Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2015 - Martinique

Les voyants de l'économie martiniquaise virent peu à peu au vert pour l'année 2015. Le chômage baisse et l'emploi salarié progresse, en particulier dans l'industrie. La situation financière des ménages s'améliore ; l'encours sain de crédit augmente de 6,7 % en raison des taux d'intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d'une inflation quasi nulle et d'une baisse de 8,4 % du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 14 % des exportations martiniquaises.

Insee Conjoncture Martinique
Paru le :Paru le15/06/2016
Jean-Pierre Devin, DAAF Martinique
Insee Conjoncture Martinique- Juin 2016

Agriculture - Une année globalement favorable

Jean-Pierre Devin, DAAF Martinique

Dans un contexte économique qui reste difficile, l'agriculture martiniquaise affiche des résultats en demi-teinte en 2015. Deux productions connaissent un essor significatif : la canne à sucre, en baisse structurelle depuis 2010, est en hausse de 24 % et la volaille qui progresse de 16 %, malgré un contexte favorable à l'importation. La production porcine continue en revanche à fléchir. La production de viande bovine et ovine, quant à elle, reste stable.

Insee Conjoncture Martinique

No 2

Paru le :15/06/2016

La banane martiniquaise maintient le cap

En 2014, après la tempête Chantal, la filière banane a su se redresser. Cette année encore, la production progresse. Après un premier semestre 2015 mitigé, les exportations sont en augmentation au second ; elles arborent une hausse annuelle de 3 %. Le marché local, s’il demeure marginal au regard des débouchés métropolitains, gagne du terrain. Comme en 2014, la consommation affiche une croissance de 16 % en 2015, témoignant ainsi de l'intérêt croissant de la banane dans l'alimentation en Martinique. Les prix payés aux producteurs demeurent stables depuis 2013. La diminution sensible du nombre de planteurs (– 2,3 %) laisse penser que l’augmentation de la production est, cette année encore, liée à une augmentation de rendement.

Rendements en hausse pour la canne à sucre

Après une diminution constante de la production et des rendements depuis 2012, les livraisons à la sucrerie du Gallion et aux distilleries de rhum agricole augmentent. Pour une surface comparable à celle de 2014 (3 793 ha en 2015, 3 789 en 2014), la production totale, donc les rendements, augmentent de 24 %, atteignant ainsi le niveau de 2012.

La richesse en saccharose est également en hausse, avec des teneurs de 12,53 g/kg soit le niveau le plus élevé observé depuis 2012. Une pluviométrie relativement faible et des températures élevées ont contribué à ce niveau de qualité des cannes récoltées. Une des conséquences de cette richesse en saccharose est la hausse de 2 % du coefficient de paiement, par rapport aux deux années précédentes.

Cette qualité supérieure couplée à l'augmentation des rendements, amènent un nouveau souffle à cette filière en repli depuis quelques années. Elle entraîne une hausse de plus de 27 % de la valeur totale de la production de canne par rapport à 2013.

La filière animale portée par la volaille

La filière animale affiche une timide augmentation (1,9 %) des abattages contrôlés, suite à la baisse de 2,5 % observée l'an passé. Cette progression masque une grande disparité dans l'évolution des filières hors-sol.

Celles-ci, organisées en coopératives, profitent principalement au secteur de la volaille. Après une année 2014 mitigée (+ 1,1 % de hausse), elle affiche une belle performance avec un taux de croissance de 16 % en tonnage abattu.

A l'inverse, la filière porcine continue à décliner. Ces résultats traduisent les difficultés de cette filière qui peine à maintenir un niveau de production rentable. Cette année encore, le fléchissement des tonnages de porc abattus s'accentue (– 12,5 %). L'abattage de bovins, d'ovins, de caprins en élevage extensif pour l'essentiel, reste stable avec + 0,1 % de hausse. Mais cette stabilité relative ne doit pas masquer une situation qui se détériore pour la filière avec une baisse de la consommation qui se poursuit.

Les importations de porc et de volaille ne présentent pas d’évolution significative en volume en 2015, malgré une baisse des prix à l'importation d'environ 7 %, liée aux difficultés que connaît la filière animale en Europe. Ces observations confirment une baisse de la demande en viande porcine. En revanche, cette filière a su tirer parti d'une préférence plus marquée pour la production locale en matière de volailles.

