Bilan économique 2018 - Grand Est
L’amélioration économique dans la région Grand Est se poursuit en 2018, mais de manière plus contrastée et globalement moins soutenue qu’en 2017. La dynamique est également moins favorable que dans l’ensemble du territoire métropolitain et de manière nette, dans les pays voisins, particulièrement au Luxembourg et en Suisse.
Pour la quatrième année consécutive, mais de façon moins marquée qu’en 2017, le taux de chômage diminue : à la fin du dernier trimestre 2018 , il s’établit à 8,4 %. Les effectifs salariés n’augmentent plus et reculent même par rapport à 2017 (- 2 200). Au niveau national, l’évolution de l’emploi salarié reste positive.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Commerce extérieur - Recul des échanges avec la zone euro Bilan économique 2018
Erwan Auger, Insee
Les échanges extérieurs du Grand Est ralentissent en 2018, alors qu’ils avaient sensiblement rebondi en 2017. Les exportations poursuivent leur progression, quand les importations reculent cette année. Si l’essentiel des échanges sont des produits manufacturés, les imports comme les exports de matériels de transport progressent significativement en 2018. Enfin, les échanges avec la zone euro diminuent mais restent importants.
Insee Conjoncture Grand Est
No 18
Paru le :06/06/2019
- Des échanges qui progressent, mais limités par rapport aux autres régions
- Davantage d’exportations, et moins d’importations
- Les exportations de produits manufacturés toujours en tête
- Forte hausse des ventes de matériels de transport
- Plus de produits de la construction automobile importés
- Les ventes vers la zone euro ralentissent légèrement
En 2018, les échangent extérieurs du Grand Est représentent plus de 123 milliards d’euros (+ 1,2 % contre + 5,3 % en 2017). Au niveau national, le ralentissement est moins visible, l’augmentation étant encore de 3,7 %. Bénéficiant de sa situation frontalière, le Grand Est conserve son deuxième rang des régions, derrière l’Île-de-France, qui réalise près du double d’échanges en valeur. Suivent toujours l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et l’Occitanie avec respectivement 123, 115 et 91 milliards d’euros échangés. La contribution de la région est en légère baisse, à 11,8 % des échanges nationaux.
Si l’on rapporte les échanges à la population, le Grand Est est aussi en deuxième position avec 22 100 euros par habitant. La première place est perdue en 2018 au profit de la Normandie (23 600 euros par habitant). L’Île-de-France se maintient à la troisième place avec 20 300 euros échangés par habitant.
Des échanges qui progressent, mais limités par rapport aux autres régions
Depuis 2016, les échanges du Grand Est sont passés de 115,4 à 123,0 milliards d’euros, soit une croissance de près de 7 % en deux ans. Sur la même période, seules deux régions font moins bien : le Centre-Val de Loire et l’Occitanie (+ 5 % et - 6 %). Cette dernière est particulièrement touchée par un recul des échanges de produits de la construction aéronautique et spatiale (- 15 %), représentant près de 60 % des échanges de la région.
Le taux de couverture, rapport entre les exportations et les importations, progresse à nouveau pour atteindre 111 %, plaçant la région au troisième rang. L’Occitanie affiche toujours le meilleur résultat, à 126 %, quand l’ensemble de la France présente un bilan déficitaire (86 %).
Davantage d’exportations, et moins d’importations
En 2018, les acteurs économiques de la région Grand Est ont exporté pour 64,7 milliards d’euros et importé pour 58,3 milliards d’euros, soit davantage pour les exportations et moins pour les importations qu’en 2017 (respectivement 62,6 et 59,0 milliards d’euros). De manière récurrente, l’Île-de-France conserve sa première place, tant pour les exportations que pour les importations (97,4 et 148,4 milliards d’euros). Le Grand Est est à nouveau deuxième pour les exportations et quatrième pour les importations.
Les exportations de produits manufacturés toujours en tête
Les produits chimiques (divers ou de base) et les produits pharmaceutiques représentent chacun 8 % du total des exportations. Avec les produits sidérurgiques et de première transformation de l’acier (4 %), les métaux non ferreux, le cuir, les produits en plastique ou les articles d’habillement (entre 2 % et 3 % chacun), ils composent la branche des « autres produits industriels ». Liés aux spécificités de la région, ceux-ci sont à nouveau les plus vendus en 2018. En effet, 45 % des exportations sont des produits de cette branche (après 46 % en 2017), contre 40 % au niveau national.
