Bilan économique 2018 - Grand Est
L’amélioration économique dans la région Grand Est se poursuit en 2018, mais de manière plus contrastée et globalement moins soutenue qu’en 2017. La dynamique est également moins favorable que dans l’ensemble du territoire métropolitain et de manière nette, dans les pays voisins, particulièrement au Luxembourg et en Suisse.
Pour la quatrième année consécutive, mais de façon moins marquée qu’en 2017, le taux de chômage diminue : à la fin du dernier trimestre 2018 , il s’établit à 8,4 %. Les effectifs salariés n’augmentent plus et reculent même par rapport à 2017 (- 2 200). Au niveau national, l’évolution de l’emploi salarié reste positive.
Ce bilan économique fait partie des 17 bilans économiques régionaux 2018 publiés par
l'Insee.
Retrouvez les bilans des autres régions ici.
Transport -Transport aérien et immatriculations en hausse, fret fluvial et routier en baisse Bilan économique 2018
Brigitte Ziegler, Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal Grand Est)
En 2018, le fret fluvial est en forte baisse, notamment dans le secteur des minéraux bruts et matériaux de construction. Les basses eaux du Rhin ont largement contribué à la diminution de l’activité des ports rhénans français.
La fréquentation des aéroports de la région connaît une croissance supérieure à celle de la France métropolitaine.
Les immatriculations de voitures neuves sont en hausse mais moindre que sur la période précédente ; la part des véhicules particuliers neufs motorisés au gazole recule au profit de véhicules avec un moteur émettant moins de CO2.
Le transport routier de marchandises interne à la région s’accroît tandis que les flux entrants et sortants diminuent.
Insee Conjoncture Grand Est
No 18
Paru le :06/06/2019
Le transport fluvial de marchandises en forte baisse
En 2018, l’activité de chargement et de déchargement de marchandises dans les ports fluviaux de la région Grand Est se replie de 15 % par rapport à 2017, après une légère augmentation entre 2016 et 2017. Près de 18 millions de tonnes de marchandises transitent par leurs plates-formes en 2018, soit 3 millions de tonnes de moins qu’en 2017.
Les volumes de marchandises transportées sont en retrait dans tous les secteurs. La baisse la plus marquée en volume concerne les minéraux bruts et matériaux de construction, soit une diminution de 18 % par rapport à 2017. Les produits pétroliers chutent de 770 000 tonnes, soit - 29 % comparés à l’année précédente. Le recul est également marqué pour les machines et véhicules (- 30 %), les combustibles minéraux et les engrais (- 29 % et - 28 %), mais leur contribution à la réduction du volume total est plus faible.
Avec près de 11 millions de tonnes de marchandises, le trafic fluvial des ports français rhénans diminue de 20 % par rapport à 2017, après une hausse de 3 % entre 2016 et 2017. Les basses eaux du second semestre 2018 ont généré une baisse globale des trafics, affectant notamment les transports « lourds » de matériaux de construction et de produits pétroliers (- 21 % et - 30 %). Ces deux matières contribuent pour deux tiers à la chute observée dans les ports rhénans. Les volumes de machines et véhicules, d’engrais et de denrées alimentaires reculent également fortement.
Le Port Autonome de Strasbourg enregistre une baisse historique de son trafic fluvial global (- 26 %) qui s’établit à 5,9 millions de tonnes. Les basses eaux ont en effet pénalisé l’activité dès le milieu d’année 2018. Les bateaux ont été contraints à limiter considérablement leur chargement pendant plusieurs semaines, voire à ne pas circuler du tout sur le Rhin.
Les ports non rhénans de la région contribuent pour 40 % au transport fluvial de marchandises dans le Grand Est. Leur trafic fluvial se réduit également, - 8 % par rapport à l’année 2017, et atteint 7 millions de tonnes. Seuls les volumes de produits pétroliers et agricoles progressent, de respectivement + 15 % et + 7 %.
Le transport de conteneurs diminue entre 2017 et 2018 pour les ports de Strasbourg, Mulhouse-Rhin et Colmar, après une augmentation entre 2016 et 2017 pour les deux premiers. Il atteint 67 000 EVP (Équivalent vingt pieds, unité de mesure des conteneurs) au Port Autonome de Strasbourg, 26 000 EVP au port de Mulhouse-Rhin et 1 040 EVP au port de Colmar.
L’activité de conteneurs croît au nouveau Port de Metz pour la deuxième année consécutive et s’élève à 2 300 EVP, soit une hausse de 2 % par rapport à 2017. Le niveau est cependant loin de celui observé en 2015 (7 000 EVP).
