de l’éducation nationale (Esen), le Centre national d’enseignement à distance (Cned) et le Centre national de la documentation pédagogique (Cndp) soutiennent en effet l’emploi, dans l’enseignement notamment.
Les emplois du tertiaire marchand se retrouvent principalement dans le commerce et la réparation (25 % des emplois du tertiaire marchand), les activités administratives et de soutien des entreprises (21 %) et le secteur hébergement et restauration (8,2 %). Ces deux derniers secteurs bénéficient de l’implantation du Futuroscope, en périphérie de Poitiers, lequel associe un parc d’attraction et une zone d’activité, avec notamment des centres d’appels et des activités de services scientifiques et techniques auprès des entreprises. Le Futuroscope favorise en outre le tourisme de loisirs et d’affaires : la Vienne se place en quatrième position dans la région Nouvelle-Aquitaine en termes de nuitées à l’hôtel (1,7 million dont les deux tiers dans la zone du Futuroscope).
Un fort ancrage industriel
Le secteur industriel est bien implanté dans la Vienne (13 % des emplois, contre 11,7 % en Nouvelle-Aquitaine). La centrale nucléaire située à Civaux, en amont de Poitiers sur la Vienne, est le premier employeur privé du département et génère de nombreux emplois indirects. Le bassin châtelleraudais, territoire à vocation industrielle ancienne, est spécialisé dans l’aéronautique, l’industrie automobile et la maintenance : y sont implantés des établissements tels que Magnetti Marelli (équipements automobiles), Thales Avionics (réparation de matériels électroniques et optiques dans l’aéronautique) ou encore Safran Aircraft Engines (systèmes avioniques, motoriste aéronautique et spatial) qui y effectue la maintenance des moteurs militaires. D’autres activités y sont également présentes, comme la métallurgie. Un emploi sur quatre est industriel, dans la zone d’emploi de Châtellerault.
Des entreprises de grande taille sont localisées autour de Poitiers comme SAFT, détenue par TotalEnergies, qui fabrique des piles et accumulateurs électriques, ou l’équipementier automobile Autoliv-Isodelta. D’autres établissements maillent le territoire, dans diverses branches industrielles : à Loudun, l’entreprise Agritubel conçoit et fabrique, par exemple, du matériel pour l’élevage agricole.
Une agriculture structurée par de grandes exploitations céréalières
Le secteur agricole représente 3 % des emplois (contre 4,4 % dans la région). Néanmoins, la surface agricole utile couvre deux tiers du département, en quasi-totalité des terres arables. Tant pour les céréales (blé, orge) que les oléagineux (colza tout particulièrement), le département offre les plus grandes surfaces cultivables de la région. Le secteur compte 4 800 exploitations agricoles dont 3 450 qualifiées de professionnelles. Parmi ces exploitations, un peu plus de la moitié sont spécialisées en productions végétales (dont 80 % en grande culture), 29 % en polyculture-élevage et 16 % en élevage. Les productions végétales dominent dans le nord du département, tandis que l’élevage est davantage présent dans le sud, sur les prairies en herbe.
À la différence de la Haute-Vienne voisine, l’élevage bovin n’est pas prépondérant. Les élevages ovins, et surtout caprins, sont davantage représentatifs. Deuxième département français après les Deux-Sèvres pour le cheptel caprin, la Vienne se positionne dans les premiers rangs nationaux pour la production de lait de chèvre (9 % de la production nationale, à partir desquels sont fabriqués plusieurs fromages AOP), de viande caprine, mais aussi ovine. Les activités de maraîchage font apparaître, entre autres spécialisations, le melon (10 % de la production nationale) et l’asperge.
La pauvreté touche davantage les jeunes
En 2018, la moitié des ménages viennois disposent d’un revenu d’au moins 20 900 euros, un montant comparable au niveau de vie régional (21 290 euros). Le revenu disponible des Viennois provient davantage des salaires et des revenus d’activité à hauteur de 69 % ; la fraction des pensions, retraites et rentes est proche de la moyenne régionale, avec 32 %.
En 2018, 14,3 % des Viennois vivent sous le seuil de pauvreté, soit un niveau légèrement supérieur à celui de la Nouvelle-Aquitaine. Les ménages viennois les plus jeunes sont davantage exposés que ceux de la région (27,8 % des moins de 30 ans, contre 22,7 % en Nouvelle-Aquitaine).