Le deuxième secteur le plus porteur est celui des équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique avec 21 % du total. Cette branche représente 19 % au niveau national. Les exportations de machines et équipements d’usage général y figurent au premier rang, avec 8 % de l’ensemble. On retrouve ensuite les matériels électriques, les appareils de mesure et les machines diverses d’usage spécifique (entre 3 % et 4 %).
La branche des matériels de transport arrive en troisième position pour les exportations du Grand Est : 19 % des ventes contre 23 % au niveau national, mais l’écart entre les deux se réduit (la différence était de 6 points en 2017). Ces exportations se composent quasi exclusivement des produits de la construction automobile et des équipements associés, à hauteur de 12 % et 6 % du total. Enfin, les produits issus de la branche de l’industrie agroalimentaire représentent un peu plus de 11 %, composés pour plus de la moitié de ventes de boissons, grâce notamment à l’excellente santé des expéditions de Champagne.
Forte hausse des ventes de matériels de transport
Les exportations régionales progressent de 3,4 % en 2018, soit d’environ 2,2 milliards d’euros, un chiffre néanmoins inférieur à l’année précédente. À l’échelon national, la tendance est également à un léger ralentissement avec + 3,8 %, représentant environ 18 milliards d’euros. Les exportations de la branche des matériels de transports décollent de près de 15 %, après une année 2017 déjà très positive (+ 7 %), en lien avec l’augmentation de leur poids dans l’ensemble des ventes. Cette hausse s’explique par les ventes de produits de la construction automobile (+ 23 %).
Les exportations de produits agricoles progressent nettement (+ 8 %), même si leur impact dans l’ensemble reste limité. Les envois d’« autres produits industriels », branche phare de la région, s’accroissent mais beaucoup moins que l’année précédente (+ 0,7 % après + 5 %). En 2018, la branche est marquée par un recul de 10 % des ventes de produits chimiques. Celles d’équipements mécaniques, de matériel électrique, électronique et informatique ralentissent aussi, mais restent orientées positivement (+ 2 % après + 4 % en 2017). Enfin, les exportations de produits des industries agroalimentaires demeurent stables à + 1 %, toujours portées par les ventes de boissons (+ 3 %).
Plus de produits de la construction automobile importés
Dans le Grand Est, les importations reculent de 1,1 %, soit 700 millions d'euros de moins, tandis qu’elles augmentent de 3,6 % au plan national. La diminution des achats d’« autres produits industriels » a largement contribué à ce retrait : - 4 %, l’équivalent de 1,2 milliard d’euros en moins. Ces achats correspondent en effet à la moitié des importations totales, mais leur poids se réduit pour revenir au niveau de 2016. L’une des principales explications tient dans la forte baisse des achats de produits pharmaceutiques, - 25 % en un an, qui semble faire écho au bond de 2017 (+ 24 %). Même si leur part dans l’ensemble régional est faible (1,8 % après 2,7 % en 2017), les achats de produits pétroliers raffinés chutent de 35 % cette année.
Troisième branche pour les importations, les matériels de transport progressent de 15 % ce trimestre, portés par les produits de la construction automobile et des équipements associés. La part de cette branche gagne plus de 2 points dans l’ensemble (passant de 14 % à 16 %).
Les ventes vers la zone euro ralentissent légèrement
En 2018, les exportations sont tournées à 74 % vers l’Union européenne dont 59 % vers la zone euro. Ces proportions baissent par rapport à l’année précédente. Malgré cela, le poids des partenaires européens dans les exportations reste plus important qu'au niveau national, plus ouvert sur le reste du monde (59 % et 46 %). Quant aux importations, elles proviennent à 69 % de l’Union européenne et à 57 % de la zone euro (58 % et 47 % pour la France).
À la frontière de l’Allemagne et de la Suisse, les deux départements alsaciens affichent des exportations en hausse de 4,4 %. Leur part dans les ventes régionales augmente ainsi d’un demi-point par rapport à 2017. En Moselle, troisième département de la région en termes d’exportations, ces dernières ne s’accroissent que de 0,7 %. La Marne, qui représente 10 % des ventes régionales, suit quant à elle la tendance moyenne du Grand Est. En ce qui concerne les importations, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin restent assez largement en tête, regroupant 56 % des achats de l’étranger (- 1 point par rapport à 2017). La Moselle vient ensuite avec 19 %, suivie de la Marne (8 %).
