Bilan économique 2015 - Martinique
Les voyants de l'économie martiniquaise virent peu à peu au vert pour l'année 2015. Le chômage baisse et l'emploi salarié progresse, en particulier dans l'industrie. La situation financière des ménages s'améliore ; l'encours sain de crédit augmente de 6,7 % en raison des taux d'intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d'une inflation quasi nulle et d'une baisse de 8,4 % du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 14 % des exportations martiniquaises.
Épargne Crédit - L’activité de financement gagne en dynamisme
Evie Coyan, Iedom
En Martinique, l’année 2015 est marquée par une nouvelle amélioration de l’activité financière, tant en termes de distribution de crédits que de collecte, en ligne avec un contexte économique favorable et une baisse généralisée des taux d’intérêt. L’ensemble des agents économiques participe à ce regain d’activité.
Insee Conjoncture Martinique
No 02
Paru le :15/06/2016
Une croissance généralisée de l’activité financière
L’encours sain (définitions) de crédits à la clientèle poursuit sa progression pour s’établir à 8,6 milliards d’euros (+ 5,7 % contre + 2,3 % en 2014). L’ensemble des agents économiques est concerné par ce regain d’activité, mais ce dernier est particulièrement imputable aux ménages dont l’encours sain de crédits progresse de 6,7 % pour s’établir à 3,4 milliards d’euros. Après le ralentissement de leur encours en 2014 (+ 1,3 %), les crédits à l’habitat retrouvent un taux de progression soutenu (+ 5,6 %), en lien avec la poursuite de la baisse des taux d’intérêt. De même, alors qu’ils stagnaient, voire se contractaient depuis 2010, les crédits à la consommation enregistrent une hausse substantielle de 9,7 %. Les entreprises, pour leur part, bénéficient d’un climat des affaires favorable. A 3,3 milliards d’euros, l’encours sain de crédits enregistre une nouvelle progression de 2,4 %, quoique moins importante qu’en 2014 (+ 3,2 %). Les crédits à l’investissement constituent la seule composante de l’encours des entreprises orientée à la hausse (+ 13,1 %). Les intentions d’investissement des entrepreneurs portent essentiellement sur le maintien de l’outil de production. Pour leur parts, les crédits immobiliers et les crédits d’exploitation sont en retrait respectif de 3,9 % et 21,6 %. Bénéficiant d’un contexte conjoncturel plus favorable, les entreprises semblent avoir moins recours aux autorisations de découvert et plus enclines à négocier des lignes de trésorerie. Les comptes ordinaires débiteurs s’inscrivent ainsi en repli (– 54,5 %), alors que les crédits de trésorerie sont en hausse (+ 12,2 %). Les collectivités locales et les autres agents économiques (définitions) participent également à la croissance d’ensemble avec une progression respective de 11,1 % et 7,9 % de leur encours.
L’encours douteux diminue de façon sensible
Le risque de crédit (définitions) recule sous l’effet de la diminution des créances douteuses brutes (0,6 milliard d’euros) soit – 2,9 %, pour un taux de créances douteuses ramené à 6,3 % (– 0,5 point). A 51,5 %, le taux de provisionnement (définitions) affiche un retrait significatif (– 4,0 points). Pour les seuls établissements installés localement (ECIL), le taux de créances douteuses atteint 6,0 % (– 0,9 point) et le taux de provisionnement est en repli à 57,5 % (– 2,5 points).
Les actifs financiers s’inscrivent en hausse
En 2015, les actifs financiers poursuivent leur progression (+ 4,2 %) pour s’établir à 7,2 milliards d’euros. Cette amélioration de la capacité d’épargne de l’ensemble des agents économiques est principalement liée à la hausse des avoirs des sociétés non financières (+ 11,6 %), portée à la fois par l’augmentation des dépôts à vue (+ 15,1 %) et celle des placements liquides ou à court terme (+ 7,0 %). Avec 71,4 % de l’ensemble des dépôts collectés, les ménages demeurent les principaux détenteurs d’actifs. Leurs actifs financiers restent orientés à la hausse (+ 2,2 %), sous l’effet conjugué de la progression des dépôts à vue (+ 7,2 %) et de l’épargne à long terme (+ 3,2 %). En revanche, les placements liquides ou à court terme se contractent (– 2,4 %), en lien avec la réduction des taux d’intérêt qui affecte les rendements. Les avoirs des autres agents économiques s’inscrivent dans la même tendance. Ils progressent de 2,2 % pour s’établir à 0,4 milliard d’euros à fin 2015.
