Insee Conjoncture MartiniqueBilan économique 2015 - Martinique

Les voyants de l'économie martiniquaise virent peu à peu au vert pour l'année 2015. Le chômage baisse et l'emploi salarié progresse, en particulier dans l'industrie. La situation financière des ménages s'améliore ; l'encours sain de crédit augmente de 6,7 % en raison des taux d'intérêt en baisse. Les consommateurs ont par ailleurs profité d'une inflation quasi nulle et d'une baisse de 8,4 % du prix des carburants. Cependant, la baisse du prix du pétrole a entrainé une chute de 14 % des exportations martiniquaises.

Insee Conjoncture Martinique
Paru le :Paru le15/06/2016
Marcelle Jeanne-Rose, Insee
Insee Conjoncture Martinique- Juin 2016

Chômage - Les femmes moins souvent au chômage que les hommes

Marcelle Jeanne-Rose, Insee

En 2015, le taux de chômage s’établit à 18,9 % en Martinique. C’est le moins élevé des DFA. Les femmes sont moins touchées que les hommes, respectivement 17,6 % et 20,4 %. Pôle emploi Martinique enregistrait 52 948 demandeurs d’emploi en fin de mois, de catégories A, B, C, soit une évolution annuelle qui reste très faible, de l’ordre de 0,6 %, et qui reflète une stabilisation du nombre d’inscrits.

Insee Conjoncture Martinique

No 02

Paru le :15/06/2016

Les jeunes hommes plus touchés par le chômage

En 2015, le taux de chômage (définitions) s’élève à 18,9 % en Martinique. Il fléchit légèrement par rapport à 2014

(– 0,5 point). C’est le moins élevé des Départements Français d’Amériques (DFA). Le taux de chômage atteint en effet 23,7 % en Guadeloupe et 21,9 % en Guyane. Il est de 10,3 % en France métropolitaine.

La Martinique se distingue aussi des deux autres DFA par un taux de chômage féminin inférieur à celui des hommes. L’écart est de 2,8 points en faveur des femmes. Parmi les hommes actifs, 20,4 % sont chômeurs contre 17,6 % pour les femmes. Ce fléau qui touche particulièrement les 15-24 ans, concerne encore plus les jeunes hommes. Leur taux de chômage dépasse de 11,3 points celui des jeunes femmes, qui atteint tout de même plus de 42,0 %.

Pour les seniors, l’écart est plus réduit, les Martiniquaises de 50 ans et plus affichent un taux de chômage de 8,5 % contre 12,9 % pour les hommes. Le diplôme demeure toujours un atout pour échapper au chômage, le taux régresse quand le niveau de diplôme s'élève. Ainsi, les cadres et les professions intellectuelles supérieures sont moins souvent au chômage (3,6 %) que les employés (16,8 %) et les ouvriers (29,4 %).

En Martinique, le facteur « âge » est plus discriminant que le facteur « sexe » pour le chômage de longue durée. En effet, 16,5 % des jeunes de moins de 25 ans sont au chômage depuis deux ans et plus contre 11,2 % des 25-49 ans et 6,1 % des seniors.

Les femmes sont beaucoup plus nombreuses (26,2 %) que les hommes (12,4 %) à occuper un emploi à temps partiel et leur taux de sous-emploi atteint 13,0 %, soit 5 points de plus que les hommes.

La situation se dégrade pour les seniors

Le nombre des demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) des catégories A, B, C faiblit à peine en 2015 (– 0,2 %). La Martinique est le seul DFA qui enregistre une baisse des DEFM (définitions). La Guadeloupe affiche 0,9 % de hausse, la Guyane 2,7 %. En France hexagonale, leur effectif progresse de 4,8 %. La baisse amorcée chez les DEFM de moins de 25 ans se poursuit de façon plus marquée,

– 11,5 % en 2015, après – 7,8 % en 2014.