Avec un taux de pauvreté de respectivement 9,4 % et 7,1 %, les habitants des deux intercommunalités du Haut-Poitou et des Vallées du Clain sont nettement moins affectés par la pauvreté (figure 5). Ces territoires résidentiels, habités par des ménages en âge de travailler, se situent à proximité du pôle de Poitiers, qui concentre les emplois les mieux rémunérés. Dans le Grand Poitiers, en revanche, le taux de pauvreté est près de deux fois supérieur, avec 15,4 %. Cela peut s’expliquer, entre autres, par la présence de quatre quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où les profils de ménages précaires sont surreprésentés, et qui constituent près d’un dixième de la population. Un tiers des moins de 30 ans sont pauvres, soit le plus fort taux de la région.
tableauFigure 5 – Taux de pauvreté par EPCI dans la Vienne
Département | Code de l’EPCI | EPCI | Départements | Taux de pauvreté en 2018 (en %) |
---|---|---|---|---|
Vienne | 200070043 | CC Vienne et Gartempe | 86 | 15,8 |
Vienne | 200069763 | CC du Haut-Poitou | 86 | 9,4 |
Vienne | 200070035 | CC du Civraisien en Poitou | 86 | 16,4 |
Vienne | 248600413 | CA Grand Châtellerault | 86 | 14,9 |
Vienne | 248600447 | CC du Pays Loudunais | 86 | 15,4 |
Vienne | 200043628 | CC des Vallées du Clain | 86 | 7,1 |
Vienne | 200069854 | CU du Grand Poitiers | 86 | 15,4 |
Charente | 200029734 | CC des 4B Sud Charente | 16 | 15,2 |
Charente | 200043016 | CC Val de Charente | 16 | 19,5 |
Charente | 200068914 | CC La Rochefoucauld - Porte du Périgord | 16 | 13,4 |
Charente | 200070282 | CC Lavalette Tude Dronne | 16 | 18,9 |
Charente | 200070514 | CA du Grand Cognac | 16 | 11,9 |
Charente | 200071827 | CA du Grand Angoulême | 16 | 15,0 |
Charente | 200072023 | CC Cœur de Charente | 16 | 14,5 |
Charente | 200072049 | CC de Charente Limousine | 16 | 19,1 |
Charente | 241600303 | CC du Rouillacais | 16 | 13,4 |
Indre | 200007052 | CC de la Marche Berrichonne | 36 | 19,4 |
Indre | 200018521 | CC du Val de Bouzanne | 36 | 14,4 |
Indre | 200035137 | CC Marche Occitane - Val d'Anglin | 36 | 18,3 |
Indre | 200035848 | CC du Châtillonnais en Berry | 36 | 14,2 |
Indre | 200040558 | CC Écueillé-Valençay | 36 | 15,3 |
Indre | 200068872 | CC Éguzon - Argenton - Vallée de la Creuse | 36 | 14,9 |
Indre | 200068880 | CC Champagne Boischauts | 36 | 10,9 |
Indre | 243600202 | CC Chabris - Pays de Bazelle | 36 | 12,9 |
Indre | 243600236 | CC du Pays d'Issoudun | 36 | 12,7 |
Indre | 243600293 | CC de la Région de Levroux | 36 | 10,6 |
Indre | 243600301 | CC Val de l'Indre - Brenne | 36 | 11,5 |
Indre | 243600319 | CC Brenne - Val de Creuse | 36 | 15,2 |
Indre | 243600327 | CA Châteauroux Métropole | 36 | 15,1 |
Indre | 243600343 | CC Cœur de Brenne | 36 | 16,1 |
Indre | 243600350 | CC de la Châtre et Sainte-Sévère | 36 | 15,1 |
Indre-et-Loire | 200043065 | CC du Val d'Amboise | 37 | 11,3 |
Indre-et-Loire | 200043081 | CC Chinon, Vienne et Loire | 37 | 12,3 |
Indre-et-Loire | 200071587 | CC Loches Sud Touraine | 37 | 13,0 |
Indre-et-Loire | 200072650 | CC Touraine Vallée de l'Indre | 37 | 6,4 |
Indre-et-Loire | 200072668 | CC Touraine Val de Vienne | 37 | 13,9 |
Indre-et-Loire | 200072981 | CC Touraine Ouest Val de Loire | 37 | 11,3 |
Indre-et-Loire | 200073161 | CC Touraine-Est Vallées | 37 | 6,7 |
Indre-et-Loire | 200073237 | CC de Gâtine et Choisilles - Pays de Racan | 37 | 7,9 |
Indre-et-Loire | 243700499 | CC du Castelrenaudais | 37 | 11,1 |
Indre-et-Loire | 243700754 | Tours Métropole Val de Loire | 37 | 16,3 |
Indre-et-Loire | 243700820 | CC de Bléré Val de Cher | 37 | 7,6 |
Maine-et-Loire | 200060010 | CA Mauges Communauté | 49 | 7,7 |
Maine-et-Loire | 200068955 | CC Anjou Loir et Sarthe | 49 | 8,5 |
Maine-et-Loire | 200071553 | CC Loire Layon Aubance | 49 | 7,0 |
Maine-et-Loire | 200071678 | CA du Choletais | 49 | 10,4 |
Maine-et-Loire | 200071868 | CC des Vallées du Haut-Anjou | 49 | 9,3 |
Maine-et-Loire | 200071876 | CA Saumur Val de Loire | 49 | 13,5 |
