Bilan économique 2014 de Martinique
En 2014, l'économie martiniquaise reste atone, en ligne avec l'évolution de l'activité nationale. L'absence de visibilités des entreprises a pour conséquence la poursuite des pertes d'emplois, notamment dans la construction. Le marché du travail, pénalisé par le secteur de la construction, pèse sur l'activité à travers une moindre distribution de revenus. Les ménages restent prudents malgré des gains de pouvoir d'achat portés par une désinflation continue.
Prix - L’inflation fléchit
Marcelle JEANNE-ROSE, Nicolas PRUD’HOMME, Insee
En 2014, l’inflation se limite à 0,8 % en Martinique. La tendance au ralentissement amorcée depuis 2012 se poursuit. Comme dans les deux autres Départements Français d'Amérique (DFA) et en France métropolitaine, l'inflation reste modérée cette année. Néanmoins, la Martinique reste le territoire affichant la plus forte inflation. Les variations enregistrées sont relativement modérées pour la majorité des postes. La baisse des produits pétroliers contribue activement à ce fléchissement.
Insee Conjoncture Martinique
No 1
Paru le :15/06/2015
L’inflation, autrement dit l’évolution des prix à la consommation, poursuit une tendance baissière dans les DFA depuis quelques années. Cependant, même si l'écart entre les niveaux d'inflation reste faible, la Martinique s'illustre en 2014 avec une inflation annuelle moyenne (+ 0,8 %) plus élevée qu’en Guyane (+ 0,6 %), en Guadeloupe (+ 0,3 %) ou encore dans l'hexagone (0,5 %). Cette baisse de l'inflation découle plutôt d'une baisse de la demande, dans un contexte socio-économique tendu. Une inflation encore plus basse en Martinique permettrait un gain de pouvoir d’achat des ménages et un ballon d’oxygène pour l’activité économique dégradée. Néanmoins, l’inflation ne doit pas devenir négative pour éviter de tomber dans une spirale déflationniste.
Énergie : des prix à la baisse pour les cours du pétrole
Le marché du pétrole est entré dans une nouvelle ère avec le ralentissement de la croissance chinoise et les choix stratégiques des États-Unis dans l’exploitation des gaz et pétrole de schiste. La conjonction de ces phénomènes fait mécaniquement baisser les prix du baril de pétrole depuis 2010. Si le consommateur martiniquais a bénéficié de la baisse des prix à la pompe, l’effet reste limité en raison de l’importance des taxes dans la formation des prix et de la baisse de l’euro face au dollar.
En effet, le renchérissement des prix de l'électricité (+ 6,5 %), pèse fortement sur le poste électricité gaz et autres combustibles (+ 4,3 %). Il n'est pas compensé par la baisse du gaz et des produits pétroliers.
Des variations inégales dans le secteur alimentaire
Cette année encore, l'alimentation affiche une des plus fortes augmentations : + 1,2 %. Ce poste contribue à 0,2 point à la hausse des prix quand les ménages y consacrent 17 % de leurs dépenses. Tous les postes alimentaires contribuent positivement mais de façon inégale à cette progression, à l'exception des produits frais. En effet, après une hausse continue depuis 2010, ces derniers affichent cette année un recul de 0,8 %. Cette diminution s'explique par la baisse des prix des fruits et des légumes, respectivement 2,5 % et 3,1 %. Les postes œufs, produits laitiers et pain, céréales ne sont pas épargnés avec 2,7 % et 2,5 % de hausse. Mais le prix du poisson évolue le plus, dépassant les 3 % de hausse.
Ralentissement des prix des services
Les services représentent près de 45 % des dépenses des ménages et progressent de 1,1 % sur un an. Ils contribuent à hauteur de 0,5 point à l'inflation. Les postes en rapport avec les soins esthétiques et la beauté progressent le plus ; + 4,5 % pour la coiffure et l'esthétique corporelle et 3,6 % pour les autres effets personnels. Les services d'hébergement avec une hausse des prix de 5,4 %, impactent l'ensemble de la restauration et de l'hôtellerie. Les transports et communications, en relation avec la baisse des prix des produits pétroliers, marquent un faible recul (– 0,2 %). Les coûts des services de santé affichent une modeste baisse (– 0,3 %).
L'ensemble du secteur des assurances présente des prix en baisse (– 1,7 %). Cette tendance est principalement imputable aux assurances liées aux transports (– 2,4 %).
Comme en 2013, les prix des loyers et services rattachés progressent modérément (0,6 %).
Faible hausse des prix des produits manufacturés
Après le recul de 2013, les prix des produits manufacturés augmentent peu (0,4 %). Les prix de tous les postes de dépenses liés à l'équipement de la maison ou les loisirs diminuent. Ce secteur subit la forte influence des avancées technologiques, rendant rapidement obsolètes ces équipements. Cette baisse de prix atteint 7,5 % pour l'équipement photo et cinéma. Les prix des produits de santé sont en baisse (– 0,8 %). Le poste des articles d'habillement et des articles chaussants affiche des variations respectives de 0,5 % et – 1,3 %.