Un quart des exportations du Grand Est est réalisé vers l’Allemagne (une part qui se réduit d’un point par rapport à 2017). Deuxième client, l’Italie totalise 8 % du total. Elle est désormais suivie de très près par le Royaume-Uni à destination duquel sont également réalisées 8 % des ventes, les incertitudes liées au Brexit semblant avoir été bien appréhendées. L’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas arrivent ensuite avec 5 % à 7 % des exportations grandestoises. En dehors de l’Union européenne, les États-Unis et la Suisse en rassemblent 5 %, quand la Chine stagne toujours à 2 %. Quant aux importations, la hiérarchie des pays n’est pas bouleversée : l’Allemagne est toujours en tête avec 28 % des achats du Grand Est. L’Italie suit avec 7 % des importations, mais sa part dans l’ensemble perd 2 points. Viennent ensuite la Belgique, la Suisse, la Chine, l’Espagne et les États-Unis avec autour de 5 % chacun.
En termes d’évolutions, la hausse des exportations la plus significative concerne les États-Unis (+ 17 %, à 3,3 milliards d’euros). Celles vers le Royaume-Uni, la Suisse, les Pays-Bas et la Belgique s’accroissent également (entre + 6 % et + 8 %). L’Allemagne progresse très légèrement, quand l’Italie recule de manière symétrique (+ 1 % et - 1 %). À destination de la zone euro, les ventes ralentissent par rapport à 2017 (+ 2 % après + 3 %). Du côté des importations, quelques baisses sensibles sont à noter : - 22 % pour l’Italie, - 16 % pour les États-Unis et - 12 % pour les Pays-Bas. Les achats, qui diminuent de près de 5 % dans la zone euro, augmentent en revanche de 16 % en provenance de l’Espagne.
tableauFigure 1 – Échanges commerciaux des régions en 2018
Exportations (en milliards d’euros) | Importations (en milliards d’euros) | |
---|---|---|
Île-de-France | 97,4 | 148,4 |
Grand Est | 64,7 | 58,3 |
Auvergne-Rhône-Alpes | 60,4 | 62,6 |
Hauts-de-France | 51,0 | 63,6 |
Occitanie | 50,8 | 40,5 |
Normandie | 34,7 | 44,1 |
Nouvelle-Aquitaine | 23,4 | 22,8 |
Provence-Alpes-Côte d'Azur | 23,4 | 36,1 |
Pays de la Loire | 22,0 | 27,0 |
Bourgogne-Franche-Comté | 21,5 | 18,4 |
Centre – Val de Loire | 19,8 | 18,9 |
Bretagne | 11,4 | 12,3 |
Corse | 0,1 | 0,5 |
- Note : pour la Corse, les importations et les exportations s'élèvent respectivement à 455 et à 77 millions d'euros.
- Lecture : en 2018, la région Grand Est a importé pour 58,3 milliards d'euros et exporté pour 64,7 milliards d'euros, ce qui place la région au-dessus de la droite qui représente l'équilibre entre les importations et les exportations.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire,
graphiqueFigure 1 – Échanges commerciaux des régions en 2018
tableauFigure 2 – Évolution des échanges extérieurs du Grand Est de 2014 à 2018
Exportations | Importations | |
---|---|---|
2014 | 58,2 | 55,6 |
2015 | 60,3 | 56,4 |
2016 | 60,0 | 55,4 |
2017 | 62,6 | 59,0 |
2018 | 64,7 | 58,3 |
- Lecture : en 2018, les importations de la région s'élèvent à 58,3 milliards d'euros et les exportations à 64,7 milliards d'euros.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.