Maine-et-Loire | 244900015 | CU Angers Loire Métropole | 49 | 13,8 |
Maine-et-Loire | 244900809 | CC Anjou Bleu Communauté | 49 | 12,4 |
Maine-et-Loire | 244900882 | CC Baugeois Vallée | 49 | 11,9 |
Deux-Sèvres | 200040244 | CA du Bocage Bressuirais | 79 | 12,4 |
Deux-Sèvres | 200041317 | CA du Niortais | 79 | 11,0 |
Deux-Sèvres | 200041333 | CC de Parthenay-Gâtine | 79 | 14,8 |
Deux-Sèvres | 200041416 | CC Airvaudais-Val du Thouet | 79 | 13,5 |
Deux-Sèvres | 200041994 | CC Haut Val de Sèvre | 79 | 10,2 |
Deux-Sèvres | 200069748 | CC Val de Gâtine | 79 | 11,4 |
Deux-Sèvres | 200069755 | CC Mellois-en-Poitou | 79 | 13,9 |
Deux-Sèvres | 247900798 | CC du Thouarsais | 79 | 14,0 |
Haute-Vienne | 200040814 | CC Briance Sud Haute Vienne | 87 | 14,6 |
Haute-Vienne | 200059400 | CC Porte Océane du Limousin | 87 | 12,9 |
Haute-Vienne | 200066512 | CC Élan Limousin Avenir Nature | 87 | 10,1 |
Haute-Vienne | 200066520 | CC Ouest Limousin | 87 | 17,7 |
Haute-Vienne | 200070506 | CC Pays de Nexon Monts de Chalus | 87 | 13,4 |
Haute-Vienne | 200071942 | CC Haut Limousin en Marche | 87 | 20,6 |
Haute-Vienne | 248700189 | CC du Pays de Saint-Yrieix | 87 | 16,1 |
Haute-Vienne | 248719262 | CC Gartempe - Saint-Pardoux | 87 | 17,5 |
Haute-Vienne | 248719288 | CC du Val de Vienne | 87 | 8,0 |
Haute-Vienne | 248719312 | CU Limoges Métropole | 87 | 16,7 |
Haute-Vienne | 248719338 | CC Briance-Combade | 87 | 16,5 |
Haute-Vienne | 248719353 | CC des Portes de Vassivière | 87 | 21,0 |
Haute-Vienne | 248719361 | CC de Noblat | 87 | 12,3 |
- Source : Insee, Filosofi 2018
graphiqueFigure 5 – Taux de pauvreté par EPCI dans la Vienne
Dans les autres intercommunalités également, le taux de pauvreté est compris entre 15 % et 16 %. Mais les profils les plus exposés à la pauvreté diffèrent. Dans le pays Loudunais et dans le Grand Châtellerault, où existent par ailleurs deux QPV, la situation est comparable à celle de Poitiers, avec une pauvreté qui concerne plus spécifiquement les actifs, jusqu’à 50 ans. Au sud du département, plus rural, les jeunes sont davantage préservés, mais le risque de pauvreté concerne davantage les personnes âgées.
En 2019, 92 % de la population viennoise accède aux équipements de proximité en 7 minutes ou moins, contre 93 % en région et 95 % au niveau national. Néanmoins, le département se positionne en cinquième place dans la région. Au sein du département, la situation est une fois encore hétérogène. Dans les intercommunalités rurales de Vienne et Gartempe, du Civraisien en Poitou et du Pays Loudunais, un habitant sur cinq met plus de 7 minutes à accéder aux équipements de proximité. Cela s’explique à la fois par la moindre implantation de ces équipements, et la faible concentration de la population, dont une partie plus grande vit éloignée des axes de communication.
Définitions
L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Elle désigne l’ensemble des communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ce zonage succède au zonage en aires urbaines de 2010. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre désignent les formes de coopération existant entre communes caractérisées par une fiscalité directe locale et par l’existence de compétences obligatoires. Ces intercommunalités sont composées en 2019 des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.
Le niveau de vie représente le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Par exemple un ménage composé d’un couple avec un enfant de moins de 14 ans et un de plus de 14 ans équivaut à 2,3 UC. Le revenu disponible de l’ensemble du ménage est alors divisé par 2,3.
Une personne est considérée comme pauvre au sens de la pauvreté monétaire lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee, comme Eurostat, privilégie le seuil à 60 % de la médiane, soit 1 063 euros par mois en 2018. Le taux de pauvreté mesure la part de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.