Poursuite de la croissance du trafic aérien
Le trafic passager dans les aéroports de la région continue de progresser fortement avec plus de 8 % de passagers supplémentaires par rapport à 2017, alors que l’augmentation n’est que de 5 % au niveau national. Cette hausse s’inscrit dans le prolongement de celle observée en 2017 (+ 8 % par rapport à 2016). En 2018 comme en 2017, six passagers transportés sur dix empruntent des lignes à bas coût (low cost). La progression de ces lignes est cependant plus importante que l’année précédente : + 10 % après + 6 %.
Dans le Grand Est, la fréquentation des lignes internationales représente 82 % du trafic. Elle est en hausse de 9 % sur un an, soit 4 points de plus qu’entre 2016 et 2017. La fréquentation des lignes nationales augmente également, mais moins que l’année précédente (+ 3 % après + 24 %).
L’EuroAirport de Bâle-Mulhouse-Fribourg franchit la barre des 8,6 millions de passagers en 2018. La hausse atteint 8,7 %, soit + 0,8 points de plus qu’en 2017. Cette croissance dépasse de 2 points celle des grands aéroports régionaux français (+ 6,6 %). L’EuroAirport concentre 84 % des passagers des aéroports de la région et 91 % de l’activité low cost. De plus en plus proche de ses limites de capacités, l’EuroAirport doit adapter les infrastructures de son terminal. C’est pourquoi il a lancé des projets d’investissement à court et à long termes.
À l’aéroport de Strasbourg-Entzheim, le trafic passagers progresse pour la deuxième année consécutive : la fréquentation atteint quasiment 1,3 million de passagers en 2018, soit une croissance de 7 %, qui repose essentiellement sur les compagnies à bas coût (+ 18 %) et les vols vacances en charter.
Le nombre de passagers accueillis par l’Airport Lorraine en 2018 est également en hausse par rapport à 2017 ; avec + 14 %, il dépasse les 278 000 passagers.
À l’inverse, la fréquentation de l’aéroport de Paris-Vatry recule de 44 % sur un an pour s’établir à 61 000 passagers en 2018. Le nombre de passagers low cost augmente cependant de 2 % et représente 90 % de la fréquentation.
Les activités de fret diminuent de 8 % dans les aéroports de la région après une progression de 17 % en 2017. L’activité de fret aérien baisse de 2 % à l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse-Fribourg et atteint 110 000 tonnes. Ce fléchissement est imputable entre autres au départ d’Emirates SkyCargo en janvier 2018 et à la réduction des vols charters de fret. L’activité de Strasbourg-Entzheim s’accroît fortement, + 15 % pour dépasser 23 000 tonnes, tandis que celle de Paris-Vatry s’effondre à 5 300 tonnes (- 70 %) alors qu’elle avait plus que doublé entre 2016 et 2017 en approchant 18 000 tonnes fin 2017.
Continuité de la hausse des immatriculations de véhicules neufs
En 2018, 209 900 immatriculations de véhicules neufs ont été enregistrées dans la région, soit une augmentation de 3,7 % par rapport à 2017, mais moins importante que l’année précédente (+ 5,5 %).
Les immatriculations de véhicules particuliers sont en hausse de 3,1 %. Celles des automobiles motorisées au gazole se contractent de 14 %, alors que celles motorisées à l’essence augmentent de 17 %. Dans le Grand Est, les voitures diesel représentent désormais moins de 40 % des immatriculations de véhicules particuliers neufs, alors qu’elles en représentaient plus de 70 % en 2012. La part des voitures essence est en légère hausse : 55 % en 2018, contre 49 % en 2017 et 26 % en 2012. Quant aux véhicules avec une autre motorisation, leur proportion fait un bond de 30 % entre 2017 et 2018 : plus de 10 000 véhicules de ce type sont ainsi immatriculés en 2018 dans la région.
Concernant les poids lourds, leurs immatriculations sont plus nombreuses qu’en 2017, avec + 0,8 %.
Les émissions moyennes de CO2 figurant sur les certificats d’immatriculation des véhicules particuliers neufs augmentent, comme sur la période précédente, de 0,5 g/km et s’établissent à 112,7 g/km. La hausse est cependant moindre que pour la France métropolitaine (+ 1 g/km), les émissions moyennes s’élevant à 111,0 g/km.
Hausse des flux internes de transport de marchandises par la route
Les flux de marchandises transportées au sein de la région atteignent 8 380 millions de tonnes-kilomètres en 2018 (données provisoires). Ils s’accroissent de 3 % par rapport à 2017 tandis que les flux internes à la France métropolitaine progressent de 7 %. Sur la même période, le tonnage de marchandises entrantes et sortantes diminue (respectivement - 10 % et - 6 %), après avoir augmenté de 6 % en 2017. Le volume de marchandises entrantes et sortantes reste stable pour la France métropolitaine avec + 1 % pour les deux flux.