Cette diminution est de moindre ampleur pour les 25-49 ans, – 1,7 %. A l’inverse, la situation des seniors continue à se dégrader. Malgré une baisse de 2,5 points, leur nombre évolue fortement (+ 8,5 %). Cette tranche d’âge représente désormais près de 30 % des demandeurs de la catégorie A, B, C.

Les femmes restent surreprésentées avec 58 % de l'ensemble des demandes A, B, C, même si leur nombre baisse sur un an. Plus singulièrement, dans la catégorie A, le nombre de demandes recule de 2,3 %. La tendance à la baisse observée depuis mi 2012 se confirme pour les moins de 45 ans, tandis que pour les 50 ans et plus, les effectifs ne cessent d’augmenter depuis le début de la crise en 2008. Plus de la moitié des DEFM de catégories A, B, C sont inscrits à pôle emploi depuis un an ou plus.

Même si la hausse s'est plutôt ralentie, le nombre de DEFM de longue durée reste important car le contexte économique ne permet pas une inversion de la tendance.

Les contrats majoritaires dans le secteur non marchand

Au fil des années le nombre de bénéficiaires du dispositif d’aide à l’emploi s’effrite lorsque les effets de ce dispositif s’essoufflent. Ces mesures adoptées pour favoriser l’insertion professionnelle doivent s’adapter à l’individu et à l’entreprise dans un contexte où les entreprises sont d’une manière générale plutôt frileuses. Malgré tout, les contrats en alternance progressent de 19,0 %. Par ailleurs, les contrats signés dans le secteur non marchand restent majoritaires, 49 % de l’ensemble, alors que leur nombre est à la baisse (– 5,3 %).

Figure 1Chiffres clés du chômage des 15 ans et plus

Chiffres clés du chômage des 15 ans et plus
Taux de chômage 2015 (en %) Variation en point 2015/2014
Ensemble 18,9 -0,5
Hommes 20,4 1,5
Femmes 17,6 -2,3
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015

Figure 1bisChiffres clés de l'emploi des 15 ans et plus

Chiffres clés de l'emploi des 15 ans et plus
Demandeurs d'emploi 2015 (en nombre) Évolution 2015/2014 ( en %)
Ensemble catégorie A, B, C 43,4 -2,3
Moins de 25 ans 5,1 -15,4
De 25 à 49 ans 25,2 -3,8
50 ans ou plus 13,1 7,4
  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT

Figure 2Une tendance à la stabilisation

Évolution des demandeurs d'emploi en fin de mois (en milliers)
Une tendance à la stabilisation (Évolution des demandeurs d'emploi en fin de mois (en milliers))
Catégories A Catégories A,B,C
2007 34,5 40,1
2008 35,1 40,9
2009 39,5 45,9
2010 40,3 47,1
2011 41,7 49,2
2012 43,4 51,4
2013 44,6 52,9
2014 44,0 52,9
2015 43,0 52,8
  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT

Figure 2Une tendance à la stabilisation

  • Source : Pôle emploi-DARES, STMT

Figure 3Les demandeurs seniors de plus en plus nombreux

Demandeurs d'emploi en fin de mois en données brutes
Les demandeurs seniors de plus en plus nombreux (Demandeurs d'emploi en fin de mois en données brutes)
Demandeurs d'emploi au 31/12/2015 (en milliers) Glissement annuel (1) (en %)
Catégories A, B, C Catégorie A Catégories A, B, C Catégorie A
Hommes 22,3 19,2 0,5 -1,0
Femmes 30,5 23,8 -0,7 -2,9
Moins de 25 ans 6,0 5,0 -11,8 -15,3
25 à 49 ans 31,0 24,8 -1,6 -3,9
50 ans ou plus 15,8 13,1 8,2 7,4
Inscrits depuis plus d'un an 29,2 nd 1,0 nd
Martinique 52,8 43,0 -0,2 -2,3
France métropolitaine 5 551,7 3 638,5 4,9 2,4
  • nd : données non disponibles.
  • (1) : évolution de l'indicateur entre le 31/12/2014 et le 31/12/2015
  • Sources : Pôle emploi ; DARES.