L’accessibilité est calculée pour des trajets en minutes en heures de pointe en voiture, grâce au distancier Metric. Elle prend en compte l’équipement le plus proche du domicile et est pondérée par la population de chaque commune. La possibilité de recourir à ces services près du lieu de travail ou sur le trajet entre domicile et travail n’est pas prise en compte. Pour un panier d’équipements, on calcule la moyenne des temps d’accès à chacun des équipements. La gamme de proximité regroupe les équipements les plus fréquents en matière de services aux particuliers (banque, poste, garage automobile, métiers du bâtiment, coiffeur, restaurant et agence immobilière), de commerces (épicerie-supérette, boulangerie, boucherie-charcuterie, fleuriste), d’enseignement (école maternelle et élémentaire), de santé (médecin, dentiste, infirmier, kiné, pharmacie), de transport (taxi) et de sports-loisirs et culture (boulodrome, tennis, terrain et salle de sport).
Pour en savoir plus
L’essentiel sur … la Nouvelle-Aquitaine.
Garçon N., « La Vienne à grands traits », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n°14, mars 2016.
Dumartin S., Mouhali K., Clairon E., Sageaux C., « Les territoires néo-aquitains à l’épreuve de la crise » Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n°98, juillet 2021.
Genebes L., Mouhali K., « Nouvelles zones d’emploi en Nouvelle-Aquitaine : une spécialisation agricole dans une zone sur trois », Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine n°91, septembre 2020.
Définitions
L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de l’influence d’une ville sur les communes environnantes. Elle désigne l’ensemble des communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi, et d’une couronne qui regroupe les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Ce zonage succède au zonage en aires urbaines de 2010. Les pôles sont déterminés principalement à partir de critères de densité et de population totale, suivant une méthodologie cohérente avec celle de la grille communale de densité. Un seuil d’emplois est ajouté de façon à éviter que des communes essentiellement résidentielles, comportant peu d’emplois, soient considérées comme des pôles. La commune la plus peuplée du pôle est appelée commune-centre. Les communes qui envoient au moins 15 % de leurs actifs travailler dans le pôle constituent la couronne de l’aire d’attraction du pôle. Les communes qui n’appartiennent ni à un pôle ni à une couronne sont les communes hors attraction des villes.
Le revenu disponible est le revenu à la disposition du ménage pour consommer et épargner. Il comprend les revenus d’activité nets des cotisations sociales, les indemnités de chômage, les retraites et pensions, les revenus du patrimoine (fonciers et financiers) et les autres prestations sociales perçues, nets des impôts directs. Ces derniers incluent l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée – CSG –, contribution à la réduction de la dette sociale – CRDS – et les prélèvements sociaux sur les revenus du patrimoine. Il comprend une partie du solde des transferts inter ménages.
Le niveau de vie représente le revenu disponible du ménage rapporté au nombre d’unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour toutes les personnes d’un même ménage. Les unités de consommation sont généralement calculées de la façon suivante : 1 UC pour le premier adulte du ménage ; 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ; 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans. Par exemple un ménage composé d’un couple avec un enfant de moins de 14 ans et un de plus de 14 ans équivaut à 2,3 UC. Le revenu disponible de l’ensemble du ménage est alors divisé par 2,3.
Une personne est considérée comme pauvre au sens de la pauvreté monétaire lorsque son niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. Le seuil est déterminé par rapport à la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. L’Insee, comme Eurostat, privilégie le seuil à 60 % de la médiane, soit 1 063 euros par mois en 2018. Le taux de pauvreté mesure la part de la population dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté.
Les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre désignent les formes de coopération existant entre communes caractérisées par une fiscalité directe locale et par l’existence de compétences obligatoires. Ces intercommunalités sont composées en 2019 des communautés de communes, des communautés d’agglomération, des communautés urbaines et des métropoles.
L’accessibilité est calculée pour des trajets en minutes en heures de pointe en voiture, grâce au distancier Metric. Elle prend en compte l’équipement le plus proche du domicile et est pondérée par la population de chaque commune. La possibilité de recourir à ces services près du lieu de travail ou sur le trajet entre domicile et travail n’est pas prise en compte. Pour un panier d’équipements, on calcule la moyenne des temps d’accès à chacun des équipements. La gamme de proximité regroupe les équipements les plus fréquents en matière de services aux particuliers (banque, poste, garage automobile, métiers du bâtiment, coiffeur, restaurant et agence immobilière), de commerces (épicerie-supérette, boulangerie, boucherie-charcuterie, fleuriste), d’enseignement (école maternelle et élémentaire), de santé (médecin, dentiste, infirmier, kiné, pharmacie), de transport (taxi) et de sports-loisirs et culture (boulodrome, tennis, terrain et salle de sport).
Pour en savoir plus
L’essentiel sur … la Nouvelle-Aquitaine.
Dans la collection Insee Analyses Nouvelle-Aquitaine, les portraits à grands traits de la région et des départements de la région parus en 2016.