Figure 1Chiffres clés

Chiffres clés
2015 Variation 2015/2014 en %
Production commercialisée de bananes (en tonnes) 199 242 3,1
Cannes broyées (en tonnes) 207 507 24,3
Sucreries 46 605 17,5
Distilleries 160 902 26,5
Production animale (en tonnes) 3 646 1,9
Volailles 1 465 16,0
Porcins 1 080 -11,1
Bovins 1 101 0,1
  • Source : DAAF – CTCS – Abattoir BôKaïl – SEMAM 03/05/2016.

Figure 2La production de banane toujours en progression

Évolution de la production de bananes entre 2014 et 2015 (en tonnes) et du prix payé au producteur (en €/kg)
La production de banane toujours en progression (Évolution de la production de bananes entre 2014 et 2015 (en tonnes) et du prix payé au producteur (en €/kg))
2014 2015 Variation 2015/2014 en %
Exportations (tonnes) 190 770 196 405 3,0
Marché local (tonnes) 2 436 2 837 16,5
Production commercialisée (en tonnes) 193 206 199 242 3,1
Prix moyen payé au producteur (€/Kg) 0,60 0,60 0,0
Prix moyen local (€/Kg) 0,42 0,42 0,0
  • Source : DAAF.

Figure 3Exportations en hausse au second semestre

Exportations en hausse au second semestre
2013 2014 2015
Jan 9 968 9555 15178
Fév 12 943 14 546 15 089
Mar 16 315 19 943 15 513
Avr 18 641 21 372 17 117
Mai 19 428 17 993 14 903
Juin 17 775 14 393 17 551
Juil 17 188 14 245 15 438
Août 7 846 12 339 16 641
Sept 8 191 15 550 18 844
Oct 9 424 18 464 19 824
Nov 8 488 15 968 16 228
Déc 9 369 14 540 17 524
  • Source : CIRAD.

Figure 3Exportations en hausse au second semestreExportations mensuelles de banane martiniquaise vers l'Union Européenne

  • Source : CIRAD.

Figure 4La production de canne affiche une augmentation sensible en 2015

en tonnes
La production de canne affiche une augmentation sensible en 2015 (en tonnes)
Sucrerie Distilleries Total cannes
2007 84 490 138 537 223 027
2008 75 497 128 448 203 945
2009 89 476 133 818 223 294
2010 70 288 131 940 202 228
2011 68 994 137 677 206 671
2012 47 368 127 937 175 305
2013 42 872 135 050 177 922
2014 39 665 127 218 166 883
2015 46 605 160 902 207 507
  • Sources : DAAF - CTCS.

Figure 4La production de canne affiche une augmentation sensible en 2015Évolution des livraisons de canne suivant leur destination de 2007 à 2015

  • Sources : DAAF - CTCS.

Figure 5Légère augmentation de la production animale portée par la filière volailles

en tonnes
Légère augmentation de la production animale portée par la filière volailles (en tonnes)
2014 2015
volailles 1 264 1 465
porcins 1 214 1 080
bovins 1 100 1 101
  • Sources : DAAF - abattoir BôKaïl - SEMAM.

Figure 5Légère augmentation de la production animale portée par la filière volaillesÉvolution en volume des abattages animaux entre 2014 et 2015

  • Sources : DAAF - abattoir BôKaïl - SEMAM.

Figure 6Les importations de volailles diminuent en 2015

en tonnes
Les importations de volailles diminuent en 2015 (en tonnes)
2014 2015
Bovins 4 196 4 308
Porcins 3 621 3 615
Volailles 10 219 10 127
  • Source : Douanes.

Figure 6Les importations de volailles diminuent en 2015Évolution des importations de bovins, porcins et volaillles en volume

  • Source : Douanes.

Figure 7Les importations de volailles diminuent en 2015

en euros
Les importations de volailles diminuent en 2015 (en euros)
2014 2015
Bovins 22 168 21 601
Porcins 10 250 9 463
Volailles 16 391 15 309
  • Source : Douanes.

Figure 7Les importations de volailles diminuent en 2015Évolution des importations de bovins, porcins et volaillles en valeur

  • Source : Douanes.

Documentation

Définitions (pdf, 58 Ko )