Figure 4Des bénéficiaires en baisse

Les dispositifs d'aide à l'emploi (en nombre)
Des bénéficiaires en baisse (Les dispositifs d'aide à l'emploi (en nombre))
2 014 2015 (p)
Contrats en alternance 647 772
Emploi marchand aidé 2 994 3 147
dont Contrat unique d'insertion(CUI) - Contrat Initiative Emploi (CIE) 817 682
dont Emplois d'Avenir 444 513
Emploi non marchand aidé 4 543 4 303
dont Contrat unique d'insertion (CUI) - Contrat d'Accomp. à l'Emploi (CAE) 3 555 3 410
dont Emplois d'Avenir 969 824
Accompagnement des jeunes 2 213 1 131
  • p : données provisoires
  • Source : Dares

Figure 5Le diplôme protège du chômage

Taux ce chômage par sexe et niveau de diplôme (en %)
Le diplôme protège du chômage (Taux ce chômage par sexe et niveau de diplôme (en %))
Hommes Femmes Ensemble
Sans diplôme|ou CEP 26,0 25,3 25,6
Brevet |des collèges|CAP, BEP 23,8 19,8 21,7
Baccalauréat 17,3 17,8 17,6
Bac+2 15,6 9,0 11,9
Diplôme supérieur|au Bac+2 4,8 9,2 7,8
  • Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en Martinique, hors communautés
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.

Figure 5Le diplôme protège du chômage

  • Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en Martinique, hors communautés
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015.

Figure 6Une situation précaire pour les jeunes et les femmes

Statut d'emploi selon le sexe (en %)
Une situation précaire pour les jeunes et les femmes (Statut d'emploi selon le sexe (en %))
Hommes (p) Femmes (p) 15-24 ans (p) Ensemble (p)
Temps complet 87,6 73,8 71,9 80,1
Temps partiel 12,4 26,2 28,1 19,9
Taux de sous-emploi 8,0 13,0 10,0 10,7
  • Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en Martinique, hors communautés
  • (p) : données provisoires
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015

Figure 7Près de 30 000 chômeurs en Martinique

Répartition de la population de 15 ans et plus par statut d'activité (en milliers)
Près de 30 000 chômeurs en Martinique (Répartition de la population de 15 ans et plus par statut d'activité (en milliers))
Hommes (p) Femmes (p) Ensemble (p)
Actifs 72,1 83,4 155,6
Actifs ayant un emploi 57,4 68,7 126,2
Chômeurs 14,7 14,7 29,4
Inactifs 63,9 85,6 149,5
Ensemble 136,1 169,0 305,1
  • Champ : population des ménages de 15 ans ou plus, vivant en Martinique, hors communautés
  • (p) : données provisoires
  • Source : Insee, enquête Emploi en continu 2015

Chômeurs et demandeurs d’emplois

Entre 2014 et 2015, le nombre de chômeurs au sens du BIT est plutôt orienté à la baisse en moyenne annuelle, de même que le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (définitions) inscrits à Pôle emploi. Si ces deux indicateurs évoluent souvent dans le même sens, ils peuvent aussi diverger. Cette différence s’explique alors en partie par la hausse concomitante du « halo » autour du chômage. Il est ainsi possible que, face aux difficultés rencontrées sur le marché du travail, certaines personnes inscrites à Pôle emploi ne cherchent plus activement d’emploi ou déclarent ne plus souhaiter travailler, s’éloignant ainsi du marché du travail.

Sources

Avertissement 

Les données chiffrées sont parfois arrondies (selon les règles mathématiques). Le résultat arrondi d'une combinaison de données chiffrées (qui fait intervenir leurs valeurs réelles) peut se trouver légèrement différent de celui que donnerait la combinaison de leurs valeurs arrondies.

Définitions

Taux de chômage :

Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs).