A l'inverse, les prix des postes relevant des loisirs progressent tous, particulièrement ceux relatifs aux animaux et produits liés (+ 3,8 %).
tableauFigure 1 – Ralentissement de l'inflation - Indice des prix à la consommation de Martinique en 2014 (en indice et %)
Regroupements | Pondérations 2014 | Indices 2013 moyens | Indices 2014 moyens | Variation 2013/2014 | Contributions à la hausse des prix en 2014 |
---|---|---|---|---|---|
Alimentation | 1 702 | 141,3 | 143,0 | 1,2 | 0,2 |
Produits Frais | 324 | 148,9 | 147,7 | -0,8 | 0,0 |
Alimentation hors produits frais | 1 378 | 138,4 | 140,8 | 1,7 | 0,2 |
Tabac | 22 | 469,6 | 484,1 | 3,1 | 0,0 |
Produits manufacturés | 2 913 | 106,4 | 106,9 | 0,4 | 0,1 |
Habillement et chaussures | 742 | 94,1 | 94,2 | 0,1 | 0,0 |
Produits de santé | 164 | 89,7 | 89,3 | -0,4 | 0,0 |
Autres produits manufacturés | 2 007 | 113,6 | 114,3 | 0,7 | 0,1 |
Energie | 897 | 161,3 | 160,2 | -0,7 | -0,1 |
Produits pétroliers | 688 | 176,1 | 170,9 | -2,9 | -0,2 |
Services | 4 466 | 132,6 | 134,0 | 1,1 | 0,5 |
Loyers et services rattachés (1) | 1 097 | 143,7 | 144,6 | 0,6 | 0,1 |
Services de santé | 247 | 123,8 | 123,5 | -0,3 | 0,0 |
Transports et communications | 584 | 110,8 | 110,5 | -0,2 | 0,0 |
Autres services (2) | 2 538 | 133,3 | 135,5 | 1,6 | 0,4 |
Ensemble | 10 000 | 129,7 | 130,7 | 0,8 | 0,8 |
- (1) Les services rattachés représentent les produits et les services pour la réparation et l'entretien du logement, l'adduction d'eau, l'enlèvement des ordures et les services d'assainissement.
- (2) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 2 – L'alimentation contribue trois fois moins à l'inflation qu'en 2013
2013 | 2014 | |
---|---|---|
Produits |pétroliers | -0,1 | -0,2 |
Energie | 0,0 | -0,1 |
Alimentation | 0,6 | 0,2 |
Alimentation |hors produits frais | 0,4 | 0,2 |
Autres services| (1) | 0,3 | 0,4 |
Services | 0,5 | 0,5 |
- (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 2 – L'alimentation contribue trois fois moins à l'inflation qu'en 2013Contributions les plus significatives à l'évolution générale des prix en nombre de points

- (1) Les autres services regroupent : les soins personnels, la protection sociale, les assurances, les services financiers…
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
tableauFigure 3 – Les prix augmentent peu
Guadeloupe | Martinique | Guyane | France hexagonale | ||
---|---|---|---|---|---|
2001 | 103,0 | 103,5 | 103,2 | 103,9 | |
2002 | 105,4 | 105,7 | 104,8 | 105,9 | |
2003 | 107,5 | 107,9 | 106,9 | 108,1 | |
2004 | 109,0 | 110,1 | 108,1 | 110,5 | |
2005 | 112,5 | 112,8 | 109,9 | 112,4 | |
2006 | 114,8 | 115,5 | 112,2 | 114,2 | |
2007 | 116,3 | 118,3 | 116,0 | 115,9 | |
2008 | 118,9 | 121,6 | 120,1 | 119,2 | |
2009 | 120,4 | 122,0 | 121,3 | 119,3 | |
2010 | 122,5 | 123,1 | 121,1 | 121,1 | |
2011 | 125,6 | 126,2 | 123,6 | 123,7 | |
2012 | 128,0 | 128,1 | 125,4 | 126,1 | |
2013 | 129,2 | 129,7 | 127,1 | 127,2 | |
2014 | 129,6 | 130,7 | 127,8 | 127,8 |
- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
graphiqueFigure 3 – Les prix augmentent peuÉvolution des prix entre 2001 et 2014 dans les DFA et en France hexagonale

- Source : Insee - Dirag, indice des prix à la consommation.
Pour en savoir plus
Indice régional mensuel des prix à la consommation en Guadeloupe – décembre 2014, Insee Flash Guadeloupe N° 9 - janvier 2015
Indice régional mensuel des prix à la consommation en Guyane – décembre 2014
Indice des prix à la consommation, note méthodologique
Documentation
Définitions (pdf, 48 Ko )