tableauFigure 1 – Immatriculations de véhicules neufs
Véhicules particuliers | Véhicules utilitaires légers ¹ | Véhicules industriels à moteur ² | Ensemble immatriculations ³ | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
2018 (nombre) | Évolution 2018/2017 (%) | 2018 (nombre) | Évolution 2018/2017 (%) | 2018 (nombre) | Évolution 2018/2017 (%) | 2018 (nombre) | Évolution 2018/2017 (%) | |
Ardennes | 7 220 | 1,8 | 1 273 | -4,9 | 296 | -3,3 | 8 809 | 0,5 |
Aube | 8 086 | 8,0 | 1 921 | 13,3 | 289 | 27,3 | 10 308 | 9,4 |
Marne | 18 735 | 3,5 | 4 960 | 12,0 | 1 178 | -7,8 | 24 899 | 4,5 |
Haute-Marne | 4 479 | 3,4 | 923 | 15,1 | 298 | 50,5 | 5 711 | 6,9 |
Meurthe-et-Moselle | 20 968 | -1,8 | 4 732 | 3,3 | 448 | 18,8 | 26 262 | -0,4 |
Meuse | 4 707 | 6,5 | 893 | 6,6 | 114 | -4,2 | 5 756 | 6,5 |
Moselle | 32 021 | 4,6 | 4 869 | 1,2 | 783 | -5,7 | 37 725 | 3,9 |
Bas-Rhin | 36 616 | 2,7 | 7 071 | 10,3 | 725 | 5,4 | 44 562 | 4,0 |
Haut-Rhin | 26 122 | 3,0 | 4 856 | -0,0 | 746 | 5,5 | 31 793 | 2,7 |
Vosges | 10 808 | 4,7 | 2 537 | 9,8 | 684 | 49,0 | 14 076 | 6,9 |
Grand Est | 169 762 | 3,1 | 34 035 | 6,1 | 5 561 | 7,2 | 209 901 | 3,7 |
France entière | 2 203 740 | 2,9 | 469 775 | 4,6 | 56 837 | 8,6 | 2 736 815 | 3,3 |
- Note : données brutes.
- ¹ : camionnettes et véhicules automoteurs spécialisés <= 3,5 t de PTAC.
- ² : camions, véhicules automoteurs spécialisés > 3,5 t de PTAC et tracteurs routiers.
- ³ : y compris immatriculations de transports en commun.
- Source : SDES, SIDIV.
tableauFigure 2 – Transport de marchandises par la route
Grand Est | 2018 (p) (millions de tonnes - kilomètres) | Évolution annuelle moyenne 2018/2014 ¹ (%) |
---|---|---|
Entrées dans la région | 5 951 | -5,1 |
Sorties de la région | 7 084 | -4,3 |
Intérieur de la région | 8 382 | 2,6 |
- p : données provisoires.
- ¹ : taux d'évolution annuel qu'aurait connu le transport de marchandises si l'évolution avait été la même pour chaque année de la période considérée.
- Champ : France métropolitaine hors Corse. Données hors transport international.
- Source : SDES, Enquête Transport routier de marchandises.
tableauFigure 3 – Évolution du nombre de passagers des aéroports dans la région Grand Est
National | International | À bas coût (low cost) | |
---|---|---|---|
2010 | 100 | 100 | 100 |
2011 | 108,1 | 122,8 | 134,4 |
2012 | 112,3 | 132,3 | 153,4 |
2013 | 112 | 146,2 | 185,2 |
2014 | 112,8 | 162,1 | 214,1 |
2015 | 112,2 | 176,4 | 254,1 |
2016 | 93,4 | 187,8 | 275 |
2017 | 116,1 | 196,9 | 292,8 |
2018 | 120 | 214,7 | 321,8 |
- Source : Union des aéroports français.
graphiqueFigure 3 – Évolution du nombre de passagers des aéroports dans la région Grand Est
tableauFigure 4 – Chargement et déchargement dans les ports fluviaux du Grand Est
2017 | 2018 | Evolution 2018/2017 | |
---|---|---|---|
(en tonnes) | (en %) | ||
Minéraux bruts, matériaux de construction | 6 907 525 | 5 663 458 | -18 % |
Produits agricoles | 4 281 894 | 4 281 212 | 0 % |
Produits pétroliers | 2 613 600 | 1 844 309 | -29 % |
Denrées alimentaires, fourrages | 1 637 872 | 1 449 317 | -12 % |
Produits métallurgiques | 1 083 424 | 976 311 | -10 % |
Produits chimiques | 1 031 090 | 957 988 | -7 % |
Machines, véhicules, transactions | 1 334 227 | 937 290 | -30 % |
Minerais, déchets pour la métallurgie | 869 105 | 757 933 | -13 % |
Engrais | 637 173 | 461 619 | -28 % |
Combustibles minéraux | 561 529 | 398 185 | -29 % |
Total | 20 957 439 | 17 727 622 | -15 % |
- Source : Voies Navigables de France
Avertissement
Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.