graphiqueFigure 2 – Évolution des échanges extérieurs du Grand Est de 2014 à 2018
tableauFigure 3 – Principales exportations de produits du Grand Est
Exportations 2018 (en millions d’euros) | Évolution 2018-2017(en %) | |
---|---|---|
Construction automobile | 7 496 | 23,0 |
Machines d'usage général | 5 216 | 3,8 |
Pharmacie | 4 977 | 2,5 |
Boissons | 4 086 | 3,1 |
Équipements automobiles | 3 666 | -1,7 |
Produits chimiques de base | 3 420 | -6,7 |
Matériel électrique | 2 748 | 5,5 |
Produits sidérurgiques | 2 681 | 1,8 |
Produits chimiques divers | 1 916 | -15,7 |
Appareils de mesure ; horlogerie | 1 859 | -6,7 |
Machines d'usage spécifique | 1 805 | 6,0 |
Métaux non ferreux | 1 737 | 0,7 |
Cuir | 1 621 | 23,4 |
Plastique | 1 494 | 0,4 |
Culture et élevage | 1 397 | 8,4 |
Habillement | 1 373 | 12,6 |
- Lecture : en 2018, 7 496 millions d'euros de produits de la construction automobile ont été vendus à l'étranger, soit une hausse de 23 % par rapport à 2017.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire,
graphiqueFigure 3 – Principales exportations de produits du Grand Est
tableauFigure 4 – Principales importations de produits du Grand Est
Importations 2018 (en millions d’euros) | Évolution 2018-2017 (en %) | |
---|---|---|
Construction automobile | 5 578 | 19,0 |
Machines d'usage général | 5 242 | 1,5 |
Produits chimiques de base | 4 112 | 0,1 |
Pharmacie | 4 044 | -25,2 |
Équipements automobiles | 3 224 | 17,3 |
Matériel électrique | 2 942 | -1,9 |
Produits sidérurgiques | 2 627 | 5,3 |
Cuir, bagages et chaussures | 2 188 | 19,7 |
Habillement | 1 890 | 3,0 |
Coutellerie | 1 797 | 3,8 |
Plastique | 1 635 | 1,4 |
Produits chimiques divers | 1 568 | -4,3 |
Métaux non ferreux | 1 564 | -2,1 |
Appareils de mesure ; horlogerie | 1 513 | -0,2 |
Machines d'usage spécifique | 1 435 | 6,2 |
Instruments à usage médical | 1 291 | -2,8 |
- Lecture : en 2018, 5 578 millions d'euros de produits de la construction automobile ont été achetés à l'étranger, soit une hausse de 19 % par rapport à 2017.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.
graphiqueFigure 4 – Principales importations de produits du Grand Est
tableauFigure 5 – Principaux partenaires commerciaux du Grand Est
Exportations | Importations | |
---|---|---|
Allemagne | 16 244 | 16 571 |
Italie | 5 439 | 3 851 |
Royaume-Uni | 5 337 | 1 593 |
Espagne | 4 271 | 2 941 |
Belgique | 4 235 | 3 190 |
Pays-Bas | 3 422 | 2 403 |
États-Unis | 3 344 | 2 767 |
Suisse | 3 028 | 3 138 |
Pologne | 1 347 | 1 400 |
Autriche | 1 243 | 1 580 |
Chine | 1 190 | 3 024 |
- Lecture : en 2018, la région Grand Est a importé pour 16 571 millions d'euros et exporté pour 16 244 millions d'euros avec l’Allemagne.
- Source : Douanes, données brutes de collecte, CAF-FAB hors matériel militaire.
graphiqueFigure 5 – Principaux partenaires commerciaux du Grand Est
Avertissement
D’après les données des Douanes, pour la ventilation des échanges nationaux aux niveaux départementaux et régionaux, le procédé est le suivant. À l’importation, c’est le département de destination réelle des marchandises importées qui est indiqué, et non le département du siège social de l’importateur. À l’exportation, c’est le département d’exportation des marchandises qui est mentionné, il s’agit donc du lieu initial à partir duquel les marchandises sont exportées, et non le siège social de l’entreprise qui exporte.
Cela étant entendu, il peut subsister une surévaluation ou une sous-évaluation des flux dues à la présence d’entreprises réalisant uniquement des importations ou des exportations.
De plus, les flux de gaz naturel et d’électricité sont attribués par convention à la région Île-de-France et au département de Paris.
Enfin, les échanges mesurés pour le commerce extérieur régional concernent uniquement les biens. Les services, qui peuvent recouvrir une part non-négligeable de ces échanges, ne sont pas pris en compte dans les données diffusées par les Douanes.