Par ailleurs, le besoin de financement reste stable. Compte tenu du niveau des encours de crédits par rapport à celui des actifs financiers, les établissements de crédit de la place martiniquaise présentent un besoin de financement stable de 2,0 milliards d’euros (contre 1,9 milliard en 2014).
tableauFigure 1 – Chiffres clés
Valeur 2015 (en milliards d'euros) | Évolution 2015/2014 (en %) | |
---|---|---|
Encours sains * | 8,601 | 5,7 |
Ménages | 3,437 | 6,7 |
Entreprises | 3,345 | 2,4 |
Collectivités | 1,281 | 11,1 |
Créances douteuses brutes | 0,575 | -2,9 |
ECIL | 0,515 | -5,9 |
ECNIL | 0,060 | 33,0 |
- * L'encours sain comprend aussi celui des autres agents 0,539 milliard (+ 7,9 %)
- Source : IEDOM - Surfi
tableauFigure 2 – L'encours sain progresse pour tous les agents
Ménages | Entreprises | Collectivités locales | |
---|---|---|---|
2005 | 3,4 | 10,4 | 4,4 |
2006 | 8,2 | 22,2 | 14,8 |
2007 | 11,9 | 6,4 | 5,4 |
2008 | 7,2 | 9,8 | 10,9 |
2009 | 1,2 | -2,0 | 1,9 |
2010 | 5,0 | 3,2 | 22,2 |
2011 | 3,0 | 0,5 | 6,2 |
2012 | 2,1 | 0,0 | 8,6 |
2013 | 2,8 | -4,0 | -3,9 |
2014 | 0,8 | 3,2 | 2,1 |
2015 | 6,7 | 2,5 | 11,1 |
- Source : IEDOM - Surfi
graphiqueFigure 2 – L'encours sain progresse pour tous les agentsTaux de croissance des encours sains de crédits (en %)
tableauFigure 3 – Les crédits d'investissement, composante quasi unique de l'encours des entreprises
Investissement | Immobilier | Exploitation | Consommation | Autres | |
---|---|---|---|---|---|
Ménages | 0,0 | 72,7 | 0,0 | 27,2 | 0,1 |
Entreprises | 57,4 | 32,0 | 9,8 | 0,0 | 0,8 |
Collectivités | 95,9 | 0,0 | 4,1 | 0,0 | 0,0 |
- Source : IEDOM - Surfi
graphiqueFigure 3 – Les crédits d'investissement, composante quasi unique de l'encours des entreprisesRépartition des crédits par agent au 31/12/2015 (en %)
tableauFigure 4 – La sinistralité diminue
Encours douteux brut (en millions d'euros) | Taux de créances douteuses brutes (en %) | |
---|---|---|
2005 | 459,0 | 8,1 |
2006 | 450,5 | 7,0 |
2007 | 487,8 | 7,0 |
2008 | 459,4 | 6,1 |
2009 | 520,2 | 6,9 |
2010 | 525,9 | 6,9 |
2011 | 521,2 | 6,3 |
2012 | 591,6 | 6,9 |
2013 | 585,2 | 6,9 |
2014 | 592,1 | 6,8 |
2015 | 574,7 | 6,3 |
- Source : IEDOM - Surfi
graphiqueFigure 4 – La sinistralité diminueÉvolution des créances douteuses brutes (en millions d'euros et en %)
tableauFigure 5 – Les actifs financiers sont en hausse globale
Dépôts à vue | Placements liquides ou à court terme | Epargne à long terme | |
---|---|---|---|
2005 | 9,1 | 2,2 | 8,1 |
2006 | 10,1 | 4,7 | 13,1 |
2007 | 10,4 | 14,2 | 4,8 |
2008 | -3,1 | 9,8 | 1,0 |
2009 | 6,3 | -1,2 | 6,0 |
2010 | 4,6 | -0,9 | 6,4 |
2011 | -0,2 | 1,2 | 1,5 |
2012 | 1,3 | 4,5 | 3,2 |
2013 | 4,3 | 4,3 | 2,0 |
2014 | 6,3 | -0,9 | 4,0 |
2015 | 10,0 | -0,1 | 3,0 |
- Source : IEDOM - Surfi
graphiqueFigure 5 – Les actifs financiers sont en hausse globaleTaux de croissance des actifs financiers (en%)
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Documentation
Définitions (pdf, 58 Ko )