On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d'une classe d'âge avec les actifs de cette classe d'âge. De la même manière se calculent des taux de chômage par sexe, par PCS, par région, par nationalité, par niveau de diplôme...

Remarque :

Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l'ensemble de la population.

Taux de chômage (BIT) :

Le taux de chômage est le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs (en emploi ou au chômage).

Chômage partiel :

Lorsqu'une entreprise réduit son activité au-dessous de l'horaire légal ou arrête momentanément tout ou partie de son activité et qu'elle n'entend pas rompre les contrats de travail qui la lient à ses salariés, elle peut avoir recours au chômage partiel.

Le système d'indemnisation du chômage partiel permet de gérer une baisse d'activité ponctuelle, limitée dans le temps et ayant pour cadre l'année civile.

Remarque :

Le dispositif du chômage partiel a pour but d'éviter des licenciements : il permet à une entreprise qui subit une perte d'activité de nature économique, technique ou naturelle, de réduire temporairement les horaires de ses effectifs.

Lorsque le chômage partiel se prolonge au-delà de 6 semaines, les salariés dont le contrat de travail est suspendu sont considérés comme étant à la recherche d'un emploi et peuvent être admis au bénéfice de l'allocation d'aide de retour à l'emploi versée par Pôle Emploi ; on parle alors de « chômage partiel total ».

En 2008, afin de tenir compte de la dégradation de la conjoncture économique, l'instruction DGEPF n° 2008/19 du 25 novembre 2008 précise les conditions d'une application dynamique du chômage partiel, qu'il s'agisse, par exemple, de répondre favorablement aux demandes des entreprises en redressement judiciaire, dans la perspective de leur reprise, aux demandes des entreprises de sous-traitance affectées par les difficultés de leurs donneurs d'ordres, ou encore, d'assouplir l'interprétation du caractère temporaire du chômage partiel.

L'instruction rappelle également les autres dispositifs auxquels peuvent recourir les entreprises avant de solliciter l'État pour bénéficier du chômage partiel : aménagement du temps de travail dans le cadre fixé par la loi du 20 août 2008, formation des salariés...

Demandeurs d'emploi en fin de mois / DEFM / Demandes d'emploi en fin de mois :

Les demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM) sont les personnes inscrites à France Travail et ayant une demande en cours au dernier jour du mois.

Demandeurs d'emploi de longue durée / DELD :

Les demandeurs d'emploi de longue durée (DELD) sont ceux inscrits en catégories A, B, C, depuis un an ou plus.

Catégories de demandes d'emploi établies par arrêté :

Les demandeurs d’emploi sont les personnes inscrites sur les listes de France Travail. L’inscription sur les listes de France Travail est soumise à certaines conditions, mais les demandeurs d’emploi peuvent être ou non indemnisés, certains peuvent occuper un emploi. Selon leur situation vis‑à‑vis de l’obligation de recherche d’emploi et de l’exercice ou non d’une activité, ils sont regroupés en cinq catégories :

  • catégorie A : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, sans emploi ;
  • catégorie B : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite courte (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ;
  • catégorie C : demandeurs d'emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi, ayant exercé une activité réduite longue (i.e. plus de 78 heures au cours du mois) ;
  • catégorie D : demandeurs d'emploi non tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi (en raison d'un stage, d'une formation, d'une maladie, etc.), y compris les demandeurs d'emploi en convention de reclassement personnalisé (CRP), en contrat de transition professionnelle (CTP), sans emploi et en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ;
  • catégorie E : demandeurs d'emploi non tenus de faire de actes positifs de recherche d'emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise).

Population active (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) / Actifs (au sens du Bureau International du Travail (BIT)), personnes actives (au sens du Bureau International du Travail (BIT)) :

La population active au sens du Bureau International du Travail (BIT) comprend les personnes en emploi au sens du BIT et les chômeurs au sens du BIT.

Remarque :

Définition internationale, adoptée en 1982 par une résolution du Bureau international du travail (BIT).

Pour en savoir plus

Documentation

Définitions (pdf, 58 Ko )