Bilan économique 2015 - Martinique
Les voyants de l'économie martiniquaise virent peu à peu au vert pour l'année 2015. Le chômage baisse et l'emploi salarié progresse, en particulier dans l'industrie. La situation financière des ménages s'améliore ; l'encours sain de crédit augmente de 6,7 % en raison des taux d'intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d'une inflation quasi nulle et d'une baisse de 8,4 % du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 14 % des exportations martiniquaises.
Prix - Le faible coût des produits pétroliers limite l'inflation
Guy Mystille, Insee
En Martinique, la variation de l'indice des prix entre 2014 et 2015 est de 0,1 % en moyenne annuelle. Elle est beaucoup plus faible qu'en 2014 (0,7 %) et moindre que celle observée en Guadeloupe (0,3 %). Elle est toutefois supérieure à celle de la Guyane, qui affiche une variation négative (– 0,1 %). Cependant, ce niveau est davantage le fait d'une contribution extérieure, à savoir la chute mondiale des cours du pétrole, que de baisses réelles dans la majorité des postes.
Insee Conjoncture Martinique
No 02
Paru le :15/06/2016
En 2015, l’indice des prix à la consommation des ménages est stable par rapport à l’année 2014. Cette bonne tenue est principalement corrélée à un facteur exogène, celui de la baisse des prix du pétrole. La surproduction pétrolière confrontée à l'essoufflement de la demande mondiale a provoqué mécaniquement une chute conséquente des prix du baril. En Martinique, la baisse a été répercutée tout au long de l'année, avec des pics particulièrement caractérisés en octobre
(– 15 %) et en décembre (– 14 %). Le plus faible niveau de baisse a été enregistré en juin (– 4 %). La plus forte contribution à la baisse est celle des produits pétroliers, dont les prix ont chuté de 8,4% en moyenne. Toutefois, le consommateur martiniquais a subi des augmentations tarifaires du prix de l’essence à la pompe en avril, mai, juin et juillet 2015.
Les effets de la baisse des cours du pétrole se sont essentiellement manifestés à compter du mois de septembre, et jusqu’à décembre. De son côté, le prix du gaz a fortement baissé en moyenne annuelle (– 12,7 %). Cette baisse n’a cependant pas empêché un surenchérissement des prix de la bouteille de gaz qui sont en effet repartis à la hausse d’août à novembre, après avoir légèrement diminué sur un rythme mensuel, d’avril à juillet.
Les prix des fruits flambent en cours d'année
L'impact de l'importante chute des tarifs de l'énergie, et singulièrement des produits pétroliers, est limité sur le niveau général des prix. Des augmentations transversales sur certains autres postes tempèrent en effet le résultat final.
Les prix de l’alimentation ont ainsi augmenté de 1,8 %, grevés par la mauvaise tenue du poste « produits frais ». Celui-ci a en effet augmenté de 3,7 % en moyenne annuelle, et l’évolution des prix sur la quasi-totalité de l’exercice a été largement défavorable aux consommateurs. Une telle hausse en moyenne annuelle est liée à celle des prix des fruits et légumes : les premiers ont grimpé de 3,6 %, les seconds de 3,4 % entre 2014 et 2015. La hausse des prix des produits frais est aussi le fait d’une augmentation des prix du poisson (+ 2,2 %), et dans une mesure moindre, du prix de la viande (+ 0,9 %).
Surenchérissement dans les services
Le poste « produits frais » n'est pas le seul à contrecarrer les effets de la baisse des prix des produits pétroliers. Les services contribuent aussi à maintenir l’inflation à un niveau moins favorable. Les hausses sont portées par le secteur du transport et communication (+ 2,1 %) et les services de santé (+ 0,5 %). A l’inverse, les tarifs des assurances sont restés stables, en dépit d’une très légère augmentation de ceux des assurances liées au logement.
tableauFigure 1 – Chiffres clés
Regroupements | Pondérations 2015 | Indices moyens 2014 | Indices moyens 2015 | Variation 2014/2015 | Contributions à la hausse des prix en 2015 |
---|---|---|---|---|---|
Alimentation | 1 703 | 143,0 | 145,6 | 1,8 | 0,3 |
Produits Frais | 324 | 147,7 | 153,1 | 3,7 | 0,1 |
Alimentation hors produits frais | 1 379 | 140,8 | 142,7 | 1,3 | 0,2 |
Tabac | 22 | 484,1 | 492,2 | 1,7 | 0,0 |
Produits manufacturés | 2 913 | 106,9 | 106,1 | -0,7 | -0,2 |
Habillement et chaussures | 742 | 94,2 | 91,8 | -2,6 | -0,2 |
Produits de santé | 164 | 89,3 | 87,1 | -2,5 | 0,0 |
Autres produits manufacturés | 2 007 | 114,3 | 114,6 | 0,2 | 0,0 |
Energie | 897 | 160,2 | 152,4 | -4,8 | -0,4 |
Produits pétroliers | 688 | 170,9 | 155,8 | -8,8 | -0,6 |
Services | 4 465 | 134,0 | 135,4 | 1,1 | 0,5 |
Loyers et services rattachés (1) | 1 097 | 144,6 | 145,1 | 0,3 | 0,0 |
Services de santé | 247 | 123,5 | 124,1 | 0,5 | 0,0 |
Transports et communications | 584 | 110,5 | 112,8 | 2,1 | 0,1 |
Autres services (2) | 2 537 | 135,5 | 137,1 | 1,2 | 0,3 |
Ensemble | 10 000 | 130,7 | 130,9 | 0,1 | 0,1 |
- (1) les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
- (2 Les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 2 – Poids moindre des produits pétroliers
2014 | 2015 | |
---|---|---|
Produits pétroliers | -0,2 | -0,6 |
Énergie | -0,1 | -0,4 |
Alimentation | 0,2 | 0,3 |
Alimentation|hors produits frais | 0,2 | 0,2 |
Autres services|(2) | 0,4 | 0,3 |
Services | 0,5 | 0,5 |
- (2) les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 2 – Poids moindre des produits pétroliersContributions des postes à l'évolution générale des prix en nombre de points
tableauFigure 3 – Les prix augmentent peu
Guadeloupe | Martinique | Guyane | France hexagonale | |
---|---|---|---|---|
2002 | 105,4 | 105,7 | 104,8 | 105,9 |
2003 | 107,5 | 107,9 | 106,9 | 108,1 |
2004 | 109,0 | 110,1 | 108,1 | 110,5 |
2005 | 112,5 | 112,8 | 109,9 | 112,4 |
2006 | 114,8 | 115,5 | 112,2 | 114,2 |
2007 | 116,3 | 118,3 | 116,0 | 115,9 |
2008 | 118,9 | 121,6 | 120,1 | 119,2 |
2009 | 120,4 | 122,0 | 121,3 | 119,3 |
2010 | 122,5 | 123,1 | 121,1 | 121,1 |
2011 | 125,6 | 126,2 | 123,6 | 123,7 |
2012 | 128,0 | 128,1 | 125,4 | 126,1 |
2013 | 129,2 | 129,7 | 127,1 | 127,2 |
2014 | 129,6 | 130,7 | 127,8 | 127,8 |
2015 | 130,1 | 130,9 | 127,6 | 127,9 |
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 3 – Les prix augmentent peuEvolution des prix entre 2002 et 2015 dans les DFA et en France hexagonale (en %)
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Documentation
Définitions (pdf, 58 Ko )